[Review VO] JSA Liberty Files : The Whistling Skull

JSA Liberty Files : The Whistling Skull
Les points positifs :
  • Une narration au poil
  • La caractérisation
  • Les pages explicatives en fin de volume
Les points négatifs :
  • Un style visuel particulier
  • Le personnage de Nigel
  • Une histoire pas exempte de clichés
  • Et pas mal d’éléments laissés en suspens !

« Fahkri ! I’ve never been so glad to see such an ugly face ! » – The Whistling Skull


  • Scénario : B. Clay Moore – Dessins : Tony Harris –  Couverture Tony Harris


JSA Liberty Files : The Whistling Skull est une mini-série en 6 numéros qui fut publiée en début d’année dernière, et qui fait suite à deux comicbooks JSA : The Liberty File et JSA : The Unholy Three parus respectivement en 2000 et 2003. C’est donc près de 10 ans après que B. Clay Moore et Tony Harris (qui avait oeuvré sur les premières mini-séries) reprennent cet univers particulier, un Elseworlds qui nous dépeint une seconde guerre mondiale pendant laquelle la Justice Society of America tient plus du groupe d’agents d’espionnage que celui de super-héros que nous connaissons plus ou moins bien. Ici, cette Société comprend en fait 52 (hé oui) groupes différents qui se battent tous à leur niveau pour la préservation de la Justice. Parmi ces groupes on peut retrouver The Unholy Three (The Cat, The Owl et The Clock) mais également The Skeleton dont l’agent est le fameux Whistling Skull qui donne son titre à l’ouvrage. Le Whistling Skull est un costume porté par une multitude d’hommes au cours de l’histoire, la particularité étant que a) le porteur du costume désigne lui-même son successeur et que b) celui qui reçoit le costume hérite également par un procédé vaguement scientifique la totalité des qualités physiques et des souvenirs du porteur précédent.

Et au vu des quelques explications données ici, je conseillerais aux lecteurs désireux de plonger dans cette aventure de commencer leur lecture par la fin. Non pas par la fin de l’histoire, bande de coquins, mais par les quelques pages explicatives données sous forme de fichiers top-secrets, qui détaillent les protagonistes et différentes organisations que vous retrouverez dans l’histoire, parce que si vous découvrez (comme votre humble serviteur) cet univers pour la première fois, vous serez un peu largués sur les premiers chapitres. Du coup, si vous suivez ce conseil vous risquez également de vous faire spoiler l’identité du méchant de l’intrigue. Mais franchement c’est pas grand chose parce que ça se voyait venir à 10 000 lieues à la ronde. Parlons donc de l’histoire maintenant, si vous le voulez bien. Nous sommes donc en 1940, l’allemagne nazie est en pleine expansion, et nous suivons William Massey et Nigel Singleton, qui portent respectivement les costumes du Whistling Skull et de Knuckles (en tout cas c’est le surnom affectif qui lui est donné par moments), en pleine mission en Suisse, dans un petit village un peu paumé dans lequel de mystérieux évènements ont eu lieu. On parle de disparitions de jeunes personnes dans les bois environnants le village, d’expériences mystérieuses et oh ? Que vient faire ce cirque de l’étrange, véritable galerie de « freaks », qui s’est installé depuis quelques temps ?

Voilà, si vous avez l’habitude des histoires de nazis et tout vous aurez déjà un aperçu de comment l’histoire va tourner. Car on a droit forcément à quelques bons vieux clichés quant à l’identité du méchant, de ses motivations, et aussi de certains passages (mais je ne souhaite en dire plus pour ne pas vous spoiler une intrigue déjà à moitié spoilée). Si en termes d’originalité on aura vu mieux ailleurs, il faut reconnaître que la narration de B. Clay Moore est maîtrisée, avec une véritable sorte d’enquête policière à la Sherlock Holmes, bien loin du récit super-héroïque même si on reste dans un genre qui fait allègrement part au fantastique. On a tout de même droit à quelques suprises et aussi à des sous-intrigues élargissent l’histoire par rapport à ce qu’on nous montre. Des sous-intrigues qui ne sont par ailleurs pas terminées et qui appellent très fortement à une suite… qui ne verra peut-être pas le jour, et c’est bien frustrant ! Je m’explique. Et d’ailleurs je vais SPOILER donc. Il y a toute une sous-intrigue qui se passe au Japon pendant laquelle le père de Nigel « Knuckles » est censé être mort au court d’un combat contre un gigantesque robot qui protège un artefact convoité. Le père de Nigel (John Singleton) qui était alors le porteur du Whistling Skull a désigner William pour être son successeur. Seulement voilà, non seulement on découvre qu’en fait que non seulement John Singleton n’est très certainement pas décédé, mais on nous annonce que la prochaine mission de William et Nigel va se faire au Japon, en compagnie des Unholy Three !! Vous verrez que c’est très frustrant d’avoir ces bribes lâchées et qu’on ait pas droit à des explications ! Voilà, j’ai FINI DE SPOILER. Vous pouvez revenir, ceux qui étaient partis !

Une autre chose admirablement faite par B. Clay Moore c’est la caractérisation de ses personnages, et notamment la relation entre William et Nigel. Les deux héros se connaissent en effet depuis tout petit, et William a toujours eu un rôle de « frère » protecteur envers Nigel qui souffre d’un léger retard mental. C’est-à-dire que malgré son âge et sa musculature, il conserve une façon de penser très « petit n’enfant » et s’effraie de beaucoup de choses, s’en étonne d’autres, et cherche toujours l’approbation de son accolyte. Et William de montrer une grande patience et affection pour Nigel, et ce depuis les débuts de ce duo qui sont montrés dans des flash-backs. La caractérisation est donc réussie pour ces deux-là, mais également pour quelques autres personnages secondaires, à l’instar de Johannes, un homme pseudo-invisible ; j’ai par contre eu beaucoup de mal à supporter le personnage de Nigel. J’espère que vous saisirez la nuance, Nigel est bien écrit, mais le personnage en tant que tel est, pour moi, littéralement insupportable, dans sa façon de s’exprimer, sa façon enfantine d’aborder les choses… J’ai eu beaucoup de mal avec lui.

Il convient enfin de vous parler des dessins réalisés par Tony Harris et le peu qu’on puisse en dire, vous en jugerez vous-même sur les illustrations de cette review, c’est qu’ils possèdent un style particulier. Les traits sont assez épais et tout donne une impression de grandeur dans les pages, à croire que l’artiste ne pourrait faire de grandes vues d’ensemble avec des personnages tout petits. Ce n’est pas en soi un problème mais ce qui en résulte ce sont des pages qui au final sont bien chargées, tant au niveau de l’encrage qu’au niveau des couleurs qui sont assez vives. En tout cas, vous ne verrez de blanc nulle part ailleurs que dans les bulles des personnages. Mais ce qui m’a plus gêné ce sont les visages des personnages, qui sont faits dans un style légèrement cartoon, avec de très grand yeux, et des expressions faciales bizarres, qui donnent l’impression que les personnages sont toujours à moitié en train de sourire. Et ça casse un peu la chose lors des scènes d’action ou dramatiques. En revanche en termes de recherches visuelles on ne peut pas dire que l’artiste est une feignasse et le design du Whistling Skull est bien particulier, assez crade, et la galerie de « freaks » du cirque ambulant et très réussie. Mais il est clair que graphiquement, cet ouvrage risque d’en rebuter plus d’un !

On se retrouve donc avec une histoire qui à défaut d’être très originale est bien racontée, grâce à une intrigue policière prenante, une galerie de personnages variée, et une caractérisation du duo principal poussée. Une intrigue qui néanmoins pourra en laisser quelques-uns sur leur faim et qui surtout risque de ne pas vous plaire d’un point de vue visuel. La chose se laisse lire agréablement mais ne vous laissera pas non plus un sourire impérissable. Une bonne lecture donc, mais pas indispensable. 

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ArnoKikoo

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cassin
cassin
10 années il y a

j’adore tony harris

DC Universe FRA

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superman
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