Review VO – Deathstroke #30: Deathstroke vs. Batman, Part 1

Si le titre Deathstroke est difficilement accessible sans avoir lu toute la série depuis le début, voici un arc, décrit comme une mini-série dans la série, qui s’annonce plus ou moins indépendant du reste et qui s’appréciera seul. Derrière un titre versus qui pourrait rebuter certains, se cache en fait un numéro de qualité. La preuve tout de suite.

Un numéro équilibré

Deathstroke, le bourrin par excellence. Priest démontre depuis le début de son run que ce personnage possède un potentiel plus cérébral qui, lorsque exploité, propulse la série vers le haut du panier. Si le mercenaire et le justicier en viennent aux mains ici, ce n’est clairement pas ce qu’il faut retenir. L’action est présente, et on appréciera un Batman brutal et effrayant (j’y reviendrai) mais elle ponctue une intrigue à l’enjeu moindre mais à l’exploitation solide. En effet, quand des tests ADN parviennent à Batman et mettent en évidence que Damian pourrait bien être le fils de Slade, le héros de Gotham va directement voir le mercenaire. Si l’on n’y croit pas une seconde, force est de constater que Priest semble développer une intrigue basée sur le rôle du père franchement intéressante notamment via des passages avec Robin et Jericho franchement réussis. Le scénariste commence à mettre en place des pièces que l’on ne comprend pas forcément mais qui joueront forcément un rôle capital dans la suite de l’arc. Ajoutez à cela des phases d’enquête non dénuées d’intérêt et on obtient un premier numéro équilibré.

Du bon Batman

En très peu de scènes, le Batman de Priest est ultra convaincant. Même si le Chevalier Noir est déjà apparu dans le titre précédemment, le fait que l’auteur se concentre davantage sur lui donne un nouveau regard sur la chose. Batman est réussi, Bruce Wayne semble également réussi. De même pour Alfred et Gordon. Avec de légères touches d’humour et une discussion orientée foot entre les deux anglais que sont Alfred Pennyworth et Billy Wintergreen, la lecture n’en devient que plus agréable. Mais le justicier n’est pas un tendre pour autant. Plus brutal que ce que l’on a depuis le début de Rebirth, il est redoutablement efficace et on renoue avec une caractérisation que l’on aime mais qui a tendance à disparaître. Quand on a ce Batman classique mais réussi comme celui présent dans ce numéro, on ne peut qu’espérer voir Priest débarquer sur le titre Batman, ou sur un titre du Batverse quel qu’il soit.

Du bon mainstream pour le reste

Si l’écriture de Priest est encore souvent recherchée, les dessins eux se révèlent être très mainstream. Loin d’être un défaut pour autant puisque Carlo Pagulayan parvient à délivrer des illustrations que l’on peut aisément qualifier de belles. Le tout colle à ce qui est raconté et l’action est assez lisible mais manque d’efficacité. On appréciera les impressions de puissances que l’artiste parvient à dégager de certaines scènes. Pour finir, malgré toutes les qualités, l’histoire en elle-même se révèle être classique pour l’instant. Ce qui ne l’empêche pas d’être pris par ce qui se passe

Pour un énième titre versus, on nous sert un peu plus qu’un combat décérébré entre deux héros/ennemis. Il y a de la recherche et même si l’enjeu est en carton, ce qui se cache derrière pourrait se révéler franchement intéressant. Priest réussit l’entame de la mini-série et met Deathstroke au même niveau que Batman, tant physiquement qu’intellectuellement pour un affrontement hautement intrigant. Évidemment, on attend bien plus vu le potentiel mais ce démarrage est suffisamment convaincant. Si vous ne vous êtes toujours pas attaque à cette série, ce numéro est l’occasion de commencer, à moins que vous ne préféreriez l’édition d’Urban Comics dont le tome 1 est paru récemment.