Review VF – Grayson Tome 1 : Agent de Spyral

Les points positifs : De l’action Du mystère Une ode au fessier de Dick Grayson <3 Les points négatifs : La fin un peu précipitée La « James-Bondisation » de Dickie…

« 37 ? Agent 37 ? » – « Ce n’est pas mon nom. » – Agent 1 et Dick Grayson

• Scénario : Tim Seely, Tom King – Dessins :  Mikel Janìn, Stephen Mooney – Encrage : Mikel Janìn, Guillermo Ortego, Juan Castro – Couleur : Jeromy Cox

• DC Renaissance – GRAYSON TOME 1, AGENT DE SPYRAL – 06/11/2015 – 232 pages – 19€ – Contient : Grayson #1-8, Annual 1 + Secret Origins #8

/!\ Cette critique contient des spoilers pour les lecteurs VF n’étant pas à jour avec les évènements de Forever Evil. Ne lisez pas la review suivante si vous n’avez pas lu cet arc de la Justice League… /!\

…

… On vous avait prévenus…

Le voilà, le tome 1 de la tant attendue renaissance de mon personnage chouchou, Dick Grayson. Après avoir été démasqué en public et trucidé « pour l’exemple » par le Syndicat du Crime, Richard Grayson, alias Nightwing est officiellement mort et enterré. Officieusement… sa mort a été simulée par les membres de la Ligue de Justice et il refait sa vie en tant qu’espion au sein de l’agence d’espionnage Spyral.

L’agence a déjà été mentionnée dans plusieurs titres de la Bat-family dont Batman et Batgirl. Le beau gosse se fait à sa nouvelle vie, non sans heurts… Si l’action et les missions sous couverture semblent lui plaire, sa coéquipière la brillante et belle Helena Bertinelli (si, si, la fille du terrible mafieux Frank Bertinelli… oui, oui Huntress pré52) ne lui fait pas la vie facile. En dehors de ça, comme le lecteur, il a du mal à faire confiance à son nouveau patron, l’énigmatique M. Minos. Dick a aussi du mal à se faire à sa vie de mensonges et de dissimulation, sa nature ouverte et franche ne lui facilitant pas la tâche de devoir jouer sur deux  tableaux. En effet, si le jeune acrobate a juré allégeance à Spyral, il tient un rapport minutieux de ses actions à son ancien mentor, Batman.

Grayson et sa nouvelle partenaire, se lancent à la poursuite des « organes de Parangon » qui sont des organes « augmentés » qui confèrent des pouvoirs ou des habilités sur-naturelles à leur « porteur ». Un autre humain augmenté vient se mettre en travers du chemin de l’ex-Robin et d’Helena: Midnighter. Le justicier veut lui aussi s’emparer des organes, pour éviter qu’ils tombent en de mauvaises mains. Cette course-poursuite mène les deux espions dans de nombreux lieux exotiques (un désert, l’Irlande, l’espace…) et sont le prétexte de diverses intrigues.

Bref, niveau scénario, Grayson tome 1 a tout ce que j’aime dans les comics: plusieurs petites intrigues liées entre elles par une histoire générale, des personnages intrigants… et beaucoup d’humour. Oui parce qu’un comic book avec Dick et sans humour… ben ça serait dommage non ? On sent toutefois qu’il y a encore plusieurs choses à éclaircir (mais on n’en est qu’au premier tome), notamment autour de Parangon et de M. Minos qui est très énigmatique… et pas vraiment tout seul dans sa tête apparemment (avec un nom pareil, vous me direz). La fin nous laisse vraiment nous mordre les doigts d’impatience pour le tome 2, qui malheureusement n’arrivera pas avant un moment, vu le nombre de numéros publiés dans celui-là… c’est le moment de se mettre à la VO ?

Visuellement… Mikel Janin se débrouille très bien et je suis vraiment bluffée par ses couvertures. Par contre la coloration de Jeromy Cox fait parfois un peu « bloc », notamment sur les visages, avec des reflets qui font penser que tous les persos se sont tartinés de fond de teint… Ceci est peut-être aussi dû à l’encrage qui gagnerait à être plus fin par endroits. Ce qui ne nous empêche pas, de concert avec les jeunes élèves de St Hadrian, de baver sur la plastique de Grayson. Ces dernières ont même donné un petit nom à chacune de ses fesses… on sait que le divin fessier de Nightwing/Dick Grayson/Agent 37 est un mythe parmi le lectorat amateur de postérieurs bien fermes et on l’attendait au tournant… mais là, on s’en donne à cœur joie, et Tim Seeley se permet d’y faire plusieurs clin d’œils.

Lorsque Guillermo Ortego et Juan Castro collaborent aussi à l’encrage, je ne vois pas de changement direct et dans l’ensemble le style de dessin me plaît tout autant. Ce qui n’est pas le cas de celui de Stephen Mooney qui est aux pinceaux pour l’Annual #1 entre autres… Toutefois, du fait de sa nationalité (il est Irlandais et réside à Dublin), ses décors de l’Irlande sont très bien faits et pour tous ceux qui sont allés jouer les touristes enthousiastes à Galway et Dublin, vous vous y retrouverez sûrement… pour une fois que l’Europe est vraie, contrairement au mic-mac fait habituellement par les Américains.

Un aspect qui m’a un peu déçue et que je ne comprends pas vraiment bien – mais il sera peut-être explicité dans la suite de l’arc – c’est la présence de Midnighter dans le comic. J’ai eu un peu l’impression qu’on l’a placé face à Dick simplement pour démontrer que lui, avec sa vie passée à s’entraîner, son bon cœur et sa nature résolue, peut mettre la pâtée à un humain sur-entraîné avec un ordinateur dans la tête. Même chose pour sa rencontre avec Le Jardinier… je n’ai pas franchement compris l’utilité, sinon de rajouter du suspense à cette fin déjà bien tendue? À voir si tout cela prendra plus de sens dans le tome 2…

Pour résumer, ce premier tome des aventures de Dick Grayson en tant qu’espion et non en tant que héros est un très bon début. Les personnages sont bien développés, notamment la psychologie de Dick. Mais juste pas assez pour qu’un peut de mystère reste et que ça donne envie de savoir la suite. Ce tome est plein d’action, d’humour, de phrases bien inspirantes dont les scénaristes de comic books ont le secret et la fin nous laisse dans l’expectative. Pour moi, Grayson, promet d’être une série infiniment meilleure que la version New 52 de Nightwing, qui a bien trop souffert de ses liens avec les autres séries de la Bat-family.