Le scénariste du désormais célèbre Michael Cray, après avoir réalisé une introduction acceptable dans les pages de Detective Comics, s’attaque ici à ce qui semble être une extension du titre, plutôt qu’une série à part. Un comble pour le principe des Outsiders. Aux côtés de l’artiste Dexter Soy (Red Hood and the Outlaws), le nombre de séries dédiées à la chauve-souris continuent de s’étendre.
Batman and the Outlaws
Véritable extension à l’univers de Batman, presque un remplaçant au run de James Tynion IV sur Detective Comics, ce titre a dors et déjà l’allure d’un titre focalisé sur une équipe de la Bat-Family, agrémenté d’un membre des Outsiders, justifiant le nom de l’équipe. Fleurant bon le projet éditorial bancal et ô combien secondaire, l’argument de vente se trouve dans la composition de l’équipe et avec la présence de Dexter Soy, artiste en devenir, multipliant les projets les plus risqués. Après l’introduction de Black Lightning au sein de l’univers de Batman, il mène alors l’équipe de sidekicks de seconde zone (à savoir Orphan, Signal, et Katana).
Ce premier épisode souffre de très nombreux défauts, à commencer par sa propre définition. Le principe de l’équipe des Outsiders a évolué avec le temps. De l’équipe de héros rejetés à l’équipe engagée par le gouvernement, au regroupement d’anti-héros/black ops, l’équipe des Outsiders ne possède pas de définition figée, tout en ayant eu ses membres iconiques (Metamorpho, Nightwing, Geo-Force, …). Bryan Hill parvient malgré tout à manquer au principe même de l’idée d’équipe. Son équipe n’en est pas une. Les Outsiders sont des apprentis, injustement considérés comme tels. Orphan a plus d’une fois démontré ses aptitudes à travers pas moins de huit volumes. Seul Signal se retrouve à travers cette relation mentor/apprenti que Bryan Hill semble appliquer quand l’envie lui prend. Le scénariste s’attarde tout du long sur ses personnages, sans jamais révéler la moindre motivation, se contentant de les définir, jusqu’à nous présenter Bruce Wayne. Le numéro nous bassine d’informations, en grande partie inutile. Le rôle de Batman n’est autre que celui de figurant, présent par principe, car son nom se trouve dans le titre. Mentor, symbole d’inspiration, ou simple rapport historique à la création de l’équipe originelle, on ne peut que suggérer le sens de sa présence, sinon un moyen de justifier la création de l’équipe.
Premières pistes peu glorieuses
L’intrigue se révèle dès les premières pages. Les scènes d’action se succèdent pour attiser la curiosité du lecteur. La tension recherchée est inexistante. On comprend facilement les effets recherchés par Bryan Hill qui tente avec ce numéro d’associer dilemmes chez le chevalier noir, surprise dans ses teasers, et une part de drama à travers Signal ou Katana. Mais rien ne fonctionne, car tout manque de subtilité. Bryan Hill présente une réaction triste d’un personnage en pensant attrister le lecteur. Les effets de surprise sont simplement incohérents, entraînant le lecteur à une distance de plus en plus grande, le menant à une profonde indifférence.
Fort heureusement, Dexter Soy donne un sens à l’existence de ce numéro, fort de ses illustrations dynamiques. Ses plans statiques permettent de relever suffisamment de tension au sein du récit pour ne pas refermer le single. Il en est presque triste de voir l’artiste se surpasser pour un récit aussi navrant.
Sans chercher à enterrer un titre dès son premier numéro, les espoirs sont très minces concernant l’intérêt à venir au sein du nouveau titre Batman. A l’exception d’une partie graphique intéressante signée Dexter Soy qui ravira assurément les fans, il faudra vous armer de tolérance pour extraire un soupçon de plaisir à la lecture de ce numéro.
Complètement d’accord avec toi. Le titre est vide et la caractérisation des personnages est désastreuse. Orphan passe plus de temps à parler qu’à agir… ce qui, pour le personnage, est très peu cohérent. Et Batman est mystérieux sans raison, simplement pour justifier une pseudo émancipation de l’équipe… J’ai trouvé ce numéro vraiment mal écrit.
C’est un numéro d’introduction d’une nouvelle équipe. On a un Black Lightning qui s’interroge sur son rôle de leader, une Katana qui ne cherche qu’à un être un solide lieutenant, une Orphan qui tente d’aider Signal traumatisé par son combat contre Karma. Ensemble ils sont missionnés par Batman pour retrouver un fille victime de la traque d’un badguy. Que voulez vous d’autre ? Défoncer le premier numéro au lance flamme me semble un chouïa excessif.
Merci pour la review qui confirme que ce titre était une mauvaise idée.