Batman et Wonder Woman sont de retour, dans un numéro toujours aussi fun, qui a le mérite de retranscrire fidèlement l’ambiance des séries télévisées classiques, tout en apportant sa touche de fantaisie “comic-booky”, qui lui permet de mélanger sans-peine les deux œuvres, et d’y coller des morceaux de leur mythologie papier. C’est très réussi et l’on sent que la licence Batman ‘66, vintage et décalée, a de beaux jours devant elle.

Je ne pensais pas dire autant de bien un jour de DC Super Hero Girls mais il faut reconnaître que cette histoire fait preuve d’une très chouette inventivité et ce malgré le public assez jeune à laquelle elle se destine. On continue d’explorer tour à tour les histoires de chacune des héroïnes et l’élément perturbateur teasé depuis le début fait enfin irruption. Outre l’originalité de l’histoire, une certaine forme d’humour mi-premier, mi second degré, c’est aussi la diversité des styles (volontairement enfantins/loupés pour ceux qui sortent des planches) qui vient apporter un vrai souffle à cette nouvelle histoire. Honnêtement, vous devriez y jeter un oeil ! 

Numéro final qui n’étonne en rien, contrairement à tout ce que nous a proposé Jeff Parker en jouant sur les attentes tout en respectant le schéma narratif des séries animées Hanna-Barbera. Un combat final qui se traîne, jusqu’à ne plus voir rien d’intéressant, tout ça pour un final classique, une romance de dernière minute et jolie page de fin. Une petite déception en guise de final d’une série qui a su donner un souffle nouveau à bon nombre de licences, tout en respectant leur représentation d’origine et leurs univers distincts. Pour ce dernier numéro Evan Doc Shaner soigne son travail et multiplie les détails lors de scènes très complexes. Les plans sont ou très rapprochés ou trop vastes pour comprendre ce qui se passe, et le mélange étrange de couleurs nous font perdre le fil entre l’action et la distinction des personnages qui se perdent dans ces tentacules colorées. Future Quest, ça reste cool, mais ne vous attendez pas à une fin originale.

Nouveau numéro pour Injustice 2, qui lance doucement mais sûrement son intrigue. On sent que le patron est de retour, tant Tom Taylor maîtrise son sujet. Il recentre son scénario sur les personnages principaux , ce qui lui permet de bien mettre en avant la dualité Batman / Superman. Toutefois, on regrettera son écriture très décompressée, qui contraste avec le rythme effréné auquel nous avait habitué Ground Zero, par exemple. Les graphismes sont soignés et l’ensemble est de qualité, la sortie du jeu approcher l’on peut dire que ce petit comicbook réussit sa mission première : je suis totalement hypé.

Cette semaine, Scooby Apocalypse revient avec son intrigue horrifique et son casting haut en couleurs. C’est toujours un efficace mélange d’humour et d’ambiance pesante qui nous est proposé, et l’on découvre un peu plus l’horrible frère de Velma, qui nous rappelle un certain trublion politique qui défraie régulièrement la chronique. L’équipe créative est au top, et les dessins renforcent le récit, tant leur look cartoony est agréable à l’œil et approprié au ton du titre, qui reste le fer de lance de la gamme Hanna Barbera.

Il est certain que Action Comics est aujourd’hui le titre le plus classique mais aussi le plus efficace. Dan Jurgens confirme les espérances de certains et les inquiétudes des autres. Ce titre sera bien ce dont il a l’air et revisitera la mort de Superman par ses intervenants et promet quelque chose d’assez musclé. Jusqu’ici Jurgens redonne au héros son charme des années 90’s en s’inspirant très fortement de ce qui a été fait, en témoigne le moment fort du numéro, là où Tomasi de son côté tente de donner une image du super-héros plus moderne. Si on pense que le tout ne peut cohabiter, et critiquer l’exercice de la réécriture, Dan Jurgens le fait dans un style évoquant les 90, ajoutant au tout une forme de subtilité dans la destruction progressive du personnage qui s’amorce. On pourra voir la relation avec Lois plus ennuyeuse, où elle tient ce rôle de personnage secondaire sous la plume de Jurgens comme si elle ne pouvait pas sortir du rôle de journaliste, si ce n’est pour être “la copine de Superman”. Quitte à parler de classique, Patrick Zircher continue dans ses mise en page aux plans déjà vu qui feront mouche si vous avez déjà lu de vieux numéros de Superman ou Action Comics datant d’avant 1980. Un numéro qui n’apporte que peu de choses, mais dont la suite s’avère très intéressante. Une lecture agréable mais pas nécessaire.

Une fois n’est pas coutume, Scott Snyder est encore parti pour cracher sur le mythe de Batman. Et si j’ai tout fait pour l’excuser par diverses interprétations possibles et une forme de tolérance pour certaines maladresses et délires en tout genre, on ne peut pas passer à côté de ce numéro tant il s’engouffre dans un cauchemar. On a toujours le petit back-up orientée désormais vers “Bruce Wayne au Pays du Fight Club”, en récompense pour avoir encaissé l’histoire principal. Pourtant le numéro voyait quelques effets sympathiques, le retour de Hush, une introduction qui rappelle assez bien The Dark Knight Rises, un bon questionnement sur l’identité, et en plus d’éveiller de mauvais souvenirs, c’est sur la seconde moitié du numéro que les inquiétudes se présentent pour être dépassées et de loin, par un cliffhanger que personne n’a vu arriver. Scott Snyder n’a jamais quitté le thème de l’horreur tant il est devenu un cauchemar pour les lecteurs, et derrière une écriture bien trop concentrée sur le personnage de Batman, ce numéro fait à la fois honneur par le titre, à l’intéressé, et est une insulte à ce qu’il peut être. Toutefois, il faut rester ouvert et comprendre la volonté de provoquer le lecteur en faisant sortir le personnage du statut dans lequel il peut être enfermé. Et si vous avez crié sur Geoff Johns dans Batman Earth One, vous êtes loin d’être prêt pour cet arc.

Les Birds of Prey s’unissent avec Nightwing et Green Arrow pour sauver Black Canary dans ce numéro concluant l’arc Blackbird. Si sa lecture est agréable, avec des dessins et un scénario efficaces, l’écriture Shônen en gênera plus d’un, car même si le contexte l’amène bien, c’est le pouvoir de l’amitié qui vaincra la nouvelle super-vilaine. Les dialogues ne sont toujours pas subtils, mais arrivent pourtant à nous faire croire à une véritable relation entre les personnages, même en étant si nombreux. Batgirl and the Birds of Prey propose donc encore une fois un bon moment léger, en plus d’un team-up plutôt cool. Il ne manque plus que Roge Antonio apprenne à dessiner Black Canary et nous serons sur la bonne voie.

Conclusion satisfaisante à l’arc League of Shadows avec une multiplicité de points de vue qui permet à l’auteur de s’éloigner d’un simple affrontement final. Bien que Cassandra Cain soit encore bien mise en avant, les autres personnages ont également l’occasion de briller (petite mention pour Clayface, qui est toujours aussi sympathique) et aux différents enjeux de se rencontrer. Au final, l’épilogue vient nous montrer que cette histoire n’est que la première pierre d’un long assemblage que Tynion semble avoir bien en tête, et les dernières phrases laissent apercevoir une très chouette immersion dans le monde de la magie (ceux qui ont lu les sollicitations verront de quoi je parle). Les dessins de Marcio Takara dénotent un peu par rapport aux précédents numéros et la mise en page reste un poil plus classique, mais ça n’empêche pas d’apporter un vrai charisme à certains méchants, notamment Ra’s Al Ghul qui a une prestance des plus inquiétantes, et qui lui va bien mieux que ce qu’on a pu voir récemment. Detective Comics continue de s’imposer comme une valeur sûre de l’éditeur, on vous invite donc à continuer de suivre le titre.

On entame le dernier arc de Gotham Academy : Second Semester et il faut bien avouer que la direction prise depuis deux numéros est tout bonnement excellente. En anti-héroïne maudite, Olive Silverlock rencontre Two-Face et entame un partenariat excitant ; les autres membres de l’Academy sont à sa recherche mais d’autres mystères commencent à débarquer, et notamment concernant un pan de la mythologie de la ville, façon société secrète. Du mystère, de l’action, mais une ambiance très sérieuse, l’ancrage dans l’univers de Batman, et le style toujours impeccable façon dessin animé d’Adam Archer et ses collaborateurs continuent de me faire aimer énormément Gotham Academy : Second Semester, en espérant que la conclusion soit à la hauteur des évènements racontés. 

Les Green Lanterns sont face à une menace contre qui leurs anneaux ne peuvent apparemment pas arrêter. Nos héros vont tout de même essayer la force brute pour contrer ces créatures menées par Sarko. Il y a donc une bonne construction enchaînant les événements du champ de bataille et des explications sur la situation dans le présent, le futur et même dans le passé puisque Venditti utilise son run laborieux du DC You. Pour ce numéro, il développe plus le conflit que ses personnages, qui sont rapidement montrés et parfois mal écrits (mention spéciale à Kyle Rayner, ce forceur relou). En conclusion, on se prend au jeu de cette histoire aux allures de films catastrophe de Roland Emmerich, divertissant et avec de belles images.

Déjà la fin de cet arc soit disant focalisé sur Lobo. Toujours est-il que le scénariste a dit qu’on en saurait plus sur son rôle dans l’équipe et sur ses motivations dans les prochains numéros. Comme le laissait paraître le numéro précédent, Steve Orlando prend des directions surprenantes pour du comics qui se veut moderne en utilisant les codes d’écriture classique de l’adaptation du héros pour résoudre le problème auquel il est opposé, avec une direction artistique très étrange. A la fois très cliché dans sa représentation de la mythologie, puisque se limitant à la mythologie greco-romaine sans réelle recherche dans la façon de la représenter, mais aussi très compréhensible dans ses références au monde des comics qui utilisait le cliché pour l’exagérer. Et c’est ici toute l’ambiguité de la chose, puisqu’on ne sait pas sur quel pied danser avec notre cher Orlando. Où se trouve l’ironie, ou se trouve le sérieux. On sait qu’il peut délivrer des messages intéressants, comme il peut avoir une écriture plus légère par des références de ce genre. Ce qui est certain, c’est que Andy MacDonald ne fera pas l’unanimité. Ses traits sont terriblement raides, aucun mouvement, très peu de perspectives, des problèmes de proportions très remarqués. Et l’encrage comme la colorisation n’aident en rien ce dessinateur. On pourra sauter sans problème ce numéro et croiser les doigts pour le retour de Reis pour le prochain.

Pour ce 11e numéro et ce nouvel arc, New Super-Man se montre extrêmement généreux ; Gene Luen Yang profite d’amener un nouveau Flash pour faire une nouvelle séquence de courses, mais avec des personnages atypiques, qui amène une grosse dose de fun. Mais on n’en oublie pas un certain sérieux de l’autre côté, des références à la continuité récente (avec, par exemple le virus Doomsday) et surtout un cliffhanger réellement dingue, qui donne tout son sens à l’arc en cours. Côté dessins c’est là aussi une grosse satisfaction à chaque planche, le style de Billy Tan est propre, les cases sont détaillés, l’action est bien retranscrite et l’artiste profite à plusieurs reprises de chouettes trouvailles dans ses traits. Un titre qui reste assez anecdotique en termes de renommée, mais au niveau qualitatif, vous auriez tort de vous en priver ! 

Ça suit son cours sans réellement avancer, en particulier côté Artemis où la juste subtilité légendaire de Lobdell montre ses limites. On comprend que le but est de former un genre de voyage d’initiation introductif, à l’image du premier arc, mais ça traîne, ça traîne, tandis qu’on se demande quelle pérennité aura la série et (surtout) quel sera son objectif passé ces arcs flashbacks qui recyclent déjà pas mal côté Jason Todd. C’est un peu le souci avec Red Hood : même à ses meilleurs moments, le héros ne fait que raconter une histoire qu’on a déjà lue 600 fois. Et là où d’autres auteurs aimeraient manifestement le ramener à Gotham et en refaire un vigilante classique (ce qui marchait dans le premier arc), Lobdell repart dans sa sainte croisade de perpétuelle introspection. Attention, on se comprend bien : ce numéro a ses qualités, Bizarro est cool et pourquoi pas, situer ça au proche orient. Mais à terme ? On attend de voir où tout ça veut aller. Et le Bow of Ra, là, c’est pénible, en fait.

Petite « pause » dans l’intrigue principale de Shade ce mois-ci alors que l’on suit l’héroïne au cours de sa visite à New Yo… pardon, à Gotham City. Le problème reste maintenant de savoir si ce récit, qui traine quand même pas mal des pieds en temps normal, avait besoin d’un nouvel aparté et la réponse est plus compliquée qu’il n’y paraît. En effet, malgré une narration qui n’a rien de dingue, Cecil Castellucci parvient à faire ressortir l’humour de certaines situations en confrontant le regard neuf de Shade face au monde avec l’attitude blasée des habitants de la ville. Néanmoins, l’auteur retombe souvent dans ses mauvaises habitudes en maquillant son histoire d’un propos qui se croit bien plus fin qu’il ne l’est réellement. A côté de ça ce Shade… #8 vaut le coup d’oeil car Marley Zarcone est de retour aux affaires et l’artiste continue de briller avec des pages pleines de détails et toujours hautement psychédéliques quand il le faut. Ce numéro suit donc les traces des précédents en montrant une scénariste qui semble plus intéressée par le fait de passer du temps avec son héroïne dans des situations de la vie quotidienne plutôt que par son intrigue principale. Le procédé a parfois du bon mais aussi des limites…

Parfois, il suffit de l’arrivée d’un personnage pour tout faire basculer, ou d’un numéro pour changer complètement l’orientation de l’histoire. Mais ce n’est pas vraiment le cas ici. Nous continuons nos plans diaboliques à double tranchant chapeauté par la tenace Waller contre The People. On retrouve toujours son esprit froid, plein de colère quand on touche à son équipe, et dont les ambitions finiront par se retourner contre elle.

Le pitch reste tout de même intéressant et j’ai pris plaisir avec le dernier plan de Waller. J’aime quand un personnage qui me sort par tous les trous se retrouve mis hors jeu. Et l’exécution est plutôt bien vue. La diversion par la Suicide Squad m’a servi aussi de diversion et même si je sentais que rien ne resterai aussi tranquille, je me suis laissée prendre. J’ai du coup plutôt apprécié ce numéro qui tourne également autour du dernier venu de l’équipe qui va n’en faire qu’à sa tête d’ici peu, les planches sont belles, le scénario n’est pas folichon mais plaisant. Au moins je garde toujours de l’intérêt pour l’histoire.

Alors Supergirl, c’est un gros raté. La série croise actuellement Batgirl, ce qui peut être un simili révélateur des ambitions éditoriales de DC, qui pourrait se dire que les titres avec de jeunes super héroïnes s’adressent logiquement aux jeunes super lectrices. Sauf que, quitte à faire une publication pour jeunes, bacler le travail et empiler un scénario de dessin animé sur un dessin parfois stylisé (oui) mais souvent aux allures de brouillon dessert carrément une héroïne qui n’arrive décidément plus à se trouver depuis les premiers numeros des New 52. Mal ciblée sans doute, le boulot gagnerait à prendre son personnage autrement, peut être en plus mâture ou plus indépendant, mais ce feuilleton clichetonant gagnerait à cesser, surtout s’il occupe un Orlando toujours pas revenu aux affaires sur un ongoing Midnighter. Et ça, ben, ça craint.

Numéro sympatoche un peu introspectif, qui fait le boulot et peut servir de jumping point aux non lecteurs du truc. On revient sur le trépas du précédent Superman, le boost de confiance de Lana en quelques cases jolies, même si le truc aurait pu être expédié plus vite. Dans l’ensemble la série fait un bon travail en prenant son héroïne au sérieux, son seul problème serait de manquer de ligne de mire ou d’impact dans la super-famille, mais dans l’ensemble, tout ça continue de valoir le coup d’oeil (même si : c’est bavard).

La fin du run de Greg Rucka sur Wonder Woman approche mais c’est pourtant en petite forme que l’on retrouve le scénariste cette semaine. Si son travail est toujours à la hauteur en ce qui concerne la caractérisation des personnages, c’est au niveau de la narration pure que c’est insuffisant. En effet, l’auteur nous présente vingt pages d’un récit qui, à un détail près, n’apportent pas grand chose à l’arc Godwatch. Malgré ce côté légèrement en roue libre, Rucka parvient à s’en sortir grâce à des dialogues bien ficelés qui relèvent la barre d’un postulat de départ pourtant maladroit. Du côté de la partie artistique, la série accueille Mirka Andolfo qui réalise le travail que l’on est en droit d’attendre d’un artiste fill-in. Le style légèrement cartoony de l’illustratrice est d’ailleurs plutôt séduisant en surface mais l’ensemble demeure assez loin des standards habituels du titre sous l’ère Rucka. Au final, ce Wonder Woman #22, pas désagréable en soi, laisse quand même avec la sensation de découvrir un chapitre qu’il aurait peut-être fallu « couper au montage ».