Dawn of Shazam. Malgré les nombreuses tentatives d’Urban Comics pour nous présenter des récits succincts, s »il y a bien une série sur laquelle je n’aurais jamais parié voir sortir en librairie, c’est bien celle-ci. Quelle erreur. Lorsqu’il m’a été rappelé que l’un des noms de scénaristes des deux séries serait Mark Waid , le rappel de tout son travail accompli depuis DC Infinite m’est revenu en mémoire, et cela est devenu plus évident. Ce premier volume nous permettra d’avoir accès essentiellement à une première nouvelle série centrée sur Mary Marvel écrite par Josie Campbell et la relance de la nouvelle série sur Shazam par Mark Waid. Et croyez-moi, il n’y a rien à jeter car tout est excellent (excepté les épisodes tie-ins de Knight Terrors).
La nouvelle championne de Shazam
Comme énoncé précédemment, c’est Josie Campbell qui est chargée de l’écriture centrée sur la nouvelle héroïne aux pouvoirs mythologiques, Mary Marvel, sœur ainée adoptive de Billy Batson. Suite au chamboulement causé par l’évènement Planète Lazarus, Mary Marvel s’est vue octroyer des pouvoirs de Shazam indépendamment de ceux de Billy Batson alors que tout le reste de la bande (Freddy, Eugène, Darla et Pedro) en sont désormais privés. Ainsi, Mary Marvel peut se transformer à volonté en puisant les pouvoirs de Séléné (déesse de la lune), Hippolyte (reine des amazones), Artémis (déesse de la nature et de la chasse), Zéphyr (dieu du vent et du printemps), Aurore (déesse de l’aurore) et Minerve (déesse des artisans, de la sagesse et de la connaissance). Un nouveau départ donc pour notre championne d’autant plus qu’elle entame sa rentrée à l’université.
Malheureusement, ceci sera de courte durée car les parents adoptifs de toute la bande sont enlevés, mais c’est aussi le cas de plusieurs personnes. Quel est le mobile ? Le lien entre ces personnes ? Et surtout qui commet cela ? C’est l’enquête que devra mener Mary tout en jonglant de casquette entre l’ainée de la famille, d’étudiante et de super-héroïne. Suivre le personnage dans ce récit s’avère prenant car Josie Campbell maitrise sa narration. La protagoniste est empathique, réfléchie et ne manque pas de détermination. L’histoire est un récit familial qui alterne entre les thèmes sur l’émancipation de soi et la famille relationnelle. Cela pourra résonner chez beaucoup de personnes parmi les lect.rices.eurs si vous avez été traversé cette période dans votre vie. Et puis il y a Darla et le lapin Hoppy qui, par leur présence, apportent des moments de détente sympas à plusieurs moments du récit.
Everybody wants Shazam
La deuxième partie du tome est consacré à à la nouvelle série Shazam (Billy Batson) dirigé par l’équipe de Batman/Superman : World’s Finest, c’est à dire les méga stars que sont Mark Waid au scénario et Dan Mora au dessin. C’est tout simplement excellent et on ne pouvait se réjouir d’un tel intérêt pour cette série. Dans ce récit, Billy Batson constate que lorsqu’il se transforme en Shazam, ce dernier se met à perdre le contrôle dans ses actes et ses paroles. Ainsi, sa famille et les habitants de Fawcett City se posent des doutes à son sujet. En réalité, l’origine de ces maux provient du Rocher de l’Eternité où les figures mythologiques (Salomon, Hercules, Atlas, Zeus, Apollon et Mercure) qui prêtent leur pouvoir à Billy/Shazam ont décidé de s’immiscer dans les actions du héros car il le considère indigne des pouvoirs qu’il a hérité.
L’histoire est donc une quête de vérité et de la place de Shazam dans le monde actuel. On n’est pas non plus dans une introspection profonde, mais le protagoniste se pose des questions lorsqu’il est fait face aux conséquences de ses actions musclées (coût des dégâts matériels), des médias ou des réseaux sociaux. Tout ceci est montré de façon plutôt pertinente par les dessins de Dan Mora. Aussi, tout en restant figé à plusieurs reprises sur les planches de l’artiste (rien que la toute première page du premier chapitre), on voit clairement l’évolution de son style depuis ses précédents travaux (Batman/Superman : World’s Finest ou Batman Detective Infinite), La mise en scène n’est pas riche en terme de créativité, mais qu’est ce qu’elle est belle, détaillée avec des environnements variés (en intérieur, extérieur, spatial…) sans oublier l’expressivité des personnages.
Après les premiers volumes Dawn of DC sur Superman ou la Justice Society of America, Dawn of Shazam s’est avéré être une excellente lecture pour les deux récits qu’il contient. Merci à Urban Comics de miser sur les Shazam (on n’a pas oublié le geste dans la parution du deuxième tome de Shazam Rebirth). D’un côté, le récit de Josie Campbell sur Mary Marvel nous développe un personnage riche, sympathique et intéressant à suivre. Et de l’autre, nous avons Mark Waid qui nous embarque dans une aventure si entrainante qu’on se demande si le meilleur à retenir sera le voyage ou la destination. D’une qualité exemplaire, tant au niveau du scénario que du dessin, Dawn of Shazam fait partie d’emblée des séries à suivre de près pour le futur. L’attente pour la sortie du deuxième volume va être très longue.
- Scénario: Mark Waid
- Dessins: Dan Mora
- Collection: DC Infinite
- Contenu: DAWN OF DC: SHAZAM! #1-2 + THE NEW CHAMPION OF SHAZAM! #1-4 + WE ONCE WERE GODS #1 + KNIGHT TERRORS: SHAZAM! #1-2
- Pagination: 304 pages
- Prix: 30€
- Date de sortie: 23 février 2024
- Voir sur le site d’Urban Comics
Billy Batson ne comprend pas ce qui lui arrive. Au cours d’un sauvetage, il se met à insulter la population en direct à la télévision. Plus tard, alors qu’il tente d’arrêter le Psycho-Pirate qui s’apprêtait à voler la Joconde, il manque de l’assassiner de peu, comme s’il avait des absences et que pendant celles-ci, il ne contrôlait plus ses faits et gestes. Peut-être que les dieux grecs qui lui confèrent les pouvoirs de Shazam!, visiblement courroucés par l’attitude Billy et la sensation qu’il gâche le potentiel de ses pouvoirs, ont décidé de le punir pour sa conduite inconséquente ?