Review VF – American Vampire Tome 4 : Course contre la Mort

Les points positifs : Le duo Skinner Sweet/Travis Kidd Un bon choix de couverture Un tome de transition… Les points négatifs : … qui du coup peut ne pas plaire à tous On passe du coq à l’âne entre certaines histoires

« … Le monstre gagne toujours à la fin.  » – Skinner Sweet

• Scénario : Scott Snyder – Dessins : Rafael Albuquerque, Jordi Bernet, Roger Cruz, Riccardo Burchielli – Couleurs : Dave McCaig

• Vertigo Classiques – American Vampire Tome 4 : Course contre la Mort – 25 Octobre 2013 – 208 pages – 17,50 €

Ce quatrième tome d’American Vampire rassemble les numéros #19 à #27 de la série écrite par Scott Snyder. Nous retrouvons aux dessins plusieurs artistes cette fois-ci : Rafael Albuquerque, Jordi Bernet, Roger Cruz ou encore Riccardo Burchiello. C’est toujours Dave McCaig qui s’occupe de la colorisation.

Là où les choses commencent à changer pour le titre, c’est au niveau du découpage. Nous avons ici plusieurs histoires, bien sûr liées entre elles par certains personnages, mais il n’y a pas vraiment de sentiment d’unité. De plus, si vous comptiez voir une énième fois un affrontement entre Pearl Jones et Skinner Sweet, c’est loupé. Ils sont tous deux présents mais bon bref, regardons ça de plus près.

La première histoire met en scène Jim Book et son ami d’enfance Skinner Sweet. Nous les avons déjà rencontrés plus tôt dans la série, mais ici, nous découvrons une histoire originale, mettant en scène des cowboys et des indiens. C’est plutôt pas mal. C’est une histoire qui mélange faits historiques avec la guerre, mais également les mythologies de vampires avec une déesse vampire qui sera sollicitée par les indiens pour tricher un petit peu dans l’affrontement. Certains trouveront cette histoire assez banale, mais en fait, elle est la source de pas mal d’aventures qui suivront dans la vie de ses deux compères. Les planches de Jordi Bernet sont tantôt assez bien travaillées, tantôt assez grotesques. Du coup, dans une même histoire, par un même artiste, on a une impression assez étrange lors de la lecture.

La seconde histoire, dont le titre du tome est tiré, est une course contre la mort. Cette histoire avec une ambiance bien rockabilly est importante car elle introduit le personnage de Travis Kidd qui a du mordant ! Ce personnage est doté d’un certain charisme, et forcément, il roule un peu des mécaniques il faut l’avouer. À côté de ça, l’histoire est un jeu du chat et de la souris entre Travis Kidd et les vampires, sur fond d’amourette d’une adolescente, de conflit personnel et d’agence bien spécifique, car bien évidemment, les Vassaux de Vénus vont venir pimenter le tout. Avec un final pour cette histoire qui risque d’étonner quelques lecteurs et qui ne présage rien de bon… On retrouve ici les éléments qui font la force d’American Vampire, la lutte entre deux êtres hauts en couleurs qui ne sont que des marionnettes. De plus, dans ces quelques numéros, Rafael Albuquerque revient sur les dessins, et il est entendu que du coup, tout passe beaucoup mieux. Pour le coup, c’est vraiment du American Vampire pur et dur.

S’ensuit ensuite l’histoire « The Nocturnes » sur les numéros #26 et #27. Nous retrouvons cette fois-ci Calvin Poole. Cette histoire repose sur un fond intéressant de racisme, mais avec des vampires. Dis comme ça, on voit pas bien ce que ça peut donner, mais on imagine pourtant bien l’ambiance à la lecture. Les vassaux viennent bien sûr mettre leur grain de sel parce que sinon c’est pas marrant marrant. Ce qui est plutôt agréable, c’est que l’on retrouve ici, des vampires à l’aspect plus monstrueux que les American Vampires. Même si deux artistes différents travaillent sur les deux parties, les différences ne se font pas spécialement sentir et la lecture reste fluide. Les styles de Roger Cruz et Riccardo Burchielli s’accordent plutôt bien.

Ce tome est donc un tome de transition car si tout ne paraît pas important, des évènements seront pourtant les clés de voute des numéros à suivre. On enfonce le clous sur certaines superstitions et on lance un nouvel affrontement qui va faire du grabuge.

Si certains n’aimeront pas cette organisation, il est clair que ce tome n’est pas non plus spécialement dispensable car l’introduction de certains personnages et certains évènements ne sont pas négligeables. C’est donc spécial et original mais plutôt bien fichu – enfin personnellement, ça me plait. 

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !

Bref, au final c’est une petite déception. Une intro pas top sur tous les points tant au scénario qu’aux dessins, puis une saga graphiquement jouissive (Albuquerque) mais pauvre scénaristiquement (histoire de vengeance bidon), et une dernière partie où c’est exactement l’inverse.

C’est rageant, ces nouveaux personnages, Travis et Calvin, sont intéressants, vraiment, mais quand je lis American Vampire je veux Skinner, du Skinner Sweet tranchant et méchant ! Je veux Pearl, une Pearl Jones capable de tout par amour. Même si le final me dit que la belle Pearl va être tranchante par la suite, il n’aurait jamais du faire cela…

Et encore plus rageant, l’époque traitée, les années 50/60, semble toute trouvée pour permettre à la folie sanguinaire de Skinner de s’exprimer au mieux ! Années de folies, de révolte, où tout pouvait péter à la moindre contestation. Ca fait mal de le voir comme ça… Ce tome est, je pense, clairement un tome de transition, où l’on nous présente deux personnages qui seront importants, Travis Kidd avec sa tchatche et sa rage (un peu un Skinner du côté des gentils) et un Calvin tout en retenue en analyse, il voit et comprend tout au premier coup d’œil.

Mais malgré tout, cela reste une excellente lecture sur les vampires, ce qui se fait de mieux ces dernières années, avec de nouveaux personnages, Albuquerque et la surprise finale. Mais je veux Skinner et Pearl dans le prochain tome !

– Biggy