Fin de course pour Barry Allen dans ce septième tome contenant les numéros 41 à 52 de la série, et concluant les aventures commencées il y a 6 ans déjà, date de lancement des New 52. Alors que vaut ce dernier tome ? Réponse tout de suite.
Zoom, Flash, Tirage photo
Alors que Barry vient de se faire larguer par la belle Patty Spivot, un nouvel ennemi apparait : Zoom. L’avantage de ce tome est de placer directement le lecteur dans l’action, la menace arrivant dès les premières pages, et d’une bien belle manière. Autant il est possible de reprocher à Brett Booth des modèles anatomiques beaucoup trop musculeux, atteignant parfois des sommets impossibles physiquement, autant pour ce qui est de retranscrire la sensation de vitesse, celui-ci est extrêmement talentueux. Le tout, aidé par un jeu sur les couleurs et au service d’un scénario bien ficelé, ne fait qu’accentuer le sentiment de menace imminente que constitue le nouvel homme le plus rapide du monde. Parce que oui, le scénario est bon quoique souffrant de quelques longueurs non négligeables. Tournant autour du thème de la famille, l’histoire se concentre logiquement autour du meurtre de Nora Allen, la mère de Barry, et des circonstances qui ont conduit son mari, Henry, en prison. N’ayant pas lu le run en Vo à sa sortie, j’ai été surpris de constater l’omniprésence du père de l’éclair rouge dans cette nouvelle aventure. Plus qu’un homme brisé et meurtri enfermé dans une cellule de Central City, celui-ci occupe en une dizaine de numéros tous les rôles possibles, allant de la victime au héros sans peur et sans reproche, un papa badass à souhait qui n’hésite pas à braver l’interdit pour aider son fils. L’arc continue aussi de développer le jeune Wally West –non, pas le rouquin- et permet de faire le lien avec les événements de DC Universe Rebirth. À ce propos, il est curieux d’avoir tant attendu pour sortir ce dernier tome de Flash, le run critiqué ici étant sorti depuis belle lurette, et DC Universe Rebirth, paru en mai, spoilant certains éléments scénaristiques comme l’apparition des pouvoirs de Wally. Bon, tout le monde savait que le jeune afro-américain allait devenir un speedster, mais sur le principe, on ne m’enlèvera pas de l’idée que tout ça est étrange. Le combat final inter-bolides est assez plaisant à suivre, répondant à une multitude de questions, et faisant presque ressentir de la pitié pour l’antagoniste principal de ce récit. Une bonne conclusion pour ce run qui… Attendez, il y a autre chose après ? Ah…
Les numéros de trop ?
Vous savez, parfois vous finissez une histoire, et cette dernière conclut d’une bonne manière la série. Et puis, sortis de nulle part, vous apprenez qu’il existe encore quelques chapitres qui se révèlent être inférieurs à ce que vous avez lu jusqu’à présent et qui, pire, constituent la véritable fin. Vous avez compris le problème. Attention, ce n’est ni une catastrophe, ni mauvais, mais juste inférieur. Barry, le scientifique, se retrouve à travailler avec les Rogues après que son chef ait eu la bonne idée d’utiliser des criminels afin d’écrouer l’éclair rouge. Premièrement, il est triste de voir, après tout ce qu’il s’est passé, un commissaire toujours persuadé que Flash est un ennemi –même Jameson a fini par lâcher l’affaire. Ensuite, l’utilisation d’un méchant tout droit tiré de la mythologie Batman en la personne du Riddler sort un peu de nulle part. Enfin, Jesus Merino aux dessins s’en sort convenablement, mais n’est clairement pas au niveau de son prédécesseur. Néanmoins, certaines bonnes idées ressortent clairement du lot, comme l’utilisation d’anciens criminels, alliés du père de Barry, l’apparition des pouvoirs de Wally, où le retour de certains personnages.
Ce tome conclut d’une belle manière la période New 52 des aventures de Barry Allen. Zoom est un bon antagoniste, Henry Allen est badass comme jamais, son fils est attachant, et le nouveau Wally West trouve aussi sa place parmi toutes ces figures marquantes de l’univers DC. Néanmoins, quelques gros points noirs viennent ternir cette aventure, comme le scénario accumulant des longueurs, la résolution de l’intrigue étant bien trop facile (ex machina bullshit scientifique, quand tu nous tiens), et certains gadgets et gimmicks relevant plus d’un méchant de série B, que d’un final dantesque, entre le gantelet magique et le meurtre des seconds couteaux par le supervilain lui-mêm. Le trait de Brett Booth retranscrit admirablement la vitesse des speedsters malgré quelques physiques surdéveloppés anatomiquement impossibles. Une fois l’arc Zoom terminé, les numéros restent agréables à suivre, mais font pâle figure face au reste.
Amusant, je viens justement de me faire violence et d’acheter les volumes 8 et 9 en VO pour boucler la boucle et avec le recul, l’appréciation n’a pas changé : l’arc Zoom reste un gros plaisir coupable pour les dessins de Booth mais pour le reste, c’est tout simplement immonde, en passant par la réécriture des origines d’Eobard, qui déteste Barry pour une raison des plus absurdes, et son gant du destin qui permet de voler les pouvoirs. Pour le reste, Full Stop, c’est Jensen qui se charge de conclure et on sent que le monsieur se traîne mais a hâte que ça se finisse. ça tombe bien, le lecteur aussi.
Avec Running Scared et The Button qui ne tarderont pas à être traduits par Urban, je pense franchement qu’économiser ses deniers est encore ce qu’il y a de mieux à faire, sauf si on a la collectionnite.
Ah, en effet, Venditti et Jensen étant tous les deux crédités, je n’avais pas vu que Venditti ne l’était plus par la suite, c’est corrigé. Personnellement, je préfère ne pas juger en comparant par rapport aux origines de bases du perso, les new 52 étant justement de renouveler le genre.
Et, à titre personnel, The Button, à part le numéro de Batman, ça patine et hormis le sentimentalisme omni présent, ça me touche pas des masses pour le moment.
Sans point de comparaison, oui, Zoom se lit bien en TP, surtout pour les emprunts à ce pauvre Hunter Zolomon. Par contre, c’est quelque chose qui sera immédiatement retconné par Batman #21 (et je suis d’accord, il n’y a que ce numéro qui est grandiose), numéro qui demeure plus impressionnant que cet arc, je trouve. Et Running Scared rend véritablement ses lettres de noblesse au personnage, Williamson étant étrangement bien plus à l’aise avec les psychopathes que les héros.
Bref, je suis pas mécontent que ce chapitre de la Flash Family soit définitivement derrière nous.