Review VF – Harley Quinn Tome 4 : Le Gang des Harley

Les points positifs : Aspect visuel agréable le plus souvent Ca reste assez drôle… Les points négatifs : … mais qu’est-ce que c’est répétitif ! Je vous ai déjà dit que ça se répète ?

« Ça suffit, coquille saint-jacques trop cuite ! » – Harley Quinn

• Scénario : Amanda Conner, Jimmy Palmiotti – Dessins : Chad Hardin, Jed Dougherty, John Timms, Bret Blevins, Moritat, Flaviano Armentaro, Pasquale Qualano – Encrage : Mike Manley –
  Coloration : Alex Sinclair, H-Fi, Paul Mounts

• Urban Comics – DC Renaissance – Harley Quinn tome 4 : le Gang des Harley – 13 janvier 2017 – 184 pages – 17,50 € – Contient: HARLEY QUINN VOL. 4: A CALL TO ARMS (#17-21 + HARLEY QUINN ROAD TRIP SPECIAL #1 + Sneak Peek)

La très givrée Harley Quinn est de retour en librairie, avec son gang de Harley, un groupe de jeunes gens qu’elle a recruté dans New York. On suit les premières missions du gang dans les premiers numéros puis, Harley est amenée à se rendre à Hollywood pour une mission durant laquelle rien n’est ce qu’il semble être.

Trop, c’est trop

L’esprit déjanté qui m’avaient séduite – ainsi que de nombreux lecteurs – au début de cette série s’essouffle carrément maintenant. Cela s’était déjà fait sentir lors du tome précédent, qui comportait d’ailleurs que peu de numéros de la série en cours mais beaucoup de hors-séries. Même si je peine à comprendre la haine que certains vouent au personnage de Harley qui, à mon avis, renvoie quand même l’image positive d’une nana loufoque qui ne se prend pas la tête (mais qui ne se gêne pas pour faire des trous dans celle des autres), j’ai peu apprécié ce tome. Peu de gags m’ont fait rire, pour la simple et bonne raison que je les ai déjà lus et relus quinze fois au cours de cette série.

Dans les premiers numéros de ce tome, Harley et son gang se retrouvent à se battre contre une sorte de Popeye dopé aux algues de l’espace… même si j’apprécie l’esprit décalé que Conner et Palmiotti instillent d’habitude dans leurs séries, pour moi, c’est vraiment too much. Surtout avec une bonne dose d’humour pipi-caca-vomi… Ils devraient se poser la question de à qui s’adresse cette série ? À des ados ? Les représentations de violence, même léchées, sont relativement crues, ainsi que l’humour… ce que je trouve relativement peu adapté à un public pubescent. Et, même si les gags de pets dans les films LEGO me font rire parfois, des scènes de toilettes nauséabondes à répétitions ne me font même pas sourire. Ni un Popeye bodybuildé habillé en tenue de dominatrix en algues.

En plus de cela, on prend beaucoup de temps pour raconter les choses et on fait beaucoup de détours… pour finalement sous-exploiter certains aspects comme la caractérisation des membres du gang. Ils auraient pu apporter un peu de renouveau et d’originalité dans la série mais, au lieu de cela, on continue dans les pires clichés. Dommage.

Harleywood

L’épisode qui se passe à Hollywood se concentre uniquement sur Harley et les personnages qu’elle rencontre là-bas. Le scénario est relativement vain, comme dans le reste de la série : ayant découvert que la personne qui volait du matériel médical dans la clinique ou Harleen Quinzell travaille était une employée qui avait besoin du cash pour engager un chasseur de prime pour retrouver sa fille, Harley décide d’aller la chercher elle-même – contre rançon, of course. Elle y rencontre un criminel qui se rêve acteur de films western, un chaton rose très agressif et des tenancières de fitness mafieuses… mais surtout, Floyd Lawton, alias Deadshot qui chasse la même fugueuse qu’Harley. Intervention sympa mais qui, je le soupçonne, a un fond bien commercial avec le film sorti cet été dans lequel les deux personnages figurent. Bref, on continue avec un scénario léger où les bagarres s’enchaînent pour un oui ou pour un nom et où les balles fusent pour moins que ça.

Du côté visuel, Chad Hardin fait toujours du très bon boulot, avec la coloration brillante d’Alex Sinclair. Il est très fort pour dessiner des corps aux proportions dignes des statues grecques et j’aime bien la manière dont il dessine Harley et de l’inventivité dont il fait preuve pour lui designer ses tenues. Le style de John Timms est assez différent mais, même si j’aime moins ses visages pointus, je trouve que celui qu’il dessine à Harley est particulièrement réussi. Les couvertures d’Amanda Conner sont aussi bien faites et nous font regretter son coup de crayon sur la série.

Un Road Trip Special sympa mais sans plus

Après l’épisode hollywoodien, nous trouvons le numéro spécial Harley Quinn Road Trip Special déjà publié en kiosques par Urban Comics dans Batman Univers hors-série #2, publié dans la hype estivale autour de Suicide Squad. Je ne vais pas faire de critique extensive de ce numéro étant donné que cela a déjà été fait par mon collègue Arno Kikoo et que je rejoins son avis. Le côté chouette c’est d’avoir les Gotham Sirens réunies (à savoir Catwoman, Poison Ivy et Harley Quinn) et la plupart des artistes sont bons et très doués pour dessiner des filles aux formes de pin-up, sans toutefois oublier de leur donner des visages expressifs. Toutefois, l’histoire est vraiment vaine, les rebondissements sans surprises peinent à convaincre – tout comme ceux de la série régulière, d’ailleurs – et la tentative de donner un arbre généalogique à Harleen Quinzell convainc encore moins (je vois très moyennement Harley la givrée téléphoner à sa maman et parler de son enfance heureuse avec elle… mais c’est personnel). La qualité visuelle est très inégale mais on a le plaisir de se flatter la rétine avec des planches par Moritat et ça, ça fait plaisir !

En bref, ce tome 4 d’Harley Quinn reste sympathique et joli à regarder même si on sent que la dynamique installée dans la série s’essouffle. Cela, malgré les stratégies mises en place pour apporter du renouveau. À acheter si vous aimez le personnage dans sa mouture moderne et les gags de prout. À éviter si vous êtes un puriste et que pour vous la seule vraie Harley Quinn est celle de Batman TAS.