Le tant attendu retour duo formé par Brian Azzarello et Lee Bermejo est en enfin là. Après avoir été annoncé depuis de nombreux mois, et ayant livré quelques planches. Nous pouvons enfin nous plonger dans cet univers attendu comme sombre et malsain, voyons si ce numéro tient toutes ses promesses.
The Joker is dead.
Le postulat de base de cette oeuvre est simple : le Joker est mort. Cependant, ce n’est pas vraiment ce qui prime sur ce premier numéro. Cet événement représente le point de départ de l’oeuvre et en sera le fil rouge. Pourtant seuls quelques bribes s’en dégagent ci et là. Ce qui prévaut reste la pesanteur du récit, narrée d’une façon unique.
Si l’on pouvait s’attendre à un titre centré sur Batman, et narré par ce dernier, il n’en est rien puisque c’est son nouveau compagnon qui s’en charge : John Constantine. A travers ses phrases courtes et torturées, il procure une dimension particulièrement glauque à l’épreuve que vit le chevalier noir. Et cette narration blanche qui se mêle aux planches de Lee Bermejo se fond à merveille. Nous n’avons pas besoin de démarcation pour profiter du texte en nous gâchant une partie d’une case. Celles-ci sont d’ailleurs assez fortes, marquées par un découpage aléatoire. La plupart des planches sont des pages pleines, peu sont découpées de façon régulières pour insérer des mises en situations ou des dialogues. Cela nous permet d’obtenir différents récits en un seul : la psyché de Batman et sa chute, les parties mêlant le passé, et celles incluants d’autres personnages que lui.
De plus, c’est beau. Très beau. La noirceur et la violence qui se dégagent des planches de Lee Bermejo sont complétées par son style très réaliste. C’est un peu comme voir les tourments des personnages prendre vie. Comme si leur chute était réelle. C’est un plaisir pour les yeux, et l’artiste n’est jamais avare en détails. Il est évident que le choix de ce duo est parfait pour le titre.
La foire aux freaks.
L’un des rares petits soucis est l’implication de trop de personnages à la fois. Bien qu’ils ne soient pas tous présentés dès le premier numéro, on a cependant droit à une joli farandole de têtes connues. De Gordon, en passant par Deadman, Zatanna, les parents Wayne ou encore d’autres surprises, certaines présences restent assez anecdotiques. Certaines sont bien entendu nécessaires à l’histoire. Et bien que l’une reste une surprise, le tout laisse une impression de trop en faire.
Le récit reste très agréable à lire. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises et le duo Batman / Constantine promet de bons rebondissements avec un personnage qui sera plus fort que l’autre, actuellement en pleine chute. Un thème qui suit le personnage au long des pages, et le suivra encore.
Ce premier numéro livre une belle promesse. L’ambiance est sombre et torturée, l’introduction entre Batman et Constantine se fait avec facilité. Les superbes planches de Lee Bermejo permettent de donner vie à la folie du récit de Brian Azzarello. Reste à démêler toutes les pistes et informations livrées par le numéro.
Autant le travail de Bermejo est irréprochable (de loin son meilleur à ce jour) autant ce que fait Azzarello est débile et très mauvais. Infâme. Si le Black Label signifie pour certains auteurs un concours de subversif raté au dépens des personnages ça s’annonce très mal. Heureusement qu’il reste des Rucka à côté…
Si j’en crois l’internet, on y voit batman à poil et ça fait débat…
Bouge pas, on va bientôt en parler !
Je me demande bien sous quel angle vous allez attaquer le morceau…
Je rejoins entièrement cette critique. Reste à voir la suite, mais pour moi tous les ingrédients sont là pour en faire une histoire unique et culte.