Après avoir affronté les zombies, l’univers DC se confronte maintenant aux vampires ! Chapeautée par James Tynion IV et Matthew Rosenberg, la mini-série se veut mélanger le blockbuster avec l’horreur à travers le trait d’Otto Schmidt. Se plaçant hors-continuité, aucun héros ou vilain n’est à l’abri de cette menace grandissante dans l’ombre…
La déferlante des vampires
Cachés dans l’ombre, les vampires se tiennent loin des humains par la loi de Marie Reine du Sang. Le lecteur lui-même ne connait peut-être pas leur existence, mais James Tynion IV a bien l’intention de changer cela en les invitant à envahir peu à peu le DCU. L’ambigu vampire Andrew Bennett mène ainsi une incursion parmi les mortels pour les prévenir du danger : la reine est morte, le sang va couler. Ou plutôt : le sang a coulé. En réalité, la situation est plus désespérée que prévu, l’effroi s’est déjà emparé du DCU dans des proportions inimaginées.
Dès le premier numéro, l’équipe créative nous fait comprendre qu’elle nous embarque dans un monde où l’horreur peut frapper à tout moment. DC Vampires est un univers cruel et tordu : les vampires ne sont pas enfermés dans ces pages avec les héros, ce sont eux qui le sont. Otto Schmidt représente parfaitement cet état d’esprit en nous dépeignant un univers parfaitement semblable à celui de la continuité actuelle, mais qui peut virer très vite au cauchemar sanguin (toutes proportions gardées, on reste dans un titre grand public). James Tynion IV combine ainsi ses deux univers de prédilection pour un résultat jubilatoire.
Un climat de méfiance
Comme on le comprend rapidement, tout le monde est susceptible d’être déjà passé chez l’ennemi. S’engage alors un jeu de mystère pour les héros comme pour le lecteur qui se méfient de chacun et guettent le moindre comportement suspect. L’histoire ne se déroulant pas à partir d’un seul point de vue, les auteurs nous distribuent malgré tout certaines informations en avance et créent alors une crainte de voir mourir les protagonistes. Mieux que l’ironie dramatique : la peur de celle-ci.
Tout le monde ne peut néanmoins pas être un suspect potentiel, il faut pouvoir donner au lecteur au moins une figure fiable pour lequel il pourra sincèrement s’inquiéter. Deux protagonistes se dégagent alors, à commencer évidemment par Batman, le détective par excellence, habituel dernier rempart de l’humanité, et favori de Tynion IV. L’auteur se fait judicieusement accompagné par Matthew Rosenberg qui apporte une touche d’originalité à ce casting sinon trop classique, notamment en donnant un rôle d’importance à Green Arrow. Les deux justiciers urbains forment alors un duo aussi savoureux qu’explosif. Mieux encore, la fin du tome rabat les cartes pour mieux interroger sur la suite, qui s’avère encore plus désespérée.
La reine est morte, vive le roi
Les deux derniers numéros de la série principale se veulent bien plus blockbuster que le reste. L’heure est à la grosse bagarre, ce qui s’avère moins intéressant et visiblement bien difficile à tenir pour le dessinateur Otto Schmidt. Son trait devient bien plus brouillon et il se voit même obligé d’être accompagné par Daniele Di Nucuolo dont le style tranche radicalement mais est utilisé intelligemment.
C’est aussi dans cette dernière partie qu’une part du mystère touche à sa fin puisque l’on découvre l’identité du nouveau roi des vampires. La surprise fonctionne bien, c’est indéniable, mais elle s’avère tout de même un peu décevante. Outre l’aspect trahison, on ne comprend pas bien pourquoi les auteurs ont choisi ce personnage. Le numéro Hunters qui met en scène Damian y ajoute néanmoins de la saveur, même si le monde des vampires semble se rétrécir avec ce choix de roi.
Si vous aimez les vampires et les récits décomplexés, il y a de grande chance que ce DC Vampires vous plaise. Tynion IV et Rosenberg y infusent tous les ingrédients pour plaire et convainquent de l’intérêt d’un tel projet. Pas un indispensable, mais un récit assurément fun à suivre.
- Scénario: James Tynion IV
- Dessins: Matthew Rosenberg
- Collection: DC Deluxe
- Contenu: DC vs Vampires #1-6 + DC vs. Vampires: Hunters #1 + DC vs. Vampires: Killers #1
- Pagination: 208 pages
- Prix: 21€
- Date de sortie: 7 avril 2023
- Voir sur le site d’Urban Comics
Au fil des ans, la Ligue des Justiciers a longtemps protégé la Terre de toutes sortes d’envahisseurs, extraterrestres ou non, en gardant un oeil vigilant sur les cieux pour anticiper la prochaine menace. Mais que se passerait-il si ce danger était déjà sur place, cachée à la vue de tous… observant… attendant le moment opportun pour frapper… ?