Du Batman que j’aime. Voilà ce que je pense de cet ouvrage. Shadow of the Bat a été lancée en 1992 en parallèle des ongoings Batman et Detective Comics. Publiée sur environ huit ans, cette série avait pour but premier de davantage se concentrer sur la psyché de divers personnages. Ici, pas de destruction massive de Gotham en perspective, ni d’ennemi menaçant la Terre entière. Ce sont souvent des arcs ou des one-shots se focalisant sur une histoire au contexte simple. Enquêtes, jeux de piste et situations inattendues sont au rendez-vous. Puisque DC a eu la bonne idée de rééditer la série ces derniers mois, autant en profiter pour en faire quelques reviews (qui ne seront presque pas lues).
Alan Grant, capitaine de son navire
A la tête de cette série, Alan Grant. Auteur connu pour avoir apporté un vent de fraîcheur au Batverse au début des années 90. Fait confirmé par cette série. Unique scénariste des douze numéros contenus dans ce livre, il va proposer des histoires courtes mais efficaces, en tant que divertissement mais aussi en tant que réflexions sur certains faits de société. Des réflexions qu’il ne cache pas. Il attaque certaines problématiques de front, la plus remarquable et la plus touchante étant ce one-shot abordant la question de la drogue. A priori rien de nouveau mais le point de vue adopté par l’auteur et l’écriture rendent le tout pour le moins réussi. Pour frapper le lecteur, le scénariste ne va pas hésiter à mettre Batman dans des situations inédites, voire totalement loufoques. Enfermé à Arkham, cherchant son chemin dans un château à la construction labyrinthique ou piégé dans un container par une bande d’ennemis habituellement incapables, Batman va devoir improviser. Et je dis bien Batman car Bruce Wayne est quasiment absent ici. Il n’est d’ailleurs pas le seul pour qui l’identité secrète a « disparu ». Nightwing ou Robin également ne sont plus que Nightwing et Robin. C’est une composante somme toute intéressante qui était, il me semble, relativement inédite pour l’époque. Toutes ces petites touches ici et là vont contribuer à donner une identité propre à cette série, et ce, dès son premier numéro.
De la nouveauté, de la liberté
Si vous vous attendez à voir Batman affronter le Joker, le Pingouin ou encore le Riddler vous pouvez oublier. Mis à part un affrontement remarquable au service de l’histoire, Batman se confrontera ici à un homme-puce, à un soldat américain d’extrême-extrême-droite, aux conséquences d’erreurs de son père ainsi qu’à un certain Victor Zsasz dont il s’agit de la première apparition. Cette liste (non exhaustive) montre la diversité des histoires contenues dans ce livre. Si certaines sont anecdotiques, la plupart sont très bonnes sinon excellentes, chacune apportant son petit quelque chose qui ne se retrouve pas dans les autres histoires. Coup de cœur pour les deux arcs The Last Arkham et The Misfits.
Voilà comment traiter Batman. Un héros, ou justicier, à Gotham s’occupant de problèmes ayant lieu à Gotham avec les habitants et les forces de l’ordre de Gotham. C’est dans ce contexte qu’une histoire de Batman est, en général, la mieux réussie, mis à part quelques exceptions (hello Morrison).
Norm Breyfogle, what else?
En plus d’une écriture des plus solides, on a le droit à un défilé de dessinateurs all-star. Certains sont très bons, d’autres absolument excellents, Norm Breyfogle en tête. Si vous ne connaissez pas le monsieur je vous oriente vers la review de Watchful d’un livre entièrement consacré aux travaux du dessinateur. C’est pourquoi je ne vais pas m’étaler dessus ici. La (toute) petite déception est que l’on débute la lecture avec les dessins de Breyfogle. C’est donc sans surprise que les illustrations subissent une baisse de qualité par la suite (relativement bien sûr) bien que des Tim Sale ou Mike Collins arrivent à nous délivrer quelque chose de vraiment bon.
Batman : Shadow of the Bat Vol. 1 est donc un indispensable à posséder malgré le fait que la série n’affecte pas l’histoire de Batman, si ce n’est par l’introduction de deux personnages (surtout un en fait) populaires. Servie par un Alan Grant en très grande forme et par une ribambelle de dessinateurs fournissant un travail des plus excellents, on assiste à une œuvre qui est venue rebooster la popularité de Batman il y a vingt-cinq ans de cela. Original, bien écrit, bien illustré et s’adressant à tous, ce volume n’attend plus qu’à être lu et apprécié.
Suite : Review de Batman: Shadow of the Bat Vol. 2 (à venir)
Lu ^^
Bon j’ai rien d’autre à en dire, vu que je ne l’ai pas lu et que je pense que je ne le lirai jamais, mais je sais maintenant que ça existe.