Soyons clairs : il n’y a absolument aucun rapport entre le “Year Five” présent sur la couverture et ce numéro, puisque tout semble se passer avant le début du premier jeu, dans le but de faire de la publicité pour le nouveau titre, Injustice Ground Zero. La couverture ne le cache pas, et tous les petits récits ici proposés viennent mettre en lumière de petits événements qui servent à enrichir un peu l’univers de la série. Ainsi, on découvrira l’évolution d’Harley Quinn après la disparition du Joker, la reconstruction de Metropolis après la cinématique de début du jeu ou encore quelques négociations entre les membres du Régime de Superman. Ce n’est pas bien passionnant et l’ensemble est inégal, mais ça a le mérite de nous ramener au début du récit, à l’époque où tout cela semblait frais et intéressant. Il est évident qu’il s’agit d’un produit dispensable, mais il reste divertissant et devrait plaire aux éventuels inconditionnels de cet univers, qui cherchent à se mettre des comics Injustice sous la dent, en attendant le prochain jeu. Et puis, on a enfin une explication au combat Captain Atom vs Giganta qui se joue dans l’un des stages, ce qui a le mérite de prouver que l’on tient compte du travail des studios Netherealms. En ce qui concerne les dessins, rien n’est catastrophique, mais certaines planches semblent un peu bâclées, ce qui n’en empêche pas d’autres de nous en mettre plein la rétine.

Anecdotique, oubliable et plein de raccourcis scénaristiques, voilà comment décrire le numéro d’Injustice Ground Zero de la semaine. Nous y retrouvons une fois de plus notre amie Harley “Riot Girl” Quinn, qui semble sortir d’un magasin Hot Topic, prête à commencer sa révolution, et se lancer dans un plan improbable pour venger la mort de celui qu’elle appelle “Puddin’ “ et dont l’état actuel n’a que peu à envier à ladite matière comestible, suite à sa petite altercation avec Superman au début du jeu original. Nous la retrouvons ici dans un combat “acharné” (et écrit avec le pied gauche) contre Shazam (qui était déjà maltraité par le jeu). Certes, les dessins sont corrects et peuvent faire passer la pilule sans trop de problèmes, si vous n’êtes pas spécialement attachés à l’ami Billy Batson, qui passe pour le roi des imbéciles. Espérons que la suite soit un peu plus maligne, mais, pour le moment, c’est loin d’être à la hauteur de nos attentes.

Wacky Raceland nous livre enfin son dernier numéro et c’est franchement pas dommage. Cette conclusion nous apporte enfin quelques révélations sur la personne qui a organisé cette course et qui a provoqué l’apocalypse, mais la tension est tellement mal amenée pour un truc aussi bidon. Après un combat stupide, le numéro se termine un cliffhanger sans intérêt. Bref, vous l’aurez compris, Wacky Raceland #6 c’est l’ennui et ça essaie de se faire passer pour un nanar, mais c’est un échec aussi à ce niveau-là. Évidemment, les dessins sont très corrects, mais pas suffisant pour vous faire lire une histoire dont on se sera foutu du début à la fin, surtout que la course n’a littéralement servi à rien. Quand je pense que j’aurais pu utiliser les deux minutes que m’a pris cette lecture pour prendre des photos de Chocobos dans FFXV.

Pour son premier Annual, Batman s’offre un recueil de petites histoires dont l’ensemble s’oriente sur les fêtes de fin d’année. Un thème hivernal qui permet de proposer quelques touches de douceur bienvenues, dans un univers par souvent bien sombre. Tom King nous propose une ré-introduction de Ace le Bat-chien, proprement géniale dans sa narration (comme l’auteur sait si bien le faire), alors que Steve Orlando, accompagné de Riley Rossmo, nous teasent des choses à venir pour l’année prochaine. Entre ces deux pièces favorites, trois autres récits pour remplir, avec une histoire sympathique de Snyder et James Tynion IV qui fonctionne surtout grâce aux dessins de Declan Shalvey, une conclusion qui s’offre aussi de chouettes dessins de Bilquis Evely. Au final, et c’est la vraie surprise, le seul raté est le passage avec Harley Quinn, pourtant servi par Paul Dini et Neal Adams. Las, on nous sort un récit bruyant qui court trop dans le ton de ce que nous propose le duo Conner/Palmiotti. Les habitués et fans ne s’en plaindront pas, pour moi c’est une occasion loupée de proposer autre chose. Mais ne boudons pas notre plaisir, dans l’ensemble c’est un Annual assez convenable, qui mérite qu’on continue de lire du Batman.

Après une publication au rythme chaotique, JLA voit enfin sa conclusion arriver dans ce dixième numéro. Pas de grande surprise car il faut conclure en ces quelques pages, l’affrontement final contre Rao et son ancienne Krypton se fait à grand renfort d’action dans tous les sens, toute la Justice League témoignant de techniques (et d’équipements dont on ne sait d’où ils sortent) de combat pour repousser leurs opposants. Est-ce que c’est intéressant ? Pas vraiment, mais ça meuble pas mal jusqu’à la fin, avec bien entendu une trouvaille pour réussir à débloquer la situation. De vous dire que l’ensemble finit bien n’est pas vraiment un spoiler ; ce qui est plus surprenant, c’est la grosse référence à la fin des New 52 et le début de Rebirth placée à la fin, et franchement à la truelle, qui perd tout son sens à la lecture maintenant. Si tout avait été correct, alors JLA #10 aurait été publié deux mois avant la fin des New 52, et ces dernières cases auraient eu un véritable impact sur le teasing éditorial de DC. Là, on s’en fiche quand même pas mal. En définitive, l’histoire de JLA se termine dans un certain classicisme et paie chèrement ses retards de publication. Attendez la sortie de l’ensemble au format Hardcover si vous voulez découvrir le tout, mais pas la peine d’investir dans ce numéro là.

Assez grossier. C’est comme ça que je résumerai ce numéro qui continue de me conforter dans l’idée que le découpage de Rob Williams est un véritable gâchis. Le back-up n’apporte strictement rien de réellement intéressant, même pour les fans les plus hardcore de June Moon, et l’histoire n’a pas trop le temps d’avancer dans sa partie principale. On y met donc de l’action pour mettre en valeur, une fois de plus Harley Quinn (qui a retrouvé ses esprits), alors que le responsable de tout le bordel est dévoilé : et surprise ! Ce n’en est pas une, avec une réplique finale complètement foirée. Je ne sais pas ce que Williams essaie de faire de tout ça, mais je suis plus en train de le plaindre (ainsi que tous les lecteurs obligés de se farcir cette histoire) et de pester contre Jim Lee et DC Comics que contre lui. Il est définitivement temps que le titre reprenne du panache, espérons que le crossover du mois prochain ira arranger les choses.

Cette semaine avait tout pour être mauvaise. Un numéro spécial sur les nouveaux talents qui pouvait être incertain en terme de qualité (mais qui se révèle être une véritable réussite), Wacky Raceland, Suicide Squad et deux Annuals. Qui plus est, celui-ci est écrit par Tomasi. Non pas que j’ai un quelconque préjugé à propos de Tomasi, mais autant il peut se révéler incroyable, autant il est capable de pondre des récits d’affrontements entre personnages sans intérêt. Il est ici assisté par son poto Patrick Gleason à l’écriture. Le génie ne dessine pas ce numéro spécial, cette tâche est réservée à  Jorge Jimenez. Tout d’abord, les deux scénaristes se la jouent Alan Moore. Superman a un problème, et rencontre Swamp Thing. Tout porte à croire que Superman va mettre sur la tronche à Holland ! Pas du tout ! On est sur un Annual qui trouve son utilité et une cohérence à travers l’ensemble des titres Superman. Le thème est le sentiment d’intégration de Superman à ce monde. Et les scénaristes relient ça de manière très intelligente à Swamp Thing et une philosophie de la nature, de la terre. Evidemment, tout ceci peut très bien mener, ou même procurer quelques indices à des possibles événements, et pointe du doigt certains à côté desquels on aurait pu passer. L’action n’est pas délaissé pour autant mais trouve plus ou moins une signification, ou plutôt une justification. Plus je lis de Superman depuis Rebirth plus je remarque la différence entre le Superman New52 et l’original. Le combat est souligné comme non nécessaire, mais plus on avance plus on en comprend les raisons et les intentions. Un numéro très humain, comme Tomasi sait le faire à travers les relations familiales, mais redonne ici au personnage de Superman sa philosophie. Un rappel des valeurs qu’il représente. Si certains verront cela comme inutile, ou non nécessaire, je trouve que c’est moyen d’expliquer ce passage de Lois & Clark au Superman Rebirth d’aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que ces personnages sont humains et l’écriture de leurs ressentis et l’évolution de ceux-ci sont tout aussi importants que les événements qui les entoure. Jorge Jimenez est tout bonnement excellent. On remarque ici une très grande évolution dans son travail toujours très soigné. Il quitte son style plus similaire au dessin japonais, avec des personnages moins caricaturaux comme sur son travail sur Superboy ou World’s End pour une représentation plus conventionnelle sans pour autant délaisser son style aux visages légèrement arrondis, et son penchant pour les déformations du corps dans les scènes d’action. L’artiste de Super Sons risque de marquer les esprits l’année prochaine. Un numéro à recommander, certainement la lecture de la semaine en ce qui concerne DC Rebirth.