Marguerite Bennett parle de son travail sur Batman et Lobo

Vous avez pu découvrir il y a quelques semaines le second Annual de la série Batman qui était co-écrit par Scott Snyder et une nouvelle venue sur la série, Marguerite Bennett. Vous pouvez d’ailleurs retrouver la critique de l’Annual qui se concentrait sur la première détenue de l’Asile d’Akrham, The Anchoress. Marguerite Bennett est la nouvelle petite protégée de Scott Snyder donc, après James Tynion IV. L’auteure écrira également pour DC Comics au mois de Septembre avec le numéro one-shot Justice League #23.2 : Lobo qui sera dessiné par Ben Oliver. Lors d’une interview accordée à CBR, Marguerite Bennett s’est étalée sur son travail effectué et à venir chez DC Comics.

Marguerite Bennett a d’abord expliqué qu’elle a rencontré son mentor, Scott Snyder, à l’Université de Sarah Lawrence, NY, alors qu’elle suivait un programme sur deux ans de Master de l’art de l’écriture. Pendant son second semestre, elle a suivi un cours d’écriture de roman graphique donné par Snyder lui-même. À cette époque, a-t-elle ajouté, elle avait beaucoup travaillé dans l’écriture d’histoires d’horreur et de contes pour enfants, et bien qu’elle adorait les comics, elle n’avait pas les moyens de se plonger dans cet univers. Suivre le cours de Snyder était donc une très bonne façon de s’y mettre – durant ce cours elle a pu parler d’une histoire qui lui tenait à cœur et que Snyder a apprécié.

La première fois que Bennett est rentrée dans le monde ces comics c’est avec la série animée Batman : TAS. Elle était fan (nda : comme beaucoup d’entre nous par ici) de la série, mais les comics de l’époque sur Batman n’étaient pas vraiment destinés à une enfant de sept ans. Elle se cantonnait donc aux dessins animés et jeux vidéos avant de lire les comics de ses cousins ; puis, par faute de temps et à cause de diverses contraintes, c’est un univers qu’elle a dû laisser de côté pendant un certain temps. Elle récupère à présent son retard depuis quelques temps, en se concentrant sur les histoires iconiques – puis les plus récentes.

Bennett a ensuite abordé son travail sur Batman Annual #2 – qui est censé pouvoir être lu sans avoir à savoir ce qu’il se passe dans l’arc en cours Zero Year. Scott Snyder l’a laissé très libre dans son travail et l’a soutenue pour la laisser développer une grande partie de l’Annual. Pour elle, comme il connaît Bruce Wayne/Batman sur le bout des doigts, elle s’est occupée de la méchante – et Snyder l’a laissé faire quand elle a annoncé vouloir développer l’histoire du point de vue du vilain. Une idée qu’elle a voulu exploiter est celle que Batman se bat contre la corruption dans Gotham City et en même temps y contribue. Et l’histoire est assez sombre car elle a profité de son expérience avec le genre horrifique.

Est ensuite venu le sujet de Lobo. Elle a été enchantée qu’on lui propose de travailler dessus, puisqu’avec son bagage horrifique elle a toujours eu un faible pour les méchants, non pas qu’elle trouve leurs attitudes excusables, mais parce qu’elle comprend mieux les motivations qui les animent. Elle est donc en terrain connu pour Lobo et espère qu’elle arrivera à combler les attentes des lecteurs. Lobo est toujours pour elle quelqu’un de vicieux, sauvage, immortel de surcroît, mais Bennett a voulu faire de lui un personnage un peu moins comique et hyper-masculin, plus proche de quelqu’un dont on se dit « c’est bon, c’est la fin » lorsqu’on le voit arriver. Beaucoup avaient peur, a-t-elle ajouté, qu’elle adoucisse le personnage (parce que c’est une fille…). Du moins c’est ce qu’on lui a dit sur Twitter – mais elle veut faire un Lobo qui soit brutal, sanglant, sombre, effrayant, le genre de mec que tu prends très très au sérieux ! Elle a ajouté que là aussi elle a eu pas mal de liberté sur ce one-shot, et Lobo n’est pas forcément rattaché à d’autres personnages du DC Verse, comme Killer Croc serait rattaché à Batman par exemple.

Enfin, Bennett a parlé de sa collaboration avec les deux artistes Wes Craig et Ben Olliver, en expliquant que chacun avait un style bien propre à l’écriture des deux numéros : Ben Olliver avec un style photoréaliste pour donner l’impression qu’un type comme Lobo pourrait vraiment exister, et un style plus tourné dans l’ambiance claustrophobe pour Craig ; mais dans les deux cas, elle a essayé de leur donner les scripts sans être trop dirigeante, de façon à ce qu’ils prennent du plaisir à dessiner avec elle, et que le terme de collaboration soit véritablement effectif. 

Voilà, et vous aurez noté qu’il y a des gens qui pensent qu’une femme ne peut pas écrire des personnages ultra-violents sans les adoucir… J’espère qu’elle nous démontrera le contraire avec brio !