Review VO – Batman #1

Review Batman #1
Les points positifs :
  • Très solide artistiquement
  • Ecriture fluide et détaillée
  • Quelques points de surprise
Les points négatifs :
  • Un manque de contenu
  • Peut-être trop classique, tout compte fait

« This is my city. I’ll save it. » – Batman


  • Scénario : Tom King – Dessins : David Finch, Matt Banning – Couleurs : Jordie Bellaire  Couverture : David Finch – 
  • DC Comics – Batman #1 – 15 juin 2016 – 32 pages – 2.99$

Après nous avoir expliqué il y a deux semaines, en compagnie de Scott Snyder, que tout n’est qu’un éternel recommencement dans les aventures de BatmanTom King revient seul aux commandes pour le lancement de cette nouvelle ongoing qui aura fort à faire pour dépasser la popularité (qu’on le veuille ou non) du précédent run qui a duré pendant près de cinq bonnes années. Avec l’introduction de deux nouveaux personnages, déjà présentés sur la couverture, et une histoire qui se suivra désormais toutes les deux semaines, l’équipe créative réussit-elle son pari lancé sous le relaunch Rebirth ? Réponse tout de suite.

Autant vous le dire dès le départ, l’histoire de ce premier numéro peut se résumer en une seule phrase : Batman empêche un avion de s’écraser dans Gotham. On apprend au début que des missiles sol-air ont été dérobés à la barbe du gouvernement mais alors que Gordon et Batman se livrent à une traditionnelle discussion sur les toits de Gotham City, voilà que ledit missile est tiré sur un avion qui survole la ville. Pas le temps de réfléchir, Batman doit faire tout ce qu’il peut pour empêcher l’avion de faire un carnage dans la ville qu’il s’est juré de protéger. Cette action de sauvetage très « grosse » laisse place à de nombreuses scènes qui détaillent sa réalisation, étape après étape, avec un certain sens de la démesure mais qui ne se matérialise pas forcément dans le dessin. Tom King en profite quand même pour revenir à quelques bases du Batman, avec des touches très classiques qui viennent contraster avec le nouveau costume (qui passe plutôt bien par ici). Fini le « penny-one », le Chevalier Noir utilise le prénom de son majordome pour communiquer avec lui. De même, on revient à un design très classique, influence Batman : TAS, pour la Batmobile. Quant à la grande nouveauté qui était teasée depuis la fin du run de Scott Snyder et Capullo – à savoir, la place de Duke Thomas – elle reste pour le moment très succincte et le jeune homme a l’air d’être un second Alfred/Julia pour le moment.

Que nous reste-t-il alors à nous mettre sous la dent dans ce numéro, très avare en informations mais qui arrive néanmoins à distiller quelques propos ? En premier lieu, le plus évident sera l’apparition de Gotham qui se fait dans les tous derniers instants du numéro mais qui se révèle très surprenante sur un point (ceux qui auront lu auront compris) ; un point qui amène la confrontation à venir sur une très forte inégalité, et pas seulement dans le nombre – parce qu’on sait que ce n’est pas cela qui arrêtera le Chevalier Noir. Je ne sais pas si le fait de mentionner d’ailleurs dans le numéro que le reste de la Justice League est en vadrouille sera un argument pour justifier que Batman devra rester seul pour cette histoire. En tous les cas, ça affirme sa position de protecteur de la ville, qu’il veut assumer jusqu’au bout, quitte à donner sa vie dans cette tâche. A ce propos, c’est peut-être la plus grosse faiblesse de King dans ce numéro, c’est cette scène d’au revoir à laquelle on n’arrive absolument pas à croire, et pas seulement parce qu’elle intervient dans un premier numéro. Egalement, j’ai envie de croire que la tirade de l’homme apeuré dans l’avion, qui dit que Gotham et ses habitants n’ont que le(s) héro(s) qu’ils méritent n’est pas placée là par hasard, vu ce qui est montré ensuite. Et l’on sent déjà venir une morale facile à l’histoire, mais j’ose espérer que King saura sortir des sentiers battus.

Il y a néanmoins un élément placé qui reste très intriguant, c’est une certaine présence « qui observe » les actions de Batman et on ne peut, surtout lorsqu’on lit les mots qu’elle emploie, de faire un lien avec ce qui nous avait été présenté dans DC Universe : Rebirth #1. En définitive, malgré la démesure de cette scène d’introduction, le numéro reste classique et pêche par son manque de contenu. On espère que maintenant que l’intrigue est lancée, elle décollera rapidement, même si j’ai peur que le format bi-mensuel ne conduise à ce genre de numéros très étirés pour en raconter le moins.

L’avantage en contre-partie, c’est d’avoir une partie graphique vraiment bien assurée. David Finch ici propose des dessins dont l’encrage n’est pas trop abondant, avec des personnages qui arrivent à se sortir des stéréotypes dans lequel Finch s’enfermait ; et c’est peut-être dû à son encreur s’il y a une impression de légèreté dans les planches, ou peut-être que l’artiste profite d’une inspiration d’un certain Mikel Janin. Le contexte le veut, mais ce Batman est très athlétique, très aérien, et chacun de ces mouvements subit un découpage minutieux, ce qui permet de suivre au plus proche de l’action ce qui nous est raconté. Bien sûr, il n’y avait peut-être pas besoin de tout découper de la sorte, mais ça a le mérite de nous montrer le travail de composition de David Finch, loin d’être décevant ici. Et puis il me faut bien sûr mentionner le travail de colorisation exemplaire de Jordie Bellaire, dont le talent n’est plus à démontrer. L’ensemble est très bien mis en avant, avec des nuances tout en douceur et quelques petits détails qui, au fil des planches, vous donneront envie de vous attarder sur la maîtrise des couleurs de l’artiste.

Malgré une partie artistique vraiment réussie avec un David Finch bien encadré, on ne peut s’empêcher de ressentir un peu de déception à la lecture de ce premier Batman. King nous fait une introduction assez efficace pour placer quelques pointes de classiques à ce nouvel univers façon Rebirth, tout en distillant quelques éléments d’intrigue. Mais c’est trop peu, et la surprise liée à l’apparition de Gotham et sa compère suffit à peine à donner envie de poursuivre la lecture. J’espère vraiment que ce n’est pas le format bi-mensuel qui est le responsable de cette narration étirée, et j’espère prendre plus de plaisir d’ici deux semaines. Heureusement que tout cela est bien beau !

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Jin54
Jin54
7 années il y a

Hum autant j’ai trouve le numéro assez peu consitant bien que tres interessant, je ne pense pas que cela soit à mettre sur le compte du rythme bi mensuel.
Surtout quand on voit les numeros de superman et green lanterns qui sont bien plus consistanrt

td1801
td1801
7 années il y a

Je suis d’accord avec l’analyse. Je serais moins severe sur la note parcontre !
J’ai l’impression que (comme pour la plupart des publications rebirth) y a un gros coté méta. Batman qui fait un truc absolument impossible (Du rodéo sur un avion qui chute..), quelques phrases larmoyante sur l’héritage du batman, sur ses parents et tout… C’est assez symptomatique de certains numéros de Batman. Et la il se retrouve sauvé par des « vrais » super héros. Comme pour dire « Tout ce que tu es est ridicule ». Comme le dit le gars dans l’avion d’ailleurs.

Freytaw
7 années il y a
Répondre à  td1801

Un autre personnage qui pourrait donner ce discours « méta » (même si je reste pour le coup moyennement convaincu sur ce coup là), c’est Gordon. Dont les réactions m’ont bien fait marrer au final. Du genre « Mais t’es où là ?! », « Ben, je suis sur l’avion… », « Oh… Ok… normal, tu es Batman… ». A y regarder, ça renforce carrément le côté absurde de la scène ahah ! Gordon complètement blasé par un truc totalement impossible. Au moins, le ton est donné. On verra pour la suite, mais j’espère une bonne déconstruction des familles de tout ça… Tom King vaut mieux que ce premier numéro !

Aric
Aric
7 années il y a

J’ai vraiment bien apprécié ce numéro! L’écriture est fluide et très efficace de la part de Tom King, la situation inédite est dantesque et apporte une certaine fraicheur fort appréciable (tu vois pas tout les jours Batman tentant de « dresser » un avion en crash). Le côté absurde de certaines situations m’a fait bien marrer (genre le moyen qu’utilise Bruce pour atteindre l’avion xD). Et la fin est attendu avec ces fameux nouveaux justiciers « Gotham » mais leur particularité est fort intéressant pour la confrontation.

Par contre, ça se lit assez vite et je pense comprendre les nombreuses craintes du double shipping (que je comprenais pas)… J’ai peur que les péripéties d’un numéro mensuel se scinde en 2 pour le double-shipping… J’espère que ce n’est pas le cas mais ce numéro pas quand même donné cette impression.

Bref, je suis impatient de voir la suite!

alphacharliecho
Invité
alphacharliecho
7 années il y a

Je suis pas vraiment favorble a l’arrivé de duke thomas dans la batfamily, ça me fait penser a arrow, 3 dans la saison 1 ils finissent par etre 50 a c9nnaitre son identité secrete. Je pense pas que batman en ai besoin en plus, il est deja pas mal entouré

lucas cage
lucas cage
7 années il y a

Je suis très confiant sur cette série Tom KIngest L homme de la situation j ai adoré Grayson et tous le monde dit du bien de la série Oméga Men et puis le style de Finch colle parfaitement à Batman le style urbain comme sur New Avenger lui va comme un gant.. Curieux de voir l’évolution de Duke Thomas qui est peut être me miles morales de la batfamilly.. Cerise sur le gâteau le côté meta.. Je vous trouve un peu dur pour moi ç est un bon debut

mavhoc
7 années il y a

Pour moi la surprise c’est graphique … Je m’attendais à un Forever Evil et j’ai le droit à ça … Splendide ! Vraiment très sympa !
De la même manière, les « adieux » de Batman, même si on n’y croit pas, montre la capacité de King à mettre de l’émotion, pour moi c’était de l’esbroufe pour dire « regardez ma capacité à cerner les personnages en quelques phrases ». Ce numéro, c’est une promesse pour l’avenir !

Pipadou
7 années il y a

Super critique merci! Un numéro se résumant à une scène d’action incroyable et étalée sur tout le numéro. L’action en elle même est rafraichissante je rejoins Aric la dessus, mais là où le petit discours « m*rde pourquoi a t il fallu que ce soit sur Gotham ?…blabla… On a les héros qu’on mérite » m’a plut en mettant encore en avant le dévouement de Batman pour sa ville, autant le petit instant « Alfred, est-ce que mes parents seraient fiers ? » me paraît un peu hors propos car j’ai pas l’habitude de voir Bruce s’interroger comme ça en pleine action sur ce qu’aurait pensé ses parents.
Reste qu’il y a une superbe batmobile (!!!), de la qualité de la part de Finch et l’action blockbusterienne est agréable + la fin accroche (très finement « joué » avec les ombres car j’avais vite vu/oublié la couverture (et les persos présents), du coup je m’attendais presque à une interaction avec deux autres personnes).
PS: merci encore et toujours pour le lien mentionné avec DC: Rebirth, je prendrai le temps ce week end pour enfin lire une certaine oeuvre culte afin de comprendre les références à venir.

spectra
spectra
7 années il y a

J’ai vraiment apprécié ce numéro, l’entrée en matière est classique et bien moins percutante que ce qu’un Snyder peut fournir au #1, mais franchement ça me plaît. J’ai l’impression que King comprend les personnages et comme je m’y attendais lorsque ça concerne le dark knight Finch fournit un travail plutôt alléchant.

DarkChap
DarkChap
7 années il y a

Dans l’ensemble, un bon numéro, modèle de mise en scène, mais j’aurais vraiment pu me passer du moment « My parents are deaaaaad! » qui sonne vraiment faux de la bouche de Batman.
Libre à Batman de se poser la question ou à un Alfred pensant Bruce sur le point de se sacrifier de lui dire combien ses parents seraient fiers de lui (et combien lui-même l’est) mais à mon sens Batman ne devrait pas poser la question de la sorte.

Mocassin
Éditeur
7 années il y a

Un numéro qui est loin de m’avoir transcendé, mais qui a le mérite de proposer des choses intéressantes, comme le sauvetage de l’avion en mode rodéo, ou encore la question du héros que mérite Gotham, qui s’accompagne par la venue de deux nouveaux héros qui s’avèrent intéressant. Au final, même si l’épisode ne semble pas avoir bcp d’intérêt en tant que tel, il donne des promesses intéressantes pour la suite. Niveau graphique, on est dans un style plus urbain que Capullo, mais Finch s’en tire bien, même si Capullo va me manquer.

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