Review TV – DC Legends of Tomorrow S03E01 : « Aruba-Con »

Pas fondamentalement mauvais, mais très loin d’un bon season premiere et d’un bon épisode. Voilà, c’est bon. Ah ? Il faut que je développe ?  Bon, ben c’est parti du coup.

Veni, vidi, vixi…

– Mais d’abord, à quoi sert un season premiere ?
– Commencer une nouvelle saison ?
– Thanks Captain Obvious, mais pas seulement. Plus que cela, il s’agit à la fois de lancer une nouvelle intrigue, en général par le biais d’un nouvel antagoniste, mais plus important encore, d’accrocher le spectateur afin qu’il ait envie de voir la suite, la réussite économique de la série et par conséquent de sa survie dépendant de son nombre de visionnage.
– Et du coup, ce n’est pas le cas ici ?
– Disons qu’on est plus proche de « épisode lambda numéro 52 » que d’une vraie reprise en bonne et du forme et cela pour plusieurs raisons. L’épisode débute là où la dernière saison nous avait laissé, un monde en prise à des anachronismes du fait de l’entrelacement des réalités et time-lines. Le groupe est dissout, et Rip décide de gérer tous les problèmes en solo en créant sa propre force d’intervention : Le Bureau Temporel.  Pour résumer, un mélange entre le Visiteur du futur et Men in Black.  Ainsi, passé les deux premières minutes, la moitié  de l’épisode sera consacrée à des héros vivant leur vie et essayant plus ou moins de récupérer leur vaisseau. Malheureusement, malgré deux/trois high kicks sur un Jules César assez correctement interprété par Simon Merrels, le reste manque de punch, de répliques qui tuent. Rendez nous notre ligue de méchants de la saison passée ! Et puis sérieusement, alors qu’un Heatwave ne faisant rien de sa journée à part bronzer sous la chaleur du Soleil reste cohérent, une Sara travaillant au Liddle du coin reste un chouïa abusé. Et je ne parle même pas de Nate, tout simplement insupportable dans son rôle d’amoureux transi, et ayant sans doute laissé ses parties génitales dans le dernier tunnel temporel quand on voit que sa seule caractérisation se résume à être un abruti qui tente de justifier le fait de s’être fait larguer par des explications misérables et plus que cela, tente de compenser en draguant des filles ressemblant à Vixen. Navrant. Pire, c’est à cause de lui que l’épisode va enfin commencer, et d’une bien triste manière. En gros, Steel est un débile qui, pendant qu’il ramène Jules César à son époque et est trop occupé à faire un selfie, se fait subtiliser son livre d’histoire par le futur conquérant de la Gaule. J’avais oublié que Julius était une sorte de ninja pouvant dérober un livre de la main de quelqu’un. Du coup, le reste de l’épisode est consacré à la récupération dudit bouquin, les conséquences du vol étant la destruction du 21^ème siècle. Bref, les gentils réussissent, le futur est sauvé, et… Rideau. Et c’est de là que vient tout le problème. Ce genre de structure narrative fonctionne dans le cas d’un film, d’un épisode lambda, mais pas d’un season premiere. Ici, la menace n’a été qu’éphémère, et aucune intrigue pour la suite n’a été lancée hormis cette histoire d’anachronismes à régler. Au final, sans l’intervention des Legends, tout se serait mieux déroulé posant un problème majeur : A quoi servent nos héros ? Le Bureau Temporel peut très bien gérer la menace seul et l’unique situation que Sara et son crew aient résolu est celle qu’ils ont eux même créé. Même la scène post générique ne tease pas de nouvelle menace…

J’ai toujours dit que je supportais pas les jupes… Mais c’est l’uniforme réglementaire, j’y suis pour rien !

– Mais… Mais alors… Tout est à jeter ?
– Non évidemment que non. Il est possible de voir une amélioration dans la réalisation, celles-ci se permettant quelques folies. Les effets spéciaux passent bien dans l’ensemble, même si les carré/passage spatio-temporels pèchent un peu, et le directeur de la photographie est plus ou moins inspiré selon les situations, la colorimétrie de la bicoque de Heatwave et les passages sur la plage étant de bonne facture. Chaque lieu possède une ambiance qui lui est propre bien qu’il est évident qu’avec le budget alloué à la série,  Rob Seidenglanz soit obligé de recycler certains lieux de la CW. Ainsi, l’intérieur du Bureau temporel, malgré une esthétique retravaillée, me fait très fortement penser à certains buildings de Star City. Arthur Darvill , Victor Garber en Stein, et Brandon Routh font  font le taff, Caity Lotz est clivante, et Dominic Purcell est… meilleur que dans Vikingdom ? Néanmoins, pour sa défense, il est difficile de lui reprocher certaines frasques d’écritures de scénaristes peu inspirés comme ce moment où l’acteur se met à grogner comme un sauvage en poussant un râle sorti de nulle part. Pour ceux qui cherchent, juste après que Sara comprennent que Rip a bel et bien vu Jules César. Pour le reste, l’humour fonctionne pas trop mal par moment et le tout, comme à son habitude, s’avère dépaysant.

Cet épisode n’est pas catastrophique, loin de là, mais est une mauvaise manière d’ouvrir la saison. L’intrigue bancale est tenue par un élément déclencheur d’une débilité sans nom, Nate ayant apparemment perdu pendant ces vacances, en plus de sa meuf, ses trois doctorats, et l’action met du temps à démarrer là où on aurait pu s’attendre à un départ sur les chapeaux de roues. Le manque d’une réelle menace se fait sentir, d’autant qu’aucun fil rouge n’est lancé pour la suite hormis une correction des anachronismes ne nécessitant pas l’aide de nos héros. Pour résumer, oui il y a menace, non il n’y a pas spécialement besoin de nos héros. Par ailleurs, certains acteurs s’en sortent bien, le tout s’avère comme à son habitude dépaysant, et la réalisation réussit par moment quelques tentatives cinématographiques. Ah oui, et le directeur de la photographie est bon, gardez-le.