Les points positifs :
Les points négatifs :
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« … What the hell am I doing in Paris ? » – Jason
- Scénario : Joe Harris, Ethan Van Sciver – Dessins : Yildiray Cinar, Ethan Van Sciver, Daniel HDR – Couleurs : Hi-Fi
- DC Comics – The Fury of Firestorm Vol. 2 : The Firestorm Protocols – 19 juin 2013 – 160 pages – 14.99$ – Softcover – Collectionne : The Fury of Firestorm #0, #7-12
Après un premier volume un poil ultra violent, qui était une qualité à mes yeux, pourquoi donc ne pas poursuivre la lecture puisque notre chère Gail Simone quitte le titre après le premier volume ? Cinar est un bon artiste après tout, et Sciver continue le titre, et c’est bien là que le bas blesse. L’artiste poursuit ce que Simone a commencé, et réussit à faire pire. Pourtant l’idée de base était assez intéressante, diviser les personnalités de Firestorm, en créer deux plutôt que de les associer en un seul et unique. Le problème est que Sciver est allé trop loin.
Ce second volume contient l’un de ces fameux numéros #0, qui ne nous apprend rien de particulier si ce n’est qu’une « modernisation » des origines classiques que l’on connaît. Bref, ce sont les New 52. On poursuit les aventures de Ronnie qui cherchait à poursuivre cet étrange Firestorm jaune qu’ils ont rencontré à plusieurs reprises. Évidemment, vous remarquerez le petit penchant politique de Sciver dans son écriture, il finit par se faire tirer dessus alors qu’il volait au dessus de montagnes du Moyen-Orient (le lieu n’est pas cité, mais l’on peut en déduire par le décor). Jason, quand à lui, semble se perdre dans ce qu’il est censé faire, et trouvera de l’aide en France grâce à Firebird et au Firestorm du Royaume-Unis, avec qui il va transformer la Tour Eiffel en une multitude de pétales de fleurs (Kawaïï), alors qu’un de ces Firestorm terroristes a explosé l’une des bases de la tour, s’en suit du remplissage jusqu’à ce qu’un élément intéressant surgisse.
Ronnie, enfermé dans un lieu inconnu, est torturé, par des scientifiques. Ces quelques pages donnent un sentiment d’oppression, comme un comics horrifique. Un effet de surprise joue certainement en la faveur de cette partie de l’histoire, puisque le reste est bon à jeter, mais surtout qu’il s’agit du héros le plus à protéger à mes yeux. Ronnie étant pour moi le premier, le vrai, Firestorm. D’autant plus qu’il en ressort avec quelques séquelles, et une mentalité toute autre. Un peu comme si l’auteur exprimait un ressenti personnel par rapport à ça. Comme s’il savait qu’il était devenu agressif suite à un changement. Alors, c’est certainement tiré par les cheveux, mais il y a ici une sorte de succession d’éléments qui une fois imbriqués les uns avec les autres font que cette impression semble se justifier.
Le rendu graphique est variable. L’on pourra admirer les vingt premières pages de Van Sciver qui n’a jamais été en aussi grande forme à ma connaissance. Des détails et des effets d’ombres tout simplement parfaits, à un numéro du même dessinateur où l’on pourrait penser que Rob Liefeld a pu le remplacer le temps de quelques pages. D’autres numéros assurés par Cinar passent de la splash page impressionnante (ci-dessous) à un dessin typique d’une série secondaire, à petit budget. Peu détaillé, sans aucun effet d’ombre, ce qui est assez troublant. Comme si la colorisation passait à un mode aléatoire en fonction de la page, et que seul les scènes de combats étaient travaillées.
Ça, c’était les quelques qualités de l’album. Les défauts, c’est plus complexe. On reste dans cette idée où une société de Firestorm créé des héros, ou des méchants, ce qui est complètement stupide. On perd alors tout l’intérêt d’un Firestorm unique, créé par accident, et qui perd tout l’aspect d’événement spécial, unique, d’une destinée à laquelle Ronnie ne pouvait échapper. Ils sont alors multipliés, et l’on retombe comme pour Blue Beetle, dans cette idée de légion crée, d’armée. Seulement, l’idée est ici loin d’être ne serait-ce que bien traitée. Les Firestorm kamikazes apparaissent comme des monstres d’un Meuporg, pour l’explosion du numéro, histoire de créer une certaine scène d’action. On aura beau chercher le moindre divertissement dans cet album, l’action semble être le seul élément auquel les scénaristes se rattachent, comme un besoin au numéro.
Qui dit de multiples hommes nucléaires, dit de nombreux nouveaux personnages à intégrer. Et contrairement à ce qu’il aurait été intéressant de faire, FireHawk ne se démarque que par ses flammes bleues, et sa nationalité. Ce qui est une chance, puisque l’on ne saura rien d’autre du Firestorm britannique si ce n’est… Qu’il est britannique, et assez calme vu tout ce qui se passe autour de lui, à moins qu’il ne se comporte comme un acteur n’en ayant absolument rien à faire de tourner dans un navet. S’il s’agit ici de personnages très secondaires, les personnages principaux en sont réduits au même état. Même Ronnie, alors qu’il ressort de ce passage où il ressort complètement changé par ses séances de tortures (un morceau en moins, tout de même), était un tremplin pour se focaliser sur ce personnage et donner de l’intérêt à cette série. Cette occasion en or, laissée de côté, le titre plonge jusqu’à trouver sa conclusion, laissant à l’équipe artistique suivante le choix de continuer cette belle histoire.
The Fury of Firestorm reste jusque là une catastrophe (nucléaire), et l’un des pires titres des New 52 en matière de récit, rejoignant les travaux du maître en la matière, mon cher Tony Bedard. Pourtant les éléments étaient là pour développer les personnages et créer ce qui aurait pu être un équivalent au titre Aquaman de l’époque. C’est à dire redorer le blason d’un personnage méconnu et oublié de beaucoup. Et ceci est d’autant plus dommage que la partie artistique était de qualité, mais Van Sciver aura préféré rester sur un titre à l’approche plus classique, c’est à dire braquée sur l’action à la manière d’un Justice League of America de Kindt, ce qui n’est pas un choix particulièrement judicieux, surtout lorsque l’on fait partie de l’industrie des comics depuis un certain temps. Espérons que Dan Jurgens changera tout ça dans le dernier volume de la série.
Pour moi, le dernier volume est vraiment meilleur (de très loin). Renouant avec une routine et une logique plus connue et habituelle autour du/des personnage(s). Et j’ai même trouvé la conclusion de la série vraiment réussie (alors que je n’en attendais pas grand chose vu l’annulation un peu violente du titre).
Ah, tu casses le teasing du volume 3 !
Mais oui, Dan Jurgens a vraiment réussi son micro run. C est même dommage que le titre se soit arrêté, surtout vu ce qu il a su en faire.