Pour le second épisode du crossover Elseworlds, direction Gotham ! Après des années de clin d’œil timides, la CW a enfin le droit d’adapter le Bat-verse, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’hésite pas à le montrer.
« I’m the original vigilante, Barry »
Puisque les portes de Gotham sont maintenant ouvertes aux scénaristes, ils s’en donnent à cœur joie, et notamment sur la diversité de lieux que permet la ville. La Trinité est ainsi toujours en mouvement, et sur de nouveaux décors (pas forcément très inspirés), ce qui rend leurs pérégrinations particulièrement agréables et dépaysantes. Ces aventures à travers la ville permettent notamment de développer la dynamique du trio, qui restait jusqu’ici trop timide mais qui est ici servie par des échanges toujours aussi réussis que dans la première partie. Leur arrivée à Gotham permet notamment d’étendre considérablement l’univers et de remettre en perspective la place de ces héros dans un monde où Oliver n’est en fait pas le premier. Les héros se font pour ainsi dire presque dépassés par la grandeur et l’importance de Gotham, considéré comme une sorte de lieu saint autant pour eux que les spectateurs. Véritable symbole, son introduction dans cet univers marque le franchissement d’une nouvelle étape d’importance et imprègne cet univers et sa trinité de sa grandeur.
Quant au body-swap effectué entre Barry et Oliver, puisqu’il n’apporte finalement rien aux personnages sur leur façon d’agir, et ne livre pas de message sur les super-héros. Il y a bien une tentative de mettre le duo face aux tragédies de l’autre, mais cela se montre encore une fois très artificiel et vraiment pas percutant. Néanmoins, le réel cancer de ce second épisode en terme de développement vient d’ailleurs : Olicity. Comme à chaque crossover, les scénaristes n’ont pas pu s’empêcher d’amener un drama sans intérêt et redondant à la vie de ce couple inintéressant. Ce « développement » prend malheureusement quelques minutes de temps d’écran qui aurait pu être mis à disposition pour n’importe quelle intrigue plus intéressante que celle-ci. Et pourtant, le propos aurait pu avoir son utilité, puisqu’il s’agissait d’opposer le couple West-Allen à Olicity en montrant que le premier disposait d’une alchimie (et d’une légitimité) que l’autre n’a pas. Cela aurait pu permettre de mettre fin à un supplice qui n’a que trop duré pour les spectateurs, mais c’est encore une occasion manquée pour les scénaristes qui préfèrent laisser ensemble un couple qu’ils disent eux-même voué à l’échec.
« You will not do to this Earth what you did to mine »
Avec cet épisode, il s’agit également de faire passer à un stade supérieur la menace du Monitor, ou tout du moins de la rendre plus explicite. Certains signes de la crise à venir sont déjà présents et constituent une partie de l’intrigue, dans laquelle le reste s’emboîte à la fin de l’épisode. Si le tout manque encore d’ampleur, les références à Crisis on Infinite Earths sont assez savoureuses, notamment grâce au retour de John Wesley Shipp dans son rôle de Flash. Le rôle du personnage est malheureusement très minime mais pas moins symbolique. Dans un autre registre, mais tout aussi satisfaisant : LaMonica Garrett en Monitor bien campé et fidèle à ce qu’il est, malgré un plan quelque peu douteux et différent de ce que le comics proposait.
Si le doute n’était pas vraiment permis, la CW confirme bel et bien son intention d’adapter Crisis on Infinite Earths. Plus de retour en arrière possible, et une construction bien en amont, ce dont ne disposait pas vraiment la version comics. Une bonne initiative mais également un beau fourre-tout composé de différentes intrigues à buts différents, le tout étant tout de même relativement bien lié. Il faut aussi dire que le récit est réellement bien trop chargé pour un triptyque, ce qu’on pouvait déjà cerner avec la première partie mais qui se confirme ici. Ce problème se pose notamment avec la surabondance de références lancée dans cet épisode, et qui prennent quasiment autant d’importance que le reste. Cela passe par leur nombre, mais aussi par la façon dont elles sont mis en scène : trop souvent mis au premier plan par fierté alors qu’il devrait s’agir de petites petites friandises.
« Bruce Wayne is my cousin »
Son arrivée est teasée depuis longtemps, et nous avons maintenant l’occasion de poser nos yeux sur elle pour la première fois : Batwoman. Incarnée par Ruby Rose, elle apparaît tout d’abord en tant que Kate Kane avant de s’afficher en costume perruque. Bien qu’elle ne soit nullement liée aux événements en cours, son implication dans l’intrigue se fait d’une façon assez cohérente pour la justicière de Gotham. On peut néanmoins se poser quelques questions sur certains choix opérés par les scénaristes, et notamment sur le lien très appuyé qu’il est fait entre elle et Bruce Wayne. En effet, elle ne reprend pas seulement son symbole, mais aussi son bâtiment, son rôle, et son sang. Sa filiation avec Batman n’est pas inventé par la CW, mais le lien est profondément marqué ici. Kate Kane est ainsi introduite immédiatement comme extension du chevalier noir, là où elle est normalement très indépendante et se suffit à elle-même. Cela permet néanmoins de créer une dynamique assez intéressante entre Kara et elle, toutes deux cousines de l’ombre d’un grand héros. C’est bien joué, et ça a le mérite de justifier le rattachement immédiat à Bruce Wayne, qui permet aussi de créer un contexte plutôt intéressant pour la future série.
Là où le bât blesse, c’est dans l’interprétation même du personnage. Disons le clairement : Ruby Rose n’est pas vraiment convaincante dans son rôle. L’actrice l’avait clairement clamé en interview : elle veut livrer la version la plus badass possible. Sauf que dans les faits, cela se manifeste par une démarche largement exagérée, ainsi que des moues boudeuses et des froncements de sourcils clichés pour signifier la noirceur. Vouloir s’affranchir des modèles féminins classiques, c’est très bien, d’autant plus que c’est ce qu’est Kate dans les comics, mais il faut trouver un équilibre et ne pas verser dans le sur-jeu absurde. Il faut donc espérer que l’actrice y travaillera d’ici le tournage de sa série solo, au risque de rendre son visionnage assez difficile. Heureusement, le résultat est déjà plus convaincant quand Batwoman prend place.
C’est vrai que le thème musical de Batwoman est vraiment chouette, il s’en dégage un petit côté épique; perso j’adore.
Pour Batwoman en costume, le rendu est vraiment pas mal, mieux que sur les photos et les chorégraphies de combats étaient bien faites.
Pour le jeu de l’actrice sans costume je n’ai pas vraiment fait gaffe donc je ne jugerais pas la performance (qui ne pourra de toute façon être que meilleure dans sa possible série, vu que là le contexte sera plus terre-à-terre et le personnage plus développé)
Sinon effectivement tu as raison, cela va trop vite, on à peine le temps de savourer les easter eggs (essentiellement à Arkham), la présence de certain personnage (Barry de Terre-90) ou l’intrigue tout court que l’on passe à autre chose. Quand viendra l’adaptation de la vraie Crise des terres infinies, j’espère que cela sera (au moins) en 4 épisodes, histoire de mieux en profiter à un rythme convenable.
Autre fait qui était vraiment sympa aussi c’est le speech d’intro dit par (et avec) Barry ^^ dommage qu’Oliver ne l’ai pas fait pour Flash.
PS: Pour la présence de Thawne on avait tort en fait; ni réalité réécrite ni réelle présence lié à la crise ou à l’article de 2024: Juste la toxine de l’épouvantail ^^ (bien trouvé au passage, et c’est toujours sympa aussi de revoir Merlyn)
Il faudra au moins 4 épisodes en effet, je ne sais même pas comment ils vont gérer ça pour faire un truc vraiment au dessus de tout le reste en terme d’importance.
Pour Thawne, en effet on s’était bien planté. Honnêtement, je n’ai pas vraiment aimé l’utilisation de la toxine de l’Épouvantail. J’ai trouvé que ça incarnait mal la peur, ça faisait trop « on a voulu mettre ces acteurs ». Ça mange du temps sur une intrigue déjà très chargée. Mais c’était bien chorégraphié et filmé, c’est déjà ça !
Tu crois qu’ils vont attendre 2024 pour Crisis On Infinite Earths ou qu’ils vont trouver une excuse pour l’avancer ? Parce que ça me paraît tellement loin 2024 que ce serait risqué d’attendre aussi longtemps, les séries pourraient avoir été annulées d’ici là.
C’est déjà annoncé pour l’année prochaine, le prochain crossover sera Crisis on Infinite Earths :)
Merci. J’ai vu ça tout à l’heure. C’est génial :)
En effet, laisser la Crise à 2024 c’était prendre de gros risques qu’elle ne se fasse jamais. Là ils sont sûr de pouvoir adapter cet événement comme ils le veulent et sans être dans l’urgence.
la seule question que cela implique : la CW veut’elle rassembler ses héros sur une seule terre et donc avoir des liens plus resserrer entre leurs série ?
Puisqu’ils adaptent Crisis on Infinite Earths, il y a de très grandes chances que tous les héros soient réunis sur la même Terre. D’un côté ils perdraient en autonomie pour certaines de leur série, et d’un autre ça facilitera les interactions entre chacune, tout en bouleversant en profondeur l’univers qu’ils ont construit depuis 2012 :)
Je suis assez d’accord, liberté vs monde cohérent dense et riche (et ce qui plairait à de nombreux fans a mon avis).
Mais du coup …. JLA en série ? :p
N’ayant pas lu Crisis On Infinite Earth (oui je suis un lecteur récent **pas taper, pas taper!**), quelqu’un peut faire un topo rapide histoire qu’en je comprenne les enjeux et les éventuelles consequences sur les séries ?
J’ai prévu un article pour faire le point sur tout ça, ça viendra dans quelques jours ! :)
Ah cool merci !
On a une Review de chaque chaque récit publié sur le site : https://www.dcplanet.fr/184032-review-vf-crisis-on-infinite-earths
Vu cet épisode pour découvrir leur Batwoman, mais son apparition a vraiment un goût de trop peu… le perso est à peine esquissé, sa scène d’action aussi est très courte! Dire qu’il va falloir attendre encore des mois pour découvrir sa série !