Voilà la sortie d’un volume qui se sera fait attendre. Le deuxième tome de Shazam Rebirth sort enfin en librairie pour conclure la série écrite par Geoff Johns débutée en 2019. Il faut remercier pour cela la sortie cinéma du film Shazam – la rage des dieux, ainsi qu’Urban Comics pour redonner de la visibilité à un titre qui était loin d’être mauvais d’ailleurs. Pour rappel, si vous souhaitez suivre l’histoire complète de ce personnage, tout est disponible en 3 tomes: Shazam, et Shazam Rebirth avec ses deux tomes. On retrouve ainsi Billy Batson, la Shazam Family, Mister Mind, Sivana, mais également Black Adam ou le retour du père biologique du héros. Avec toutes ses intrigues à aborder, est-ce que Geoff Johns parvient à terminer sa série de manière satisfaisante? Réponse ci-dessous dans la review.
LA FAMILLE, LE CŒUR DU RÉCIT
S’il fallait ne mettre qu’un mot pour résumer ce deuxième tome et même à toute la série, ce serait probablement la « famille ». Ce thème apporte son lot de sens et de questionnement pour le héros, Billy Batson, avec notamment l’image de la famille d’adoption, mais aussi de la famille biologique avec le retour au début du récit du véritable père de Billy et, si on veut aller plus loin, de l’entrée du personnage dans la famille des super héros. Depuis, le renouveau des origines des personnages DC en 2011 avec les New 52, on constate qu’il ne s’est écoulé que peu de temps pour le personnage de Shazam, à peine 1 ou 2 ans. Et en ce point, cela rend la narration intéressante car on suit pas à pas l’évolution des personnages et l’intégration de Billy dans sa nouvelle vie frère/fils/justicier.
Suite aux évènements de Shazam, Billy est parvenu à faire bénéficier son pouvoir avec ses frères et sœurs formant ainsi la Shazam Family. Ce groupe de jeunes-grands héros, techniquement parlant, étaient devenus les justiciers de la ville, mais souhaitait en savoir plus sur leurs origines et leurs véritable but. C’est ainsi qu’il découvrit dans le rocher de l’éternité l’accès aux sept royaumes magiques, des dimensions à part entière qui pourraient répondre à la « prophétie » des sept champions de la magie. En parallèle, Mister Mind, Sivana et Black Adam désirent aussi accéder à ces mondes pour servir leur dessein. C’était sans compter le retour du père de Billy Batson, qui va être une véritable source de joie et d’espoir pour Billy, mais qui l’amènera à réfléchir sur la définition de la famille: est-ce que c’est quelque chose que l’on se construit nous-même, ou bien quelque chose d’où l’on vient?
UNE CONCLUSION SATISFAISANTE AVEC DE GROS « MAIS »
Avec pas loin de 3 intrigues, il était évident que même tout le talent de Geoff Johns ne suffirait pas à satisfaire tout le monde, et c’est ce qui arrive un peu dans ce volume. On pourra reprocher qu’on n’aborde pas dans la sphère privée le nouveau statut d’enfant-héros de la Shazam Family et des parents adoptifs Vasquez, que la relation de Billy avec son père biologique soit balayée en quelques pages, ou que le destin de deux personnages majeurs (l’un étant Black Adam) fasse office de friandise donnée bêtement à la bouche des lecteurs. D’un autre côté, il y a deux chapitres dans ce volume plutôt corrects (celui où il va à Gotham City et celui où il rencontre sa nouvelle enseignante) qui apportent plus de profondeur à Billy Batson et lui enseignent des leçons de vie. Globalement, les intrigues principales s’achèvent dans ce tome où Geoff Johns dit « au revoir » à ses personnages sans cliffhanger avec un statut quo complètement abordable pour de futurs scénaristes.
Pour ce qui est de la partie graphique, il y a de tout à manger. On retrouve Dale Eaglesham qui, à titre subjectif, offre les meilleurs scènes en terme de stature des héros et d’action. Le contraste dans les dessins est aussi plus travaillé, ce qui donne une nature plus dramatique aux scènes. D’un autre côté, Geoff Johns a également mis à contribution un de ses plus vieux collaborateurs avec qui il avait travaillé sur d’autres séries (Geoff Johns présente Flash) : Scott Kolins. Qu’on aime ou qu’on aime mois, c’est clairement dans un style opposé du premier, mais qui convient mieux aux scènes de dialogues et au jeu des émotions.
La série Shazam Rebirth se conclut avec ce deuxième volume et la mise en place de la Shazam Family comme un nouveau groupe de super héros à fort potentiel. Avec des thématiques intéressantes sur la famille, le regard d’un enfant sur le monde des adultes ou des super héros, le héros Shazam est un personnage qui peut convenir à tous les publics. Cependant, avec ses différentes intrigues, le scénariste Geoff Johns parvient, comme il peut, à donner une conclusion satisfaisante à son « run » sur le personnage. Merci à Urban Comics d’avoir permis la sortie de ce tome et de donner de la visibilité à ce personnage singulier de l’univers DC.
- Scénario: Geoff Johns
- Dessins: Dale Eaglesham
- Collection: DC Rebirth
- Contenu: Shazam #7-15
- Pagination: 240 pages
- Prix: 24€
- Date de sortie: 3 mars 2023
- Voir sur le site d’Urban Comics
Le jeune Billy Batson dispose des pouvoirs magiques de Shazam. Mais il est également en mesure de les distribuer, dotant ses frères et soeurs de capacités surhumaines. Mais cette famille de surhommes découvre qu’ils sont destinés à régner sur les sept royaumes. Explorant ces domaines étranges, ils doivent également identifier le septième membre de leur groupe. Mais de nombreux obstacles se dressent sur leur route, parmi lesquels la Société des Monstres ainsi qu’un homme que Billy ne pensait plus jamais revoir : son propre père.
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