Review VF – Le Monde de Flashpoint Tome 1 : Batman

Après la réédition de Flashpoint pour l’anniversaire de ses 10 ans et la publication du volume prélude, voici qu’Urban Comics daigne publier toutes les mini-séries et chapitres fillers liés de loin ou de près à l’event. Prévu pour tout regrouper en quatre volumes, voici ici le premier d’entre eux intitulé très sobrement « Batman« . Et si on peut se demander s’il sera question que de Batman, la réponse est non, car trois autres récits sont à découvrir ensuite. Pour autant, est-ce que le tout vaut l’acquisition de ce tome ?

Batman : Vie brisée

Tout d’abord, pour celles et ceux qui s’en souviennent, les épisodes dédiés à Batman étaient déjà parus en librairie dans une autre compilation d’épisode appelé Batman – Cité Brisée. Le Batman de cette réalité n’est autre que Thomas Wayne. Se situant probablement lorsque Barry Allen se remet de ses blessures, on y suit un Thomas Wayne très pragmatique qui souhaite garder le contrôle sur sa société de casinos et, par conséquent, sur les criminels de Gotham.

On lui découvrira également une relation tortueuse avec le Joker avec un passif bien particulier. D’ailleurs, c’est plutôt cette facette du personnage qui est mise en avant, celui du père et de l’époux toujours empli de vengeance et de colère. Un sentiment obsessionnel qui n’est pas différent de celui du Bruce Wayne que l’on connaît. Enfin, si vous vouliez en apprendre plus sur le conflit entre Atlantes et Amazones, n’y comptez pas. Rien n’y fait mention, ce qui renforce le fait que Batman se fiche bien des conflits extérieurs en dehors de Gotham. Malgré tout ceci, le récit se lit très vite. Cela manque d’une ou deux scènes de dialogue pour mieux cerner la psychologie du héros. Quant aux personnages secondaires, leur prestation fait plus office de clins d’œil que de réelles apparitions (Dent, Selina Kyle, Jim Gordon…), excepté pour le Joker qui se permet d’être originale.

Deadman et les Flying Grayson : Le devoir de garder espoir

Pour le coup, cette mini-série prend à revers la précédente en nous dépeignant une troupe de cirque itinérant. Parmis ses membres, on retrouve les Grayson, mais aussi Boston Brand, qui exécutent des performances dans les villes d’Europe proches de zones de guerre. La raison de prendre autant de risque est de faire oublier et de redonner de la joie aux populations touchées. Ainsi, lors d’une scène, on découvre la nouvelle carte de l’Europe après le déluge causé par les Atlantes. Adieu donc la France et tous ses pays voisins. Cependant, le récit ne traite pas des conséquences directes de la guerre, mais plutôt de comment l’atténuer par quelque chose d’aussi passager et éphémère qu’un cirque.

Par la suite, le scénario prend une tournure plus « Il faut sauver le soldat Ryan », voire « 1917 », mais ce serait trop en dévoiler dans ces lignes. Quant aux personnages, on assiste à leur vie et leur quotidien. Deux aspects sont mis en avant, l’individualisme (caractérisé par la présence de Boston Brand) et la solidarité (via les Grayson). Au fur et à mesure du récit, on perçoit le destin de certains comme la tournure que va prendre celui d’autres. Au final, ce récit a une construction plutôt classique tout du long, même pour ce qui est de sa résolution. Sans bouleversement ni surprise, son approche de l’humanité reste plutôt correcte et sympathique.

Deathstroke et la malédiction du Ravageur : Jusqu’au bout du monde

Sûrement l’histoire la plus orientée vers l’action, « Deathstroke et la malédiction du Ravageur » est un récit où il sera question de la quête de Slade Wilson pour retrouver sa fille. Et bien que le personnage trouve toujours satisfaction dans le gain, c’est sous les traits d’un capitaine pirate qu’on le suivra sur son navire. Parcourant les sept mers dans une ambiance qui rappellera Waterworld ou Mad Max, la guerre entre Atlantes et Amazones offre pas mal d’opportunités aux pillards qui, sous le risque de se faire détecter en plein territoire ennemi, profitent des richesses abandonnées. Ainsi au programme, on assistera à des séquences d’abordage, d’interrogatoire, de combat à l’épée, de mutinerie, et de la recherche du fameux trésor, personnifié ici par la fille de Slade bien entendu.

On est sur un ton complètement différent des deux récits précédents car il ne perd pas de temps en flashbacks ou scènes de dialogues trop profondes. Les personnages sont très déterminés mentalement et savent ce qu’ils recherchent. D’ailleurs, la communication semble mieux passer avec les armes qu’avec les mots en se fiant aux nombreuses scènes de violence. Divertissant et facile à lire, cette histoire est celle qui se rapproche le plus des zones de conflits causé par le Flashpoint.

Rac Shade et les Secret Seven : Chef malgré lui

Dernier des quatre récits de ce volume, on suit Rac Shade qui est appelé par Cyborg pour l’aider dans la guerre entre Aquaman et Wonder Woman. Personnage issu des années 70, il a fait des apparitions dans Justice League Dark et plus récemment dans Suicide Squad. Mais malgré les trois chapitres qui lui sont consacrés, il n’en est rien. Le protagoniste doit ici reformer une alliance de magiciens dont il faisait partie autrefois. C’était sans compter sur l’Enchanteresse pour lui compliquer la tâche.

L’intrigue aurait pu être intéressante, d’autant plus qu’on parle de magie, ce qui change des récits précédents. Malheureusement, l’histoire n’a ni queue ni tête. Premièrement, l’identité des personnages ne parlera pas à tout le monde. Deuxièmement, Rac Shade manque beaucoup de charisme. On a du mal à voir en lui l’âme d’un leader. Cela donne même un arrière goût amer à sa caractérisation. Les répliques qui sortent de sa bouche et ses choix sont très discutables, et le rendent soit apathique soit antipathique. Clairement le récit bouche-trou par excellence qu’il fallait caler à la fin pour donner plus de volume au tome.

En trois mots : pour les complétistes. Le Monde de Flashpoint tome 1 ne conviendra pas à tous. Les histoires sont inégales entre elles, en terme de qualité et de substance. D’un côté, on obtient un meilleur aperçu du Flashpoint grâce aux implications des différents personnages. De l’autre, ce tome, et probablement les trois suivants, sont plus que dispensables. Si vous désirez en apprendre et découvrir plus sur l’event, optez pour la lecture du prélude sorti en juin.