Review VF – Tom Strong Tome 1

Urban Comics nous a fait un grand plaisir en nous sortant enfin les aventures de Tom Strong, d’Alan Moore et Chris Sprouse. Quoi c’était il y a plus d’un an ? Noooon…

Tom Strong et sa famille

N’y allons pas par quatre chemins, Tom Strong est un petit bijou. Véritable ode aux comics pulp; Tom Strong happe le lecteur dans son univers passionnant et plein d’optimisme. Déjà Tom Strong et toute sa famille sont des personnages vraiment attachants. Ils offrent une équipe haute en couleur et d’une diversité incroyable. Il y a tout. Le père, la mère, la fille, un animal et un robot.

Tom Strong est un surhomme dans la digne lignée d’un Doc Savage, héros emblématique des comics pulp, dans le fait qu’il est lui aussi un mix entre scientifique, aventurier et il s’agit sans aucun doute d’une référence directe de Moore de ce côté-là. Qui plus est chacun des membres de sa famille à sa propre place dans l’histoire et réussit à sortir des carcans des clichés habituels. Dhalua est une mère de famille, mais elle est loin du rôle peu glorieux qui est généralement réservé à ce type de personnage. Elle a du caractère et elle participe aussi dans les aventures de son mari. Quant à leur fille Tesla, le fait qu’elle est en fait  déjà une soixantaine d’années dans l’histoire permet de jouer sur le fait qu’en un sens elle est toujours jeune (ils vivent longtemps chez les Strong), mais aussi assez mature. Quand à King Solomon et Pneuman ils sont attachants, mais auraient sans doute pu être plus utilisés, c’est un peu dommage.

Une partie graphique excellente

Qui plus est, comme dit plus tôt, c’est vraiment une recherche de l’esprit pulp que Moore amène ici. Que ce soit avec la présence de nazis par exemple, mais aussi de tout un bestiaire alien et de voyage à travers l’espace. Il y a même du voyage entre les dimensions, avec des Tom Strong alternatifs et c’est vraiment très drôle. Surtout la dimension cartoon. Ce Tom Strong version lapin est un délice. Les fans de Captain Carrot seront heureux ! Et tout ça fonctionne extrêmement bien grâce au travail global de Moore, mais pas que.

En effet le scénariste est accompagné d’une pléthore d’artistes tous aussi talentueux les uns que les autres. Bien entendu on a Chris Sprouse qui est l’artiste principal sur le titre et qui réussit à donner tout son caractère au personnage et à son univers. Ses dessins tout en rondeur se marient parfaitement avec le titre. Mais comme l’artiste ne pouvait pas suivre le rythme mensuel du titre, Tom Strong voit toute une procession d’artistes se succéder sur les pages, mais sans enlever quoique ce soit à la qualité du titre. Que ce soit Alan Weiss, Paul Chadwick, Gary Gianni et d’autres, ils arrivent à rester fidèle à l’univers crée par Sprouse, tout en apportant leur propre style et personnalité aux dessins. Et c’est comme ça que ce succèdent les histoires aux différents styles. Que ce soit cartoon comme dit plus tôt, ou dans un dessin plus enfantin comme avec les histoires liées aux Strongmen of America.

Une certaine redondance

Le seul vrai défaut de cette œuvre est qu’à la longue une certaine redondance peut s’installer. En effet bien que les styles graphiques et les genres changent un peu entre les différentes histoires, il en reste qu’une certaine lassitude peut survenir si vous lisez plusieurs numéros à la suite. Ceci parce-que les histoires restent assez similaires dans l’ensemble. Tom Strong est mis face à une menace, il l’affronte et il le bat. On ne quitte jamais réellement ce schéma et le personnage, étant ce qu’il est, n’est jamais réellement mis en difficulté.

C’est donc cette structure qui tourne assez vite en rond qui est le vrai défaut de ce tome. Surtout qu’ici, Alan Moore dans sa recherche d’un gros hommage aux récits pulp ne cherche pas réellement à créer une critique ou un propos des plus recherchés. Tout reste très premier degré dans ce tome.

Tom Strong Tome 1 est un petit bijou de la part d’Alan Moore et de Chris Sprouse. Une certaine redondance mise de côté, Tom Strong est un excellent comics qui  ne peut que nous faire regretter que l’auteur britannique se soit détourné du genre super-héroïque, tant cette série déborde d’amour pour celui-ci. On ne pourra donc qu’éprouver un gros pincement au cœur en lisant la série. Mais il en reste que l’on ne peut que conseiller la lecture de Tom Strong et il s’agit sans aucun doute d’un très bon point d’entré pour lire du Alan Moore.