Dans un récent courrier des lecteurs, on nous a demandé pourquoi nous ne faisions pas la promotion de Green Lantern. C’est très simple, tout simplement parce que DC peine à relancer la licence malgré deux titres et quelques apparitions dans d’autres séries, et qu’Urban n’a par conséquent quasiment rien d’autre à nous offrir que cette série d’intégrales couvrant l’intégralité du run Johns. Ce troisième tome regroupe de ce fait les tomes 6, le 7, et 0 (Origines Secrètes).
Alors ça sera un Happy Meal, mais avec le jouet Atrocitus, je vous prie !
Le Happy Meal, c’est un peu la formule classique : étant gosse, vous en avez déjà mangé, vous savez quel goût ça a, et si vous deviez en remanger un, bien que cela ne soit pas transcendant non plus, vous accepteriez d’en prendre une bouchée (et si vous êtes vegans, imaginez que c’est un steak de quinoa, commencez pas, vous avez compris l’idée). Et c’est un peu ce qu’il se passe ici, le début reste classique, et reprend des éléments et personnages vus dans les tomes précédents tel le crash de papa Jordan, Carol, la mort d’Abin Sur, etc… Néanmoins, en plus de remettre le lecteur dans l’ambiance, le dernier intégrale commençant à dater un peu, cette histoire introduit deux éléments essentiels pour la suite : Atrocitus, le chef des futurs Red Lanterns, et l’amitié Hal/Sinestro. Les dialogues sont biens écrits, la morale est bonne, mais il est clairement aisé de comprendre les raisons pour lesquelles cet arc a été introduit en France dans un tome 0. Ces sept numéros forment une bonne histoire qui permet d’apporter quelques éclaircissements, mais celle-ci n’est clairement pas essentielle à la compréhension globale.
Fascisme et pouvoirs de l’arc-en-ciel
Johns procède en deux temps. Dans la première partie, le scénariste dépeint le basculement progressif des Lanterns vers un régime fasciste. Sans trop vous spoiler, les Gardiens de l’univers transforment peu à peu Oa en base ultra-sécuritaire. L’article disposant de la possibilité d’utiliser la force létale contre les membres du Sinestro Corp est étendue à l’intégralité des opposants aux Green Lanterns. Les Alpha-Lanterns, sorte de police des polices, sont créés, et des bannissements de l’ordre d’émeraude ont lieu. Bien qu’enfermé, Sinestro reste le protagoniste le plus charismatique, seul lantern à comprendre clairement les enjeux présents et à venir pour le Corp et le reste de l’univers. Dans la seconde partie, arrivent enfin les fameux nouveaux anneaux. Bleus, Rouges et Oranges, les trois vont marquer l’histoire et la mythologie du héros vert – pas celui qui cache sa calvitie sous une capuche. Néanmoins, bien que Larfleeze, l’Agent Orange – non pas celui de The Punisher – soit toujours aussi intrigant et passionnant à découvrir, que Le Pèlerin – traduction pas si mauvaise de Saint Walker – soit apaisant et porteur d’un message d’espoir, et qu’Atrocitus… crache partout et hurle ; Le tout reste assez introductif. Attention, une introduction de qualité et épique, mais une introduction quand même. Les dernières actions du tour de Johns avant que la bataille ne commence, là où tout semble enfin être à sa place, et où le spectateur retient son souffle.
Ce tome redéfinit la mythologie des Lanterns. De nouveaux Corps apparaissent, et Johns met en place ses derniers pions avant Blackest Night – traduit par « La Nuit Noire » qui rend quand même sacrément moins classe. Après une première partie très introductive mais permettant de se remettre dans l’ambiance, enfin découvrir ou redécouvrir le Saint Walker et son message d’espoir, l’avide Larfleeze et l’enragé Atrocitus est toujours aussi plaisant. Néanmoins, malgré les événements présentés, un sentiment d’assister à une simple introduction à quelque chose de plus grand peut, à raison, se faire sentir. Si vous avez toujours voulu vous lancer dans les aventures des guerriers d’émeraude, vous trouverez difficilement mieux. Ah, une dernière chose, si vous vous posiez encore la question : Oui, c’est toujours aussi réussi visuellement.
Dans la bibliotheque depuis le jour de sa sortie, j’ai hate de l’attaquer :)
Ivan Reis. Quel artiste, quel talent de rendre cette lecture si passionnante. Des pages qui te font décoller la rétine comme rarement.
Belle analyse, ce sont ces volumes et le teasing autour de la Blackest Night qui m’ont donné envie d’acheter ces intégrales. Merci Urban !