C’est bientôt la fin pour Death Metal en France, qui en est désormais à son troisième tome (sur quatre, pour ceux qui n’ont pas suivi). Après un second tome très riche en tie-in, Urban Comics renouvelle ici l’expérience, mais le résultat est-il aussi probant ? Voyons cela tout de suite.
Doom Metal : focus sur les Teen Titans
Encore une fois, il est de rigueur de parler de la composition de l’ouvrage. Comme pour le tome précédent, vous ne trouverez dans celui-ci qu’un seul numéro de la série principale Death Metal, ce qui signifie une avancée à nouveau peu significative. Le reste, vous l’aurez deviné, est une compilation de tie-in, ces numéros « bonus », à l’exception ici que ceux estampillés « Justice League: Doom War » forment un seul et même arc. Écrit par Joshua Williamson, ce récit présente une Justice League de fortune constituée de Nightwing, Detective Chimp, Hawkgirl, Starfire et Cyborg. A l’instar des différents groupes formés dans le tome précédent, ces personnages mènent ici leur propre mission, l’échec de Perpetua se jouant sur différents fronts.
Bien que ne racontant rien de bien profond, cet arc se révèle en fait assez agréable à suivre. Tout d’abord, cette réussite se doit à Xermanico, qui signe ici la partie graphique de la majorité de ces tie-in. Tout en s’éloignant de l’univers de Greg Capullo, le dessinateur dépeint ici une véritable atmosphère apocalyptique, presque à la Mad Max, que ce soit dans son trait dur ou même les nouvelles tenues des personnages qui, bien qu’assez accessoires, sont assez réussies. Au delà de ça, le roster formé ici permet de se détacher de la Trinité pour se concentrer davantage sur les figures moins iconiques, peut-être plus « humaines ».
Malheureusement, la mission dans laquelle se lance cette Justice League improvisée se révèle assez dérisoire, voire inutile puisque nous savions déjà dans le tome précédent que le premier plan pour venir à bout de Perpetua avait échoué. On finit alors cet arc avec un goût un peu amer, tout en ayant apprécié de voir ces personnages ensemble dans cette aventure plutôt divertissante. Un certain constat s’impose malgré tout : cet arc est assez dispensable, si ce n’est pour ce qu’il tease à travers le retour de Lex Luthor, qui revient d’entre les morts pour prendre sa revanche sur Perpetua.
Death Metal 2.0
Dans le tome précédent, les héros du DCU échouaient encore une fois face à Perpetua et le Darkest Knight. Ce tome 3 marque donc un nouveau tournant pour Death Metal où se met maintenant en place un nouveau plan concocté dans l’ombre par Lex Luthor, qui a décidément les fesses entre deux chaises.
Pour nous l’introduire, on a alors le droit au tie-in Infinite Hours Exxxtreme!, qui se concentre sur Lobo, sur qui repose les derniers espoirs du DCU. Si le numéro est plutôt amusant étant donné la nature du personnage, il se révèle encore une fois assez inutile, contrairement à certains tie-ins du tome précédent qui étaient essentiels. Même constat pour le numéro du Multiverse Who Laughs puisqu’il ne s’agit que d’un tie-in où quelques auteurs s’amuseront dans leur coin, sans nous amuser pour autant et sans que cela n’ait aucun impact sur le reste du récit.
Si Snyder imprégnait déjà son premier plan de sauvetage de notions méta, la finalité de son récit ne devient claire que maintenant. Sans trop en dire, l’auteur livre ici un discours personnel sur l’univers DC Comics, son passé et son futur. Bien entendu, l’exécution même du discours n’est pas sans défaut, l’auteur parlant presque directement au lecteur sans filtre (les personnages devenant de simples marionnettes), mais il est difficile de ne pas être touché par un amour si sincère et une perspective si attrayante. Avec Death Metal, Snyder ne fait pas que jouer égoïstement, il pense aussi à l’héritage qu’il laissera, aussi bien aux auteurs qui prendront son relais qu’aux lecteurs qui l’ont suivi toutes ces années.
C’est un bilan bien plus mitigé qui se présente à la lecture de ce troisième tome qui, sans son unique numéro de la série principale, se montre largement dispensable pour qui ne s’intéresse qu’à la trame principale. Les amateurs des Titans seront tout de même ravis de retrouver ces personnages au sein d’un récit d’aventure assez plaisant et plein d’espoir.