Review VO – Earth 2 Society Vol.01 : Planetfall

Vous souvenez-vous de Convergence ? Ça tombe bien, moi non plus. Vous souvenez-vous de World’s End ? Encore moins. A quoi bon lire ces récits perdus lorsque même ce qui est censé être sa suite/conséquence s’en détache. Après la fin catastrophique de Earth 2, le DC You nous avez servi les conséquences de leur événement. Inédit en France, et le titre risque bien de le rester, attaquons-nous aux recueils VO !

Un monde ailleurs

L’équipe de Earth 2 a trouvé une issue fortement inspirée par Jean-Louis Aubert, l’inavouée JSA trouve refuge sur une planète à modeler, une société à construire. Et c’est toute cette construction d’une société, la liberté totale des super-héros à influencer le monde et sa construction qui rend le récit passionnant. L’intrigue révèle un outil pour remanier le monde et va opposer deux camps de super-héros : l’un, conservateur, veut tenter de recréer la Terre disparue, l’autre souhaite construire une société meilleure. Une réelle guerre civile va avoir lieu.

Assez difficile d’accès pour quiconque n’a pas lu au moins Convergence, elle est au moins plus facile pour celui qui a subi World’s End. Le Dick Grayson de Earth-2 revient en tant que Batman, l’action se situe plusieurs années après les événements de Convergence. La société émerge, a ses codes. Mais son sort peut changer du tout au tout. Le pitch est réellement passionnant. Les personnages engagés présentent les caractéristiques capables de créer un univers complet, proche de la JSA et encore plus du All-Star Squadron/Infinity Inc. de par sa création quasi-complète de personnages modernes.

Vous aurez certainement reconnu le trait de Jorge Jimenez qui signe un travail fantastique, et dont les designs fabuleux jouent un grand rôle dans l’attachement envers les personnages. Réinterpréter les costumes des grandes icônes n’est pas chose facile. L’artiste prend plus ou moins de risques sur les quelques créations présentes dans ce premier album. Il opère sur une majorité des premiers numéros. On sent sa liberté face au scénario, par des mises en page inattendues d’un numéro à l’autre. Il s’adapte pleinement à un système narratif qu’on jugerait aléatoire.

Quitte à se tirer une balle dans le pied, autant vider le chargeur

Et c’est bien tout le défaut de ce premier album. Il doit prendre en compte certains points des événements qui le précèdent et perd un temps fou à synthétiser les événements passés dans une narration qui se perd entre le présent, le passé, et le passé antérieur. Les premiers numéros sont assez difficiles, et seul le contexte va porter le récit en engageant un grand potentiel concernant l’équipe. Ces points importants, le récit va en traîner une certaine partie, et de ce fait tenter d’en jouer.

Plutôt que d’expédier le plus rapidement possible ces dits rebondissements dès le premier numéro, Daniel H. Willson va conserver certains points comme des outils pour une conclusion plus ou moins attendue. Il présentera tout de mêmes certains points sans pouvoir les aborder : le soulèvement anarchique des populations, les soulèvements appuyés par le soutien d’autres personnages secondaires/majeurs, et surtout interrogation d’appartenir ou non à un milieu.

Décevant dans son incapacité à approfondir ses thèmes de par une dépendance involontaire à un événement plus qu’oubliable, Earth-2 Society reste une lecture recommandée. Son univers est en plein essor, mais malgré son statut de remise à neuf de l’univers, ce premier tome ne sera pas un point d’accès simple, mais malgré tout recommandé pour éviter les périples des événements précédents. Loin d’être nécessaire, elle plaira à tout amateur de terre parallèle., ayant lu ou non les événements – dans le pire des cas, Wikipédia vous résumera les quelques faits marquants.