C’est parti pour ce quatrième tome Flash Rebirth où l’on retrouve Barry après les événements et révélations du tome précédent. Si le crime ne paie pas, on pourrait dire de même pour ce qui est du mensonge. L’occasion pour Joshua Williamson d’exploiter l’impact de la double vie de Barry Allen sur ses proches. Alors, parcours sans faute ou avec quelques sorties de route tout de même?
L’HISTOIRE D’UN MODÈLE ET DE SON PLUS GRAND FAN
En premier lieu, le récit se passe quelques jours après l’arc DC Univers Rebirth – Le Badge. Coïncidence ? Et bien, pas vraiment. Le premier arc tourne autour du Néga-Flash. D’une part, le retour de Eobard Thawne, après celui du Wally West pré-Flashpoint, est ici la parfaite occasion de confronter ces deux paradoxes temporels. D’autre part, c’est aussi l’occasion d’en savoir plus sur la singularité de ce personnage. Comment s’explique son retour ? Qu’a-t-il vu/entendu/ressenti après son expérience dans la Force Véloce dans Le Badge ? Malheureusement, il n’en sera rien. Alors oui, Joshua Williamson n’a aucun droit de troubler le travail de Geoff Johns sur l’événement Doomsday Clock, mais il aurait largement pu aborder le côté émotionnel de ces questions. Au final, on reste sur un arrière goût amer avec un histoire ultra classique sur le secret et la confiance de l’autre
Quant à la seconde partie du tome, Flash est ressorti métamorphosé de son dernier combat. Et cette transformation se répercute dans son travail et sa vie de justicier. Ainsi, plus seul que jamais, Williamson nous sert un Barry aux antipodes du héros débordant de confiance. Un changement de statu quo qui lui confère un caractère plus susceptible et plus en doute face aux obstacles. Un changement de ton brutal dans sa lecture et dans le traitement de son héros, comme si le monde de Barry venait de s’écrouler subitement.
MON NOM EST BARRY ALLEN, ET JE SUIS L’HOMME LE PLUS SEUL AU MONDE
Ce Flash Rebirth est presque exclusivement consacré au héros. Si vous vous attendiez à la suite des intrigues d’Iris ou des Wally West, vous serez déçus. Ces derniers sont aussi importants qu’un caméo de film, et ne servent qu’au strict minimum de la narration. Leur caractérisation est clairement mise entre parenthèses. De plus, ce n’est pas le nouvel antagoniste, qui risque d’apporter un peu de gaieté. En effet, cet ennemi du nom de Bloodwork est anecdotique et n’est là que pour nous plonger davantage dans le sentiment de solitude et de dépression. L’auteur a disposé ses pions pendant trois tomes Flash Rebirth pour ensuite tout renverser d’un revers de main. Comme dans Aquaman ou Wonder Woman, est-ce que Williamson tente de faire toucher le fond à son héros pour qu’il se relève mieux? À suivre.
Quelques mots pour concernant les dessins qui sont de mauvaises factures. La déformations des corps et de l’environnement retranscrivent l’impression de vitesse et d’accélération. Carmine di Giandomenico met très bien en valeur les combats dans des cases et planches larges. Petit bémol concernant le changement d’artiste dans les différents numéros. Si les personnages n’étaient pas si souvent nommés, il serait difficile de les reconnaitre tant leurs visages changent.
Pour conclure avec cet ouvrage, ce Flash Rebirth réussi l’exploit de décevoir de façon différente que le précédent. Et pour une fois que le titre porte bien son nom en s’adressant aussi à l’auteur. Joshua Williamson dispose de tous les outils pour rendre le récit profond mais se contente du minimum. Les personnages secondaires sont superficiels, et font preuve de peu de compassion. Enfin, le personnage principal n’est pas épargné non plus. Il manque clairement une réflexion personnelle de Barry Allen. Le héros semble dépassé par les évènements. Un comble pour l’homme le plus rapide du monde. Mais bon, qui sommes-nous pour juger de ses capacités? Un héros n’est aussi puissant que ce que son auteur veut bien nous montrer.