Après une semaine de pause, Arrow revient avec le cinquième épisode de son ultime saison, marquant déjà la moitié de celle-ci. Nommé « Prochnost« , cet épisode nous ramène en Russie.
Le retour du Kapiushon
Oliver ne sera pas resté bien longtemps à Star City puisqu’il décide d’organiser un petit voyage familial sur la terre qui a vu naître le Kapiushon. Une étape incontournable dans ce pèlerinage hommage aux fondations de la série, vu l’importance qu’a pris le pays de Poutine dans le développement d’Oliver et de sa double identité. Autant dire que si vous appréciez la vodka et les coups de tatanes (plus percutantes qu’à l’habitude), vous allez apprécier cet épisode. Et oui, si l’objectif de ce voyage est de trouver une arme capable de contrer le Monitor, la façon d’y parvenir est clairement typique des précédents voyages d’Oliver en Russie. On retrouve donc le fameux et toujours aussi appréciable Anatoly Knyazev, fidèle à lui-même et qui livre ainsi ses propres adieux à une série qui a su lui donner un beau rôle sur la longueur.
La honte d’un sombre passé
Si l’on ne sait pas encore pourquoi le Monitor a fait venir les enfants d’Oliver dans le présent, la volonté des scénaristes, elle, est évidente. Stephen Amell l’avait déjà dit il y a quelques années, ce qu’il manque à Arrow pour prendre fin, c’est fonder un réel héritage à son personnage principal. C’est donc tout logiquement que l’épisode débute avec une séance d’entraînement père-fille qui fait plaisir à voir, autant pour son rappel aux débuts de la série que pour la transmission des compétences acquises durant ces huit saisons. Voir Oliver prendre une position de parent n’est pas nouveau, mais il s’agit ici d’une nouvelle façon d’appréhender la chose, autant par l’épée de Damoclès qui le surplombe que par l’opportunité d’interagir avec des versions adultes de ses progénitures.
Stephen Amell campe dans cette saison un Oliver Queen plus posé et affirmé que jamais, faisant bien sentir au spectateur qu’il s’agit de la fin de son évolution. Pour autant, il continue ici de lutter contre son passé, non par pour lui-même, mais pour la trace qu’il laissera de lui à ses enfants. La Russie représente en effet l’une des périodes les plus sombres de sa vie, une où il tuait sans vergogne pour le compte de la mafia. Le temps partagé avec ses enfants lui étant compté, la pression est d’autant plus importante pour lui, il s’agit de transmettre uniquement le meilleur de son histoire. Mais est-ce réellement ce dont ses héritiers ont besoin ? Arrow nous livre à ce sujet une très jolie scène entre Oliver et Anatoly, dont l’alchimie répond toujours présente.
Faire honneur aux modèles
Si toute cette notion d’héritage fonctionne aussi bien ici, c’est aussi parce qu’elle est traitée dans les deux sens. Oliver se demande comment laissé la meilleure trace, mais Mia, elle, se demande comment vivre à la hauteur de son père, de tous ces héros mystifiés au point d’en oublier leurs failles. Héroïne idéalisée au point d’en oublier son passé de vilaine, Black Canary en est un parfait exemple. Là se montre l’intérêt de transmettre le bon comme le moins flatteur, afin de ne pas devenir un modèle inatteignable et complexant, empêchant d’atteindre soi-même les hauteurs. Arrow ne prétend pas donner des réponses universelles, mais à travers un discours de super-héros, propose une réflexion qui pourrait parler à chacun. Surtout, la série tend à apporter un sentiment de paix intérieure à son héros avant de lui faire définitivement ses adieux.
De façon assez connectée, c’est un autre héritier d’Oliver qui fait son retour. Afin de mener à bien la seconde partie de la mission pour défaire le Monitor, c’est à Roy Harper que fait appel Diggle. Si l’on ne comprend tout d’abord pas pourquoi, la raison révélée semble presque être un aveu des scénaristes : après avoir fait de Roy un personnage si important dans les débuts de la série, il serait presque insultant de le voir finir sa route aussi banalement. Roy Harper est dans les comics un personnage d’importance, un réel héritier d’Oliver, mais Arrow semble avoir fait passé à la trappe ce statut après la troisième saison. Puisqu’il s’agit ici d’ériger le relève de Green Arrow (titre que prendra Mia), il serait de bon ton que de voir Roy enfin se présenter en réelle figure héroïque.