Review TV – Arrow S06E05 : Deathstroke Returns

Faire un épisode d’Arrow correct, voire même bon, ce n’est pas si compliqué finalement. Mettez Felicity au second plan, ramenez un bon personnage, arrêtez vos carabistouilles du style « Diggle is the Green Arrow », et surtout, évitez le larmoyant. Cette  semaine, nous nous trouvons face à deux intrigues clairement séparées, décortiquées ci-dessous.

Highlander, nous voilà !

Slade débarque en ville pour qu’Oliver l’aide à retrouver son fils fait prisonnier dans un autre pays. Arrivés sur place après que le démon blond à lunette ait convaincu son mec de mentir à son fils –oui, un mensonge par omission reste un mensonge-, nos héros rencontrent un vieil ami de Deathstroke du nom de Nylander –nous y reviendront-, qui, en plus d’être trop gentil pour être honnête, leur fournit des informations sur le gamin emprisonné. À noter que Slade est appelé Deathstroke The Terminator, référence à la série dans laquelle le mercenaire fait équipe avec Vigilante, antagoniste de l’autre intrigue de l’épisode. Après une rapide recherche, il s’avère que le fils prodigue s’est cru dans The Raid, et s’est fait bolosser à mort après avoir tenté d’empêcher une bagarre.  Parallèlement à cela, le lien Joe/Slade est développé dans un flashback. Moins bien écrite que la relation unissant Oliver à William, le tout reste agréable à suivre bien qu’il est étonnant, au vu de ce qui y est raconté, que cela ne dégénère pas plus. Eh ouais, égorger un père de famille à cinquante mètres de son propre campement, c’est pas top pour un pique-nique… Quoiqu’on ne sait jamais, mon père était-il vraiment en train de soulager sa vessie quand il prétendait y aller, ou s’amusait-t il à décapiter des espions ? Il faudrait que je lui demande.

Comme il était facile de s’en douter, Joe n’est en fait pas mort, mais a été enlevé par les Jackals, un sorte de groupe de mercenaires/truands. Deathstroke arrive à endormir Oliver à coups de somnifères et part en quête des malfrats afin de nous offrir une scène d’action. Et là, stop, parce que j’ai des choses à dire. L’idée d’oser un plan séquence est un très bon point, d’autant que la scène est assez longue, et qu’aucun cut n’est fait. Oui, parce que la majorité des plans séquences des autres séries, style Daredevil, ne sont en fait pour la plupart que des faux plans-séquences, usant de la technique de violents zooms sur les personnages afin d’effectuer des raccords. Maintenant, viennent tout de même deux problèmes. Premièrement, la quasi-absence de sang, ce dernier n’étant visible que lorsque notre héros se la joue brochette et empalement. Utiliser un katana et une mitraillette, c’est bien, mais sans aller jusqu’à d’énormes effusions, la non-présence d’hémoglobine pose problème, surtout que la première saison nous avait montré que la CW pouvait se permettre une certaine dose de violence. Ainsi, voir par exemple le mercenaire frapper les deux jambes d’un adversaire sans que cela ne déclenche la moindre coupure, le vilain se contentant d’être simplement balayé, fait perdre aux scènes de combat leur côté viscéral. Secondement, le trop grand nombre de ralentis tuent le dynamisme d’une scène qui aurait pu apparaître comme beaucoup plus brutale. Nous parlons d’un homme, un tueur, prêt à tout pour retrouver sa progéniture.

Et puis vient la scène finale avec, en guest, un Oliver qui ne prend même pas la peine de mettre une capuche alors qu’il fonce dans le QG des méchants, mais passons. Le twist concernant le fils Wilson fonctionne, et le mec du début se révèle être comme prévu un traître, s’épanouissant pleinement dans sa référence à la fameuse saga des immortels dont j’espère que vous vous contenterez du premier opus. Explications :

– Ahahah, je suis en fait un ennemi ! Qui pensais-tu que j’étais ?
– Une copie éco+ de Duncan McLeod ?
– Euhhhh… Quoi ?!!

– Non mais sérieusement, regarde-toi mec, la même coupe de cheveux sortant tout droit  des années 90…
– Je ne vois pas de quoi tu parles !
– Et maintenant, tu t’amuses avec mon katana…
– Je… Je ne vois pas le rapport !
– Tu t’appelles Nylander putain !
– TU MENS !

Technique de drague moisie n°52 : Faites une maison en allumettes, une rose en origami et offrez-lui…

Deuxième intrigue. Oliver est donc parti en vacances avec son pote borgne laissant la ville aux mains de sa team alors qu’un nouvel ennemi essaye de décaniller la femme voulant faire passer une loi anti-justiciers. L’épisode, s’ouvrant sur une tentative d’assassinat bien rythmée, permet de se plonger directement dans cette nouvelle aventure, là où on aurait pu croire que la réalisation mettrait directement Slade en avant. Commençons d’abord par ce qui va. Dinah est bien développée et l’identité de Vigilante, son ex devenu Wolverine mais chez DC, est une bonne idée. Le rythme est soutenu, et les dialogues évitent de tomber dans le pathos même si le jeu de certains acteurs reste assez clivant selon les scènes. Arrow évite aussi un des grands travers scénaristiques de la CW, le « j’ai des infos mais je préfère mentir à toute mon équipe et régler le problème moi-même afin de créer des sous-intrigues sur la confiance et l’amitié, en plus d’engendrer une nouvelle problématique à résoudre du fait de mon futur-échec ». Et ça, c’est bien. De plus, pour une fois, la série ne se force pas à intégrer de force dans la narration l’intégralité du roster, mais se contente de suivre les personnages utiles à l’avancée de l’intrigue. Ainsi, on suit Black Canary, et le reste gravite autour, avec un Diggle en retrait, comme tout le reste de l’équipe d’ailleurs. Néanmoins, certains problèmes de cohérence commencent à se faire sentir, tel un agent de police pourtant aux côtés de Dinah, incapable de la reconnaître sous son costume, ou un FBI, totalement obsolète et inutile, ne servant qu’à essayer d’instaurer une tension dramatique et isoler les personnages un à un afin que l’épisode ne puisse être bouclé plus rapidement qu’il ne le devrait.

Avec ce diptyque Deathstroke, Arrow semble remonter la pente, et il serait bon que ce changement positif se continue après le départ du mercenaire. L’intrigue tournant autour de Dinah/Vigilante permet de développer les personnages d’une bonne manière en réutilisant des éléments des saisons passées. Des efforts sont faits niveau réalisation bien que la CW s’autocensure inutilement, et l’épisode se laisse apprécier malgré des ficelles scénaristiques parfois grossières et quelques incohérences.