Review VF – Joker Anthologie

Joker Anthologie
Review JokerAnthologie
Les points positifs :
  • Très bon choix d’histoires
  • Excellent travail éditorial
  • Batman : The Man Who Laughs
Les points négatifs :
  • Batman #23.1

 

« Je suis peut-être fou Batman… mais pas idiot ! »


  • Scénario : collectif – Dessin : collectif

S’il y a bien un méchant qui trône au firmament du palmarès des vilains les plus emblématiques, les plus charismatiques, c’est bien le Joker. Le Némésis de Batman prend presque autant de place que son ennemi préféré dans le cœur des fans. Pas de Joker sans Batman mais pas de Batman sans le Joker. Bien simple quand on nous dit méchant, le Joker fait forcément parti des méchants qui nous viennent à l’esprit. Et si la plupart des vilains des comics ou des films le sont pour une raison bien précise, le Joker l’est juste pour l’être ! Il ne se fixe aucune limite, se permet violence et chaos parce qu’il aime ça !

Bonne surprise de la part d’Urban Comics que de nous proposer cette anthologie sur le Clown le plus pimpant de l’histoire. À travers dix-huit histoires, vous allez découvrir, ou redécouvrir pour certains, comment sa folie n’a fait que mettre à mal les pauvres habitants de Gotham City ainsi que Batman. Et comment depuis 1940, le Joker aime à nous lancer sur des fausses pistes sur sa véritable identité et sur les causes de sa folie.

Depuis 1940, un criminel au costume criard et au sourire carnassier hante les rues de Gotham City, terrorisant autant les honnêtes gens que les truands, osant les braquages les plus audacieux et laissant dans son sillage une traînée de cadavres au rictus permanent. Son nom évoque l’atout maître des jeux de cartes : le Joker !

JokerAnthologie

Dans cette anthologie inédite, découvrez les plus grands méfaits du Clown Prince du Crime, opposé à ses pires ennemis, les justiciers Batman et Robin. De sa première apparition sous la houlette de Bill Finger, Bob Kane et Jerry Robinson, jusqu’à l’Homme qui rit, ses origines remaniées par Ed Brubaker et Doug Mahnke, les plus grands noms du comic book vous offrent les récits les plus fous du plus célèbre des vilains.

Le grand défi de ces anthologies, c’est qu’Urban arrive à nous proposer des choses intéressantes tout en se passant de tout ce qu’ils ont pu déjà publier, et les publications sur Batman et sur le Joker ce n’est pas ce qui manque chez l’éditeur français de l’univers DC. Défi remporté haut la main avec cette Joker Anthologie, qui, a travers de très bonnes histoires et un contenu éditorial riche en explications, permet de faire rapidement une mise en situation dans le contexte et  nous offre une merveilleuse plongée dans la folie du Joker et de son évolution.

Bien entendu, je ne vais pas vous faire un pavé sur chacune des dix-huit histoires présentes dans cet ouvrage, ce serait un peu long à faire et tout aussi laborieux à lire. De manière générale je trouve ces histoires toutes de très bonne qualité, et présentant toutes un intérêt bien présent pour le Joker. Hormis peut-être la dernière histoire, le Batman #23.1, histoire abracadabrante, voir ridicule, tellement loin niveau qualité de tout ce qui nous a été présenté jusqu’alors dans les dix-sept histoires précédentes. Mais bon, il faut en même temps saluer Urban de nous proposer ces histoires spéciales du Villain Month.

Difficile donc de faire un choix sur les histoires qui méritent d’être mises en avant, tant j’ai pris un grand plaisir à parcourir ces pages.

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Mais je commencerais par la première. Batman #1 ! La première apparition du Joker, avec un visage plus dur que celui que nous connaissons aujourd’hui, et avec un Joker adepte du meurtre. Alors oui, cela a vieilli, mais cela reste du Bill Finger et Bob Kane, et déjà on sent que le Joker n’est pas un ennemi comme les autres, avec son visage particulier et son costume haut en couleurs, diamétralement opposé au noir qui entoure Batman.

Les Exploits Burlesques du Joker, dessiné par le regretté Carmine Infantino, est un bel épisode, hommage à tous ces comiques silencieux qui ont su nous faire rire à travers les âges, qui permet au Joker de s’en donner à cœur joie dans son domaine de prédilection : la farce !

Les Cinq Vengeances du Joker, sublimé par les dessins de Neal Adams (peut-être l’un des plus beaux de cette anthologie, avec Mort de Rire, dessiné par Alan Davis) et écrit par Dennis O’Neil. Nous sommes au début des années soixante-dix et le Joker redevient le tueur qu’il était à ses débuts, et met (un peu) de côté l’aspect farceur.

Un petit mot sur Rires dans la Nuit de Paul Dini et John Byrne, qui nous ramène aux bons souvenirs de la formidable série animé de Bruce Timm !

Et nous arrivons, enfin, à L’HISTOIRE qui justifie presque l’achat de cette anthologie. L’Homme qui Rit ! D’Ed Brubaker et Doug Mahnke. Rien que l’équipe créatrice fait saliver. Comme souvent avec Ed Brubaker, nous avons le droit à une très bonne histoire et une excellente narration qui se partage entre James Gordon et Batman. Oui, on ressent vite à la lecture l’inspiration du Batman Year One de Frank Miller. Véritable bijou scénaristique, où Batman et Gordon s’interrogent sur l’apparition de ce Joker, sur sa folie, sur Gotham, sur les causes et les conséquences de tous ces événements.

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Et je pourrais continuer ainsi un bon moment. Tant la qualité est au rendez-vous mais nous assistons également à l’évolution du personnage à travers 74 ans d’existence. Passant du meurtrier au farceur à cause du Comics Code Authority, avant de pouvoir, peu à peu retourner à ses premiers amours avec l’assouplissement de celui-ci. Mais peu importent les époques, les mœurs, le Joker reste égal à lui-même, un fou intelligent se satisfaisant de ce qu’il est et il n’a pour seules ambitions son bien être et embêter Batman. Que seraient-ils l’un sans l’autre ? Il est amusant de voir d’ailleurs certains épisodes se terminer avec Batman tenant le Joker par l’épaule, lui racontant une petite blague, ou se moquant de lui gentiment. Des images illustrant à merveille le terme de meilleurs ennemis.

Bref, une merveilleuse anthologie où l’on découvre quelques uns des plus grands méfaits du célèbre Clown. Un plaisir à découvrir, toujours agréable à relire, ces dix-huit histoires permettent de suivre l’évolution du Joker, avec sa folie en point d’orgue. Une belle plongée éditoriale où l’on nous apprend plein de choses sur le Joker. Mais nous en retiendrons une seule ! La plus surprenante après presque 75 années d’existence. Surprenante mais terriblement inquiétante : nous ne savons rien du Joker !

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bigkifran
bigkifran
10 années il y a

donc mieux que batman, l’ anthologie ?

ArnoKikoo
10 années il y a
Répondre à  bigkifran

Si tu préfères Joker à Batman, oui.
Si tu préfères Batman à Joker, non.

Jocks
Jocks
10 années il y a

18 histoires ? Cool, moi qui avait peur d’avoir des « doublons » en ayant déjà des récits du Joker, me voilà rassuré, y aura quand même beaucoup d’histoires que je n’ai pas. Merci Biggy !

DarkChap
DarkChap
10 années il y a

Bonne review. La sélection le mérite, c’est vraiment un achat à ne pas manquer si on est lecteur VF.
Maintenant, Biggy je ne pense vraiment pas qu’on puisse dire que c’est le Comics Code Authority qui a changé le Joker. Le Comics Code, c’est 1954 tandis que le changement de ton du Joker et des comics de super-héros en général c’est au plus tard milieu des années 40, dix ans avant le Code.
Le Code n’a presque rien changé aux comics de super-héros. La quasi-totalité avait disparu à l’époque et les rares qui restaient étaient passés à des tons légers depuis des années.

DarkChap
DarkChap
10 années il y a
Répondre à  Biggy

Il est moins violent qu’à ses débuts oui mais il n’est clairement pas passé « du meurtrier au farceur à cause du Comics Code Authority ». Il n’était déjà plus qu’un « farceur » dix ans avant même que le Code n’apparaisse donc ça n’a absolument pas joué dans ce changement.
DC n’a jamais vraiment subi le Comics Code car d’une certaine manière, c’était eux le Code. En 1954, il ont soutenu la création de cet organe autorégulateur et ont participé à la rédaction des limites du Code car eux faisaient déjà des comics légers et enfantins depuis des années. Eux n’étaient pas affectés mais dans le même temps, ça leur permis de détruire leur compétition, EC Comics.
Quand dans les années 70, DC a voulu traiter de questions plus sensibles, refaire de l’horreur ou passer à un ton plus sombre, ils ont tout simplement obtenu la modification du Code.

Vavan
Vavan
10 années il y a

Très bonnne anthologie :) Moi qui en avait un peu marre des super-vilains traditionnels de Batman, et bien j’ai pris un grand plaisir à lire toutes ces histoires (enfin sauf la dernière avec le singe qui est tout simplement ridicule). Et j’ai même ris plusieurs fois devant les jeux de mots et les vannes du Joker et de Batman-Robin. Un très bon moment :)

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