Annoncé en Mars dernier, l’arc Zero Year qui devrait voir Bruce Wayne enfiler le costume de Batman pour la première fois, inspire de nombreuses réactions auprès des lecteurs. Certains y voient un non-respect du chef d’œuvre Batman : Year One de Frank Miller, assurant que Zero Year n’était qu’une énième tentative de moderniser les origines de l’Homme Chauve-souris sans y apporter de nouveautés.
Interviewés par Comic Book Ressources, le scénariste Scott Snyder et le dessinateur Greg Capullo, en charge du projet, ont donné leur avis sur la question, nous livrant au passage quelques détails sur l’intrigue qu’ils nous préparent.
Scott Snyder explique que, lorsqu’il a commencé à travailler sur Zero Year, son objectif premier était de produire un scénario original qui étonnerait les lecteurs. Il estime ainsi que, bien que la saga ne soit qu’un nouveau retour dans le passé, ceux-ci ne souhaitent pas connaitre le déroulement du récit avant même d’avoir ouvert le comic book. Une préoccupation légitime pour un auteur chargé de réaliser un remake. Il promet donc de nous offrir une histoire à la fois moderne et rapide.
Ironique lorsque l’on sait que l’arc s’étalera sur 11 numéros, soit près d’un an de publication. Une année qui devrait permettre à Snyder de développer comme il le faut les différents protagonistes de l’histoire.
Prologue aux épisodes à venir, le numéro 0 de Batman publié en septembre 2012 nous offrait un aperçu du ton adopté par Zero Year. Le scénario devrait non seulement se concentrer sur l’entrainement de Bruce Wayne et ses débuts sous le costume de Batman, mais également sur le Gang du Red Hood apparu pour la première fois dans ce même numéro 0.
A propos du Red Hood, plusieurs interrogations subsistent. Scott Snyder précise que la majorité des lecteurs connait la véritable identité du Red Hood. Ce fameux personnage condamné à tomber dans une cuve de produits chimiques et à être transformé en un clown au sourire malveillant (vous voyez de qui je veux parler, n’est ce pas ?).
L’auteur ne précise toutefois pas si la scène mythique prenant place à Ace Chemical aura lieu dans les pages de Zero Year, mais nous tease l’évènement en nous faisant savoir que Greg Capullo et lui-même n’ont pas laissé l’idée de côté.
Capullo admet d’ailleurs ne pas être un grand fan du casque du Red Hood. Il a ainsi essayé de rendre le personnage plus effrayant et charismatique qu’il ne l’était au départ, en tentant de faire apparaître certaines des mimiques propres au Joker, de manière à faire le lien entre passé et présent.
De plus, le procureur Harvey Dent sera lui aussi de la partie, et avec son visage intact ! Nous apercevrons donc des figures importantes de la mythologie de Batman avant qu’elles ne prennent l’importance qu’on leur connait.
Quand à la référence à la « Zero Year » glissée dans Batman #20, Snyder l’explique par le fait que Zero Year est bien plus qu’un simple titre. C’est un véritable évènement, un point de départ pour de nombreuses personnes à Gotham, et pas uniquement en raison de l’apparition du Chevalier Noir. Une déclaration nébuleuse aussi mystérieuse que l’identité du vilain principal de l’arc, toujours pas révélée.
En revanche, Snyder annonce que la métamorphose de Bruce Wayne en justicier devrait s’opérer très tôt dans la saga. Cela permettra au héros de se lancer au plus vite dans sa première aventure, et à Scott Snyder d’éviter de produire un Year One-bis et ainsi de froisser certains lecteurs.
Et afin de rassurer les plus sceptiques, le scénariste d’American Vampire précise qu’il considère lui aussi l’œuvre de Frank Miller comme un chef d’œuvre. Mais face aux problèmes de continuité que posaient certains personnages comme Catwoman ou James Gordon Jr, DC aurait lourdement insisté pour que le duo mette en place de nouvelles origines pour Batman. Le scénariste espère ne pas se louper dans sa refonte des origines, mais insiste sur le fait qu’il préfère prendre des risques et conter de telles histoires plutôt que produire des récits plus simples et jouer la carte de la sûreté auprès des fans.
Greg Capullo, de son côté, s’inquiète nettement moins de la réaction des lecteurs et estime que l’on ne peut pas prédire leur réaction. Lui-même indique avoir été pour le moins étonné en voyant la scène d’ouverture de Batman #21, allant jusqu’à s’exclamer un superbe « WTF ?! » (Dommage, la réaction arrive deux mois trop tard).
Quoi qu’il en soit, les deux artistes les plus bankable de DC Comics se sont lancés un défi de taille, qui, on l’espère, séduira à la lecture la plupart d’entre nous !
Vous retrouvez ci-dessous les couvertures des numéros 21 (couvertures régulière et variante), 22 et 23 de Batman, ainsi que les premières planches de Greg Capullo extraites de l’épisode 21. A noter que l’encrage n’est désormais plus assuré par l’habituel Jonathan Glapion, mais par le tout aussi talentueux Danny Miki, encreur de Greg Capullo sur Spawn, entre autres …
Batman #21 débarquera le 12 juin prochain dans tout les bons comic shops, pour 3.99 dollars !
Vivement le 12 Juin. Scott Snyder et Greg Capullo s’entendent tellement bien…
Le Red Hood de Capullo à l’air plus ridicule que l’ancienne version du Red Hood des origines je trouve. Le côté très étiré en hauteur du « cône » + le fait que ça ne recouvre pas tout le visage et l’absence de la cape ne joue pas en sa faveur…
En tout cas, espérons un arc à la hauteur.
Traiter du gang de Red Hood peut être dommageable dans le sens où pour beaucoup on se rappelle du point de vue (empli de folie) du Joker. Avoir un avis plus objectif pourrait être néfaste. J’aimais également le fait que dans l’oeuvre de Moore, le joker soit clairement un pauvre gars forcé de faire un mauvais choix. Espérons que ce « reboot » ne le transformera pas en chef de gang depuis X années.
Perso je préférai qu’il n’ait pas de vrai origine, j’aime bien le fait qu’il y ai plusieurs histoires qu’il raconte, sans jamais vraiment savoir laquelle est la vrai, une seul origine le rendrait trop humain, ça gâcherait un peu le mythe, la au final on aura un mec qui, par une suite d’évènement fortuit ou une mauvaise journée, deviendra l’un des plus grands méchants de l’histoire