La seconde partie de l’arc débuté le mois dernier arrive cette semaine et Busiek utilise ce numéro comme un miroir du précédent en nous montrant, cette fois, son récit du côté des vilains. Les thèmes propres à l’histoire sont donc toujours bien là, entre poids de l’héritage et individus cherchant à s’extirper de leurs conditions. Comme toujours, les personnages sont des archétypes bien définis mais l’écriture de l’auteur parvient toujours à leur donner assez d’épaisseur pour nous faire ressentir et comprendre leurs motivations et leurs traumas. Même s’il ne faut pas s’attendre à un  traitement hyper complexe, une fois l’heure de la conclusion, Busiek parvient tout de même à mettre en place un vrai sens du tragique et à créer une évolution dans la caractérisation de ses personnages. Comme le mois dernier, c’est Ron Randall qui s’occupe de la partie artistique et comme le mois dernier, l’artiste livre des planches qui rappellent fortement le style de Brent Anderson sans pour autant donner l’impression d’en être une pâle copie. Graphiquement, c’est alors très réussi et Randall fait honneur à l’atmosphère si particulière de la série. Sans faire de bruit, et sans chercher à surprendre à chaque fois, Astro City continue tranquillement son chemin  chez Vertigo. L’expérience et le talent de Kurt Busiek font encore une fois toute la différence et permettent au titre d’avoir largement sa place parmi les meilleures séries super-héroïque du moment.

Première vraie déception pour cette série. Après avoir empilé au sommet de tonnes de dialogues étranges, de références sexuelles et de bizarre inexpliqué, l’attrait de la fuite en avant s’estompe quand la scénariste doit poser des scènes fortes avec ses personnages déjà largement construits et établis. Or, la construction de background continue, chaque intervention doit expliquer les choses, un certain ridicule de dialogues et de mise en situations marche de moins en moins et la fin du numéro exaspère pour la facilité de ce cliffhanger ultra-prévisible. L’impression que Gail Simone entend écrire une histoire avec des personnages puissants évoque (hélas) son travail sur Batgirl, avec un goût démesuré pour les figures de violence bête et méchante, l’enchaîné de répliques rudes sensées paraître intenses mais au final tout juste hors de propos – en somme, un comics qui a la prétention de faire de l’horreur sans concessions mais où on ne retient qu’un ensemble désaccordé et hésitant. Dommage. Quelques touches de second plan sauvent le tout, mais après si longtemps à repousser le moment où il devait se passer quelque chose, on se demande au final si la scénariste n’avait juste aucune idée de quoi faire ensuite et ne s’est pas contentée de broder à la dernière seconde pour un peu plus de morts arbitraires et de gore bien dessiné (si vous vous demandez pourquoi le numéro a la moyenne, remerciez l’artiste). Ratage, qui remet pas mal en cause la montée en puissance de la série.

Lucifer décolle enfin un petit peu avec ce numéro qui prend le parti-pris totalement assumé de mettre l’accent sur la dimension mythologique du personnage. On se retrouve alors avec une histoire assez complexe, à la temporalité un peu décousue (mais qui reste assez facile à suivre, avec un peu de concentration) qui tourne autour de la “politique interne” des enfers. Le comic-book a le mérite de poser un petit problème d’ordre métaphysique, qui lui donne un peu d’épaisseur, et vient un peu nous rappeler qu’il fait bien partie de l’imprint Vertigo, et que cela a un sens (certains auteurs devraient d’ailleurs s’en inspirer). Il est ainsi question de la nécessité du mal dans le monde, ce qui pourrait bien être un sujet du bac philo, mais là n’est pas le sujet. C’est plutôt bien écrit et le style a largement gagné en maturité si on le compare avec le début de la série. On sent une grande influence de l’écrivain John Milton et de son Paradise Lost, jusque dans les dessins de Lee Garbett, dont les designs rendent visiblement hommage à ceux de Gustave Doré, qui illustrait le poème épique de l’écrivain anglais. Ce n’est pas à la hauteur d’un Sandman, mais, franchement, c’est à lire.

Reconnaissons que l’intrigue de Sterling Gates a le mérite d’être de long terme et de n’oublier aucune des choses qui se sont passées dans les numéros précédents. Les 3 ennemis affrontés dans le titre sont tous au D.E.O., et bien sûr il s’avère que les rassembler au même endroit faisait partie des plans de celle qui tire les ficelles dans l’ombre. Une bonne dose d’action, un climax pas mal fichu, et surtout une intensité qu’on a que trop peu effleuré sur CBS. De tous les comicbooks inspirés des récentes séries tv DC, c’est peut-être (sûrement) celui qui s’en sort le mieux. Les dessins d’Emma Vieceli profitent d’une certaine identité, mais on ressent à trop de moments que les cases sont faites à la va-vite, ce qui perd de son charme à la lecture de l’ensemble. Mais pour moins d’un euro, ça remplit quand même son office.

C’est fini ! On peut enfin tourner la page de cette série qui aura été définitivement catastrophique. Résolution de l’intrigue avec pseudo combat final, toujours des éléments complètement pétés qu’on ne se permet que parce que à la tv ce serait beaucoup trop cheap, et une révélation à la Dark Vador qu’on oserait plus faire normalement en 2016. Le lien avec les débuts d’Arrow sont faits dans les dernières cases, là aussi de façon peu inspirée, et les dessins sont toujours à leur niveau, ni trop laids, ni très beaux. Bon voilà, c’était une énième série pourrie adaptée d’un univers tv pas forcément reluisant, est-ce qu’on peut arrêter les frais maintenant ? Parce que j’ai comme un pressentiment que Stephen Amell va aussi vouloir se mettre à écrire des comics prochainement…

On s’intéresse dans ce numéro au retour de Mera à Atlantis, alors que sa soeur est censée être prisonnière du Roi Nereus. Une très grosse vibe à la Game of Thrones pour ce passage Atlante (ce qui colle à ce qui avait été fait sur les derniers numéros du titre Aquaman) pour un numéro franchement bien fichu. La confrontation entre Mera et sa soeur est bien ficelée, on est plutôt surpris par la violence graphique de ce numéro d’ailleurs, Bombshells ne nous ayant pas habitué à ceci, mais ça reste un gros plaisir à lire et si l’intrigue peut rester de ce côté, ce ne serait pas pour me déplaire. Comme toujours, les planches de Laura Braga sont vraiment belles, ses personnages féminins toujours un plaisir à voir s’animer. Quarante-huit numéros que ça dure, mais Marguerite Bennett et ses compagnes de crayon n’ont toujours pas réussi à me lasser !

Tout bouge et pas qu’un peu. Durant ce chapitre #26, Batman va devoir se battre contre presque toute la Justice League. Ce combat est de courte durée, mais il donne déjà un bel aperçu de qui est le plus fort. Clairement Batman se distingue quand il faut se battre à armes égales. Mais le plus important dans ce chapitre, reste le sauvetage de Batman. Et plus particulièrement par qui ! Nous attendions son changement de camp depuis un long moment. Très souvent il aura mis le doute. Aujourd’hui cela semble très clair. Flash ne veut plus participer à tout ça. Graphiquement c’est très beau pour une série qui sort chaque semaine. Hal par contre est horrible, autant physiquement que dans sa personne. Le personnage est loupé depuis le début de Injustice. Dommage. Mais le plus fort dans ce chapitre, reste la demande de Bruce à Barry. Cette demande peut tout changer et attention, elle peut même expliquer Injustice 2 ! Pas rien tout de même !

Toujours accro à cette série je suis. Dans ce chapitre #2, nos héros essayent, tant bien que mal, de sortir du laboratoire souterrain. Le scénario n’est pas innovant en lui-même. Nous avons déjà souvent vu des scénario d’apocalypse. Mais il reste tout même assez neuf et intelligent. Les dialogues sont d’une bonne justesse. Quelque fois même, on a l’impression de lire un peu du Donjon de Naheulbeuk. J’apprécie grandement le fait que aucun des personnages n’est mis à part durant ce chapitre. Chacun a une place à prendre et on la lui laisse. Fred est peut être un peu trop en retrait dans les dialogues. Et fait office de clown de temps en temps. Mais changer les rôles déjà établis de base dans un Scooby-Doo n’est pas une mauvaise chose. Au contraire. Daphné fait office de forte tête et me donne plus la sensation qu’elle inventera les plans. Sammy lui est réellement à part et sans dire beaucoup, on se prend énormément d’affection pour lui. Je dirais même qu’il le meilleur personnage jamais caractérisé de tout Rebirth (Attention !). Vera quant à elle, arrive à ne pas être énervante, à l’inverse de son personnage dans la série. La colorisation est toujours excellente ! Hi-Fi fait réellement un travail monumental. C’est constant et riche en couleurs. Il suffit de regarder les tatouages de Norville *SHAGGY* pour s’en rendre compte. Le scénario avance bien, on nous présente des monstres, des objectifs et du fan service. C’est une tuerie tout simplement mais j’aimerais y voir un peu de délire en fait, un brin de folie !

Au départ sceptique à l’idée d’avoir un numéro de fill-in, la lecture de cette (en quelque sorte) introduction à Titans : Rebirth #1 se découvre assez agréablement. On fait un gros retour en arrière, au début de l’époque des New 52 alors que Batman présente Robin au reste de la Justice League. S’ensuite une longue scène d’action qui fait écho au premier arc de l’équipe et qui amène également une menace invisible, qui sera vraisemblablement à retrouver dans les autres titres de Dan Abnett. Mais plus que cet effet de teasing, on assiste à une bonne écriture des relations entre les membres de la Justice League, qui ont l’air bien plus soudés d’ailleurs qu’à l’époque où leurs aventures étaient publiées « en temps réel ». Robin se demande bien sûr ce qu’il peut faire parmi une équipe de méta-humains et la discussion est franchement bien amenée, amenant à considérer le futur rôle du jeune justicier en tant que leader d’équipe. Aux dessins, Paul Pelletier livre un travail assez correct, qui pêche un peu par une colorisation assez passable, mais l’ensemble suffit à rendre la lecture distrayante, ce qui devait être je suppose le but de ce numéro.

Fin de l’arc de Seeley et Ferreyra, avec un peu moins de Ferreyra sur ce coup ci. C’est bon, c’est drôle, rythmé et punchy – efficace, comme devait l’être le feuilleton peu sérieux de la Skwad depuis le relaunch et qu’elle a enfin fini par adopter après un énième et finalement bienvenu changement d’équipe créative. Seeley est bon, ses personnages quoi qu’archétypaux restent fidèles à ce qu’on attend de leur dynamique d’équipe – avec un Boomerang plutôt génial – la bromance de Lawton et Deathtrap fait son effet et la parodie de jeu de massacre géant façon Running Man appelle à une culture du meurtre plutôt délirante. Le discours du chef auto-proclamé des vilains est drôle, le final plutôt mignon, et si Ferreyra délègue à Gus Vasquez le dessin proprement dit, on aime à retrouver ses couleurs et son découpage caractéristique. Une très bonne lecture, qui présage sans doute plus du film que le run d’Ostrander plus sérieux – mais au fond, pourquoi pas ?

Au sortir de ce sixième numéro, qu’aura-t-on pu retenir de Poison Ivy ? Dans cette conclusion, le méchant est dévoilé, ses intentions aussi, et on se retrouve dans un schéma très classique de film d’horreur des années 50 – voire dans le film Swamp Thing de Wes Craven, en plus joli malgré tout. Et si je parle de la Créature du Marais ce n’est pas innocemment, lisez le numéro vous comprendrez vite pourquoi. Malgré l’effort classique, il y a surtout le problème du devenir de Poison Ivy dans les futures publications, surtout qu’une piste narrative, et des personnages qui ont été spécialement créés, ne sont pas refermées, mais j’ai des doutes quant à la capacité de DC à vouloir reprendre ça plus tard. Mais ce serait nécessaire car en tant que telle, la mini-série ne se suffit pas et appelle à une suite. Peut-être pour l’an prochain ? Le voyage n’aura pas été déplaisant (même si ça s’est plutôt essoufflé en cours de route), on regrettera surtout le départ de Clay Mann, remplacé par un trio d’artiste ici, avec des transitions parfois brutales, mais qui sont aidées par une colorisation bien uniforme.

La mini-série Swamp Thing vient trouver sa conclusion sous la forme d’un affrontement contre la « méchante » créature qui révèle sa véritable identité – twist ! Le team-up d’Alec Holland fait son effet, notamment parce que les dessins de Kelley Jones sont très efficaces pour assurer leur rôle, et mêler le tout dans une ambiance décidément très fantastique/horrifique « à l’ancienne » ; j’aurais juste à émettre quelques réserves sur le changement de comportement du vilain quand il voit qu’il est en train de perdre la partie, que je trouve très abrupt et pas forcément à propos pour ce personnage. En définitive, le statu quo est assuré, les choses retournent à la normale la plus complète, et ce n’est pas pour autant qu’on n’aura pas plaisir à retrouver notre Swamp Thing préféré plus tard. Une mini-série avec quelques petites surprises, qu’on appréciera pour son côté classique à l’ancienne et des dessins appropriés de Jones. Une bonne petite lecture à se prévoir en TPB.