Alors qu’une partie du monde a pu regarder Wonder Woman 1984 et que la France attend bien sagement la réouverture des cinémas, nous allons nous intéresser à Wonder Woman : Legendary, écrit et dessiné par Renae de Liz et sorti chez Urban en 2020 dans leur collection jeunesse.
Le mythe de Wonder Woman
Quand on cherche un comics Wonder Woman, on a vite l’impression qu’une histoire sur deux est sur sa jeunesse sur Themyscira. Celui-ci n’y réchappe pas, mais il est probablement l’un des plus efficaces sur le sujet. On retrouve Diana en pleine éducation pour le rôle de Princesse de son peuple, même si elle aimerait surtout apprendre à devenir une guerrière. Dans cette petite rébellion, l’autrice nous introduit à la culture amazone et le mal qui ronge la Terre, à savoir la Seconde Guerre Mondiale, tout en posant les bases de la mythologie grecque pour bien comprendre la situation de la mère de Diana, Hippolyte.
Ce personnage est primordial pour le scénario et pour le développement de celle qui deviendra plus tard Wonder Woman. C’est en apprenant son passé qu’on découvre les Dieux les plus influents et leurs desseins, ainsi que la raison de cette aversion pour les hommes.
On suit alors une Diana forte, intelligente et surtout curieuse, faisant la rencontre d’un Steve Trevor échoué sur Themyscira et qui est comme souvent unidimensionnel. Il n’est pas très intéressant à suivre, mais il sera l’élément qui mènera l’Amazone à franchir la frontière de son île natale et affronter un monde ravagé par la guerre pour sauver les siens. Plus que Steve finalement, c’est Etta Candy, jeune femme sûre d’elle et très bavarde, qui va lui présenter l’Amérique et tout ce qu’elle a à offrir.
Un optimisme bien dosé
Il est amusant de voir que sa découverte du monde extérieur avec Etta Candy, sa rencontre avec Steve sur Themyscira et plus tard son implication sur le front ressemblent beaucoup au premier film, mais avec une certaine lueur optimiste plus proche du second. Les dessins de Renae de Liz ont un style vif et coloré et c’est probablement son trait, en plus du ton, qui lui a valu de finir dans la catégorie jeunesse en VF (c’était simplement un titre numérique en VO). Cette Wonder Woman n’est pas candide pour autant : Diana est décrite comme une femme laconique et sérieuse avec une détermination exceptionnelle, elle ne porte pas de message d’amour trop mielleux, elle devient un symbole par la force des choses en tentant de sauver son peuple et le nôtre, que les hommes ont tendance à vouloir détruire.
Wonder Woman : Legendary fait donc mieux son travail d’origin story que le film de Patty Jenkins, qui en reprend pourtant beaucoup d’éléments. Diana essaie de comprendre son héritage auprès des Amazones et des Dieux et ainsi trouver sa vraie place, et elle finira par briser les barrières en découvrant et en sauvant le monde des hommes. C’est un beau et prenant voyage que nous suivons grâce à Renae de Liz, impliquant la mythologie grecque et appuyant sur le symbole de Wonder Woman, une grande héroïne qui n’a pourtant pas souvent la chance de briller autant dans les comics.