Review VO – Deathbed #1

Vertigo titube, et lutte pour sa survie avec l’arrivée de nouveaux titres frais comme le poisson. Cette semaine, Joshua Williamson, le scénariste s’étant occupé de Flash depuis Rebirth, se colle à la tâche de lancer son titre intitulé Deathbed aux côtés du canadien, Riley Rossmo, qui était le seul point positif de l’événement Night of Monsters mais avaient pu se faire remarquer sur le titre Hellblazer lors du DC You.

Butcher Baker

Vertigo tend à reproduire des univers sombres qui lui sont propres, sans jamais réussir à atteindre la qualité d’antan. La comparaison blesse, et les inspirations se font ressentir. Joshua Williamson ne porte pas ce projet dans son cœur et s’essaie à une autre approche en s’accrochant définitivement à cette volonté d’un univers sombre et effrayant. C’est avec quelques méfiances qu’on alpague le titre de Deathbed qui se veut à première vue effrayant, et sacrément ironique dans ses premières pages. La narration nous perd vite entre un univers effrayant et mystérieux avec des personnages rapidement présentés comme de forts caractères.

Deathbed est trompeur. Le titre joue avec les attentes du lecteur et ses habitudes. Ce qui est assez rassurant. Joshua Williamson perpétue cette habitude d’apporter une idée extravagante, pour ne pas dire originale, et de la noyer dans des lieux communs. Faire croire au cliché, le scénariste n’apporte rien d’extravagant. La construction est dérangeante. Elle fait écho à bien des références entre une multitude de titres d’horreur chez Vertigo et ailleurs dans le monde de l’indé, mais aussi à une forme délirante d’action extrême qui rappelle Butcher Baker ou Lobo, pour rester dans le sujet du site.

Construction aussi apparente que la poutre entre les cuisses

Le récit souffre de cet effet de surprise recherché par Joshua Williamson. Les lieux communs sont terriblement ennuyeux, malgré un rebondissement final appréciable. Il n’en reste pas moins que le numéro nous perd volontairement pour nous laisser sur un final sans aucune surprise. De nombreuses questions restent en suspend sur la présentation de cet univers, et après ce premier numéro qui n’introduit que le duo de personnages et le ton du titre, on peut dire que c’est assez mince en informations.

Riley Rossmo réussit néanmoins la prouesse de s’adapter aux deux tons différents. Une maigre adaptation, mais une adaptation tout de même, qui se ressent bien plus par la colorisation et une accentuation des nuances sombres. Quelques effets, sans aucune justification ici sont assez surprenants. Riley Rossmo joue sur les perspectives des personnages, quitte à réduire celles du décor pour faire ressortir ses personnages principaux. Ce qui donne à ces derniers l’impression d’être faits d’une matière réelle, et palpable, comparé aux autres et au décor, bien présent. Un certain jeu se crée dans la mise en page de certaines scènes et marquent l’esprit avec des effets simples. Alors que d’autres piochent dans ces lieux communs, et lassent.

C’est avec une trop mince originalité que se présente Deathbed. Néanmoins, ce premier numéro n’annonce que peu de choses et le titre pourra toujours nous surprendre par la suite. Mais force est d’avouer que ce petit jeu du scénariste censé nous surprendre n’a pas fonctionné. On peut d’ores et déjà s’assurer que ce titre ne marquera pas la licence et ne l’élèvera en rien, mais puise son inspiration dans des références amusantes et tient cette capacité de diversifier un catalogue Vertigo terriblement maigre.