Les points positifs :
Les points négatifs :
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- Scénario : Jeph Loeb – Dessin : Ed McGuinness
- Empereur Joker – 21 février 2014 – 256 pages – 22.50€ – DC Nemesis
Attention OVNI ! En effet Empereur Joker n’est pas à proprement parler un comics de super-héros classique. C’est une pause, une respiration comique dans la continuité du DCverse, un pur moment WTF ! D’ailleurs le pitch de départ donne le ton : Le Joker a volé les pouvoirs de M. Mxyzptlk et a remodelé le monde à sa démesure et surtout à son goût complètement absurde. Ça donne envie ! Mais hélas le scénario semble se cantonner au niveau d’un enfant de 12 ans et c’est un peu dommage, même si c’est agréable à lire.
Ce volume regroupe : Superman #160-161, Adventures of Superman #582-583, Superman : The man of steel # #104-105, Action comics #769-770 et Emperor Joker #1 parus en 2000.
Superman se réveille enfermé à Arkham (pour le meurtre de Lex Luthor !), d’où il s’échappe aussitôt. Mais il est immédiatement pris en chasse par la JLA (Joker League of Anarchy) dont le chef n’est autre que l’un de mes chouchous : Bizarro ! Mais un doute taraude Superman, il ne tue jamais, alors comment aurait-il pu tuer Luthor ? Pour lui c’est sûr, quelque chose ne tourne pas rond dans ce monde ou 2+2 ne font pas quatre. Pendant ce temps-là quelqu’un tente de le prévenir de ce qui se passe mais rencontre des problèmes fatals, et d’autres consciences semblent s’éveiller partout. Un peu trop tard, puisque les multiples modifications du Joker semblent déchirer l’espace-temps, une course contre la montre s’ouvre !
Parler du scénario me pose un peu problème, car si l’originalité de l’intrigue m’a enthousiasmé, le manque de profondeur de celui-ci et les blagues parfois de bas étage (Shazam, le Phantom Stranger, Gaunthet, Darkseid… Qui se réunissent pour parler de l’avenir de l’univers et terminent en criant Wazaaaaa…) m’a un peu déçu, ça reste correct à lire mais il y avait sûrement mieux à faire…
Et le côté immature est renforcé par des dessins vraiment beaux, mais qui semblent tout droit sortis d’un cartoon ! C’est certes un apriori, parce que les dessins sont magnifiques, mais ici point de réalisme et ce n’est pas ce que je préfère.
Bref, vous l’aurez compris, si j’ai pris un grand plaisir à lire ce livre, je ne peux m’empêcher de penser qu’avec le même humour mais un scénario un rien plus mature ce bouquin aurait pu être d’anthologie là où il reste un bon divertissement. Reste à préciser que lorsque vous aurez fini ce livre vous pourrez toujours le prêter à un enfant en âge de lire car il ne contient aucune scène de violence rédhibitoire et est facilement compréhensible par eux (même si certaines références risquent de leur passer au-dessus), d’ailleurs ma fille de huit ans l’a déjà adopté ! Ce qui confirme un peu ma théorie.
En conclusion, si vous voulez passer un bon moment sans vous prendre la tête, achetez. A contrario si vous cherchez un livre sombre et mature parlant du Joker, tournez-vous vers Joker d’Azzarello !
UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!
Empereur Joker est désarçonnant. Même après avoir pris connaissance du plot général, la profusion de détails, les retournements de situations subits parfois même pas embarrassés d’une explication, l’impression vague de lire quelque chose de « mouvant », non figé dans une réalité, tout ça rend les premiers pas plutôt difficiles. En revanche, ça restitue parfaitement le sentiment d’évoluer dans l’univers bâtard conçu par un esprit défaillant, en générant notamment un sensation oppressante, kafkaïenne, devant l’apparente insolvabilité de la situation. Les délires occasionnés par les apparitions de Mxyptlk étaient déjà parfois franchement décalés, mais conjuguez-y ici la folie du Joker… Je n’aurais pas osé ! Mais ils ont osé, et si c’est parfois drôle, il y a toujours un malaise qui plane au-dessus de la lecture, comme si on traînait dans un labyrinthe gai et hilare, mais un labyrinthe tout de même, dont on ne pourrait peut-être jamais sortir. Brillant, mais, et on insiste dessus, Empereur Joker est désarçonnant.
– The Riddler
Merci pour la review.
Même si c’est dans un style enfantin, je pense l’acheter.
Bonne lecture et n’hésite pas à donner ton avis après lecture.
Bah justement, c’est un gros point positif l’aspect léger/enfantin je trouve (A voir dans ce comics là, mais…); ça fait du bien dans une industrie où l’humour et la légèreté semblent presque interdit, avec des histoires bien trop sérieuses, trop dramatiques et des héros torturés, trop daaaaark (Les séries humoristiques sont quasi-inexistantes chez les 2 grosses maisons par exemple).
Par contre, Guinness dessine tous les épisodes ? Vu que la série semble être un crossover entre toutes les séries Superman, je suis étonné qu’il ait tout fait (Histoire de savoir si on tombe dans le mauvais travers du « Je vante les mérites de telle série grâce à tel dessinateur, alors qu’il ne fait que la moitié du taff »).
Tu la sors d’où cette idée que les COMIC books devraient être fun et légers? ^^
On te dit que parfois ils peuvent être fun et léger ;)
Tout à fait, après des tonnes de crossovers où l’humanité est menacée, les héros brisés (sans oublier de mourir et de ressusciter 5 fois en 6 mois), je me dis que des fois, même au sein de la continuité (dans le cas de DC par exemple), ça serait bien des arcs/séries un peu plus léger(e)s, moins prises de tête et tout. Il y en a eu, il y en aura toujours à un moment ou un autre mais ça reste peu courant (ou peu compatible avec certains héros). Ils ont le droit de souffler quand même !
Je pense par exemple, chez Marvel, à Wolverine & The X-men, vraiment sympa car elle allie avec un certain brio un scénario/des intrigues/des développements de persos ici et là, et une bonne dose de fun, d’humour, de répliques qui font mouche. Ya une vraie fraîcheur qui se dégage du titre (Le dessin aidant pas mal), tellement ça tranchait avec le côté ultra violent et sérieux de l’autre série Wolverine en face ou même de l’avant W&TXM, avec Schisme et compagnie. Et c’est le premier truc qui avait été salué.
Euh…sinon, le second degré, vous connaissez? Si j’ai mis le mot COMIC en majuscule, c’est pas pour rien…
Non seulement les comics peuvent être fun et légers mais c’est même dans leur nature, c’est cela qui les a définis, d’où le nom « COMIC » book.
Le ton grim n gritty, c’est relativement récent, pour les Big Two, ça commence lentement au Bronze et ça s’impose au Modern Age.
Jusque là, c’était bien plus léger et c’est ce à quoi Loeb fait référence ici, dans son run renvoyant beaucoup au Silver Age. Dire, c’est « enfantin », pas « mature » ou niveau d’un « gamin de 12 ans » c’est juste faire preuve d’un triste aveuglement qui marque le manque de culture comics.
Car non, Jeph Loeb n’est pas un gamin de douze ans, pas plus que ne le sont Grant Morrison dans All Star ou Alan Moore dans Supreme, S’ils écrivent ce genre d’histoire qui osent laisser libre cours à leur imagination ou qu’ils rendent hommage à ces classiques du Silver plein d’imagination, c’es justement parce qu’ils y voient un génie d’inventivité que le Dark Age of Comics et son triste réalisme n’a pas.
Euh, on est deux à se méprendre, peut être que le ton général de tes interventions ne sied pas au second degré…
Non il ne signe pas tout les dessins, mais le style reste très cohérent, je suis d’accord le style enfantin n’est pas un défaut en soit, mais peut en rebuter certains, en tout cas moi j’ai bien aimé!
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le run de Jeph Loeb a beaucoup cherché à rapprocher l’univers Superman de ce qu’il était au Silver Age. Emperor Joker en est un parfait exemple mais il n’est pas le seul, et de loin vu que Loeb a aussi ramené la Krypton et la Supergirl du Silver, Krypto, l’amure verte d’un Luthor plus jeune et plus savant fou, le renouveau de sa bromance avec Batman etc…
Emperor Joker n’est pas le meilleur du (des) run(s) de Loeb sur l’univers Superman mais c’est définitivement sympathique et à mon avis, bien supérieur à l’horreur du Joker d’Azzarello (et je dis ça tout en ayant adoré son Luthor, comme quoi ça n’est pas qu’une question de ton).
Ahhhhh! On ne touche pas au Joker d’Azzarello !
Attention!!! et c’est pour moi la deception du livre, il n’y a que deux chapitres dessinés par McGuinness (il faut dire que je l’ai acheté principalement pour lui), maintenant j’ai bien aimé le livre passé ma déception de ne pas avoir un ouvrage integralement mis en image par McGuinness. il faudra attendre que Urban edite ses Batman/superman. Bref bonne lecture de bon dessin, meme si je n’accroche décidement pas au style de Jock.
Le chara-design me rebute, je fais l’impasse sur celui-ci pour ma part
C’est ce qui me faisait peur, les dessins font un peu dessin animé pour la jeunesse.
Etant un trèèèèèèèès grand fan du Joker j’attendais ce bouquin avec impatience et vraiment pas déçu du tout. Pour apprécier ce livre il faut partir du postulat que c’est le Joker lui même (l’entité, le personnage que l’on connait) qui a écrit ce livre, comme s’il se dessinait lui même (et d’ailleurs ça se voit à certains moments quand il casse le 4ème mur) et c’est pour ça que c’est « bancale », »cartoonesque », « irrationnel » etc parce que c’est ce qu’EST le Joker et c’est en ça que ce livre est génial, il est totalement dans l’esprit du Joker : démesuré, incompréhensible et irrationnel.