Review TV – The Boys, enfin les super-héros prennent cher

Comics de Garth Ennis commencé chez DC, il suffira seulement de six numéros pour que la maison d’édition ne supporte plus le traitement réservé par l’auteur aux super-héros, et que la série migre chez Dynamite Entertainment. En ce mois de juillet, The Boys débarque enfin sur Prime Vidéo (Amazon), l’occasion d’enfin découvrir ce que valent les aventures télévisuelles du p’tit Hughie, de Butcher, et de toute la clique. C’est parti pour une review garantie sans spoiler, ce qui n’a pas été sans mal.

Here comes the choo choo A-Train !

Hughie est très amoureux de sa copine, et elle l’aime aussi. Tout va bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que A-Train, l’homme le plus rapide du monde, et membre des Seven, groupe pastiche de la Justice League, la tue par mégarde. La jeune femme se retrouve dispersée en bouillie sanguinolente, en partie sur le trottoir, et en partie sur notre protagoniste principal. Recruté par Billy Butcher, chef des Boys, lui et sa bande sont bien décidés à faire la peau aux plus grands super-héros de la planète.

Autant l’annoncer de suite, The Boys est une bonne série. Si elle peut accuser par moment quelques longueurs scénaristiquement, la réalisation est très propre et les effets spéciaux sont de qualité.  Tous les acteurs sont justes, et incarnent parfaitement leur rôle. Mention spéciale à Antony Starr, jouant à merveille le Homelander, Superman instable mentalement, et devenu totalement cynique au fil des années. Si l’humour est bien présent et se veut grinçant, le tout demeure bien moins vulgaire et trash que celui du comics original, ce qui pourra notamment pousser les plus réfractaires à ce dernier, à peut être se laisser tenter. Cependant, plus que de la simple dérision, la série se démarque surtout par sa critique du système, et du marketing autour du business super-héroïque, dont les individus en collant sont eux-mêmes à terme victimes.

Présentés d’abord comme des connards totalement imbus de leur personne, chacun des supers se révèle bien moins unidimensionnel que ce que les premiers épisodes pourraient laisser supposer. Que ce soit The Homelander, The Deep, A-Train, l’industrie a fini par les transformer à force de privations et/ou brimades, en produits de consommation. Tous ces demi-dieux voient leur image leur échapper, et s’éloigner à tel point qu’elle ne reflète plus ce qu’ils sont. Malheureusement, de cette situation découle leur instabilité, et par conséquent, les dérives. On se surprend par exemple à se prendre d’affection pour The Deep, finalement plus pitoyable et stupide que véritablement méchant. Sous couvert de super-héroïsme, on assiste également à une critique du star-system en général, n’hésitant par exemple pas à transformer la religion en business, sans parler des classiques problèmes de drogue et de sexe, ainsi que la pression mise sur ces icônes des temps modernes, obligées de rester constamment au niveau, sous peine de tomber dans l’oubli.

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Butcher, Baker, Candlestick Maker

Mais alors, qu’est-ce que ça vaut niveau adaptation ? Eh bien… Il s’agit là d’une toute nouvelle histoire, à l’exception du plot de départ. L’ADN des personnages est correctement respectée, à l’exception peut être de Butcher, qui pourra potentiellement légèrement rebuter les puristes. En effet, contrairement à l’original, le fils du boulanger est beaucoup plus fragile et affaibli, craquant par moment et n’hésitant pas à extérioriser sa colère. Dans le comics, Billy est toujours dans le contrôle, ne se fait jamais véritablement dominer par la situation, et reste conciliant envers Hughie, quelque soit sa connerie. Qui plus est, jamais il n’explose. Non, l’essence même du chef des Boys est le refoulement de sa colère, une colère sourde, le rendant implacable et terrifiant. Par ailleurs, l’intrigue concernant sa femme, totalement à l’opposé de celle du matériau original, reste intrigante en bien des points, et prendra les gens à contre-pied. Si la dernière scène pourra laisser dubitatif, le tout promet de très bonnes choses si cela est bien exploité. Les scénaristes n’ont plus qu’à redoubler d’effort pour nous convaincre.

Le plus étrange cependant pour les fans de la première heure sera sans doute le déroulement des événements dans la série. Dans le comics, l’incident de l’avion intervient des années avant la mort de la copine de Hughie, l’équipe est déjà financée de longue date par la CIA, le chien de Butcher est son compagnon principal, la fille est déjà là, etc… Reste qu’encor une fois, le tout s’articule dans cette quasi-dizaine d’épisodes de manière naturelle. Qui plus est, Eric Kripke, ayant développé la série, se permet d’arranger quelques défauts du comics, en répartissant mieux les rôles. Si A-Train possède normalement les casquettes d’antagoniste principal à la fois de Hughie et de Starlight, inclure The Deep, totalement mais totalement secondaire dans le comics, dans l’équation, rend le tout bien plus agréable, et permet un meilleur développement des personnages.

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Nouvelle série basée sur un comics de Garth Ennis, The Boys relève haut la main le défis, ne souffrant pas de la comparaison avec Preacher, tout en empruntant la même voie. Comics tout aussi trash, si ce n’est plus que celui présentant les aventures de Jesse Custer, l’adaptation compense sa logique aseptisation par une critique du marketing super-héroïque poussée, sans doute plus axée sur le super-héros en général, que sur le comics. En effet, si la critique du comics en tant que tel est très présente dans l’œuvre originale, ici, il n’en est jamais fait mention. Par ailleurs cela n’empêche pour autant pas  l’industrie d’en prendre pour son grade. Les personnages sont attachants, les acteurs sont bons, la réalisation est soignée, et malgré quelques longueurs, en particulier au début, le tout se laissera découvrir avec plaisir. Pour être honnête, j’étais parti pour mettre un « Bon », mais lorsque je vois ce qui se fait à côté, et l’originalité, la série gagne son statut de « Très bon », en espérant que plus de personnes aillent la découvrir.

Si la série a longtemps été repoussée –à tel point  que Simon Pegg qui devait jouer Hughie, se retrouve à carrément jouer le père de ce dernier-, elle tombe par un coup du sort, finalement au meilleur moment, au moment où l’industrie super-héroïque n’a jamais autant rapporté. 

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- Sale gosse - Électron libre - Voyageur dimensionnel en compagnie de Billy - Relation conflictuelle avec Joanie Jordan
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setois3
4 années il y a

Le comics est éminemment irrévérencieux, bien meilleur que Kick Ass à ce niveau-là

setois3
4 années il y a
Répondre à  setois3

ça fait pas mal penser a Empowered de Adam Warren

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