Off my mind #98 : Retour sur l’affaire Snyder Cut

snyder cut

Mercredi soir, nous apprenions avec une certaine stupéfaction que la Snyder Cut de Justice League allait effectivement sortir en 2021 sur la plate-forme de contenus HBO Max de Warner Bros. Après des mois passés à faire campagne, le groupe de fans qui a porté à bout de bras cette idée peut crier victoire. Suite à cette nouvelle, internet continue toujours d’être polarisé entre ceux qui font la fête et ceux qui sont plutôt critiques. Pour ma part, en rédigeant la news de mercredi soir, je faisais plutôt partie de la deuxième catégorie. En voyant néanmoins les réactions ici et là, il m’a cependant semblé nécessaire de revenir à titre personnel sur la raison de mon inquiétude, pas tant pour répondre aux commentaires que pour expliciter ma préoccupation.

Off my mind #98 : Retour sur l'affaire Snyder Cut 15

La Snyder Cut : retour sur les événements

Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire, commençons par un petit recap’ des événements précédents. En mars 2016, Batman v Superman (communément appelé BvS) de Zack Snyder sortait sur les écrans de cinéma du monde entier, pour un accueil très polarisé. Plébiscité par une partie du public pour sa vision sombre et « mature », détesté par une autre, le film a connu un accueil public et critique plutôt mitigé. Engrangeant certes 872,7 millions au box-office mondial, il passe cependant bien en-dessous de la barre du milliard, le nouvel étalon pour les blockbusters super-héroïques actuels. Forcément, un tel score pour un film réunissant deux des plus grands héros de l’histoire au cinéma, introduisant pour la première fois sur le grand écran Wonder Woman, il y a de quoi être déçu. De plus, la critique ne suit pas, avec un score de 28% de critiques positives sur Rotten Tomatoes et 44 sur Metacritic. Déjà là, un groupe de fans s’insurge face au désaveu d’un film qu’ils ont adoré, accusant même parfois la concurrence (Disney et Marvel) d’avoir payé les journalistes pour pondre des critiques négatives.

Pour Warner, la maison mère de DC, c’est quand même une petite douche froide. Surtout lorsqu’on songe à l’accueil critique désastreux du film DC suivant, Suicide Squad, qui se fait également assassiner par la presse. Pour Warner, il faut absolument redresser la barre et faire de l’opus suivant de Zack Snyder, Justice League, une réussite. Beaucoup de mouvements ont lieu en interne pour mettre de côté les responsables (comme Charles Roven) ou pour retrouver la confiance du public (comme en plaçant le vétéran des comics Geoff Johns au rôle de président). On invite la presse sur le plateau de tournage afin de rassurer le public : Justice League jouera moins la carte de la reconstruction, promis. Zack Snyder met des cravates pour la promo. Tout semble rouler. C’est de la vie privée du couple Snyder que viendra la tragédie : en mars 2017, Autumn Snyder se donne la mort. Zack quitte le projet quelques mois après le décès de sa fille, comme sa femme Debora qui occupait le rôle de productrice.

Le film sera alors confié à Joss Whedon, artisan du succès des deux premiers Avengers et attaché au projet Batgirl. Ce dernier s’occupe de la post-production et des reshoots. Fin 2017, Justice League sort au cinéma, dans une cacophonie générale et un désaveu critique comme public. Encore une fois, Warner vire beaucoup de monde, joue aux chaises musicales et se concentre sur l’avenir avec Aquaman. Fin de l’histoire, plus rien à voir, 2018 est l’année de la nouveauté. Mais chez certains fans, une idée demeure : si Zack Snyder avait réalisé le film selon ses plans, alors le film aurait pu être prodigieux. Petit à petit, la rumeur se répand qu’il existe une version par le réalisateur lui-même qui circule sous le manteau, conforme à ses plans originaux, plus sombre, plus adulte, plus « dark ». Et alors un cri de ralliement se fait progressivement entendre : #releasethesnydercut

Off my mind #98 : Retour sur l'affaire Snyder Cut 16

La responsabilité de Warner Bros.

Il y a visiblement un discours qui court, disant que ceux qui s’inquiètent de la sortie de la Snyder Cut sont « du côté du studios »… La campagne autour de ce Cut est devenue tellement polarisante et simpliste qu’il semblerait qu’il n’y ait que deux camps possibles : ou bien tu es pro-Snyder, et donc un véritable défenseur du septième art et de l’intégrité artistique d’une oeuvre, ou bien tu es pro-Warner et donc un vendu aux corporations, qui crache avec elles sur l’indépendance artistique des réalisateurs (comme Zack Snyder). A mes yeux, cette logique est profondément tronquée, mais j’y reviendrai. Néanmoins, parlons quand même de la responsabilité de la Warner dans le fiasco global de Justice League.

D’emblée, soyons honnêtes : Warner Bros était déjà mal à l’aise dès le départ avec Zack Snyder. Bien qu’il fut considéré comme le messie quelques semaines avant la sortie de BvS, applaudi par les exécutifs de Warner lors que la pré-projection du film, le réalisateur était devenu un personnage embarrassant pour le studio après la sortie du film. On le voyait dès la promo de Justice League, notamment dans cet article de Vulture sur le set du tournage, qui ressemble à un mea culpa géant sur la direction suivie sur le film précédent. Très clairement, la consigne de la maison-mère à Burbank était de dire : on redore le blason.

Mais au-delà de ça, Warner a démontré des fautes énormes en terme de management et de leadership durant cette crise, sans parler du reste. Comme beaucoup de studios hollywoodiens, ils ont développé le virus de l’allergie au risque : pour maximiser les profits, il faut attirer le maximum de monde dans les salles, et donc offrir des produits le plus calibré possible pour plaire à tout le monde, et attirer le plus de peuple. La vision de Snyder, trop polarisante, a montré son échec dans la stratégie du fan-pleasing. Cela a poussé Warner à changer 40 fois de direction, à tâtonner dans l’incertitude, avec une conséquence directe sur le produit final. C’est une réalité indéniable et dommageable.

Cette attitude révèle un cynisme profond et un mépris de la propriété intellectuelle DC Comics par Warner. L’ancienne équipe, portée notamment par Kevin Tsujihara, n’avait absolument aucun intérêt autre que financier pour porter la licence Justice League vers le meilleur. Lorsque Whedon est arrivé sur le projet, aucun signal ne lui a été envoyé pour qu’il puisse travailler dans des conditions correctes. Il fallait un film de 2 heures maximum, qui sorte avant la fin de l’année 2017. Whedon avait 5 mois pour reprendre le bébé, reshooter, monter et adapter le film au nouveau cahier de charges. C’est ça le management moderne après tout : mettre la pression sur l’employé pour qu’il finisse le boulot en 5 mois, ou qu’il reconstruise Notre Dame en 5 ans parce que le chef a décidé. C’est là qu’on voit le mépris de l’ancienne équipe Warner envers la licence DC : peu importe si Justice League est moche et à moitié fini, peu importe le Moustachegate, il faut que le film sorte avant le rachat de Warner par AT&T, il faut booster les profits du 4è trimestre. Pour la licence DC, on verra plus tard, on fera en sorte de faire oublier ce fiasco.

Pour son management et son leadership aux fraises, pour son mépris de la plus iconique des équipes de super-héros de l’histoire, pour sa frilosité et son amateurisme, Warner est le premier responsable de l’échec du film. Ça, personne ne le nie. Sauf qu’en réalité, ce n’est pas vraiment le sujet pour ceux qui sont inquiets de l’officialisation de la Snyder Cut.

Harcèlements, insultes et menaces : let’s #releasethesnydercut at all cost !

Honnêtement, je suis ravi pour Zack Snyder. Il a tout fait pour sortir sa propre version définitive de son film, et il a maintenant l’occasion de le faire. Je suis même ravi pour tous ses fans qui l’attendaient avec impatience. A titre personnel, je confesse que je n’ai jamais été fasciné par son approche sur les personnages DC, et même si je regarderai sa version, je ne suis clairement pas son public cible. Le fan de longue date de comics DC que je suis n’a jamais vraiment reconnu ce qu’il aime chez l’éditeur dans la vision de Snyder, qui m’a souvent laissé assez sceptique. Mais ce n’est pas grave. Même si elle n’est pas forcément pour moi, la Snyder Cut sera peut-être effectivement un chef d’oeuvre, et tant mieux. Elle sera peut-être aussi superbement nulle, et tant pis. Mais quoi qu’il arrive, je suis content que Zack Snyder puisse sortir son film proprement, avec un budget suffisamment conséquent pour offrir l’oeuvre dont il a rêvé.

C’est tout à fait autre chose qui me chagrine dans cette nouvelle. Voilà des mois que je suis assez globalement scandalisé par ce que j’ai vu (et vois parfois encore) dans la campagne #releasethesnydercut. Bien sûr, il ne s’agit pas de mettre tout le monde dans le même sac. Il y a eu pas mal d’actions pacifiques, positives ou drôles, comme la pétition en faveur sur la Snyder Cut avec un soutien massif sur change.org à 180.000 signatures, ou la bannière à la SDCC. Il y a eu la campagne de don magnifique pour la prévention du suicide.

Néanmoins, il y a des choses qui questionnent, car tout n’était pas si gentil. N’oublions pas par exemple le cas Diane Nelson. Ancienne présidente de DC Entertainment, c’est sous son autorité qu’ont été réalisé les films de Zack Snyder. Après avoir tweeté un commentaire sur la qualité des teasers de Joker (alors même qu’elle n’était plus présidente de DC), Diane Nelson s’est pris un flot d’insultes et de harcèlement ciblé, parce qu’elle n’aurait pas suffisamment soutenu Snyder face à Warner, à coup de hashtags #releasethesnydercut. Résultat : suite aux commentaires agressifs, Diane Nelson a tout bonnement supprimé son compte Twitter.

On pourrait aussi mentionner les cas de Geoff Johns et Joss Whedon, qui se prennent des hordes de tweets liés à la Snyder Cut, allant du meme rigolo aux propos insultants, voire aux menaces, à chaque publication. Cela va aussi avec le spamming constant de la moindre publication de Warner, à coup de #releasethesnydercut. Et bien sûr, n’oublions pas les menaces et insultes sur les journalistes qui osent remettre en question Zack Snyder, ou tout simplement la Snyder Cut, comme cette journaliste de ScreenRant, menacée à coup de « Nous savons tous ce que tu fais et qui tu es ». Et depuis mardi soir, encore, soit depuis que la sortie sur HBO Max est officialisée, de nombreux partisans s’amusent à retourner sur les comptes de celles et ceux qui ont critiqué ou minimisé la Snyder Cut depuis un an pour les troller. Une attitude hyper saine, quoi.

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Une campagne potentiellement inquiétante pour l’avenir d’Hollywood

Je vais encore le redire : je suis content que Zack Snyder puisse faire son film. Bien sûr, il me semble qu’il a aussi nourri le feu du harcèlement avec ses teasers constants sur le réseau social Vero, qu’il l’ait voulu ou non… Mais honnêtement : il a réussi à obtenir ce qu’il cherchait, tant mieux pour lui. Néanmoins, je ne suis pas sûr que la campagne nous fasse désormais entrer dans un nouveau monde merveilleux où désormais la liberté artistique du réalisateur l’emporte sur tout le reste.

D’abord, parce que les motivations de Warner pour sortir la Snyder Cut sur HBO Max prouvent que malgré la nouvelle équipe, les choses ont moyennement changé. Certes, par cette annonce, Warner semble assumer qu’ils laissent toute latitude aux réalisateurs pour leurs œuvres. Cela confirme la tendance de Joker ou Birds of Prey. En réalité, c’est pourtant la même logique prévisible qui prédomine : l’impératif financier et économique. Ce n’était qu’une question de temps avant que le studio n’accorde les moyens au réalisateur pour finir son film. Pour ma part, j’avais prédis en novembre dernier, dès que les acteurs ont commencé à s’activer en faveur de la Snyder Cut, que tôt ou tard, cette dernière arriverait sur HBO Max. Je ne suis pas prophète ou devin. Certes, au moment de la sortie de Justice League, le calcul du coût et rendement était défavorable à un report pour sortir un film correct. Mais il était prévisible que tôt ou tard, le même calcul révèle d’un avantage de financer la Snyder Cut pour HBO Max. Il faut booster les abonnements face à une plate-forme critiquée pour son prix, et donc surfer sur la hype de Justice League. La logique de rendement reste toujours la même, quelle que ce soit l’équipe ou les circonstances : il faut sonder l’avis du public pour récolter ses dollars. C’est toujours le même cynisme, sous un autre visage.

En outre, on peut se poser la question des répercussions de la campagne #releasethesnydercut sur l’avenir d’Hollywood. En soi, il y a toujours eu des campagnes de fans pour « sauver » une oeuvre télévisuelle ou cinématographique. Mais ces dernières années, ces campagnes prennent une allure de plus en plus négative. On se rappellera du backlash autour de Star Wars VIII de Rian Johnson, qui a mené à un un dernier volume éclipsant une grande partie des pistes de son prédécesseur. Avec bien sûr en tête : le cas de Rose, campée par Kelly Marie Tran, qui elle-aussi a dû quitter les réseaux sociaux face au déferlement de haine et d’insultes à connotations racistes à l’encontre de son personnage.

Ici encore, le fait que Warner cède à une campagne notoirement connue pour avoir, entre autres, utilisé le harcèlement ciblé ou les insultes pour obtenir son dû me semble inquiétant. Car cela envoie malheureusement le signal clair à une certaine frange du fandom que tous les moyens sont permis pour avoir ce qu’on veut. Y compris, parfois, le pire. Même si la Snyder Cut représente quelque chose de chouette pour les fans du bonhomme et pour le réalisateur lui-même, reste quand même ce sale goût en bouche avec cette question qui revient sans cesse : par où a-t-il fallu passer pour en arriver là ?

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myplasticbus

myplasticbus

Depuis son enfance, cet énergumène passionné se sent insatisfait de l’état du monde. Alors il s’est mis à écrire et dessiner ses propres univers, à raconter des histoires et à s’immerger dans des mondes parallèles. Un beau jour, il a découvert une bande-dessinée qui parlait d’un univers bizarre avec une particularité bien chelou : aucun super-héros, sinon dans les bandes-dessinées. Éternel curieux, il a voulu visiter cette terre inaccessible et étrange. Il s’est mis à chercher à maîtriser les lois des univers multiples, en découvrant qu’elles reposaient dans un bus en plastique caché au plus secret de son imagination. Désormais coincé dans cet univers bizarre, il prend toujours beaucoup de plaisir à explorer sa terre d’origine à travers des cases, des bulles et des dessins plus grands que la vie. Sinon, une fois, en 2003, il est resté coincé dans l’Hypertime.
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jp2150
jp2150
3 années il y a

peut être que les gens en ont juste marre de voire des profs/studios leur vendre de la soupe?
CF les bandes annonces aussi qui deviennent de la pub mensongère d’un produit (perso je ne regarde plus les BA).
Aussi, pr le Snyder Cut, la situation de non respect envers Snyder de la part de pas mal de pontes de la Warner a jouer. Le travail de Whedon sur JL est vraiment de l’amateurisme, et une volonté aussi d’effacer celui de Snyder (Elfman pour remplacer Junkie XL etc…)
Personne en a marre des films standardisés?

Kurobator
3 années il y a

J’entend mais la toxicité d’internet va dans les deux sens. Rares sont les sites, forums ou espaces commentaires où l’on peut exprimer un simple intérêt pour BvS, la SnyderCut ou le travail de Snyder de manière générale sans se faire lyncher ou insulter par au moins quelques détracteurs. Je parle en connaissance de cause. Au final, c’est pas tellement le mouvement en lui-même le problème mais simplement l’ Internet actuel, peu importe la campagne concernée. Ce problème d’harcèlement en ligne tout le monde en parle depuis des années mais personne ne réagit.

Mise à part ça, ça a beau être secondaire dans l’article mais merci, merci de savoir faire assez la part des choses pour ne pas inculper Whedon des fautes de la Warner. Tous ceux qui le catégorisent de « yes man » et le réduisent à son travail chez Marvel où le gars était limité par un cahier des charges énorme et des conditions de prod déplorables (et où il a tout de même réussi quelques fulgurances même avec ces lacunes) n’ont visiblement aucune idée de tout ce que le bonhomme a changé à Hollywood et a apporté dans le rapport qu’on a la fiction aujourd’hui dans la fin des années 90/début des 2000 et tout ce qu’on lui doit. C’est un artiste talentueux et très respectueux du travail de ses compères et c’est illégitime de le blâmer autant alors qu’on lui a réclamé l’impossible en lui laissant des miettes sans même respecter ses propres ambitions à lui non plus. JL était déjà mort dans l’oeuf et il en paie injustement les frais.

Reptile
Reptile
3 années il y a

Question très naïve mais est-ce que le déferlement de haine et d’harcèlement est vraiment responsable de la nouvelle ou est-ce que ce ne serait pas un dommage collatéral comme il en existe à chaque fois qu’il y a un mouvement sur internet? J’ai l’impression que ces attitudes sont presque inévitables sur la toile (je n’ai pas beaucoup de réseaux sociaux donc tout le déferlement de haine dont tu parles je n’en a pas été témoin, moi je n’ai juste vu que des gens qui réclamaient assez sainement la SnyderCut, en suppliant quoi, pas en insultant).

Je crois qu’on parle là des mouvement de masses qui deviennent incontrôlées mais je ne suis pas sûr que là « les terroristes ont gagné ». J’ai plutôt la sensation que ces attitudes vont et viennent en fonction des scandales et qu’il n’ont pas d’autre utilité que de détruire l’image ou la tranquillité d’esprit de certaines personnes, je ne suis même pas sûr que les « harceleurs » avaient vraiment envie/besoin de cette Snyder Cut..

Mais je me trompe peut-être !

Claygan
Éditeur
3 années il y a

Ouais en effet j’en ai marre des films standardisés de Snyder qui se ressemblent tous depuis 15 ans.

Parademon
3 années il y a

J’ai vu passer plusieurs éditos dans le même style que celui-ci, et j’ai l’impression que tous oublient un élément : le coronavirus. La plateforme HBO Max sort sous peu, mais pour l’année prochaine aura-t-elle du contenu neuf ? Avec le confinement, l’arrêt des tournages, beaucoup de séries ne vont pas pouvoir sortir à la date prévue. Disney + et Netflix, qui existent déjà, ont du contenu prévu d’avance, déjà tourné, qu’ils pourront échelonner à la diffusion pour rester attractifs. Mais HBO Max, si elle aura un contenu peut-être plus important et intéressant que les deux plateformes citées (tout le catalogue HBO et Warner), manquera cruellement de nouveautés.

On aura remarqué que l’annonce de la Snyder Cut survient maintenant, et est présentée comme un point de départ, puisque l’année à venir sera consacrée à un travail sur le film dont il semble qu’il n’ait pas commencé avant. Donc la décision de la sortir a plus que certainement été prise pendant la période du coronavirus, d’arrêt des tournages, et Warner a dû réfléchir rapidement pour ne pas être pris de court et voir un échec de sa plateforme. Ils se donc tournés vers un produit déjà filmé, dont il ne reste plus que du fignolage sur ordinateur, ou des mini-reshoots avec équipes réduites. Évidemment, le mouvement sur les réseaux sociaux assure à Warner des échos, et leur fait espérer des abonnements, mais comme souvent la décision de sortir la Snyder Cut est donc multifactorielle.

Un second élément serait : la sortie d’une œuvre inaboutie espérée par les fans. ça me semble être un élément très classique du lancement de plateformes : DC Universe a relancé Young Justice, Disney + a relancé The Clone Wars. A chaque fois, jouer sur la nostalgie et la déception des fans, en déclenchant une joie de voir une suite donnée à des œuvres aimées comme les réseaux en témoignent, est un bon moyen de faire parler d’une plateforme. Disney s’est même permis de surfer sur le fait que c’est au studio que les fans reprochaient l’arrêt de la série, avec un slogan pour la saison 7 « The Clone Wars Saved », comme une victoire des fans sur le studio. De ce point de vue, le lancement de la Snyder Cut n’est pas non plus si extraordinaire. Si le budget allégué par des articles de 20 millions de dollars peut être impressionnant, si on le compare à celui de la saison 7 de The Clone Wars estimé à une dizaine de millions, on est finalement dans les ordres de grandeur de cette industrie.

Le dernier élément, mais celui qui est le plus au cœur des critiques de la sortie de la Snyder Cut, portent sur la virulence sur les réseaux sociaux. La campagne de fans s’est orientée vers le spam des comptes liés de prêt ou de loin à DC avec le fameux hashtag « Release the Snyder Cut ». Si le procédé est lourd, probablement pénible pour les community manager, je trouve que c’est un peu abusif de parler de ‘ »harcèlement »… Enfin, des comportements individuels, malheureusement auxquels rien ne semble pouvoir échapper sur les réseaux sociaux notamment Twitter, de véritable harcèlement envers des journalistes niant l’existence de la Snyder Cut, pour autant déplorables qu’ils soient, n’ont je pense pas grand chose à voir dans la décision de Warner de lancer la Snyder Cut.

Enfin j’ai vu passer quelques comparaisons, avec par exemple la postlogie Star Wars. Sur ce point je pense qu’il y a une grande confusion. Ici, c’est le désordre éditorial au sein de la franchise qui est à l’origine de directions différentes dans les différents films. Alors que Trevorrow voulait pour le 9 partir sur quelque chose d’un peu politique, Disney a préféré le remercier car ils souhaitaient conserver un côté inoffensif, ils ont repris Abrams qui a décidé de faire comme si le 8 n’avait pas existé ou presque et est parti dans sa propre direction. Il n’y a pas grand chose à voir avec la guerre des internets à propos du 8. Ce point est uniquement amené dans l’objectif de démontrer qu’on serait entrés dans une « nouvelle ère » où les groupes de fans virulents amèneraient les studios à plier à leurs exigences. Je pense que c’est totalement faux, et qu’on est toujours dans la même période. Les studios sont épisodiquement amenés à écouter des revendications, car ils y voient un intérêt à un moment donné, mais ça ne constitue pas une vérité générale, et l’annonce de la Snyder Cut, pour réjouissante que je la trouve car j’aime l’univers DC développé par Snyder, et même si Warner la vend désormais comme un cadeau aux fans, est due à de multiples facteurs très spécifiques voire uniques (enfin j’espère qu’on ne connaîtra pas d’autre confinement et que la crise actuelle n’est pas appelée à durer sur des années en tout cas).

Spike
Invité
Spike
3 années il y a

Whedon a sa part de responsabilité dans l’histoire. Warner a du intervenir pour remonter une de ses scènes, c’est la preuve qu’il faisait n’importe quoi et c’est lui qui a prit l’initiative de faire virer Junkie XL à la dernière minute pour le remplacer par un Danny Elfman fatigué créativement ^^

Spike
Invité
Spike
3 années il y a

Toby Emmerich avait contacter Snyder à propos de son director’s cut dès novembre dernier afin de se remettre au travail, le deal était bouclé à ce moment là, alors certes à cause du virus ils ont mis un peu de temps pour annoncer la bonne nouvelle mais tout était déjà planifié depuis novembre au moment ou les acteurs et d’autres membres de l’équipe du film avaient manifestés leurs intérêt pour la Snyder’s cut.

Spike
Invité
Spike
3 années il y a

Quand c’est les fans hardcore du film Blade Runner qui ont réclamé la version final cut de Ridley Scott ou ceux qui qui voulaient la director’s cut de Richard Donner pour Superman 2( même si il n’a pas eu le choix de garder des scenes de Richard lester vu qu’il n’avait pas pu finir le tournage de sa version) ça n’avait dérangé personne mais quand c’est les fans de Snyder du moins les personnes ayant aimés MOS et BVS qui réclament (à juste titre) le vrai film Justice League qu’on aurait du avoir au cinéma en 2017 ça dérange, à croire que c’est à la tête du client (lol).

Kurobator
3 années il y a

C’est Warner qui lui a imposé une B.O plus mélodieuse en plus de l’écriture de scènes comiques, le changement de certains arcs narratifs, un final cut de 2h et la plupart des autres directives hétéroclites avec les rushs. Et le produit final ne correspond pas non plus à ce que souhaitait faire Whedon. Peu importe le réal, ce remontage était condamné par les impérarifs du studio.

Spike
Invité
Spike
3 années il y a

Junkie XL avait dit dans une interview que c’est Whedon qui l’a fait viré et Elfman avait confirmé que c’est Whedon en personne qui l’avait appelé pour lui proposer le job. Whedon il a pas l’air de le renier son boulot quand on voit qu’il arrête pas de troller dessus sur Twitter. Whedon il est pas fait pour bosser dans le cinéma, le premier Avengers il a eu un gros coup de bol le projet était déjà avancé (.Jon Favreau devait le réaliser) quand il avait pritl es commande et son Avengers 2 c’était pas terrible.

Amesephis
Invité
Amesephis
3 années il y a

Je trouve un peu dérangeant la comparaison entre ceux qui ont demandé la Snyder cut ( il y a eu certainement des abus, c’est indéniable ) et les personnes qui ont fait du bashing sur le personnage de Rose (SW VIII)… c’est un peu comparer des fan frustrés et spoilés d’un film et des suprémacistes blanc male power ….
J’ai signé la pétition, fait un ou deux tweet de soutient en faveur de la Snyder cut, mais je suis pas un harceleur raciste :D
Et vive les versions director’s cut de Blade Runner, Dune, Apocalypse now, Abyss, Watchmen, Dark city, Léon, Tonnerre sous les tropiques, La horde sauvage etc… bien que beaucoup d’entre eux ont fait coulé moins d’encre que JL.

Kurobator
3 années il y a

Encore une fois, parce que ça faisait parti des directives qu’on lui imposait. Quand tu dois recomposer toute une B.O plus euphonique dans le rush, ça parait pas illogique d’engager Elfman pour ce genre de métrage. Et oui, Whedon assume complètement le foirage de JL, il en était conscient au moment de sa sortie mais il avait les mains liées en un sens, ça prouve bien que le résultat pouvait pas correspondre à ses ambitions de base.

Pour Avengers, c’est littéralement cracher dans la soupe pour le coup. En suivant un minimum l’historique de production, tu te rends vite compte en quoi Whedon a été déterminant dans son succès et pourquoi Marvel Studios a rendu la prod d’Age of Ultron chaotique, en plus de l’obliger à supprimer certains de ses arcs narratifs et le priver d’une partie de l’équipe certains jours du tournage sans qu’il puisse l’anticiper. Perso, j’aime quasi aucun film du MCU mais je trouve AoU franchement très correct malgré tout et beaucoup mieux écrit et réalisé qu’un Endgame pour comparer ce qui est comparable.

La mise en scène c’est pas l’atout principal de Whedon, n’empêche qu’ au-delà d’une certaine maitrise du plan-séquence, il a un talent pour iconiser ses personnages à l’écran. Quand je vois comment on enscense Gunn pour deux idées notables de réal par film ou les Russo qui font que des plans claustrophiques et ronronnent dans leurs champ-contrechamps… Mise à part ça, Whedon c’est aussi celui qui développe le mieux ses personnages et dirige le mieux son cast à mon sens. Pour un gars qui vient plus de la télé de base, je trouve son potentiel fou. Ce serait dommage de le réduire qu’au MCU et à un film qui n’est pas le sien.

Spike
Invité
Spike
3 années il y a

Et Danny Elfman qui disait en interview qu’il était meilleurs qu’Hans Zimmer et qu’il y’avait qu’un seul thème de Batman, (celui qui la composé en 1989) , c’est Warner qui lui a demandé de dire ça ? Dans les deux derniers Avengers le méchant a un minimum de charisme (pourtant je n’apprecie pas plus que ça les Russo). Ultron a autant de charisme qu’une boite de conserve. Et non je ne crache pas dans la soupe, C’est Jon Favreau qui devait réaliser le premier Avengers, il s’est barré d’Iron Man 3 car la production du 2 a été chaotique et parce qu’on lui a retirer la réalisation d’Avengers. J’ai me bien le premier Avengers mais le projet était piloté des le depart par Jon Favreau et Kevin Feige( je dis pas que Whedon ‘a rien foutu mais il a eu la chance d’être au bon endroit et au bon moment) Thanos aurait du être dans Avengers 2 mais Whedon ne l’a pas mis car il ne savait pas quoi en faire (il l’avait dit en interview sur le tapis rouge de l’avant première d’Avengers 3), je pige pas pourquoi il a accepté de participer au sabordage de Justice League alors qu’il avait vécu à peu près la même chose sur Avengers 2, soit il est très naïf ou soit il accepté car Warner lui a donné un gros chèque.

Kurobator
3 années il y a

Elfman peut bien dire ce qu’il veut pour faire son auto-promo, c’est pas la question. Je suis toujours prêt à remettre les choses en perspective mais là factuellement j’ai beau le prendre sous tous les angles, je vois pas comment on peut attribuer les qualités d’Avengers majoritairement à Favreau (qui pour le coup est la quintessence du yes man). Si on connait un minimum le bonhomme, on voit tout de suite que l’écriture (personnages, dialogues, mise en contexte…) c’est du pur Joss Whedon, la réalisation c’est du pur Joss Whedon… C’est tellement réducteur de tenir qu’on lui a prémâché le travail.

Spike
Invité
Spike
3 années il y a

Jon Favreau oui c’est pas un grand réalisateur mais contrairement à Joss Whedon il est toujours dans les petit papiers de Disney (cf The Mandalorian par exemple). Apres Joss Whedon , je ne revient pas sur mes propos il a eu un coup de bol sur le premier Avengers et puis ce n’est pas le seul dans ce cas là, je peux citer Marcus Nispel son remake de massacre à la tronçoneeuse est bien, son Pathfinder est sympa mais le reste de sa filmographie c’est pas la joie.

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