On se retrouve pour les Highlights des sorties VO de DC Comics du 4 mai. Une semaine qui n’offre en réalité aucune surprise, puisque les titres gardent leur cap.
LES COUPS DE CŒUR
The Swamp Thing #3
Scénario : Ram V
Dessins : Mike Perkins
Par moi-même, je n’aurais probablement jamais lu cette nouvelle série Swamp Thing. Pourtant, j’en ai lu des choses sur le personnage… mais en dehors d’Alan Moore et Len Wein himself (pour ses origines portées par un petit charme délicieusement 70’s), rien ne m’a jamais vraiment passionné. C’est uniquement sous l’insistance de mes collègues que j’ai accepté de mettre la mini-série de Ram V sur ma pile à lire. Peut-être êtes-vous comme moi : sceptique, méfiant, sans envie réelle de lire ça. Débarrassez-vous vite de cet attirail dubitatif : on a face à nous quelque chose de vraiment bon.
Dans chaque épisode, Ram V surprend en nous emmenant dans une direction foncièrement différente, donnant à chaque numéro une ambiance à part qui suit la découverte que Levi Kamel fait de ses nouvelles possibilités. Ici, nous rentrons dans un univers totalement fantastique, en plongeant plus profondément dans un Green qui a rarement été aussi onirique. Perkins et Ram V le représentent avec une créativité profonde, qui nous désoriente complètement, à l’image des personnages. Même si Levi est pour l’instant encore peu développé, c’est totalement volontaire de la part du scénariste. Le lecteur de DC, néanmoins, y rencontrera des personnages classiques de l’éditeur qu’il connaît bien, ce qui ne semble pas être le cas de Levi ou son amie Jennifer. Nous pouvons y voir un formidable hommage à l’histoire globale de la série, et plus généralement, à tout ce qui touche à l’univers des plantes chez DC (vous voyez où je veux en venir !).
Et que dire des planches de Perkins, encore une fois ? C’est tout bonnement un travail somptueux, détaillé, minutieux. Plus globalement, tout ce qui touche à l’artistique de ce titre est profondément réussi, notamment la colorisation de Mike Spicer, excellente, ou même le lettering d’Aditya Bitikar, qui parvient à nous montrer la transformation de Levi en changeant quelques aspects de sa narration formelle. Ne loupez pas Swamp Thing, qui se pose durablement comme l’une des meilleures séries Infinite Frontier.
– myplasticbus
LES VALEURS SURES
Green Lantern #2
Scénario : Geoffrey Thorne
Dessins : Dexter Soy, Marco Santucci
Dans la lignée du précédent, ce numéro installe encore les nouvelles bases de l’univers Green Lantern version Infinite Frontier. L’auteur place ses nombreux pions et casse tout le système dans une histoire qui ne privilégie vraiment pas les nouveaux lecteurs. Du coup, l’intérêt est toujours présent car certaines pistes ont du potentiel, mais heureusement que Dexter Soy et Marco Santucci font du bon travail aux dessins pour nous garder captivé devant ce bordel.
– Sledgy7
Batman #108
Scénario : James Tynion IV
Dessins : Jorge Jimenez, Ricardo Lopez Ortiz
Tynion IV ralentit son rythme, pour nous offrir presque une pause dans son récit. Il nous fait découvrir l’Unsanity Collective et nous fait rencontrer Miracle Molly, tout en continuant l’exploration de sa Gotham en conversion futuriste. Là-dessus, l’artistique est toujours aussi réussi grâce aux couleurs de TomeuMorey, qui apportent à la ville de Batman son avenir grâce à ces nouveaux tons roses, verts, à coup de fluos et de néons. En cela, le design de Miracle Molly se pose essentiellement comme l’incarnation de cette nouvelle Gotham.
Si vous êtes avides d’action, vous n’irez pas loin dans ce numéro. C’est d’ailleurs sa qualité et son problème. Nous sommes dans un dialogue posé, ce qui est assez rafraîchissant. Mais en même temps, on se tape une tonne d’exposition, où Miracle Molly nous explique les choses en nous les montrant vaguement. C’est d’ailleurs le souci de ce nouveau personnage. Si on appréciera son côté frontal, in your face, ainsi que son intelligence manifeste, on regrettera qu’elle soit aussi peu incarnée. Pour l’instant, elle reste un personnage plutôt unidimensionnel dont la vocation est d’expliquer les choses, dans une écriture souvent assez terne, caricaturale et gimmicky, malgré quelques qualités. Difficile de s’y attacher outre mesure, même si elle semble révéler un peu plus de charisme que Punchline.
Si vous appréciez le style de Jimenez, vous serez encore une fois conquis. Le dessinateur continue d’offrir son grand jeu, en fourmillant ses pages de détails qui donnent envie d’être explorés sur les environnements. On veut découvrir cette nouvelle Gotham qui se déploie sous nos yeux. L’expressivité est sans doute moins au rendez-vous… mais encore une fois, Tynion IV ne lui donne pas beaucoup d’émotions à représenter. (Et pour le back-up sur Ghostmaker, vous pouvez tranquillement le zapper : non seulement il ne nous apprend rien, mais en plus, il est globalement un peu moche et surtout profondément neuneu).
– myplasticbus
Batman/Fortnite : Zero Point #2
Scénario : Christos Cage
Dessins : Reilly Brown
C’est toujours vraiment bien, que voulez-vous que je vous dise ? Gage arrive en écrivant un crossover Fortnite à allier en un seul numéro une romance Batman/Batwoman assez touchante et l’univers propre au Battle Royale d’Epic Games, tout en développant son intrigue sous l’angle d’une véritable enquête.
Les dessins sont de bonne facture, mais ce qu’il faut ici majoritairement souligner est la qualité du travail de colorisation de John Kalisz qui parvient à manier d’une belle manière des couleurs chatoyantes – en particulier les tonalités de violet- afin de retranscrire l’identité visuelle du jeu.
En somme, le comics devrait convenir aux fans des deux licences fusionnées ici. En espérant que le tout continue sur sa lancée.
Imaginez que myplasticbus m’a MP pour me demander si je comptais faire la review cette semaine parce que le titre l’intéressait, alors que pourtant, tout le monde sait que premièrement, en ce moment, mon rythme de travail à la rédaction est d’une critique par semaine faute de temps, et secondement, que personne ne m’envoie jamais de message à l’exception de Mel et Sledgy. C’est dire… Je le soupçonne de vouloir secrètement me mettre les pires malédictions et sortilèges sur la gueule suite à mon refus, mais pour le moment, je n’ai rien pour étayer ce que j’avance, affaire à suivre…
– Blue
Man-Bat #4
Scénario : Dave Wielgosz
Dessins : Sumit Kumar
On pourra objecter ce qu’on voudra, mais la vérité, en dépit de la pureté de l’amour entre les époux Langstrom, c’est que Francine couche tout de même avec une putain de chauve-souris. Et attention, pas juste un type en collant avec des problèmes parentaux, une vraie chauve-souris, et de 2m50 qui plus est.
Alors certes, nous sommes en 2021, qui suis-je pour juger le délire furry ? Mais bon, on ne m’enlèvera pas de l’idée que tout cela reste assez malsain. Francine, pense à tes parents, ta famille un peu, tu sais bien que c’est pas viable comme relation à terme…
J’entends déjà la Team progrès me dire que la Belle et la Bête est une très jolie histoire. Mais j’y répondrai deux choses. Premièrement, Gaston, en dépit de son irritabilité manifeste mais légitime à voir la meuf qu’il convoite se tirer avec un buffle croisé avec un lion, reste un bon gars vraiment fun à côtoyer dans les bars du village, et qui ne méritait pas ça. Secondement, Belle a au moins attendu que la Bête redevienne un Prince -pas très beau au demeurant- pour faire autre chose que danser avec lui.
Ah, et soit dit en passant, Belle n’est pas la plus “belle” du village, c’est Plumette, le plumeau, une fois redevenue humaine. Personne n’en parle, moi j’en parle. Joanie m’a fait re-regarder le film il y a pas longtemps, mais visiblement “gneu gneuh gneuh” je serais “désobligeant”.
Pour le reste, le numéro est ok.
– Blue
LES DÉCEPTIONS
Suicide Squad #3
Scénario : Robbie Thompson
Dessins : Eduardo Pansica
Le mini crossover débuté dans les pages de Teen Titans Academy continue ici. Amanda Waller semble toujours vouloir composer son équipe avec les personnages les plus difficiles à trouver de tout l’univers DC. Adieu le concept même de la Task Force X originale, des malfrats en quête de rédemption qui sont prêts à tout risquer pour alléger leur peine. Maintenant Waller enlève des enfants pour leur injecter une bombe dans la tête.
Parallèlement à ça, l’auteur profite de ce numéro pour développer un peu plus les personnalités et enjeux des différents membres de sa Squad. Rien de très original cependant. On retrouve les caractères typiques des membres de la Suicide Squad, à savoir une Waller control freak, un Peacemaker rebelle, une Nocturna manipulable, une Culebra qui sert de comic relief, un Superboy qui n’est là que pour ses gros bras et trois autres qui ne servent pas à grand-chose et meurent (ou vont mourir) rapidement. Rien de trépidant. Cependant l’intrigue est portée par une composition classique mais efficace et des dessins vraiment qualitatifs d’Eduardo Pansica.Le plus gros problème de ce numéro est son habilité à entrer complètement en contradiction avec le numéro de Teen Titans Academy qui servait d’introduction à ce crossover.
Sans apporter aucune réponse sur les liens entre Waller et Bolt, le numéro vient rajouter des scènes importantes et marquantes pour le personnage qui semblent complètement sorties de nulle part. Pire encore, la personnalité de Red X, qui avait évolué (dans le bon sens à mon avis) dans le numéro précédent, et complètement remise à zéro ici, ne laissant plus aucun doute sur l’alignement du personnage. On aura certainement plus de réponses dans la suite de ce crossover qu’on espère meilleure que ce numéro.
– Justafrogg
Crime Syndicate #3
Scénario : Andy Schmidt
Dessins : Kieran McKeown, Bryan Hitch
Voilà trois jours que j’ai lu ce troisième épisode de Crime Syndicate, et honnêtement, j’ai dû aller le relire encore pour en faire une petite review tellement c’est au mieux anecdotique, au pire relativement chiant. Essentiellement porté vers le combat et l’action, de numéro centré sur Superwoman continue d’amplifier les travers des deux premiers. Entre une amoralité mal maîtrisée et des designs de personnages peu inspirés, on garde le sentiment que l’intrigue est beaucoup trop délayée, comme si Andy Schmidt n’avait rien à dire qui ne soit pas caricatural. Les métaphores politiques sont maladroites, et amenées avec énormément de paresse. L’univers de Terre-3 est toujours aussi mal amené, dans le sens où on ne le sent pas vibrer sous les pages autrement que de manière superficielle. C’est dommage. Pour moi, j’arrêterai là.
– myplasticbus
J’approuve à 1000 pour 100 la critique de Blue sur Man-Bat! #TeamPlumette