Review VF – The New Teen Titans Tome 2 et 3

Si vous avez lu ma critique du premier tome, vous savez que New Teen Titans est un classique parmi les classiques, facilement dans le top 10 des récits les plus importants de DC. Pour éviter le radotage, voici une critique des tomes 2 et 3, qui ont à peu de choses près les mêmes mécaniques, que nous allons détailler tout de suite.

La fougue de la jeunesse

Une chose primordiale que réussissent Marv Wolfman et George Pérez est le fait qu’on reconnaît la jeunesse de nos héros dans leur attitude. Par leur façon de parler, leur référence pop culture ou les petits surnoms qu’ils se donnent, même s’ils sont aussi ce qui vieillit le moins bien (on est dans les 80s et certains dialogues font un peu vieux). Mais surtout par cette colère juvénile. Aucun ne réchappe à une rage qui leur donne l’envie d’en terminer une bonne fois pour toutes avec certains criminels qui ont tendance à s’attaquer à eux personnellement.

Ils peuvent compter les uns sur les autres pour traverser certaines épreuves et calmer leurs ardeurs, mais le débat sur le meurtre par vengeance est régulièrement mis sur la table. Son point culminant est atteint lors de l’introduction du Vigilant, qui est un anti-héros n’hésitant pas à tuer les mafieux. Il mettra Robin dans l’embarras car, bien qu’en principe un allié, le Boy Wonder ne peut pas soutenir un homme qui contredit sa règle la plus importante, d’autant plus lorsqu’il apprend son identité.

Du drama chez les New Teen Titans

Des soucis, ils en ont d’autres. Les co-créateurs approfondissent leurs personnages avec des réflexions qui touchent tout le monde, mais dans un contexte super-héroïque, et une bonne dose de dramas comme on les aime : trahison, histoire de famille, amour, haine, tout y est. Avec Starfire, ils abordent le deuil et la jalousie avec le récit épique de l’invasion de sa sœur Blackfire. Robin est un chef respecté mais qui doute énormément de lui tout de même, se comparant constamment à Batman, le modèle inatteignable.

Kid Flash se sent grandement à part de l’équipe, le petit gars de Blue Valley étant moins à l’aise avec son statut de super-héros. Il est aussi utilisé dans une romance tendue avec Raven et dans une histoire politique (on y apprend qu’il est républicain, et c’est très rare d’engager autant un personnage de cette façon). D’ailleurs, Raven a évidemment des soucis avec son père et son héritage démoniaque qui cause de nombreux accidents. Donna Troy souffre quant à elle de ne pas connaître ses parents.

Il reste Changelin, dont l’arc narratif est surtout lié à l’arrivée de Terra, en cherchant à la remettre dans le droit chemin en les rejoignant. Cyborg a quant à lui quelques histoires sur les gangs afro-américains qui le rendent plus intéressant qu’avant (ce n’est vraiment pas mon préféré du groupe, étant l’exemple du noir écrit par les blancs et pour les blancs). Pour gâcher un peu le tableau, Teddy Long est là, signant une romance gênante avec Donna, alors qu’il n’a aucun intérêt et qu’il est clairement une représentation de l’auteur comblant son ego.

On a aussi droit à des histoires très divertissantes, avec plusieurs fils rouges : la R.U.C.H.E. et Deathstroke, Trigon, Blackfire et surtout Brother Blood. Cet ennemi propose les aventures les plus dantesques de ces tomes, en plus de porter un message sur un problème bien réel et très grave : les sectes dangereuses protégées par l’État. Il y a également une réflexion sur la corruption de certains journalistes et la puissance des médias, puisque ce vilain les utilise pour ruiner la réputation des Titans.

D’un autre côté, Wolfman et Pérez rajoutent du fun en créant des team-ups avec les héros du moment. Hawkman, les Omega Men, Superman ou encore Batman et les Outsiders seront de la partie pour combattre leur galerie de vilains dont Dr Polaris, Dr Light, les Fearsome Five et tous ceux que nous avons déjà cités. Et niveau fun, on va carrément au drôle lors d’un numéro meta où les auteurs se battent eux-mêmes contre le maléfique Igor Igorigorigorivitch.

L’arrivée de Terra

Le tome 3 accueille une nouvelle Titan, Terra. Bon, si vous avez lu ou vu The Judas Contract, vous connaissez le personnage, mais il est intéressant de la voir évoluer dès sa première apparition. Honnêtement, elle est tellement agaçante qu’elle vous fera peut-être relativiser Damian Wayne, mais elle change au fur et à mesure qu’elle se rapproche de Changelin. Sa fureur et ses pouvoirs incroyables créent une certaine tension tout du long également. Ses dialogues sont intéressants si on oublie la traduction étrange d’Urban, déjà pas bien inspirée pour les surnoms, qui préfère lui faire dire « je parierai ma culotte » au lieu de « je parierai mon dernier donut ».

Ces deux tomes continuent donc la tragédie des New Teen Titans, avec des aventures variées, des team-ups, du cosmique et de vraies réflexions. Wolfman et Pérez posent les premières pierres qui nous mèneront vers The Judas Contract avec une conclusion du tome 3 épique et contenant une évolution de Dick très importante pour la suite. Des héros attachants, des vilains intéressants et les meilleurs dessins du game de l’époque.