Ne vous fiez pas à la couverture de Stjepan Sejic ! Les désastreuses aventures de la Suicide Squad continuent sous la plume de Rob Williams. DC Rebirth n’a aucune pitié pour ses lecteurs, et Suicide Squad répond toujours au même schéma. Seul changement avec ce sixième tome : le format. Urban Comics accélère la cadence et épaissit ses derniers volumes. Faute de vente ou conséquences d’un certain retard, ce volume compile deux récits complets.
Le choc des générations
Le premier récit réintroduit la Suicide Squad, et son roster continuel depuis la fameuse adaptation. La Suicide Squad va être de nouveau appelé par Amanda Waller pour enquêter sur une mission passée, menée par une autre agence. La Suicide Squad va rencontrer la première équipe ayant porté le nom de Suicide Squad. L’intention est bonne. La rencontre aurait pu être intéressante, ou du moins aussi plaisante qu’une rencontre entre la JLA et la JSA. Rien de tout cela. Rob Williams va insérer tout au long du récit des gags faciles. Il va désamorcer chaque instant, visant l’action et le retournement de situation facile. Sur ce point, Killer Croc est sa cible favorite. Oubliez le monstre de Gotham, et appréciez la bête de foire qui vomit dans son scaphandre, se cogne la tête, et qui apprend à lire.
La rencontre est manquée. Rob Williams fait de son run une extension de l’adaptation cinématographique. Cet arc ne bénéficie que d’une bonne idée initiale. En plus de faire preuve d’une idiotie déconcertante, il manque de cohérence. Le scénariste ramène Rick Flag que l’équipe pensait mort. Killer Croc respire dans l’espace. L’histoire manque de logique, criblée de détails nuisibles de cet acabit. La narration est difficilement supportable, répétant les flashbacks dispensables. S’ajoute à ça une partie graphique aléatoire d’un épisode à l’autre. Le titre change de dessinateur à chaque numéro, passant du catastrophique au convenable.
Suicide Comedy Club
La seconde moitié de l’album imbriquent deux récits liés par une même intrigue, et de mêmes personnages. Sous forme d’introduction, Rob Williams se moque un peu de son postulat d’une équipe intouchable et de l’action démesuré sur une histoire/mission fondée sur un prétexte. Il ne mâche pas ses mots en affirmant que le lecteur n’est là que pour les affrontements. Rob Williams prend le lecteur défini à contre-pied. Il se focalise sur un nouveau personnage, pleinement sacrifiable. Teinté d’humour noir (toujours aussi grossier concernant Killer Croc), cette introduction relève le niveau déplorable du titre Suicide Squad, pour mieux plonger de plus belle.
Rob Williams s’essaie à un récit plus complexe. Il tente une dérision avec un nouveau personnage, satire du partiotisme, appelée Le Mur. En parallèle, un nouvel ennemi cherche à se venger, et pirate Belle Reve. Le huis-clos était un concept des plus intéressants pour une équipe suicidaire prise de court. Encore une occasion manquée pour le titre. Rob Williams transforme cette tension en procès amical. Le scénariste ne manque donc pas d’idées, mais n’en développe jamais la moindre. Autre problème étonnant concernant la continuité : la caractérisation des personnages change d’un arc à l’autre. Killer Croc est en couple avec l’Enchanteresse, puis ne l’est plus, pour y revenir plusieurs épisodes après, sans qu’aucune évolution ne soit spécifiée.
Est-ce donc une surprise si je ne vous recommande pas ce sixième volume de Suicide Squad ? Toutefois, si vous êtes arrivé à ce sixième volet, il y a fort à parier que cette review ne vous est d’aucune utilité. Vous aimez ce que fait Rob Williams, et vous terminerez votre collection avec le septième et dernier tome. Ou alors vous aimez vous faire du mal, et je m’inquiète pour vous.
Je plaide coupable… je finirai la série histoire de compléter. Je vais quand même relire les 5 tomes précédents afin de vérifier l’état de mon cerveau.
J’avoue que j’ai commencé à lire la SS Rebirth en VO car vous l’aviez passé au lance flamme dès sa parution. Comme pour Cyborg quand j’y pense. Bon pour ce dernier j’ai pas eu le courage d’aller au bout.
Eh ben je viens de me farcir les 5 premiers tomes et je continuerai. C’est pas inoubliable mais ça respecte le concept de base de la SS d’Ostrander que j’ai également.