Après le passage sur Terre-2 pour un hommage à la première saison, voici Oliver de retour chez lui. Enfin… pas tout à fait puisque c’est à Hong-Kong que le Monitor l’envoie. Cette fois-ci pour un hommage à la troisième saison donc.
La saison 3 mise à l’honneur
C’est à partir de cette saison 3 que l’intrigue des flash-backs avait commencé à déraper puisque le naufragé ne l’était plus tant que ça. Travaillant alors avec Argus, il arpentait les rues de Hong-Kong afin de mettre la main sur le virus que réutilisera ultimement Ra’s Al Ghul. Autant dire qu’il est un peu surprenant de rendre hommage à cette partie de la série en particulier, qui résonne par conséquent moins que celui du premier épisode, mais pas déplaisant pour autant. Arrow assume son histoire, elle montre fièrement ce qu’elle a construit. Peu probable qu’autant puisse en être dit pour la quatrième saison néanmoins, considérée comme la pire par Stephen Amell lui-même.
Au delà de l’impact moins profond de la troisième saison sur le spectateur, l’hommage est aussi moins efficace car moins prononcé. Cette fois-ci, c’est plutôt lui qui se retrouve en toile de fond alors que Crisis on Infinite Earths est projeté au premier plan dans un registre assez intimiste. C’est davantage sur la forme que se trouvent les parallèles, avec une Hong Kong en paysage, des mafias qui s’affrontent, des duels de sabres, etc.
Des développements dignes d’intérêt
Comme la semaine dernière, cet épisode est l’objet d’une nouvelle mission délivrée par le Monitor, toujours dans un but bien mystérieux, à tel point que les certitudes apportées par l’histoire originale pourraient bien être balayées. C’est autour de ce flou que se construit une dynamique de plus en plus captivante entre Mar Novu et Oliver Queen. Ne recevant habituellement pas d’ordres, ce dernier n’a pas d’autre choix que d’accorder à cet être cosmique une confiance aveugle.
S’établit un dilemme moral apporté par le personnage de Katana, pas vue depuis bien longtemps, rappelant que la fin ne justifie pas toujours les moyens. Plus qu’une notion d’hommage, la série donne à Oliver un dernier défi moral pertinent qui remet en perspective son évolution et ses aspirations plus personnelles. Il permet aussi à Stephen Amell de rompre la carapace pour livrer une interprétation tout en émotion.
Des développements pertinents, c’est bien ce que propose cette huitième saison pour le moment. Bien que le postulat de départ soit bien plus perché que ce dans quoi donne Arrow habituellement, les scénaristes s’attachent à développer les réactions des personnages, à leur donner un cheminement logique. Ainsi, Laurel Lance doit ici faire le deuil de sa Terre natale à sa façon afin de mieux rejoindre Oliver dans sa quête.
Si le traitement de cette étape logique de la vie du personnage a le mérite d’exister, il manque malheureusement d’intérêt et surtout d’originalité. Encore une fois nous est servie une comparaison entre l’armée et le super-héros, dont la pertinence me semble à remettre en question. La série nous propose tout de même une double lecture de cette scène en vue du twist annoncé en fin d’épisode, en plus de permettre à Katie Cassidy une performance relativement déchirante, à l’instar de son collègue.
La vraie priorité de la série pour cette saison semble assez évidente : les scènes d’actions, bien trop systématiques, qui plus est dans une saison réduite. On comprends l’intention, la volonté de profiter du cadre que propose Arrow pour se faire plaisir et rendre en même temps hommage à cette composante essentielle du succès de la série, mais il s’agirait de freiner un peu ses ardeurs.
Le futur commence à se révéler
De la même façon, ce sont aussi les scènes du futur qui commencent à dévoiler leur intérêt. Si l’on est pour le moment encore loin d’un raccordement concret à l’intrigue principale, on peut y déceler un rapprochement thématique. Tout d’abord, et le plus évident, celui de l’hommage au passé de la série, notamment à la saison 2 qui mettait en scène Deathstroke et son armée, dont le symbole est repris ici par Diggle Jr.
Aussi, quand la saison 7 s’attachait à décrire l’impact de l’absence d’Oliver dans la vie de ses enfants, on se concentre là davantage sur ceux de Diggle à travers le thème récurrent du « nature vs nurture » (la nature contre l’éducation en français). Si les personnages ne parlent que du lien entretenu avec leur père jusque là, il y a fort à parier que le twist de fin d’épisode n’est pas innocent et que Lyla Michaels entrera dans l’équation tôt ou tard.