On se retrouve comme chaque semaine pour les Highlights, le bilan de nos lectures hebdomadaires chez DC Comics, avec les sorties du 15 décembre 2020. Endless Winter continue son chemin alors que Bendis termine son run sur Superman et qu’on accueille un nouveau titre numérique qu’on avait hâte de lire, Challenge of the Super Sons !
LES COUPS DE CŒUR
Challenge of the Super Sons #1
Collection : Digital First
Scénario : Peter Tomasi
Dessins : Max Raynor
Après une absence longue de plus d’un an, les Super Sons sont de retour ! Et pas sous n’importe quelle plume, puisque c’est leur papa, Peter Tomasi, qui rempile à nouveau. Si vous êtes un adepte de ce duo déjà iconique, vous ne pourrez qu’aimer ce numéro de reprise, qui débute quelques semaines après la fin de la dernière maxi-série. On regrettera forcément que DC ne permette pas aux Super Sons de vivre au-delà de cette petite fenêtre que constitue la période pré-Bendis, mais cela n’entache heureusement en rien le plaisir de lecture.
L’auteur nous prouve dès le départ qu’il a encore énormément à raconter sur Jon et Damian, et mieux encore, sans perdre en fraîcheur. De plus, si Jiménez et Barberi ne sont plus à ses côtés, il reste très bien accompagné avec Max Raynor. Son style a beau être quelque peu différent de ses prédécesseurs, il démontre rapidement un talent qui sied parfaitement au duo. Seul point faible : c’est trop court !
– Mocassin
LES VALEURS SURES
Dark Nights : Death Metal #6
Collection : Rebirth
Scénario : Scott Snyder
Dessins : Greg Capullo
Très souvent, Death Metal est lourd. Ca fait un peu partie de son essence et de sa nature. Et une fois de plus, c’est le cas ici. Les notes d’humour sont souvent too much et décompressent une montée en tension qui peine déjà à convaincre. La grande bataille finale est là, mais elle n’arrive pas à susciter pleinement l’enthousiasme. Le souci est qu’on nous répète beaucoup que c’est le combat du siècle, mais malgré ses efforts, Capullo n’arrive pas à nous le faire ressentir dans les dessins. On a du mal à se laisser convaincre de l’ampleur de ce qui se passe sur terre. Au niveau cosmique, entre le Batman who laughs et Perpetua, c’est autre chose.
Malgré la lourdeur de l’écriture et du sous-texte, on sent un enjeu un peu plus massif, proprement cosmique sur le rapport aux dieux et aux concepts. Mais globalement, le numéro donne l’impression de délayer jusqu’à l’affrontement final.Et pourtant, malgré tout ses défauts apparents, ce sixième épisode parvient quand même à offrir une certaine satisfaction sur un thème particulier : celui du rassemblement. Déjà, parce qu’il rassemble enfin toutes les intrigues éparpillées dans la série pour en faire un fil cohérent, ce qui est plutôt appréciable. Aussi parce qu’il rassemble tous les personnages survivants du multiverse DC pour ce combat final (même si ce dernier manque d’envergure). Mais là où ça devient plus intéressant, c’est lorsqu’il parvient à utiliser ce thème du rassemblement dans sa trame narrative de fond, dans son fameux “One universe” qui parvient à résonner malgré son aspect pompeux.
C’est là que ça titille, qu’on se dit que peut-être cet épisode n’est pas si mauvais que ça. Entre son “everything matters” et son “one universe”, Death Metal nous donne l’impression que DC revient vers une direction éditoriale plus recentrée et efficace, après des années d’errances depuis le premier Metal. On se dit : et si quelque chose d’enthousiasmant se préparait sous nos yeux ? Vivement la fin !
– myplasticbus
Batman : The Adventures Continue #16
Collection : Digital First
Scénario : Alan Burnett, Paul Dini
Dessins : Ty Templeton
Petite surprise de Noël, le titre Batman : The Adventures Continue, eh bien, continue avec une nouvelle histoire liée aux fêtes de fin d’année. À l’instar de l’épisode Troubles Fêtes de la série animée (la saison de 1997), on suit en partie Harley et Ivy qui ont envie de s’amuser en cette période festive, mais l’histoire principale s’intéresse plutôt au Ventriloque, enfin débarrassé de sa dominante marionnette. C’est bon esprit et plutôt amusant, mais on craint vraiment pour Arnold Wesker qui risque de rechuter et redevenir le pantin de Scarface. Ce mélange de légèreté dans la forme et de maturité dans les thèmes abordées est donc fidèle à la série animée et pourra plaire à tous ses fans.
– Sledgy7
Nightwing #77
Collection : Rebirth
Scénario : Dan Jurgens
Dessins : Ronan Cliquet
Dernier épisode de l’année et de cette ère. Alors ce grand retour, ça valait le coup? Et bien mine de rien, oui. Parce que mettre Nightwing se faire comparer à Batman et voir sa réaction, c’est amusant et ça reste dans le personnage. Après c’est un peu forcé car Dick fait son rebelle face à sa restauration de mémoire mais pour au final tout remettre dans l’ordre aisément après un petit soucis réglé un peu bizarrement. Après tout, pourquoi ces gens ont-ils de l’aide et pas tous ceux dans le besoin? Jurgens a obligé, par la rédaction, de traiter l’histoire de Ric pendant des mois et des mois et n’a finalement peu de temps pour s’occuper du retour de mémoire.
Et donc c’est un peu rapide. Il aurait été plus judicieux de mettre énormément moins longtemps d’épisode sur Ric et plus sur Dick qui aurait pu remettre en question sa place en tant que héros dérivé de Batman mais forgeant sa propre histoire. Mais non, c’est juste un héros qui travaille avec son boss selon les gens. Maladroit. Assez fun néanmoins à lire. L’art est cool comme d’habitude avec Ronan Cliquet. Ce qui m’amuse c’est que lorsqu’on dessine Ric, c’était un gamin, et Dick, c’est un adulte.
– James Grayson
LES DECEPTIONS
Superman #28
Collection : Rebirth
Scénario : Brian M Bendis
Dessins : Ivan Reis
Bendis marque ici son clap final de son run sur l’homme d’acier, et il est à l’image du sentiment général de ce qu’on ressent à la lecture de tout son run : de la déception. Bendis a voulu poser sa marque sur le héros de Krypton, secouant beaucoup de choses que nous prenions pour acquises, et qui n’avaient pas nécessairement besoin d’être secouées. On sort de ce run avec quelques moments forts, mais plus généralement un gloubi-boulga de fouillis confus qui n’a jamais réussi à enclencher la deuxième. Un peu à l’image de ce numéro, quoi.
Malgré des dernières pages plutôt jolies et un peu touchantes, Bendis passe à côté de son sujet et rédige quelque chose de profondément bordélique qui ne parvient pas à toucher juste, dans la manière dont il essaie de décrire de Superman comme dans la conclusion de son arc. Il a quelques bonnes intuitions, mais il ne parvient pas à les mettre en forme convenablement. En tant que fin d’arc, cet épisode intéresse à peine, et en tant que fin de run, c’est juste triste et décevant. Le premier tir de Bendis chez DC n’a pas été une grande réussite, et on espère que l’avenir sera un peu plus comme Leviathan Rising et un peu comme le reste de son run, vide et inconséquent.
– myplasticbus
Batman #105
Collection : Rebirth
Scénario : James Tynion IV
Dessins : Carlo Pagulayan, Alvaro Martinez
Ça va spoiler dans cette petite critique, je vous préviens. Voilà encore un numéro de conclusion où on a l’impression d’avoir sauté des pages tellement les dénouements semblent soudains. Je passe le discours de Harley qui ne brille pas autant que Tynion IV le voudrait, mais la situation entre Ghost-Maker et Batman est désamorcée de la manière la plus nulle qu’on pouvait imaginer.
Alors Future State est arrivé un peu trop vite et on a coupé quelques textes peut-être, mais Bruce arrive à convaincre son ancien pote qu’il faut arrêter de tuer en désamorçant leur combat par une petite remarque qui le fait sourire en ressassant le bon vieux temps ? J’apprécie que l’auteur préfère un Batman moins expéditif et qui offre des secondes chances, mais là il est quand même un peu mou et Ghost-Maker n’a finalement aucune conviction dans ses méthodes. On se retrouve donc avec un Red Hood de plus, avec des épées par contre, mon seul espoir de l’apprécier davantage résidant dans le fait qu’il est l’un des plus vieux amis de Bruce et que certains interactions peuvent avoir leur intérêt.
– Sledgy7