Le premier numéro de Deathbed m’avait laissé une excellente impression, qui se confirme aujourd’hui. Valentina a accepté de devenir la biographe de l’excentrique Antonio Luna, aventurier aux faits aussi improbables que variés, dont la vie est menacée. Il tente de pouvoir raconter “son” histoire alors que tous ceux qui ont été en contact avec lui sont assassinés. Williamson emmène son récit dans un rythme déchaîné, hyper vivant avec un Luna complètement imbus de lui-même, et drôle, donnant lieu à des scènes particulièrement savoureuses. Mais la vraie donne de Deathbed c’est son méta-commentaire sur le concept même de l’histoire, en tant que telle (c’est à dire, ce que l’on raconte à l’oral ou l’écrit), par rapport à l’auteur, par rapport au fait que la vie de chacun est une histoire, etc. Une vraie disseration qui se ramène en filigrane, et jamais de façon pompeuse. On ajoute à cela le trait de Riley Rossmo, génial du début à la fin dans son style, ses choix de mise en page, et une colorisation pop parfaitement au point avec l’ambiance du titre, et vous vous retrouvez avec l’une des meilleures propositions que Vertigo ait pu nous faire ces derniers temps. A découvrir, vraiment.

Bon, ce n’est vraiment mais vraiment pas terrible à la fois au niveau des dessins mais aussi du scénario. Edward Nygma fait de grands discours devant des cristaux toxiques et Granny Goodness affronte au corps à corps la moitié de l’équipe de super-héroines avant de se battre contre une Big Barda en rollers dans un déluge d’arcs-en-ciel. L’écriture est assez lourde et se perd en essayant de donner une réplique à chacun dans une team composée de trop de membres. La partie graphique, sans être affreuse, réussissant même une double planche agréable à l’oeil, accuse des chutes de qualité très violentes selon les pages. Marguerite Bennett, connaissant l’arrivée prochaine de la fin du titre, semble progressivement s’en détacher et c’est un peu triste.

Après son combat contre Deadshot, Batman enquête pour découvrir de qui il s’agit et surtout pour ne plus être surpris. L’épisode est donc très rapide à lire et fait surtout office de fill in pour amener Batman à un point précis. Ça reste toujours écrit dans la même optique. Dessiné de façon à mettre les personnages plus en avant que les décors. Ça peut être un point négatif. Mais les personnages rendent tellement bien. Il y a un peu d’humour. Ça me rappelle certaines phases du jeu. Parfois on a beaucoup de dialogue à gérer et parfois ce sont des phases d’actions et/ou d’enquêtes. On est dans cette partie. Les pensées de Bruce sont un plus indéniables.

Mais battez-vous, allez, hop hop hop, on s’y remet. Après avoir teasé une grande guerre, Injustice fait marche arrière juste après avoir lancé les hostilités il y a deux numéros de cela, et c’est un peu dommage. En effet, là où une crise était attendue, chaque équipe se sépare et le prochain affrontement ne semble pas pour demain, d’autant que l’auteur se remet à utiliser des flashbacks. Ce numéro dans lequel un certain nombre d’informations sont livrées au lecteur mais dont le scénario patine reste plaisant à lire, qui plus est avec une partie graphique de bonne facture, mais c’est tout. En espérant que le prochain gros rebondissement ne se fasse pas trop attendre au risque de lasser sur la durée.

Trop court, mais très prometteur. Voilà ce qui pourrait résumer rapidement ce numéro. Amanda Waller se rend chez Etrigan et Madame Xanadu afin d’obtenir des informations sur une mystérieuse carte permettant de sortir libre des enfers quelques soient les raisons de la venue dans le royaume du Diable. N’ayant suivi que d’un oeil les récents événements en matière de Suicide Squad, il m’est impossible de savoir si cela a déjà été repris dans l’intrigue Rebirth, mais si cela n’est pas le cas, cette aventure se place directement dans la continuité des Secret Six. En effet, un des arcs majeurs de l’équipe concernait le transport de cette carte magique d’un bout à l’autre des USA. Néanmoins, Secret Six ou non, force est de constater que l’ambiance pesante et le retour de l’univers Dark fonctionnent et que les dessins et l’encrage y contribuent fortement. Par ailleurs, bien que je puisse comprendre le besoin de vendre le titre en proposant une couverture aguicheuse, celle de ce numéro reste du foutage de gueule. Harley Quinn n’apparaît à aucun moment, Bane non plus, et aucune once de violence n’est présente dans cette vingtaine de planches. À suivre…

Dan Abnett nous propose un numéro d’Aquaman spécial puisqu’il y prend le point de vue de l’antagoniste de l’histoire, Corum Rath, à la fois dans sa réaction à la dernière victoire d’Aquaman, quasi-absent ici, mais aussi en explorant pour la première fois son passé. Si ce roi a une origin story assez classique, elle reste bien écrite et permet d’approfondir le personnage et de comprendre ses motivations. On en apprend également plus sur un autre ennemi récent, Kadaver, et son lien avec King Rath, mais aussi sur la fameuse Silent School qui est au cœur de la magie atlante et donc très importante dans leur société. Il est très intéressant de voir ce côté d’Atlantis se développer et d’observer les conséquences de la rupture de la Crown of Thorns chez le grand vilain, qui prend des décisions drastiques, ou chez ses alliés qui commencent à douter de lui. L’auteur s’accompagne pour l’occasion de l’artiste Kelley Jones, célèbre pour ses dessins sur des œuvres plutôt horrifiques et qui se trouve toujours aussi bon dans ce domaine, malgré certaines cases précipitées. On aurait pu douter de la pertinence de son style dans ce numéro, bien différent de Federici, mais les dernières pages centrées sur le côté sombre de l’océan et de la magie noire d’Atlantis nous confirment qu’il fallait bien un artiste comme lui pour cet Aquaman #34, qui est donc une très bonne lecture par bien des aspects.

Encore une fois, un numéro très moyen. On ne doute pas du talent du scénariste, mais cela commence vraiment à traîner. Ultra anecdotique, histoire très moyenne, ce n’est plus agréable de lire du Batman. Cette tendance à montrer ce dernier affronter des ennemis et des batailles à échelle mondiale est pesante. Les sublimes dessins de Janín (comme d’habitude quoi) viennent alléger la lecture et la rendre moins pénible, notamment grâce à une joli mise en scène, mais cela ne suffit plus. En plus du défaut précédemment cité, on ajoute le fait que depuis une trentaine de numéro, tout le run tourne autour de ce mariage. Vraiment tout (sauf un numéro pour être honnête). Et c’est lourd. Oui, je l’ai déjà dit, mais soyons à l’image du numéro : lourd.

Une bonne recherche visuelle et une très jolie colorisation qui mettent en valeur ce récit blockbusteresque qui gagnerait peut être à être adapté au cinéma. L’histoire est ici cousue de fil blanc, Donatello possédé par le sérum de Bane devient progressivement incontrôlable, et Leonardo et Batman vont devoir s’occuper du problème. La révélation finale emprunte aux codes classiques du second volet de films d’action/aventures, les héros devant faire équipe avec leur ancien adversaire afin de contrer l’antagoniste principal de l’intrigue. Pour le reste, les différents personnages restent fidèles à eux-même et la seule scène de Raphaël est assez touchante. Vivement la conclusion !

Coup de théâtre dans Batwoman. Alors que nous pensions suivre la bonne pistes et que les pièces se mettaient en place, voilà que Marguerite Bennett retourne la situation. Bien sûr, l’intervention d’un personnage n’est pas si inédite et l’on pouvait se douter de son implication, cependant, Bennett parvient à amener le sujet avec intérêt. Les références à la vie de Kate Kane sont intéressantes, surtout celle qui nous rapporte à Elegy et qui nous permet de mieux apprécier le final nous rapportant directement à ce récit. Un peu comme une boucle qui nous rapporterait à une belle époque du personnage.

Ce numéro comment par être personnel, pour finir par nous teaser une guerre en approche. La transition est agréable, rien ne semble brusquer le lecteur. C’est tout à fait agréable de lire un numéro de la sorte qui nous permet une sorte de pause sans action omniprésente tout en révélant des éléments majeurs de l’intrigue principale.

Comme Shade, Cave Carson revient ce mois ci avec une nouvelle série, suite directe de la première, dans un numéro assez lent mais au final touchant. La Team de l’homme aux yeux vairons s’écrase dans la résidence de Star Adam, célébrité de la chanson et ancien ami du héros. Entre souvenirs du passé et révélations, les relations entre les personnages fonctionnent, bien qu’on puisse se demander où le tout veut en venir pendant une bonne partie du numéro. Néanmoins, attention spoiler, la mort de Star, implosant comme l’étoile, est bien amenée sans pour autant être tragique, laissant un goût doux amer dans la bouche du lecteur. Les dessins sont de bonne facture, aidés par une très bonne colorisation, mais pourront rebuter certains. L’encrage très appuyé rappelle d’ailleurs fortement celui de Brian Lee O’Malley, créateur de Scott Pilgrim.

Damage se bat cette semaine avec Wonder Woman pendant quinze planches. Voilà, c’est tout. Le mois prochain, cela sera au tour de Batman de tenter sa chance, et de ce qui peut être entrevu en fin de numéro. Le numéro 5 sera potentiellement avec Flash, et le 6 avec Superman. C’est joli, c’est certain, mais rien de plus. Je me mets à douter… En effet, à voir les commentaires des lecteurs sur différents sites, ces derniers semblent totalement emballés par le déluge de testostérone que propose le titre, et je doute… Néanmoins, je relis quelques numéros de Hulk, du Punisher, et de Hitman, et je me rends comptes qu’il est possible d’écrire une histoire bourrine ET intelligente, et dans une révélation, je comprends comment Dark Knight Metal, ses dinos et ses Transformers, ont pu autant marcher outre-atlantique.

Vous connaissez l’histoire des méchants qui se battent sans raison pour devenir des oursons en guimauve dès qu’ils passent la porte de Nanda Parbat ? Et bien, c’est l’histoire de ce numéro, en passant par un Deadman toujours aussi égoïste et une équipe absolument bancale tenue seulement par la magie. Neal Adams se perd lui même dans son récit qui part d’un côté puis de l’autre au gré des numéros avec un fil rouge parfois perdu dans la masse. Il essaie de livrer un truc, mais ça ne prend pas, ce n’est pas spécialement joli et non plus intéressant.

Et puis la caution Zatanna la douce, Etrigan le méchant, ou encore le Spectre perdu dans son propre destin, ça va un moment. D’ailleurs, pourquoi mettre des boots de froid à Zatanna mais ne pas lui mettre un pantalon ? Le froid on le ressent partout pas seulement au pieds, si tu t’appliques à couvrir les pieds, couvres la partout. Et pour l’histoire c’est pareil. Si tu développes la magie fais le jusqu’au bout, ou Ra’s al Ghul, mais ne part pas dans toutes les directions entre chaque numéro.

Autant les numéros précédents brillaient d’un scénario référencé à un univers animé en plus d’être une claque visuelle, autant l’introduction de Mightor fait un peu tache. L’histoire est expéditive. Il s’agit simplement d’une aventure de Mightor. La seule différence est que le personnage a été introduit avec une nouvelle identité suite à Future Quest, et qu’il tient ce rôle de Shazam de l’univers Hanna-Barbera. Si Shazam a tout le charme qu’on lui connaît, Jeff Parker ne relève pas cette personnalité enfantine, ou peu. L’objectif premier du numéro étant de livrer une histoire dans l’esprit même de la Science-Fiction des années 60. Un objectif rempli par une partie artistique assurant un rapprochement efficace aux récits de ces années qu’il s’agisse du trait, des couleurs ou de la mise en page – quoiqu’un peu gâché par quelques effets numériques. Et c’est tout ce que vous pourrez attendre de ce numéro, puisqu’il ne dégage rien d’autre que cet aspect old-school et bon enfant. C’est une réussite d’un côté, mais dommage de l’autre, qu’une série qui a su exposer autant de qualités auparavant se résolve à perdre toute identité.

Difficile de tirer grand chose de ce numéro. En conclusion d’arc et dénouement plutôt attendu, la quête de Baz et Cruz pour retrouver les super-héros pris en esclavage se termine sans grande surprise. Tout au plus, Seeley se permet d’utiliser les peurs de Cruz pour un bref aparté sur les relations amoureuses et le biais entraîné par les applications de rencontre en ligne, qu’on saura apprécier chacun par rapport à son expérience personnelle – j’aurais tendance à dire que Seeley vise juste. Mais à bien y regarder, Green Lanterns devient malgré tout passablement ennuyeux, en plus d’être maintenant vraiment laid. Qu’on se le dise, V Ken Marion n’est pas un mauvais artiste mais son style 90’s très daté ne colle pas du tout (ni la colorisation d’ailleurs, trop vive) au titre et à son ambiance, et la lecture en devient déjà plus difficile alors qu’à la base, elle n’était que quelconque. Vous pouvez passer votre chemin.

Si quelques éléments restent bien employés, surtout en évoquant le passé des personnages tels que Harley ou Croc, le reste est toujours dans la même veine. L’oracle d’Harley tente l’intelligence, le gang of harleys fait du gang of harleys et Harley tente comme elle peut de sauver Coney Island en se recentrant un minimum. Et puis Redtool, Redtool quoi.

Je suis vraiment déçue du travail de Frank Tieri qui était bien parti avec les Man-Bats malgré une sad Harley parfois lourde. Là on retombe dans de travers qui semblaient être perdus. Un peu comme s’il tentait de mélanger son envie de bien faire et l’envie de ramener un peu de Conner et Palmiotti au milieu.

Ça va être la review du superlatif. Ce numéro est excellent. De bout en bout. Priest déballe du très lourd et confronte la League à des enjeux politiques réels. C’est brillant, très bien écrit, une critique intelligente de la politique des puissances mais aussi des pays plus pauvres, avec des personnages bien caractérisés dont chacun a droit à son moment. Le numéro ne manque pas d’un humour bien dosé. On pourrait avoir l’impression que l’intrigue s’éparpille mais quand on connaît le passif de l’auteur, on se doute bien que rien n’est mis là par hasard, que l’utilité dans le récit est bien là, même si cela peut sembler flou. On retrouve un Priest plus proche de son style habituel sur Deathstroke et ça fait plaisir ! Les dessins de Philippe Briones sont clairement réussis et rendent le numéro encore plus convaincant. Il est bon de lire JL !

C’est fini! Yes! Par contre ça finit en apothéose. Même si ça semble un peu facile. On retiendra surtout l’évolution du personnage plus que l’arrestation de l’ennemi. Intro et Outro sur Guppy, personnage attachant de ce run. Parties justement dessinée par le meilleur des deux dessinateurs selon moi. Avec mise en couleur par lui-même. Jamal Campbell. Le Nightwing bras croisé est juste superbe. Le reste est à la fois classique et plutôt bon. Attention, je ne dis pas que c’est mauvais car on reste avec un comics de qualité mais l’arc dans son ensemble est assez long et n’aboutit pas sur un véritable changement. Action, virevolte, dénouement. Coupez!

Talia est sur le point de s’en prendre à Lois Lane, et le duo doit l’en empêcher. L’histoire en elle-même n’a que peu d’intérêt, mais se révèle bien plus passionnante que ce que laissait paraître son introduction. Jon aura quelques obligations et ce sont sur des détails, presque des sketchs, que repose le numéro. De courts passages brillamment disséminés et amenés de manière fluide vont rythmer l’histoire. Si les motivations de Talia sont incroyablement évidentes et ne tiennent qu’à jouer sur le parallèle entre les figures maternelles de chacun des personnages, il s’agit plus de l’impact de la rencontre entre elle et Jon. Les conséquences sont minimes mais apportent une chaleur légère au numéro très appréciable. De son côté Art Thibert livre des planches incroyables. Son style très grand public s’associe pourtant avec les (bons) comics des années 90, appuyé par la colorisation de Carlo Barberi aux petits oignons. L’artiste maîtrise parfaitement les positions iconiques de Robin rarement vues appliquées à Damian, lui conférant une allure de Tim Drake selon les cases et postures. Jorge Jimenez nous surprenait aux débuts du titre, mais cette équipe créative se dresse au moins au même niveau.

Alors que le numéro précédent avait introduit un arc frais, cette seconde partie divise. Les personnages trouvent facilement leur place prédestinée, puisque Tomasi ne surprendra en rien de par la construction du récit. On pourrait définir cette petite évolution de l’intrigue comme classique, seulement, la progression de l’intrigue gravite autour d’objets originaux et intéressants. L’exploitation de Boyzarro n’est pas si stupide, et Peter Tomasi fait de Jon un personnage majeur. Les scénaristes vont exploiter à fond le concept du Bizzaroworld et introduisent les héros de notre monde par le traitement d’un thème commun au run du scénariste : la famille. Le sujet est traité de telle sorte à capter continuellement l’attention du lecteur. Le problème réside dans la surexploitation des dopplegangers, qui peuvent en amuser certains, mais à trop en faire, l’effet est perdu. Autre facteur nuisant au numéro, les dessins de Patrick Gleason. Bien loin des finitions du numéro précédent, il livre un travail satisfaisant mais qui manque de précision et dont la mise en page se veut bien trop dynamique. Les variations sont rares, et les effets de l’image sont de ce fait réduits par une succession de plans rapides, même lorsque la scène ne s’y prête pas nécessairement. On ne peut qualifier Superman #43 de mauvais numéro, mais bien en deçà dans sa réalisation malgré des idées et un contenu intéressants.

L’aventure continue pour cette rencontre inédite. Le côté celte est des plus intéressant en surfant sur la mythologie et en utilisant intelligemment Wonder Woman. Elle n’est pas une simple figure de décoration et sa quête de vérité, son honneur voire même son caractère sont mis en avant avec justesse. Du côté de Batman, j’ai beaucoup apprécié le côté Man of Steel avec Batman guidé par la voix d’Alfred et la confiance aveugle qu’il lui porte afin de se sortir de la situation délicate dans laquelle il se trouve, qui est sublimée par les planche de Liam Sharp (cf « Focus on my voice.

Il reste toujours autant de mystère mais les univers se rencontrent pour que le lecteurs puissent se plonger complètement dans l’histoire au prochain numéro. Il y a là beaucoup d’éléments qui piquent ma curiosité car mystérieux pour le moment mais pour être honnête, j’y crois à cette mini-série. Liam Sharp livre une histoire au très grand potentiel et je suis très curieuse de lire la suite.