Il y en a peut-être à ce stade qui se disent : ‘Ça me fait mal de voir les gamins de DC Planet courir derrière cette série tout simplement parce que finalement, ils connaissaient pas celle des années 90′ ou plus simplement ‘Quoi ? Ils osent faire un dossier sur cette daube de série complètement ridicule pour gamins attardés ?’ et ce sera peut-être que vous vous êtes arrêtés au générique ultra-kitsch. Les couleurs flashy, le costume bleu de Batman, jazz effréné en fond, c’en était trop pour vous, vous avez décidé de jeter votre télécommande puis, votre téléviseur lui-même ayant coûté plutôt cher, vous avez retenu avec prévenance un second geste destructeur, et vous vous êtes recroquevillés sur vous-mêmes en pleurant à la mémoire de Batman TAS et des années ’90. Et là, plein de magnanimité, je m’approche de vous et je dis, d’une voix apaisante : ‘Fils, relève-toi…’ (vous vous relevez) ‘…et écoute-moi.’ (vous m’écoutez) ‘Batman : l’Alliance des Héros c’est une série fichtrement bien foutue, et viens lire le dossier DC Planet qui t’expliquera pourquoi.’ Et c’est à ce stade que vous débarquez sur mon dossier.
SA GENÈSE
Batman : L’Alliance des Héros, selon sa traduction française, trouve son origine dans l’échec de la série animée Legion of Super Heroes (La Légende des Super-Héros en français). Cette dernière est en effet annulée après deux saisons : d’un côté les faibles taux d’audience amènent Mattel à rechigner à lancer une série de jouets, critère crucial lorsqu’on parle de pérennité d’une série, et de l’autre côté la chaîne CW décide subitement de mettre fin à son programme Kids’ WB ! du samedi matin dans lequel elle diffusait nombreuses des séries produites par la Warner. Sans se laisser abattre, Warner décide de se retourner vers la célèbre chaîne Cartoon Network, aussitôt qu’elle aura trouvé un concept prometteur de série.
Warner ne souhaitant pas renouveler l’échec de la Légion, elle décida d’éviter de tabler sur des personnages peu connus du public, et songea produire à nouveau une série Batman. Seulement, il était nécessaire de trouver une nouvelle approche compte tenu de l’omniprésence de la chauve-souris durant les quinze dernières années sur le petit écran, entre Batman : The Animated Series, The New Adventures of Batman, Justice League : The Animated Series, Justice League Unlimited, Batman Beyond, et enfin, la dernière en date, The Batman (et ça, c’est sans compter les caméos de Batman dans la série Static Shock ni la présence de Robin dans Teen Titans). La dernière série consacrée au Chevalier Noir, The Batman, avait reçu un accueil plutôt mitigé, la faute (encore une fois) à la pression de Mattel en amont, et avait également démontré qu’il ne suffisait pas de rajeunir le personnage et le ton pour faire marcher la série. C’est néanmoins de cette dernière que vint probablement l’inspiration directe de la série Brave and the Bold. En effet, sa cinquième saison, moins bridée par les consignes de Mattel, voyait à chaque épisode Batman s’associer avec un autre super-héros. Ainsi on eu droit en guest à Superman, Green Arrow, Flash, Green Lantern et même Hakwman ou Martian Manhunter !
Ce concept d’un Batman en partenariat avec un autre super-héros le temps d’une aventure renvoyait directement à la fameuse série de comics The Brave and The Bold qui mettait également deux héros à l’honneur le temps d’un numéro, plus précisément à partir du #67 (septembre 1966, par Bob Haney et Neal Adams) à partir duquel un des ces héros était systématiquement Batman. Non content d’être tombé sur une manière d’apporter facilement de la diversité aux épisodes, les créateurs de ce qui allait devenir la série Batman : The Brave and the Bold récupèrent également la légèreté et le ton décalé de ces histoires de la fin du Silver Age. Ils estimaient qu’il ne restait plus grand-chose à dire sur un Batman sombre et tourmenté, notamment après les films de Nolan. Et puis surtout, c’était une manière de séduire à la fois les enfants et les gros mordus de comics qui allaient savourer chaque référence.
POURQUOI C’EST COOL
La particularité première de cette série est de mettre côte à côte Batman et un autre héros du DC Universe. Facteur de variété, c’est aussi pour le fan tantôt l’occasion de voir des personnages auxquels il est attaché (Booster Gold, Aquaman, Green Arrow), tantôt l’occasion de découvrir, pour le moins-fan, des personnages de seconde zone, parfois réunis en équipe comme l’Oncle Sam et ses Combattants de la Liberté ou la Doom Patrol. Pour les experts du DC Universe en devenir que vous êtes peut-être, la série est donc une manière ludique et amusante de découvrir l’énorme galerie de visages que recèle l’univers de DC Comics. D’autant plus que la structure des épisodes vous permet de croquer systématiquement deux team-ups, l’un à l’occasion d’une brève séquence pré-générique constituant un véritable court-métrage à part entière, et l’autre dans l’épisode en tant que tel, indépendant de la séquence pré-générique à laquelle il succède.
La série renvoie à toute l’histoire de DC Comics, faisant apparaître des personnages oubliés du Golden Age (The Weeper) pour ensuite faire un clin d’œil beaucoup plus récent au run de Morrison sur Batman. Ceci dit on peut y distinguer deux périodes qui l’ont plus marquée que les autres. Tout d’abord le Silver Age, dont le ton était susceptible de séduire à la fois la jeunesse et les mordus de comics. Le costume de Batman, ‘grey and bluuuue’, était inspiré de celui que le Détective portait à cette époque, tout comme celui de Catwoman, violet avec la cape verte. Revendiquer un esprit Silver Age permettait également une abondance raisonnable de blagues, sans pour autant verser dans la parodie, même si la série moquait souvent le côté exagérément sombre que Batman revêt de nos jours. On vit également des running jokes s’installer au fil de la série, comme les fameux ‘hammers of justice’ de Batman, ou carrément le personnage d’Aquaman en entier. Cet humour omniprésent est également une des caractéristiques de l’autre grosse influence de la série qu’ils ont liée à ce ton Silver Age : le run de Giffen et DeMatteis sur la Justice League, dont les créateurs de la série ont repris la composition (Guy Gardner, Martian Manhunter, Ice, Fire, Booster Gold, et sans Superman ou Wonder Woman) et de nombreux gags, comme l’addiction de Martian Manhunter pour les oreos.
Avec ces deux influences, il y a de quoi bien rigoler, tout en suivant Batman et son équipier du moment dans des aventures trépidantes, dans des environnements variés, allant d’autres planètes à des îles exotiques en passant par des contrées sous-marines et des voyages dans le temps. Généreuse en action et rebondissements, la série a un rythme beaucoup plus pressé que sa lointaine parente Batman TAS, qui prenait le temps d’installer des ambiances. Ici, à la manière des comics de l’époque, ça fuse, ça passe d’une scène à l’autre, c’est riche en rebondissements et en répliques tranchantes. Et comme si ça ne suffisait pas, une poignée d’épisodes recèlent des chansons en général mémorables, comme Night of the Batmen, Emperor Joker, The Mask of Matches Malone, Powerlles ou encore Mayhem of the Music Meister, véritable comédie musicale de vingt minutes où le rôle du vilain est porté par la voix de Neil Patrick Harris (Barney Stinson de How I Met Your Mother).
Bien vite, les créateurs de la série décidèrent, cerise sur le gâteau, de se tourner vers des scénaristes issus du monde des comics plutôt que par des gars venant du monde la télévision pour écrire leurs épisodes. Le quatrième marqua un tournant : écrit par le fameux J.M. DeMatteis (Justice League International), il réunissait de nombreux membres du Green Lantern Corps dans sa séquence pré-générique (Kilowog, Katma Tui, Tomar Re, Salakk, Guy Gardner) avant d’emmener Green Arrow et Batman dans le passé, pour s’opposer à la Fée Morgane avec l’aide du démon Étrigan. DeMatteis reviendra souvent se mettre aux commandes d’un épisode, mais ce ne sera pas le seul nom familier des lecteurs de comics à mettre son grain dans la série, on peut également citer Paul Dini et Gail Simone, dont chacune des interventions sur Batman : L’Alliance des Héros est restée mémorable.
Pour en revenir à ce quatrième épisode perdu dans le passé, son scénario audacieux était librement inspiré du numéro #144 de Brave and the Bold, scénarisé par Bob Haney et dessiné par Jim Aparo, que vous retrouverez dans le tome 2 de Batman La Légende prévu par Urban en Août. Mais non seulement c’était une histoire follement excitante, mais l’épisode amenait un clin d’œil fabuleux aux vilains de la série Batman des années ’60 avec Adam West, reprenant des personnages qui y avaient été créés et les dessinant d’après les acteurs qui occupaient leurs rôles ! Les épisodes avançant, l’audace des scénarios et la profusion des références s’accélérèrent, allant jusqu’à briser le quatrième mur à plusieurs reprises, souvent sous l’impulsion du facétieux Bat-Mite.
Avertissement en revanche ! Car pour des fans récents de Batman amenés, par exemple, par les jeux Arkham et les films de Nolan, il y a largement de quoi être décontenancé ! Entre le ridicule de personnages comme Plastic Man, ou les gorilles montés sur des ptérodactyles armés de pistolets à harpons (véridique !) servis en guise de méchants de l’épisode, la réaction la plus sensée si on s’attend à un ton proche des films de Nolan serait de jeter sa télécommande aux ordures, tout en préservant le téléviseur parce que ceux-ci coûtent en général assez cher. Ce qu’il faut donc comprendre, c’est que ce genre d’excentricités, ou de traits ‘ridicules’, n’est pas un signe de tombée calculée dans le comique débile dénué de subtilité comme le faisaient parfois la série Teen Titans et, plus encore, son héritière Teen Titans Go !, d’une manière très éloignée des comics dont elles étaient tirées, mais plutôt une volonté d’aborder le personnage de Batman d’une manière rafraîchissante tout en lui restant fidèle. Pari gagné ? À vous de juger !
LES PERSONNAGES
Qu’ils sont nombreux ! Nous avons distingué quatre catégories de personnages. La première, c’est ce que nous avons appelé le noyau : Batman, ainsi qu’une sélection des coéquipiers qui reviennent le plus souvent. La deuxième regroupe des personnages très connus mais étonnamment en retrait dans Batman : l’Alliance des Héros. Ensuite nous ferons une sélection non-exhaustive des coéquipiers amusants de Batman (non-exhaustive, on a par exemple omis Deadman alors qu’il est vachement cool), avant de faire un tour des vilains représentatifs de cette série. Ces présentations sont trop concises pour vous en apprendre beaucoup sur les personnages, mais ça vous en donne un rapide aperçu qui vous fera réaliser l’étendue du casting de Batman : L’Alliance des Héros. Peut-être même que vous y découvrirez de nouveaux personnages ! Dans tous les cas, nous avons mentionné les épisodes qui contenaient leurs apparitions les plus mémorables, si l’envie vous prend d’approfondir vos connaissances.
Le noyau
Batman (Detective Comics #27 – 1939)
Moins sombre que le Batman du DC Animated Universe, le Batman de l’Alliance des Héros porte un costume gris et bleu, inspiré de celui que portait le détective dans les années ’60. Il s’inscrit dans l’intention générale de s’éloigner d’une vision trop sombre du Chevalier Noir. Cependant certains ont souligné ses similitudes avec le Batman de l’univers Beyond, notamment dans sa profusion de gadgets. Ainsi on voit régulièrement des ailes se déployer pour permettre à Batman de voler à l’aide d’un réacteur. Sa combinaison est également adaptable à des environnements divers tels que les fonds marins, le vide intersidéral, etc. Notons finalement que son insigne est utilisé à une occasion comme ultime batarang de secours ! Quant à la personnalité de Batman… il reste Batman. Dans l’ambiance déjantée ambiante il lui arrive de faire office de rabat-joie, notamment dans l’épisode Crisis : 22,300 Miles Above Earth, dans lequel la Ligue de Justice convie la Société de Justice à une petite fête dans leur satellite, pendant que Batman est aux prises avec Ra’s Al-Ghul des kilomètres au-dessous, sur la Terre. Certains épisodes le dépeignent aussi sombre que dans la série de 1992, à l’image de Chill of the Night, d’ailleurs écrit par Paul Dini. Concernant le doublage, en vo il ne s’agit ni de Kevin Conroy, ni de Roger Graig Smith (Arkham Origins), mais d’un certain Diedrich Bader. En vf en revanche, nous retrouvons le talentueux Adrien Antoine, voix officielle de Batman, qu’on retrouve dans tous les longs métrages d’animation DC et les jeux Arkham.
Aquaman (More Fun Comics #73 – 1941)
Attention, attention. Amis de l’Aquaman de Geoff Johns, attendez-vous à quelque chose de déstabilisant. En dépit d’une barbe qui aurait pu sous-entendre une sagesse vénérable, cet Aquaman a un caractère particulier. Clamant ‘Outrageous !’ à chacune de ses apparitions (qu’on pourrait approximativement traduire par ‘Terrible !’), cet Arthury Curry très enthousiaste adore se mettre en avant, parler de lui et de ses FANTASTIQUES aventures, qu’il s’empresse de recueillir dans des livres qui ne manqueront pas de devenir des best-sellers. Dans les scènes sous-marines, il n’est pas rare de le voir faire copain-copain avec les dauphins tandis qu’il chevauche un hippocampe géant, s’alignant consciencieusement sur les clichés du personnage. D’abord profondément agaçant, une fois qu’on saisit l’intention de ce sur-jeu le personnage devient rapidement charismatique, et c’est mérité puisqu’il a bon fond, comme on le voit lorsqu’il défend Batman lorsque Captain Atom se moque de son absence de pouvoir dans l’épisode Powerless, puis, dans le même épisode, lorsqu’il tente de réconforter Captain Atom, à son tour privé de pouvoirs, en lui signifiant que c’est avant tout le courage qui fait un héros.
Blue Beetle – Jaime Reyes (Infinite Crisis #3 – 2006)
Le choix de Blue Beetle témoigne du partage de la série entre deux périodes, puisqu’elle utilise Blue Beetle dans un cadre qui rappelle vaguement les années JLI de Giffen et DeMatteis, et paradoxalement, les créateurs de Batman : The Brave and the Bold ont décidé de placer le dernier Blue Beetle en date au moment de la création de la série, à savoir Jaime Reyes, apparu dans Infinite Crisis. Contrairement à Ted Kord (le Blue Beetle précédent, qui apparaît en passant à deux reprises dans la série), Jaime Reyes est doté de pouvoirs grâce à un scarabée greffé dans son dos qui génère son costume ainsi que les différentes aptitudes qui y sont liées. Décrit comme un fan de super-héros, c’est le premier à faire équipe avec Batman puisqu’il affronte Kanjar Ro avec lui lors du tout premier épisode de la première saison.
Booster Gold (Booster Gold #1 – 1986)
Oui, une série avec Booster Gold au presque-premier plan, ça existe ! Ceci dit, l’humour qui accompagne d’ordinaire le personnage se trouve ici un peu noyé dans la profusion générale de blagues, malgré le piment des répliques de Skeets et les références à son imprésario à qui Booster doit faire suivre le compte-rendu de ses aventures. La présence de Jaime Reyes au lieu de Ted Kord dans le costume de Blue Beetle a de plus empêché l’installation du traditionnel dynamisme Blue Beetle/Booster Gold, et ce dernier se trouve presque ramené au rang de membre standard de la Justice League. Ceci dit il y a bien un épisode, Menace of the Madniks, qui envoie Booster Gold et Batman dans le passé le temps de faire une mission aux côtés de Ted Kord avant que celui-ci ne décède (la raison de son trépas a été révisée pour la série). L’épisode permet au personnage de Booster Gold de prendre enfin de l’ampleur en tant que meilleur ami de Ted Kord, et on regrette que cet aspect n’ait pas été travaillé davantage.
Plastic Man (Police Comics #1 – 1941)
Ancien criminel reconverti, Plastic Man est le rigolo de la bande. Chacune de ses interventions suscite des soupirs las de ses partenaires, persuadés que l’homme élastique n’est qu’un bon à rien accumulant les gaffes. À plusieurs reprises, on le voit rattrapé par ses penchants criminels, tenté de prendre sa part dans un butin récupéré, par exemple. Le pauvre se rattrape avec un joli lot de gags, dont une partie est permise grâce à l’élasticité de son corps. Lors des rares apparitions d’Elongated Man à ses côtés, les auteurs de la série ont eu la bonne idée de remettre en avant la traditionnelle rivalité qui oppose les deux super-flexibles.
Green Arrow (More Fun Comics #73 – 1941)
Moins dans le comique que les précédents, c’est un peu l’autre super-héros expérimenté à côté de Batman. Leurs missions en team-up sont efficaces et millimétrées, ils font systématiquement un travail d’équipe de haut-niveau, qui les isole des guignols qui leur servent de collègues. Cet aspect est souligné lorsque Batman tombe en disgrâce dans Game Over for Owlman losrqu’on voit Green Arrow prendre naturellement le commandement des justiciers restants. On n’échappe évidemment pas à la fameuse flèche gant de boxe, mais autrement les flèches gadgets restent relativement sages. Les lecteurs de comics apprécieront le clin d’œil lancé lorsque lui et Black Canary tombent amoureux l’un de l’autre à la fin de l’épisode Mayhem of the Music Meister.
Green Lantern – Guy Gardner (Green Lantern #59 – 1968)
Compte tenu du ton de la série, qui d’autre que Guy Gardner était le mieux désigné pour représenter le Green Lantern Corps ? Comme Booster Gold, Ice ou Fire, son importance et son utilisation renvoient au run de Giffen et DeMatteis sur la Justice League à la fin des années ’80. Arrogant, bagarreur, susceptible, il s’attire souvent des ennuis mais se montre plutôt capable dès qu’on lui trouve une motivation, en témoigne l’épisode The Eyes of Despero, dans lequel Sinestro, encore dans le corps des Green Lantern, chute du côté obscur, et où on doit son incarcération à Guy Gardner qui le défie lorsque celui-ci tente de détruire Mogo.
Justice League International (Justice League #1 – 1987)
Pour souder un peu tous ces gaillards, Batman décide de former une team de super-héros pour faire face à l’arrivée de Darkseid. Y sont inclus lui-même, Aquaman, Booster Gold, Blue Beetle, Ice, Fire, Martian Manhunter et Guy Gardner. De ceux qui n’ont pas été cités, Ice et Fire tiennent surtout le rôle des nanas de la bande, constamment soumises aux avances de Guy Gardner et Booster Gold, Ice paraissant nettement moins maligne que Fire. Quant à Martian Manhunter, on le dépeint comme particulièrement naïf, peu enclin à la bagarre, sauf lorsque ses cookies sont impliqués malgré eux. Il arrive qu’on croise d’autres membres dans les couloirs de la Watchtower, tel Captain Marvel et Green Arrow dans l’épisode Night of the Batmen, ou encore Rocket Red à l’occasion d’une seule et unique image dans un épisode, sans aucune explication à sa présence, à tel point qu’on pourrait se demander s’il ne s’agit pas d’un faux raccord. Profitons de cette catégorie pour citer Red Tornado, aux côtés de Batman le temps de deux épisodes et profitant d’un développement étonnamment soigné, et Atom, en la personne de Ryan Choi, également un partenaire occasionnel de Batman.
Les grands laissés pour compte
Superman (Actions Comics #1 – 1938)
Son absence douloureuse dure longtemps, il faut attendre l’épisode Battle of the Superheroes de la saison 3 pour le voir au premier plan à l’occasion d’un épisode particulièrement savoureux en hommage à l’Homme d’Acier, qui embrasse de nombreux éléments de sa mythologie et sur lequel nous reviendrons plus tard. On le reverra une autre unique fois dans l’épisode Triumvirate of Terror aux côtés de Wonder Woman et Batman pour combattre Cheetah, Lex Luthor et le Joker associés dans l’intention de mettre la Trinité à genoux une bonne fois pour toute. À noter que si en anglais, ce n’est ni Tim Daly, ni George Newbern qui s’occupe du doublage, mais un certain Roger Rose, en vf on a la chance de voir le célèbre Emmanuel Jacomy, ‘la’ voix de Superman, reprendre son rôle à l’occasion de ces deux gros caméos.
Wonder Woman (All-Star Comics #8 – 1941)
Wonder Woman est probablement le personnage majeur le plus négligé de cette série. Alors que Red Tornado a droit à un épisode consacré à son développement, Wonder Woman n’apparaît qu’à deux reprises et reste en retrait. La première est à l’occasion d’une de ces fameuses séquences pré-épisodes, avant Scorn of the Star Sapphire, dans laquelle l’Amazone vole au secours de Steve Trevor et Batman, mis en mauvaise posture par Paula Von Guntha, une vieille ennemie de Wonder Woman. La seconde et ultime apparition de cette dernière est à l’occasion du précédemment évoqué Triumvirate of Terror dans lequel elle aide Superman et Batman à abattre le Joker, Lex Luthor et Cheetah.
Hal Jordan (Showcase #22 – 1959)
Le plus grand Green Lantern de tous les temps, oublié ? Pas complètement, puisqu’il s’allie à Batman le temps d’un épisode qui les oppose à Star Sapphire, déchirant Hal Jordan entre sa bien-aimée Carol Ferris et son ennemie de toujours. On reverra le Chevalier d’Émeraude à l’occasion de quelques caméos ici et là, notamment au début de l’épisode The Eyes of Despero, où il mène le corps à l’assaut contre l’horrible extra-terrestre à trois yeux. Dans ce même épisode, d’autres membres éminents apparaissent, comme G’nort, Mogo, Tomar-Re, Sinestro (encore en vert) ou encore Kilowog, ce dernier ayant également droit à quelques apparitions ci et là au fil de la série.
Flash (Showcase #4 – 1956)
C’est vrai ça, où est passé Flash ? Eh bien comme la Justice League de Giffen et de DeMatteis, la série ne recèle pas un seul super-bolide au rang de réguliers. Il y a néanmoins un épisode, Requiem for a Scarlet Speedster où les fans de Flash (The Trickster je pense à toi) en auront pour leur argent, puisque Jay Garrick, Wally West et Barry Allen partagent l’affiche à trois ! On n’échappe pas à une apparition des Rogues (Weather Wizard, Mirror Master et Captain Cold), mais le véritable méchant de l’histoire est sans surprise le Professeur Zoom. Dans le reste de la série, on compte également quelques autres discrètes apparitions de Jay Garrick ci et là, soit seul aux côtés de Batman, soit intégré à la Société de Justice.
Les partenaires inattendus
Le Joker (Batman #1 – 1940)
Eh oui ! Comme dans le Brave and the Bold #111, le Joker se retrouve aux côtés de Batman, à l’occasion de Game Over for Owlman, un épisode où le justicier, pour des raisons que nous ne dévoilerons pas, est accusé à tort de crimes qu’il n’a évidemment pas commis, lançant Green Arrow et ses alliés habituels sur ses traces. Sans surprise, la confiance accordée au Joker est d’une fragilité rudement mise à l’épreuve durant les aventures que les deux ennemis jurés parcourent ensemble. Le Joker est la vedette d’un deuxième épisode, Joker : The Vile and the Villainous, à l’occasion duquel les rôles sont inversés : Batman est observé du point de vue extérieur, et c’est le Joker qui évoluera en partenariat avec un autre très vieux et très obscur vilain, The Weeper. Créé en 1942 sous la propriété de Fawcett Comics, ce méchant poussiéreux était à l’époque la nemesis du non moins poussiéreux Bulletman, et l’épisode joue d’ailleurs sur cet aspect ‘poussière’. Pour en revenir au Joker, le travestissement de l’épisode est poussé avec soin, les créateurs de la série ayant été jusqu’à en déformer son générique pour y remplacer Batman par le Prince Clown du Crime !
Bat-Mite (Detective Comics #267 – 1959)
L’intérêt de Batman : l’Alliance des Héros pourrait se résumer à ce personnage, tellement les quatre épisodes où il apparaît sont inoubliables (Legends of the Dark Mite, Emperor Joker, Bat-Mite Presents: Batman’s Strangest Cases, et le final de la série, Mitefall). En effet, le diablotin de la cinquième dimension se pose en général à la fois comme spectateur et acteur de l’épisode, utilisant ses pouvoirs pour pimenter les aventures de Batman, ce qui aboutit à des scènes complètement délirantes, où parfois le Bat-Mite, anticipant la réaction du spectateur, se demande si c’est toujours conforme à l’esprit de Batman, et s’il ne devrait pas faire marche arrière en faisant disparaître ses Pères Noël bikers et ses lapins de Pâques garous. C’est probablement à travers le Bat-Mite que l’audace des scénaristes est la plus visible, et nous reviendrons dessus à la sélection des meilleurs épisodes.
Kamandi (Kamandi, The Last Boy on Earth #1 – 1972)
Kamandi, le dernier garçon sur Terre créé par Jack Kirby, est bien connu du public français depuis qu’Urban a décidé de republier l’intégralité du travail du King sur le personnage. C’est une excellente surprise de le retrouver pour la première fois sur un écran, même si trois de ses quatre apparitions sont limitées à ces courts-métrages pré-épisode dont je ne cesse de vous parler. Si ces trois séquences sont sympathiques, ce n’est que dans l’épisode Last Bat on Earth que Kamandi s’associe de manière moins éphémère à Batman pour l’aider à défaire Grodd, qui mène à l’époque de Kamandi une armée de gorilles contre les tigres, espèce dont fait partie le Roi César et l’ami de Kamandi, le prince Tuftan ! Autre création de Jack Kirby, notons l’apparition d’OMAC dans un unique épisode, When OMAC Attacks.
Jonah Hex (All-Star Western #10 – 1972)
Comme Kamandi, Jonah Hex apparaît à plusieurs reprises mais ce n’est que dans un seul épisode qu’il occupe le premier rôle (enfin le second, le premier étant évidemment occupé par Batman). Dans Duel of the Double Crossers, le cow-boy sudiste, bien loin de ces contrées natales, est contraint par Mongul de ramener sur Warlord des malfrats des quatre coins de la galaxie afin qu’ils participent à des jeux meurtriers. En l’excellent chasseur de primes qu’il est, Jonah Hex remplit ses missions avec succès, y compris lorsqu’il reçoit la consigne de ramener Batman sur Warlord, où Mongul opposera Batman au néo-dieu Steppenwolf. Évidemment, les choses ne se passent pas comme prévues, et Jonah Hex finit par se ranger du côté de Batman pour quitter le monde de Mongul.
Thomas Wayne (Detective Comics #33 – 1939)
Vous n’êtes pas sans savoir que dans un récit du Silver Age, tiré du Detective Comics #235, Bill Finger introduisait l’idée selon laquelle c’est Thomas Wayne qui, le premier, enfila un costume de chauve-souris à l’occasion d’un bal costumé. Ce numéro fut notamment repris par Grant Morrison lorsqu’il créa le personnage du Dr Hurt. Eh bien, il y a un épisode particulièrement marquant de Batman : The Brave and The Bold, Chill of the Night, dans lequel Batman se retrouve dans le passé, au fameux bal masqué où ses parents se sont rendus. Suite à une tentative de brigandage, Thomas Wayne, déguisé en chauve-souris, et son fils qu’il ne reconnaît pas, font brièvement équipe pour mettre un terme aux manigances des voyous, créant le seul team-up Thomas Wayne-Bruce Wayne de la série.
Batman de Zur-En-Arrh (Batman #113 – 1958)
On peut à nouveau citer Grant Morrison, qui avait récupéré le costume et le nom de ce Batman d’une autre planète pour l’intégrer dans son run légendaire. Dans l’épisode The Super-Batman of Planet X, Batman se retrouve sur un équivalent de la planète de Zur-En-Arrh, sur laquelle un justicier mêle des éléments de Batman et Superman. La ville où il habite s’appelle Gothropolis, il est reporter au Solar Cycle Globe, le chef de la police c’est le Chancellor Gor-Zon, son majordome est un droïde dénommé Alpha-Red, et sa nemesis s’appelle Rohtul (Luthor à l’envers). S’il n’a pas de pouvoirs, c’est notre Batman de la Terre qui est en revanche doté par miracle des pouvoirs de Superman lorsqu’il finit sur cette planète. En plus de ce scénario improbable, l’épisode est un hommage aux précédentes séries animées puisqu’on retrouve Kevin Conroy (Batman) dans le rôle du Batman de Zur-En-Arrh, Clancy Brown (Lex Luthor) dans le rôle de Rohtul, et Dana Delany (Lois Lane) dans le rôle de la copine du Batman de Zur-En-Arrh, Vilsi Valar.
B’wana Beast (Showcase #66 – 1967)
Il aurait été impossible de ne pas mentionner B’wana Beast quelque part dans ce dossier vu l’héroïsme dont il fait preuve dans les deux épisodes qui voient la survie de l’humanité menacée par les ambitions de Starro, le conquérant ! B’wana Beast, c’est cet homme à moitié-nu, portant uniquement un casque et un pagne bizarre. Si ça ne vous dit rien, sachez que son pouvoir, c’est qu’il peut fusionner deux animaux ensembles pour créer un monstre hybride qui servira ses intentions. Et pour la ptite histoire il a une place importante dans le run de Grant Morrison sur Animal Man et a fait une brève apparition dans la série Justice League Unlimited à l’occasion d’un épisode où Wonder Woman était transformée en truie (si, si). Dans Batman : l’Alliance des Héros, il est introduit dans une séquence pré-épisode où il aide Batman à abattre Black Manta, puis c’est directement le gros ‘event’ de Starro qui le propulse au premier rang, où il sauvera l’humanité tout en se liant à l’héroïne Vixen, aux pouvoirs également animaliers.
Ace, le Bat-Chien (Batman #92 – 1955)
Quel meilleur témoin de la légèreté du Silver Age qu’un des fameux super-animaux de compagnie qui faisaient fureur à l’époque ? C’est amusant de remarquer que ce n’est pas à cette série qu’on doit la première apparition de Ace dans une série animée, puisque le brave berger allemand se faisait déjà le fidèle serviteur du vieux Bruce Wayne de Batman Beyond, ainsi que l’équipier occasionnel de Krypto le Super-Chien dans la série du même nom. Ce n’est hélas certainement pas le plus régulier des partenaires de Batman dans cette série, puisqu’il n’apparaît qu’à deux reprises, la première à l’occasion d’un court-métrage pré-épisode, dans lequel il aide Batman à attraper Catman (le même qui rejoindra les Secret Six), puis de manière plus marquante dans l’épisode très touchant The Plague of the Prototypes où Ace et Batman doivent endiguer un flot de Bat-Robots dont un méchant a pris le contrôle. Pour ce faire, ils sont aidés par Proto, un prototype de robot inventé pour l’occasion et doublé par Adam West (!), lequel, très maladroit, est tout fier de pouvoir se rendre utile auprès des deux héros que sont Ace et Batman.
Ambush Bug (DC Comics Presents #52 – 1982)
Nous allons terminer par deux personnages particulièrement obscurs du DC Universe, ‘même pour cette série’, comme le souligne judicieusement le Bat-Mite. Le premier, c’est Ambush Bug. Vilain créé par Keith Giffen en 1982, ce personnage parodique habitué à briser le quatrième mur dans les comics où il apparaît a rapidement décidé de devenir un héros, misant sur son seul pouvoir connu qui est de se téléporter. Il a eu des apparitions régulières depuis, toujours dans des rôles décalés. Dans Batman : The Brave and the Bold, on ne le voit qu’à l’occasion du tout dernier épisode de la série, Mitefall, dans lequel il joue un rôle important dans la mise en abyme successive que subit l’épisode. En effet, il est au fitness en train de faire son vélo électrique tout en regardant sa série favorite (Batman : L’Alliance des Héros), lorsque soudain, il se rend compte que Bat-Mite, regardant lui aussi l’épisode, a décidé d’intervenir dans ce dernier. Craignant qu’il ne fasse trop de tort à l’épisode, Ambush Bug décide de suivre Bat-Mite dans l’épisode aux côtés de Batman pour empêcher que les délire du Bat-Mite ne dégoûtent les spectateurs et signent la fin de la série. Ironie : il s’agit de son tout dernier épisode.
‘Mazing Man (‘Mazing Man #1 – 1986)
Si Ambush Bug a acquis une certaine réputation depuis les années ’80, on ne peut pas en dire autant de ‘Mazing Man, probablement un des personnages les plus improbables du DC Universe, et je doute que beaucoup d’entre vous connaissent le personnage (à part DarkChap et Crazy-El). Ce petit bonhomme dérangé s’occupe en faisant du baby-sitting à New York dans un costume qu’il a taillé lui-même. Il n’aura pas vécu longtemps : une unique série de 12 numéros en 1986, quelques one-shots, un caméo dans la mini-série Ambush Bug : Year One, difficile de trouver plus underground. Ceci dit la série ‘Mazing Man qui a vu naître le personnage a rencontré un certain succès, à tel point que Frank Miller, emballé par le concept, en produisit la couverture du dernier numéro, en y dessinant son Dark Knight portant Carrie Kelley sur son dos. ‘Mazing Man a vraiment un tout petit rôle dans Batman : L’Alliance des Héros, il n’apparaît que dans l’une des quatre histoires de l’épisode melting-pot Four Star Spectacular, où il est chargé de garder un petit chat, entreprise qui tourne vite à la catastrophe vue sa maladresse.
Les teams de super-héros
Justice Society of America (All-Star Comics #3 – 1940)
Les vieux de la vieille prennent la vedette à l’occasion d’un caméo, et de deux épisodes à part entière dans cette série. Le premier, The Golden Age of Justice, présente une composition restreinte de la team qui secondera Batman dans sa quête de justice. Ses membres sont Black Canary, Doctor Mid-Nite, Jay Garrick, Hawkman, Hourman, et Wildcat. Puis, dans Crisis 22,300 Miles Above Earth, la Ligue de Justice invite la Société de Justice à prendre un morceau dans la Watchtower, et ça finit sans surprise en baston générale. Là, la composition de la Société de Justice est plus étendue, en plus des membres mentionnés plus haut, on y trouve Sandman, Mister Terrific, Alan Scott, Starman, Dr Fate et le Spectre. À noter que ces deux derniers, ainsi que Jay Garrick, Black Canary et Wildcat, apparaissent indépendamment de la Société de Justice dans d’autres épisodes.
Les Outsiders (The Brave and the Bold #200 – 1983)
Les Outsiders apparaissent à de nombreuses reprises dans Batman : L’Alliance des Héros, peut-être parce que cette team est traditionnellement associée à Batman. Les Outsiders occupent deux épisodes au premier plan, un premier dans lequel ils sont contrôlés par un extra-terrestre appelé Slug (Enter the Outsiders), et un deuxième où ils sont mis en difficulté par le Psycho-Pirate (Inside the Outsiders). Dépeints particulièrement jeunes, les Outsiders font preuve d’un manque flagrant d’expérience à chacune de leurs apparitions, ne devant l’issue heureuse des situations où ils se fourrent qu’à l’arrivée de Batman. Leur composition initiale inclue Black Lightining, Katana et Metamorpho, et on les verra dans un cameo plus tardif enrichis par la présence de Geo-Force et Halo.
Les Metal Men (Showcase #37 – 1962)
Occupant la vedette le temps d’un épisode (Clash of the Metal Men), les six créations du Docteur Magnus y affrontent leur ennemi mortel : le terrible Gas Gang ! Si on ne verra pas beaucoup les joyeux compères revenir en plus d’une apparition pré-épisode, Gold, Iron, Lead, Mercury, Platinum et Tin jouent cependant un rôle important dans la victoire définitive des gentils sur Starro et son sbire le Faceless Hunter dans l’épisode The Siege of Starro – Part Two. Ne les manquez pas, ce sera l’occasion de les voir à l’action contre un ennemi redoutable avant leur portage prochain sur grand écran !
La Doom Patrol (My Greatest Adventure #80 – 1960)
La Doom Patrol, c’est cette team de super-héros désaxés et tourmentés, menés par un leader en chaise roulante, et créée au début des années ’60. On raconte qu’elle aurait inspiré les X-Men, hélas pour elle sa popularité ne suivit pas le destin de sa rivale de la Maison des Idées, et elle connaîtra des déboires jusqu’à voir sa série principale annulée dans le Doom Patrol #121 de 1968. Particularité de cette annulation : elle se terminait par le sacrifice des membres de la Doom Patrol à Codsville. L’unique épisode qui la met en scène ici, The Last Patrol, s’inspire de ce numéro et se finit de manière similairement tragique, tout en envoyant des clins d’œil au légendaire run de Grant Morrison sur cette équipe d’originaux.
Les Freedom Fighters (Justice League of America #107 – 1973)
Équipe de super-héros de seconde zone récupérés de Quality Comics dont le membre le plus célèbre est sans doute l’Oncle Sam en personne, la création des Combattants de la Liberté en tant que team chez DC Comics remonte à 1973. Probablement la moins importante des différentes équipes présentées ici, elle est présentée durant un unique épisode appelé Cry Freedom Fighters, où ils affrontent une menace extra-terrestre avec Batman et Plastic Man. À noter que ce dernier a également été récupéré de Quality Comics et qu’il a brièvement fait partie des Freedom Fighters !
Les vilains représentatifs
Kanjar Ro (Justice League of America #3 – 1961)
Pirate de l’espace créé par Gardner Fox pour mettre les bâtons dans les roues de sa Ligue de Justice toute jeune, Kanjar Ro semblait qualifié, en tant que villain typique du Silver Age, pour être récupéré dans Batman : The Brave and the Bold. On retient Kanjar Ro entre autres, comme Man-Bat pour Batman TAS, parce qu’il occupe la place du villain dans le tout premier épisode la série, Rise of the Blue Beetle. On le revoit à l’occasion de plus discrètes apparitions ci et là dans la série, notamment dans l’épisode Night of the Batmen où il est tenu en partie responsable de l’infirmité de Batman.
Starro (The Brave and the Bold #28 – 1960)
Premier ennemi historique de la Justice League, immortalisé par la pochette mémorable du The Brave and the Bold #28, Starro se devait probablement d’apparaître dans cette série au moins une fois. Il fera en fait mieux : grand méchant de la saison 2, l’arrivée de Starro est teasée par de nombreuses séquences pré-épisodes où on voit des mini-clones de Starro envahir divers lieux du DC Universe. Starro lui-même n’apparaît que dans les deux épisodes The Siege of Starro, où il tentera, à l’aide du Faceless Hunter, de conquérir la Terre. Heureusement que les plus grands super-héros du monde sont là pour l’arrêter !
Gorilla Grodd (The Flash #106 – 1959)
Pas difficile de deviner pourquoi Grodd a été choisi comme villain régulier de cette série : il s’agit d’un gorille parlant tout de même ! Il apparaît pour la première fois dans le deuxième épisode, Terror on Dinosaur Island, où il affronte Plastic Man et Batman qui veulent l’empêcher de créer une machine capable de transformer les humains en primates. On le reverra régulièrement, notamment à l’occasion d’un épisode dans le futur, The Last Bat on Earth, où il se place à la tête des gorilles intelligents de l’époque de Kamandi pour affronter les tigres. Il y a un même épisode spécial macaques, Gorillas in our Midst, dans lequel Grodd fait équipe avec Monsieur Mallah et Gorilla Boss, et où c’est Detective Chimp, aidé de Vixen, B’wana Beast et Batman, qui l’arrête. Bounga bounga.
Equinox (Batman : The Brave and the Bold #2 – 2009)
À ne pas confondre avec la nouvelle héroïne de la Justice League United, ici on a encore affaire à l’un des personnages du DC Universe les plus obscurs, et je vous défie de me dire de qui Equinox est-il la nemesis. Alors ? Pas de réponse ? Ne vous en faites pas, je vous charrie, puisqu’en réalité Equinox est une création de cette série, inspiré du villain Libra créé par Len Wein en 1974. Les deux partages ainsi un intérêt pour l’équilibre. Equinox s’en fait une obsession, et cherche à tout prix à trouver le juste milieu entre l’Ordre et le Chaos, une idée fixe qui le mènera à la folie et le poussera à détruire l’univers pour lui redonner son calme primordial. Grand méchant de la saison 1, d’abord teasé dans un pré-épisode, puis s’opposant à OMAC et Batman, enfin révélant la terrible nature de ses intentions dans The Fate of Equinox, où il sera arrêté par un stratagème assez subtil par Batman et Dr Fate. À l’image de Harley Quinn ou Livewire, deux autres créations charismatiques du DCAU, la genèse de Equinox est plutôt soignée, d’une part pour son look, inquiétant et classe, et d’autre part pour son histoire, qui l’intègre sans accrocs au DC Universe en le liant à Dr Fate. Ces éléments en font un des vilains les plus intéressants de toute la série, notamment pour son sérieux qui contraste avec les vilains déjantés qu’on a l’habitude de croiser dans Batman : L’Alliance des Héros.
Music Meister (The All-New Batman: The Brave and the Bold #16 – 2012)
Autre création originale de Batman : The Brave and the Bold, le Music Meister, ou Maître de Musique en français, s’inspire de vilains musiciens comme le Fiddler (Violoneux), le vieil ennemi du Flash du Golden Age. Le Music Meister n’apparaît que dans un seul épisode, Mayhem of the Music Meister, mais quel épisode ! C’est en fait une véritable comédie musicale, dont les nombreuses chansons ont ensuite été collectées sur un cd. Il faut dire que ces titres, ainsi que les autres qui parsèment la série, n’ont pas été composés à la va-vite et restent facilement dans la tête ! Peut-être que la voix de Neil Patrick Harris, alias Barney Stinson, qui double le Music Meister dans l’épisode, aide également.
Les clins d’œil
Cette série est une mine de clins d’œil, la présence d’une section leur étant consacrée était inévitable. Néanmoins, plutôt que de faire un listing complet et indigeste de toutes les références contenues dans les 65 épisodes de la série, certains épisodes méritant une section à eux tout seul, nous avons décidé d’en faire une sélection arbitraire, d’autant plus que l’utilisation de certains personnages obscurs, comme Detective Chimp, pourrait constituer un clin d’œil à part entière. Nous avons donc été contraints de trancher.
S01E01 : Rise of the Blue Beetle
Dans la chambre de Jaime Reyes (Blue Beetle), on voit différents posters où Batman fait équipe avec des super-héros, annonçant la couleur de la série. Il y a également une affiche qui renvoie au Dark Knight Returns de Frank Miller, et une autre où on voit Starro, annonçant peut-être sa funeste arrivée dans la saison 2 ou simple clin d’œil à ce symbole du Silver Age. Dans la discussion que tient Jaime Reyes avec son ami, ils imaginent l’histoire suivante : Poison Ivy se sert de ses pouvoirs pour contrôler Superman, qui gagne ? Ça rappelle le scénario de Batman : Hush (Silence en vf) où Superman est également contrôlé par Poison Ivy. Enfin, lorsque les deux amis allument ensuite la télévision, ils tombent sur une course de Formule 1 rappelant le début de The Dark Knight Returns, puis sur une publicité avec un super-chat rappelant Streaky, le chat de Supergirl.
S01E03 : Evil Under The Sea
Les amoureux de Geoff Johns seront ravis de retrouver Ocean Master au centre de cet épisode, dans une exploitation très réussie. Peu de clins d’œil, si ce n’est lorsque Batman dit ‘Des désaccords ? Tu parles de l’époque où il se servait de sonars volés pour détourner des sous-marins nucléaires ?’ en parlant d’Ocean Master, ça fait probablement référence aux deux épisodes The Enemy Below de la série animée Justice League.
S01E04 : Day of the Dark Knight
Après un pré-épisode présentant une ribambelle de membres du Green Lantern Corps, l’intrigue principale s’inspire du Brave and the Bold #144 qui envoyait également Green Arrow et Batman à l’époque médiévale, en revanche l’inclusion du démon Étrigan et de l’intrigue autour de Morgaine Le Fay est inédite. Les nombreux vilains qu’on voit s’échapper dans l’épisode forment un hommage à la série de 66 avec Adam West. Certains, comme King Tut, y avaient même fait leurs premiers pas, et les créateurs de Batman : The Brave and the Bold leur prêtent les traits des acteurs qui en assumaient le rôle. Enfin l’armure que porte Batman dans l’épisode est inspirée de sa version de Tangent Comics créée par Klaus Janson et Dan Jurgens.
S01E09 : Journey to the Center of The Bat
Le titre original fait référence au roman de Jules Verne Voyage au Centre de la Terre, mais l’intrigue de l’épisode renvoie au film L’aventure intérieure de Joe Dante, sorti en 1987, et les traducteurs ont choisi de retransmettre cette idée de cette manière dans le titre francophone. Dans la version originale de l’épisode, on mentionne le pays de Bialya, nation fictive du DC Universe introduite par Giffen et DeMatteis dans leur Justice League International.
S01E10 : The Eyes of Despero
En plus de présenter la chute de Sinestro, cet épisode contient également Mogo et G’nort comme membres éminents du corps des Green Lanterns ! Le coup de poing que prend Guy Gardner de Batman et qui l’envoie au tapis est inspiré d’une scène similaire dans le numéro #5 de la Justice League de Giffen et DeMatteis.
S01E12 : Deep Cover for Batman
Cet épisode introduit le concept du Multivers dans la série Batman : The Brave and the Bold. L’essentiel de l’intrigue implique la Terre-3 pré-Crisis et le Syndicat du Crime, avec, un Joker/Red Hood qui représente le dernier bastion d’héroïsme de cette terre parallèle. On songe immédiatement à Crisis on Earth-3, mais également au JLA : Earth-2 de Morrison. Est mentionnée également une Terre-161 qui serait peuplée de zombies.
S01E13 : Game Over for Owlman
Dans cette épisode, Owlman porte le costume de Batman dans sa toute première version du Detective Comics #27, comportant notamment des gants violets (nous vous en parlions dans notre dossier sur les costumes). On voit également une batmobile de rechange qui était courante dans les comics des années ’40. Batman sous-entend qu’il a lui-même dressé les plans qu’Owlman utilise pour abattre la Justice League, ça rappelle les événements de l’arc de Justice League : La Tour de Babel. On voit finalement apparaître à la fin de l’épisode des versions alternatives de Batman, venues d’univers alternatifs, on peut reconnaître le corsaire Captain Leatherwing du Detective Comics Annual #7 (janvier 1994), le Batman Vampire du graphic novel Batman & Dracula – Red Rain, le Batman Creature du Batman #162, un Batman au cerveau sur-développé tiré du World’s Finest #151, et finalement un Batman cowboy rappelant le héros Nighthawk. L’occasion de vous renvoyer à notre dossier sur les elseworlds de Batman si vous voulez en savoir plus sur ces Batmans chelous.
S01E15 : Trials of the Demon
Le personnage de Scream Queen serait inspiré de la série de comics Scare Tactics publiée par DC Comics entre 1996 et 1998. Sherlock Holmes et son assistant Watson coopèrent avec Etrigan et Batman pour mettre fin aux crimes de Gentleman Ghost, qui rappellent ceux de Jack l’Eventreur, tout ça dans une ambiance de Londres du XIXe siècle. Le costume de Batman est inspiré par celui qu’il prote dans Gotham by Gaslight de Mignola, dont nous parlions également dans notre dossier sur les elseworlds. Le dessinateur Mignola est d’ailleurs mentionné lorsque Sherlock évoque la ‘chapelle de Mignola’.
S01E19 : Legends of the Dark Mite
Des épisodes comme ça, ça vous en donne des migraines au moment d’en lister les clins d’œil, et certains passeront sans doute entre les mailles du filet. Il y a tout d’abord une scène où le Bat-Mite change les apparences de Batman. Vous en avez les galeries ci-dessous. On a : le Batman Vampire de Batman & Dracula : Red Rain, un Batman mexicain à dos de cheval tiré du Batman #56, un Batman inspiré de la série avec Adam West (notez les sourcils blancs), un Batman au costume entièrement noir rappelant les films des années ’90 (Batman Forever ou Batman & Robin), le Zebra-Batman tiré du Detective Comics #275, et enfin un Batman inspiré de celui de Dark Knight Returns, avec la mâchoire carrée, massif, au logo aplati.
Toujours dans le même épisode, lors de la Comic Con, on voit deux geeks déguisés respectivement en Harley Quinn et le Joker : il s’agit de Paul Dini et Bruce Timm, auxquels un hommage est rendu à travers leur création commune. Bat-Mite se met plus tard dans la peau d’un justicier, et on le voit surplombant un garde-ciel, tandis qu’un éclair fend un ciel rouge. C’est un clin d’œil au générique de la série animée des années ’90. Finalement, dans un monde fantaisiste créé par Bat-Mite, celui-ci est poursuivi par des versions géantes des différents vilains de Batman, et mis en difficulté par le Sphinx il produit une imitation de la couverture du numéro renfermant la première apparition du Riddler, le Detective Comics #140.
S01E22 : The Last Bat on Earth
En plus du Roi César, du Prince Tuftan et des personnages habituels de l’univers Kamandi, on peut relever la présence de Minus (Tiny en vo), le gorille géant apparu dans le numéro #7 de Kamandi.
S01E25 : Mayhem of the Music Meister
Présentant Neil Patrick Harris (Barney Stinson) en guest dans le rôle du personnage inventé du Maître de Musique, cet épisode est une véritable comédie musicale. L’épisode regorge de caméos de divers personnages et de clins d’œil. Lorsque Batman et Black Canary sont ligotés dans la salle des machines, on peut voir le nom de diverses teams de l’univers de DC Comics sur le mur en arrière-plan, avec entre autres : Inferior Five, Fearsome Five, The Metal Men, Injustice Gang, The Great Ten, Trenchcoat Brigade, Tornado Twins, Boy Commandos, Female Furies, Challengers of the Unknown, et la Monster Society of Evil. La scène où le Music Meister joue de l’orgue au début du 2e acte renvoie au film L’Abominable docteur Phibes avec Vincent Price. Certains ont vu l’excentricité du Maître de Musique comme un clin d’œil au chanteur Elton John. Enfin c’est dans cet épisode que se tisse la liaison entre Green Arrow et Black Canary, bien connue des lecteurs de comics. À noter que le succès de cet épisode décida les créateurs de la série à faire chanter leurs personnages plus régulièrement, comme on s’en rend compte dans les épisodes suivants.
S02E05 : The Golden Age of Justice
La manière dont se déroule le court-métrage d’introduction avec Batman et Detective Chimp rappelle fortement la résolution des enquêtes dans les romans policiers d’Agatha Christie. Plus tard dans l’épisode, on peut voir le logo de Batman : TAS en arrière plan tandis que Wildcat et Black Canary discutent.
S02E09 : The Super-Batman of Planet X
Comme nous vous l’expliquions dans l’encart consacré au Batman de Zur-En-Arrh, Batman se retrouve sur un équivalent de la planète de Zur-En-Arrh, introduite dans le Batman #113 en 1958 par Dick Sprang et Ed Herron et sur laquelle un justicier mêle des éléments de Batman et Superman. La ville où il habite s’appelle par exemple Gothropolis, contraction de Gotham et Metropolis, le chef de la police c’est le Chancellor Gor-Zon pour indiquer le Commissaire Gordon, et sa nemesis s’appelle Rohtul (Luthor à l’envers). L’épisode est un hommage aux précédentes séries animées puisqu’on retrouve Kevin Conroy (Batman) dans le rôle du Batman de Zur-En-Arrh, Clancy Brown (Lex Luthor) dans le rôle de Rohtul, et Dana Delany (Lois Lane) dans le rôle de la copine de Batman, Vilsi Valar.
S02E10 : The Power of Shazam
Comme vous vous en doutez, Shazam est à l’honneur dans cet épisode qui implique deux de ses vilains les plus emblématiques : Black Adam et le Dr Sivana. Plusieurs éléments de l’épisode sont récupérés de comics, comme le plan de Sivana pour réduire les télécommunications au silence (Whiz Comics #2), la mort de Black Adam évoque le Marvel Family #1, et la transformation de Sivana en Captain Sivana est aperçue dans le DC Comics Presents Annual #3.
S02E11 : Chill of the Night
Plusieurs guests sont à souligner pour cet épisode hors du commun, en effet on note la présence d’Adam West (Batman dans la série des années ’60) dans le rôle de Thomas Wayne, Julie Newmar (Catwoman dans cette même série) dans le rôle de Martha Wayne, Kevin Conroy (Batman dans le DCAU) dans le rôle de Phantom Stranger, Mark Hamill (Luke Skywalker, le Joker du DCAU) dans le rôle du Spectre, et enfin Richard Moll (Double-Face dans le DCAU) dans le rôle… de Double-Face. La scène du bal costumé dans laquelle Thomas Wayne porte un costume de chauve-souris Detective Comics #235 de 1956, scénarisé par Bill Finger. Grant Morrison reprendra cette idée dans son run en amenant le personnage de Simon Hurt. La confrontation ‘finale’ entre Joe Chill et Batman s’inspire du Batman #47, également écrit par Bill Finger, à la fin duquel Joe Chill trouvait la mort. Vous pouvez retrouver ce numéro chez Urban dans la DC Comics Anthologie, et Neil Gaiman y fait également référence dans son célèbre Whatever Happened to the Caped Crusader ? .
S02E13 : Siege of Starro, Part I
On trouve un clin d’œil à la pochette du numéro #28 de la série The Brave and the Bold, appuyé par un arrêt sur image, lorsque Starro tient cinq super-héros dans chacun de ses tentacules. On trouve ainsi Captain Marvel à la place de Flash ; Batman à la place de Wonder Woman ; Booster Gold à la place de Martian Manhunter ; Firestorm à la place de Green Lantern ; et enfin B’wana Beast à la place d’Aquaman.
S02E14 : Siege of Starro, Part II
Dans la salle des trophées du Faceless Hunter, on trouve un paradémon d’Apokolyps, un Brainiac sous sa forme extra-terrestre originelle, Gleek le singe de l’espace de Super Friends, un petit objet en métal qui rappelle la Mother Box de Jack Kirby et un Homme-Faucon de Thanagar.
S02E15 : Requiem for a Scarlet Speedster
John Wesley Shipp, l’acteur qui jouait Flash dans la série des années ’90, double dans la version originale de cet épisode le Professeur Zoom. Les apparitions fantomatiques de Barry Allen lorsqu’il tente de contacter les deux autres bolides rappellent des scènes similaires dans l’event Crisis on Infinite Earths.
S02E16 : The Last Patrol
L’épisode commence par un court-métrage qui marque la première apparition de Batgirl dans la série, et il reprend vaguement l’intrigue du Detective Comics #359 qui marquait également la première apparition de Batgirl (en tant que Barbara Gordon) dans l’histoire de DC Comics. Comme dans ce numéro, elle aide ici Batman et Robin à vaincre Killer Moth. Dans cette même séquence introductive, on peut voir en arrière-plan Silkie, l’animal de compagnie des Teen Titans. On peut également voir des affiches placardées dans le cirque itinérant qui présentent des personnages liées à la Doom Patrol, comme Rhea Jones (alias Lodestone), Baboushka, Beast Boy, les siamois Romulus et Remus, Shasta the Living Mountain, Flex Mentallo (dont la mini-série a été publiée chez Urban dans un volume Vertigo Deluxe), et enfin Dorothy Spinner. Enfin, l’issue tragique de l’épisode rappelle les conséquences de l’annulation de la première série Doom Patrol dans le numéro #121.
S02E17 : Menace of the Madniks
Les personnages des Madniks sont inspirés des Madmen, ennemis de longue date du deuxième Blue Beetle Ted Kord. La mort de Ted Kord est un événement célèbre dans les comics, ceci dit les causes de sa mort diffèrent dans la série et dans la continuité régulière. Dans les comics, c’est Maxwell Lord qui tue Ted Kord d’une balle dans la tête. Ce décès ayant probablement été jugé trop violent et trop sombre pour le ton de la série, ses créateurs ont préféré conclure la carrière de Ted Kord par un sacrifice héroïque. Ceci dit, dans la série comme dans les comics, les scénaristes utilisent les voyages dans le temps de Booster Gold pour réinstaller temporairement la dynamique Blue Beetle – Booster Gold qui fonctionnait avant la mort de Ted Kord. Dans Menace of the Madniks, on voit que Batman et Ted Kord étaient également d’excellents amis, une petite prise de liberté par rapport aux comics mais qui ajoute au poids d’émotion que l’épisode véhicule.
S02E18 : Emperor Joker
Une autre pluie de références ! Tout d’abord, la séquence pré-générique renvoie au fameux Rainbow Batman du Detective Comics #241, dans lequel Batman changeait de costume tous les soirs pour attirer l’attention sur lui afin qu’on ne remarque pas le bras cassé de Robin. Ici les raisons de cet accoutrement ridicule sont différentes puisque c’est un moyen de résister aux rayons lumineux de Firefly ; la Rainbow Creature est quant à elle tirée du Batman #134. Le titre et l’intrigue générale de l’épisode principal rappelle ensuite l’arc Emperor Joker, qui opposait Superman à un Joker omnipotent depuis qu’il avait reçu les pouvoirs de Mr Mxyptlk. N’hésitez pas à revenir sur notre review. Ici c’est plus ou moins la même situation, sauf que Superman est remplacé par Batman et Mxyptlk par le Bat-Mite. Plus tard, on voit le Bat-Mite sortir un exemplaire du Who’s Who The Definitive Directory of the DC Universe #23 sorti en janvier 1987 pour y chercher une description de Ten-Eyed Man, que le numéro en question contient effectivement ! Ensuite, dans la pièce de Bat-Mite consacrée au Joker, on trouve des clins d’œil à de nombreux récits qui le mettaient en scène. Il y a la mort de Jason Todd, tirée du Batman #428. Sont encadrées quelques couvertures célèbres, dont celles des numéros de Batman #11, #37 et #251. La ceinture à gadget version Joker qui encercle Batman & Robin est tirée quant à elle du Batman #73. On retrouve également un hommage au Detective Comics #475, avec les fameux ‘poissons rieurs’, également aperçu dans un épisode Batman TAS. À noter que nombreux de ces numéros ont été collectés dans la Joker Anthologie, éditée par Urban Comics.
Ensuite, lorsqu’on passe au Musée de la Comédie où le Joker s’apprête à commettre un crime, on trouve de nombreux objets associés à des grands noms de la comédie d’époque, comme le cigare de Max Groucho ou le costume de Charlie Chaplin. Cet hommage continue à travers les acolytes du Joker, dessinés en noir et blanc selon les traits respectifs de Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Lloyd, Laurel et Hardy, etc. Le Bat-Mite se retrouve dans cet épisode affublé du costume d’Harley Quinn. Le Joker-Mite sort une réplique qui rappelle le célèbre ‘Let’s put a smile on this face’ de Heath Ledger, repris du film Return of the Joker de l’univers Batman Beyond. Les supplices répétés que le Joker fait subir à Batman sont également inspiré de l’arc Emperor Joker, ceci dit le final de l’épisode diffère, et le recouvrement de la raison par le Joker suite à la disparition de Batman, rappelle vaguement l’arc Going Sane de la série Legends of the Dark Knight.
S02E23 : The Knights of Tomorrow
Et encore un gros morceau ! Après une séquence pré-épisode qui tease l’épisode suivant (Darkseid Descending), on voit tout d’abord Batman porter le premier costume historique aux gants violets du Detective Comics #27 au début de l’épisode. Un hommage est ensuite fait au Detective Comics #38, dans lequel Robin apparaissait pour la première fois, lorsque celui-ci franchi un cerceau de toile en le déchirant. Durant l’épisode, on voit les caméos de nombreux méchants inattendus, comme les Mutants de Frank Miller, Bird (le sbire de Bane dans Knightfall), Mr Toad ou encore le Professeur Pyg, deux créations de Grant Morrison. Petit détail : dans le Bat-musée, le penny géant qui y est exposé affiche l’année 1917, or celui de la Batcave, tiré du World’s Finest #30, a coutume d’afficher la date 1947. Au mariage de Bruce et Selina, on peut reconnaître de nombreux visages familiers, comme ceux du commissaire Gordon, de Clark Kent, d’Oliver Queen ou encore de Dick Grayson ; à l’enterrement du couple, s’ajoutent à ceux-ci les visages d’Aquaman, Huntress, Blue Beetle, Plastic Man et Black Canary. Le récit imaginaire d’Alfred se termine par un hommage au générique de Batman : The Animated Series. Finalement on voit Batman descendre dans la Batcave via une barre en métal similaire à celles qu’utilisent les pompiers, révélée par un bouton situé dans un buste : on retrouve les mêmes éléments dans la série des années ’60 avec Adam West.
S03E03 : Night of the Batmen
Dans la séquence pré-épisode, un zoom pas très subtil est fait sur un panneau indicateur qui affiche le nom des rues E. Weisinger St. et S. Meskin St. Il s’agit d’un hommage aux créateurs du héros Vigilante, à savoir Mort Weisinger et Mort Meskin. L’histoire principale qui suit est inspirée… d’un comics lui-même inspiré de la série ! En effet l’histoire est à la base celle du Batman : The Brave and the Bold #13, sorti en mars 2010. On trouve dans cet épisode d’habituelles références au DCAU, notamment lorsque Plastic Man s’essaie à différentes versions de Batman, et qu’il revêt successivement les costumes de Batman de The New Batman Adventures, puis l’apparence d’un Batman à la Neal Adams (notez les abdos !), puis l’inévitable Dark Knight Returns aplati de Frank Miller.
À la fin de l’épisode, on voit, comme à la fin de l’épisode Game Over for Owlman, de nombreux Batman issus de terres alternatives. En plus de ceux cités au dit épisode, nous pouvons reconnaître à nouveau le Batman de The New Batman Adventures, celui de Batman Beyond et de la série The Batman, celui de Super Friends, de The Dark Knight Returns, le Batman de Zurr-En-Arrh, le Batman d’Adam West, ou encore le Batman de Batman Forever ou Batman & Robin.
S03E05 : Battle of the Super-Heroes
Et c’est reparti pour une mine à clins d’œil ! Dans le pré-épisode, tandis que Batman et Robin se battent contre King Tut (méchant créé dans la série avec Adam West, rappelons-le au passage), ils apparaissent déguisés en momies pour se protéger de son rayon zombificateur. Ça renvoie au Detective Comics #320, dans lequel ils portaient le même accoutrement mais pour une raison toute différente, puisque c’était pour cacher au monde la couleur verte de leur peau, méfait d’un extra-terrestre un peu plaisantin ! Le gros de l’épisode est un des deux seuls épisodes dans lequel on voit Superman, et l’Homme d’Acier y est mis largement au premier plan, récoltant de nombreux hommages à sa mythologie, comme la montre-signal de Jimmy, les rêves de mariage de Lois Lane, la caractérisation scientifique d’un Lex Luthor grassouillet, la présence de Krypto le Super-Chien et de la cité embouteillée de Kandor. Le maire de la ville s’y appelle Swan, référence à Curt Swan, le plus grand dessinateur de Superman de tous les temps. On trouve également un clin d’œil au numéro #53 de la série Superman’s Pal Jimmy Olsen dans lequel Jimmy Olsen était transformé en énorme monstre-torture (d’ailleurs dans l’arc Emperor Joker on retrouve cette même transformation). La scène où Jimmy Olsen offre une robe de chambre à Superman et que celui-ci la brûle devant lui renvoie au Superman’s Pal Jimmy Olsen #30, sorti en août 1958, scénarisé par Otto Binder et dessiné par… Curt Swan, justement. Le super-ventriloquisme qu’utilise Superman à la fin de l’épisode est un célèbre pouvoir de l’Âge d’Argent de Superman, raillé aujourd’hui et pourtant souvent utilisé dans les histoires des années ’50 et ’60. Newsarama le plaçait 2e sur sa liste des 10 pouvoirs les plus improbables de Superman. Enfin, on trouve dans cet épisode une énorme référence à la confrontation Superman-Batman du Dark Knight Returns, reprenant l’armure que porte Batman ainsi que la fameuse scène du coup de poing.
S03E06 : Time Out for Vengeance
Retour éphémère d’Equinox, le grand vilain de la première saison, cet épisode est un gros clin d’œil à l’arc The Return of Bruce Wayne, de Grant Morrison, paru chez Urban (comme d’habitude on vous en a fait une Bat-review). Cet épisode reprend notamment son Batman des Cavernes et son Batman-Pirate.
S03E07 : Triumvirate of Terror
La séquence pré-épisode avec les héros et les vilains du DC Universe qui disputent une partie de baseball est inspirée du DC Superstars Giant #10 sorti en 1976. Plus tard dans l’épisode on mentionne le nom de deux fillettes : Julie Schwartz et Frankie Miller. C’est un hommage à Julius Schwartz, un des grands éditeurs de l’histoire de DC Comics, ainsi qu’à l’inénarrable Frank Miller, auteur de The Dark Knight Returns et Batman : Year One. Le président qu’on aperçoit à la fin est le personnage de DC Comics Prez Rickard, apparu pour la première fois dans le Prez : First Teen President #1 en 1973.
S03E10 : Powerless
Les Batmen of All Nations qu’on aperçoit dans la séquence pré-générique, qui avaient également été repris par Grant Morrison dans son run sur Batman, sont apparus pour la première fois dans le Detective Comics #215, contenu dans le volume 4 de Grant Morrison présente Batman. En revanche, les Jokers of All Nations sont une création originale, mais ils s’inscrivent parfaitement dans cet esprit Silver Age.
S03E12 : Crisis 22,300 Miles Above Earth
Dans le pré-épisode, Batman fait équipe avec le comique bien réel Jeff Ross, auquel Batman finit par conseiller de s’en tenir à la comédie et de ne plus jouer au justicier. Dans l’intrigue principale, l’utilisation de Ra’s Al Ghul ainsi que la scène où Batman dévale une montagne à ski rappelle le run de O’Neil sur Batman. On y voit également Martian Manhunter manger des cookies (ce n’est d’ailleurs pas le seul endroit où on le constate dans la série), clin d’œil à son addiction pour les oreos introduite dans par Giffen et DeMatteis dans leur Justice League International.
Le top 10 des épisodes
C’est tellement swag les top 10, on ne pouvait y échapper. Voici donc une sélection arbitraire des dix épisodes les plus savoureux de la série Batman : The Brave and the Bold. N’hésitez pas à hurler dans les commentaires si votre épisode favori n’y figure pas, nous sommes toujours curieux de connaître vos avis et de repérer les trouble-fêtes à surveiller sur le forum.
10. The Eyes of Despero (Les Yeux de Despéro)
Si le haut du classement était assez facile à établir, la concurrence était rude pour les dernières places. Le choix s’est arrêté sur The Eyes of Despero, le dixième épisode de la première saison. Lettre d’amour à l’univers des Green Lanterns, il offre un caméo du corps dans son ensemble, Hal Jordan et Mogo compris, et exploite sans coup férir les caractères respectifs de Guy Gardner, Sinestro, et G’nort. On retrouve, sans que ça soit une véritable surprise, le fameux DeMatteis au scénario de cet épisode mémorable.
9. Mayhem of the Music Meister (Symphonie en Crime Majeur)
Il tranchera peut-être les avis vu son manque profond de prise au sérieux, mais la réputation de cet épisode est telle qu’il aurait été difficile de l’omettre dans ce classement. Comme nous l’indiquions au début de notre dossier, cet avant-dernier épisode de la première saison est une véritable comédie musicale de vingt minutes portée par la voix de Neil Patrick Harris (Barney Stinson de How I Met Your Mother), qui étale dans la foulée un nombre impressionnant de caméos de personnages improbables. Les chansons de Mayhem of the Music Meister sont tellement chouettes qu’elles ont été collectées sur un cd trouvable sur Amazon, c’est dire !
8. Chill of the Night (Batman Crie Justice)
Cet épisode est probablement un des plus sombres de la série, et en ce sens je n’en suis pas un énorme fan puisque c’est justement le ton léger de Batman : L’Alliance des Héros qui m’a séduit. Il s’inscrit davantage dans la lignée de Batman : The Animated Series. D’ailleurs on retrouve Paul Dini au scénario de cette intrigue ainsi que de nombreux de ses doubleurs comme Kevin Conroy ou Mark Hamill. Dans cet épisode, le Spectre et Panthom Stranger parient sur la capacité de Batman à retenir son geste lorsqu’il sera confronté au meurtrier de ses parents. Si vous êtes un adepte du côté noir de Batman et que les aventures farfelues du Silver Age vous ennuient, c’est certainement le seul épisode qui s’adresse à vous.
7. Requiem for a Scarlet Speedster (Trois Flash valent mieux qu’un)
Tout comme The Eyes of Despero étaient un hommage au Green Lantern-verse, Requiem for a Scarlet Speedster se fait une missive amoureuse à l’univers de Flash, reprenant de nombreux éléments de sa mythologie comme les Rogues, les différentes générations des bolides et la notion d’héritage qui en découle, les voyages dans le temps et enfin la malveillance du Professeur Zoom. The Trickster, si tu nous lis, fais-toi un devoir de visionner cet épisode !
6. Deep Cover for Batman & Game Over for Owlman (Le Côté Obscur de Batman & Fin de la partie pour Owlman)
Les épisodes 12 et 13 de la première saison introduisent dans Batman : L’Alliance des Héros le concept du multivers avec un voyage de Batman sur la Terre-3 pré-Crisis où, avec l’aide du gentil Joker de là-bas, il tentera de déjouer les plans du terrible Syndicat du Crime. L’épisode suivant oppose Batman à Owlman sur l’univers d’origine du meilleur détective du monde, puisque son double maléfique, à travers ses crimes, a détruit l’image que le monde avait du Chevalier Noir, retournant les amis de ce dernier contre lui. Le multivers, c’est vachement cool, c’est même un des éléments les plus intéressants du DC Universe et c’est une joie de le voir étendu pour la première fois à une série animée.
5. Siege of Starro 1 & 2 (Starro contre-attaque 1 & 2)
Confrontant Batman et ses compagnons à l’attaque de l’ennemi historique de la Justice League, ces deux épisodes sont une véritable réussite dans la gestion des temps forts et des moments de tension, plongeant Batman et ses alliés dans une situation apparemment sans espoir de sortie et leur accordant finalement une victoire à la Pyrrhus. Loin d’être la ridicule étoile de mer qu’on pourrait y voir, la menace que fait planer Starro sur la Terre est réellement angoissante, ajoutez-y la fin tragique de ce diptyque et on en tire un dramatisme inhabituel pour le ton de la série.
4. Legends of the Dark Mite (Les Légendes du Dark Mite)
La première apparition du Bat-Mite dans la série ! Tout y est pour désarçonner ou faire jubiler le spectateur : pluie de références, fissures répétées du quatrième mur, auto-réflexion sur la fidélité de la série à l’univers de Batman… Scénarisé par Paul Dini, cet épisode complètement déjanté et bourré d’humour ouvre la voie à de nombreuses réapparitions de Bat-Mite, offrant chacune des monuments de folie inoubliables.
3. Emperor Joker (Le Joker, Maître du Monde)
Inspiré par le fameux arc Superman : Emperor Joker de Jeph Loeb, Joe Kelly et J.M. DeMatteis récemment édité par Urban Comics, cet épisode voit le Joker affublé par erreur des pouvoirs omnipotents du Bat-Mite. Comme à chacune des apparitions de ce dernier, on est verni en références et en clins d’œil, dans un scénario particulièrement déjanté. Soulignons en plus que cet épisode est le seul de la série à faire apparaître Harley Quinn au-delà d’un caméo.
2. Battle of the Super-Heroes (Batman contre Superman)
Un peu moins délirant que les autres figures de proue de ce top 10, cet épisode se taille une place en dirigeant les projecteurs sur un personnage qui se fait désirer depuis le début de la série : Superman ! Les auteurs embrassent avec respect toute la mythologie du personnage, reprenant tous ses éléments typiques, de la clé gigantesque de sa Forteresse de Solitude à la montre-signal de Jimmy Olsen. En plus de ça, c’est probablement un des épisodes les plus drôles de toute la série et il m’arrive encore de pouffer tout seul en songeant à ses meilleurs gags. Une vraie perle !
1. Mitefall (La Fin)
Les finals des séries Superman : The Animated Series et Justice League Unlimited ont marqué les esprits, tous deux utilisant Darkseid comme ultime ennemi abattu dans le point d’orgue de la série, dans un clash mémorable. Plutôt qu’un combat titanesque achevant la série avec fracas, les auteurs de Batman : L’Alliance des Héros empruntent une voie totalement différente, dont on ne vous dira rien si ce n’est : regardez-le. Le visionnage complet de la série se justifie à lui-seul s’il permet d’appréhender un des meilleures épisodes jamais produits par Warner Bros. Les mots me manquent pour décrire à quel point cet ultime histoire est phénoménale, et tant mieux, ça m’évite de trop en vous dévoiler.
Le comics dérivé
Case inévitable d’une série à succès, Batman : The Brave and the Bold a eu droit à son adaptation en comics, comme Batman : The Animated Series avant elle. Ces comics ont été publiés en deux séries, la première Batman : The Brave and the Bold s’est étirée de Mars 2009 à Décembre 2010 sur 22 numéros, la deuxième The All New Batman : The Brave and the Bold a enchaîné de Janvier 2012 jusqu’en Avril 2012 sur 16 numéros. Ces aventures ont été collectées sur un total de six TPBs, omettant les numéros #15, #17, #20 et #22 de la première série citée. Urban Comics a publié dans sa collection DC Kids les trois premiers volumes de la première série, la couvrant de manière quasiment complète, délaissant comme leurs équivalents vo les quatre numéros cités ci-dessus.
Est-ce que ça vaut le coup ? Boah, pas sûr. À l’image de la série c’est léger, bourré d’action et boosté par des scénarios farfelus originaux, ayant parfois inspiré ensuite la série (comme pour l’épisode Night of the Batmen). Les graphismes cartoons gardent un certain charme, hélas en général l’humour fonctionne vachement moins bien et les hommages sont moins marquants, et il faut attendre le début de la seconde série (All New) avec l’arrivée de Sholly Fisch au scénario (les numéros au mieux corrects du Villains Month sur Metallo et Bizarro, c’était lui) pour que le niveau monte un peu. Notons la présence de références hors-DC, comme à World of Warcraft dans le premier tpb, dont l’intrigue se termine par un clin d’œil peut-être inconscient au graphic novel Digital Justice des années ’90. On l’aurait cru impossible tant elle en regorgeait, mais le comics présente des personnages complètement absents de la série animée d’origine, comme Power Girl. Mais ça ne rattrape pas le manque d’âme général de ces histoires, alourdi par un ton limite moraliste lorsque Batman explique aux enfants que ‘Rien ne disparaît vraiment d’internet’, ou qu’il faut ‘Arrêter de se chamailler et faire la paix’. C’est peut-être exclusivement destiné à un plus jeune âge, au contraire de la série d’origine capable de séduire plusieurs publics différents, et en ce sens les fiches de présentation des héros que Urban a inclues dans ses volumes sont pratiques pour introduire les tout petits à l’univers DC, même si on préférera à ces tomes les excellentes séries animées produites jusqu’à aujourd’hui pour remplir le même objectif.
Le jeu vidéo
Case inévitable de la série à succès, Batman : L’Alliance des Héros a eu droit à son adaptation en jeu vidéo. Cette dernière s’intitule… oui ! C’est exact ! Elle s’intitule Batman : L’Alliance des Héros – Le Jeu Vidéo, comment l’avez-vous deviné ? Sortie en Septembre 2010 uniquement sur Wii et sur Nintendo DS, elle a reçu des critiques correctes, mais pas mirobolantes. Le jeu reprenait de nombreux personnages de la série, souvent doublés par les mêmes acteurs que dans la série d’origine.
Résolument rétro, peut-être à cause des limitations techniques des consoles sur lesquelles il est sorti, Batman : L’Alliance des Héros – Le Jeu Vidéo, que nous abrégerons par la suite BLADHLJV parce que c’est vachement plus joli (essayez de le prononcer vous verrez : BLADHLJV, ça ressemble au fameux plat estonien du même nom à base de morue et de pommes de terre), BLADHLJV donc était un jeu mêlant plate-forme et beat’em all dans la plus pure tradition des jeux vidéos de papa maman. Il s’agit donc de parcourir des décors en 2D et de taper sur tout ce qui bouge, en ronchonnant contre des éléments du décor encombrants qui bouchent la vue à en faire pleurer le Joueur du Grenier. Visuellement, il n’y a que la (relative) qualité des animations et le charisme des graphismes qui distinguent ce jeu de ses ancêtres des années ’90. Au nombre de ses atouts, comptons le plaisir de redécouvrir l’univers de la série animée dans des graphismes très familiers, tout en explorant des aventures inédites. C’est également une joie de pouvoir se mettre dans la peau des personnages jouables, même si on déplorera leur faible nombre. Wii oblige, c’est naturellement possible de jouer à deux, rendant l’expérience plus amusante et plus conviviale. Hélas la répétitivité des actions, l’absence totale de rejouabilité, et le manque de difficulté lasseront rapidement le ou les joueurs. À voir comme un dessert sucré uniquement destiné aux fans de la série animée, après l’avoir engloutie et pour s’enivrer encore une dernière fois de ses saveurs mémorables.
Conclusion
Ce dossier touche à sa fin, si vous avez m’avez lu jusqu’ici, vous êtes bien brave (and the bold, HAHAHAHA), je n’en demandais pas tant ! Si, en plus de soutenir votre attention, il vous aura convaincu de donner une chance à cette série, il aura rempli son office, car Batman : L’Alliance des Héros souffre peut-être des préjugés que génère son style graphique particulier et son manque de sérieux apparent, qui tombe comme un cheveu sur la soupe après un Timmverse d’une solidité remarquable. Néanmoins, cette série a ses qualités et ses perles, et je n’échangerai certains de ses épisodes contre aucun autre de Bruce Timm. L’autre grand mérite de Batman : L’Alliance des Héros, c’est d’avoir su se bâtir une identité forte et mémorable, dans le respect du Timmverse (en témoignent les innombrables hommages qui pullulent dans les épisodes), mais pas enfermé dans son influence.
Vient le temps des remerciements, je remercie les contributeurs des wikis DC Wikia, Batman Wikia et Brave and the Bold Wikia, même s’il y a peu de chances qu’ils me lisent dans la langue de Molière. Un merci tout particulier au travail énorme abattu par l’équipe de La Tour des Héros, leurs fiches sur cette série m’ont été d’une aide précieuse mais leurs exploits ne s’y limitent pas, allez jeter un coup d’œil à leur site consacré aux séries animées DC Comics ! Et que ces quatre sources soient assurées que j’ai établi ma propre liste de clins d’œil avant d’aller grassement pomper leur travail, il trouveront d’ailleurs ici quelques références pas encore soulevées sur le net ! Si j’ai pu ainsi ajouter ma petite pierre à l’édifice énorme qu’ont laissé les créateurs de cette série, je mourrai heureux. Un énorme merci également à MadAsAHatter pour la sélection d’images qu’elle a faite, ainsi qu’à nos dévoués correcteurs de l’ombre, qui suent de tous leurs pores pour apporter le moins de coquilles possibles à vos yeux curieux durant ce mois de Batman épuisant.
Un ultime merci à Freytaw pour ses conseils rapides et son soutien psychologique à toute heure de la journée. Avec tous ces remerciements cérémonieux, j’ai l’impression d’avoir fait un truc de fou ; mais non, ce n’est qu’un dossier sur Batman : L’Alliance des Héros, et le truc de fou, c’est bien cette série !
Merci pour ce dossier détaillé et qui donne envie ! Je n’ai pas encore tout lu mais ça attendra ; il faut que j’aille commencer cette série…
Alors ma première réaction, c’était « WAOUH! TROP BIEN MERCI! » mais ras le bol de dire que vous êtes supers, que c’est un chouette boulot et que j’ai bien aimé ce dossier. Alors pour changer un peu, c’était nul! Bouh! Remboursez!
Non mais c’est pas parce que c’est trop bien que je vais vous laisser vous reposer sur vos lauriers!
Je confirme, le dernier épisode est absolument incroyable.
Un excellent dossier (comme d’habitude, vous nous avez habitué DC Planet) pour une excellente série, si particulière et si attachante que j’aimerai bien voir un film Direct-to-video, ça serait épique ! Concernant l’épisode de fin, il faut le voir en V.O mais certaines personnes ne comprendront pas toutes blagues notamment celles sur les doubleurs de la série.
Merci pour ce super dossier !! Un détail le Batman cowboy n’est pas pour Nighthawk, c’est une référence à un numéro de la Justice league ou le démon à la base des pouvoirs de Vixen change la réalité… La seule erreur que j’ai vu donc encore bravo car le dossier est vachement complet et retrouver toutes les références à du être un travail de titan !!
Sinon la série est juste énorme, je crois que je lui doit la plupart de mes connaissances sur Dc, le reste à vous, nombres de personnages tout pourris ou vachement ancien que je connais grâce à elle et qui on tendance à être réintroduit en ce moment.
C’est vraiment un cri d’amour à Dc, marrant sans être enfantin, toujours des épisodes orignaux, parfois sombre, parfois Wtf, vraiment énorme !! J’adorais B’wanna Beast et Bat mite !! Et la bande son toujours génial surtout la chanson de Vigilante en début d’épisode !! Non vraiment rien à redire !!
Plus d’une demi-heure à lire ce dossier, ouf les gars ! ^^
Bon, ayant suivi toute la série avec un plaisir au moins aussi grand que le tien, Riddler, je peux avancer sans crainte que ce n’était pas une entreprise facile que de sortir un tel dossier !
Et c’est une très belle réussite !
Mes deux épisodes préférés de la série sont les mêmes que les tiens ! Après, en tant que fan de Flash, j’aurais mis en troisième place l’épisode sur les trois Flash, suivi de celui mettant en avant la Trinité, parce que bon, c’est jouissif et c’est rare ! En cinquième Chill of the Night, parce que c’est l’épisode où les gars nous disent : « ‘Voulez du sérieux ? Vous nous prenez pour des petits joueurs ? Tiens mange ! »
Et j’ai pris un pied énorme !
D’une manière générale, je placerais tous les épisodes mettant en scène le Bat-Mite dans le top dix, puis je rajouterais l’épisode avec la JLI contre Darkseid.
Mais ce n’est pas arrêté comme classement, parce que ça fait quelques mois que je n’ai pas revu la série !
Bref, moi qui préfère en grande majorité le traitement sérieux et premier degré dans une série ou un film de super-héros, je n’ai pourtant pas peur de dire que The Brave and The Bold fait partie de mes trois séries animées de super-héros préférées, aux côtés de Batman TAS et Justice League ! (Superman TAS, Young Justice et Green Lantern TAS sont juste à côté !)
Je pense que c’est tout simplement parce que les auteurs sont non seulement respectueux du matériau d’origine, mais aussi et surtout parce qu’ils arrivent à transmettre leur passion dans chaque épisode de cette série, dont les références ne semblent jamais opportunistes.
Maintenant les points noirs dans ce dossier. « Comédien de doublage », please ! :p
Et puis, quand donc aurons-nous droit à la troisième saison en DVD, bordel de pompe à chiottes ?
Oui, celle-là ne te concerne pas vraiment, mais quand on peut placer une petite gueulante, pourquoi se priver ?
Excellent travail de (Teen) Titan, Riddler, Bravo ! :D
Une des meilleures séries batman ( et de loin ! ), de par son auto-dérision, son profond respect pour les comics, je suis juste vraiment fan ! Le dernier épisode m’a donné la rage envers ceux qui ont jugés bon d’arrêter la série !
Mais ce « Grey and Bu-ue! » qu’est-ce qu’il a pu me trotter dans la tête x) Ou encore la musique de l’épisode sur Matches Malone! Cette série était parfaite pour se marrer le temps d’un épisode!
Merci pour le dossier en tout cas, super travail!
Superbe dossier ! Merci beaucoup!
Pouah! C’te tartine! C’est quoi le secret? Merci (Pour la centième fois)…
J’adore cette série!!! J’avais cré rapido un topic sur cette dernière et peu de personnes avait déclaré l’aimer. Strax avait fait un petit dossier sympa comme à son habitude.
Ce dessin animé est trop bien. Regardez-le! Ce n’est pas comparable à TAS.
Pour moi, niveau qualité, c’est égal mais dans un registre différent.
Brave and bold est beaucoup plus kiffant que beware the Batman que je ne regrette pas.
Par contre, petite question… Savez-vous où trouver la saison 3? Je n’ai que les deux premières :-(
Tu peux la trouver sur torrent assez facilement, mais en VO. Si tu veux t’acheter le coffret DVD : as-tu regardé sur Amazon US ?
Si tu es patient tu peux encore attendre un peu puisque Warner est en train de sortir les 3 saisons en Blu-Ray. La première est déjà disponible d’ailleurs.
»gamins attardés » Pour moi je le prend comme un compliment, merci TheRiddler. lol Wow il a de la recherche là dedans, du coup je viens de me souvenir de ton aide sur le forum concernant les références comics et ça date. Je l’avais complètement oublié, mais je vois que tu as la volonté et le bon entourage pour te donner le courage de pondre un tel dossier. Bravo et merci. Si Capt l’a pas déjà mis dans le topic respectif, je vais le devancer lol
»On veut Bat Mite. On veut Bat Mite » Il doit être très fière de lui. lol
Une des meilleur série Batman avec Batman TAS, perso !