Review VF – Batman Rebirth Tome 1 : Mon Nom est Gotham

S’il y a bien un titre qui était attendu au tournant, ou du moins un personnage, lors de ce Rebirth, c’est bien Batman. Non seulement il a un rôle clé dans Rebirth avec Flash, mais en plus, il a vécu des aventures en dent de scie lors des New 52. Alors forcément, quand on lui change l’équipe créative, on peut se demander à quoi s’en tenir. Il est donc temps de se plonger dans ce Batman Rebirth Tome 1 – Mon nom est Gotham (que j’aurais personnellement traduit Je suis Gotham pour maintenir le suspense) qui comprend Batman Rebirth #1 et Batman #1-6. Attention à ne pas confondre avec le kiosque Batman Rebirth #1.

Une ouverture très brouillon avec Batman Rebirth #1

Si vous ne le savez pas encore, je me suis fâchée très fort avec Scott Snyder et son écriture sur Batman. A un tel point que j’en suis arrivée à lire seulement ça et là des numéros, ou des arcs entiers d’un coup, lorsque l’envie m’en prenait, ou que le pitch paraissait intéressant. Et ce depuis longtemps. Depuis Death of the Family pour être exacte tellement j’ai été déçue du final. J’ai ensuite fait perdurer le truc jusqu’à l’overdose. Et puis je me suis dit qu’avec Rebirth, on aurait peut être droit à une nouvelle chance pour ce Batou de mon coeur qui à mon sens a été maltraité dernièrement.

Mais j’avais peur. Je me suis lancée malgré tout pour retomber lourdement sur mon popotin. Ce Batman Rebirth #1 qui voit notre duo Batman / Duke Thomas affronter Calendar Man alias Almanach en français (ne me jugez pas mais j’utiliserai Calendar Man si j’ai besoin, Almanach me fait penser à un cahier des fleurs et pas au méchant). Bref, je me suis dit Scott Snyder et Tom King, avant le passage de relais, ça peut le faire. Or, on se retrouve avec un numéro brouillon qui place plus la floraison et la renaissance du vilain au centre de l’histoire avec des ellipses temporelles partout. Et, 1 : je n’aime pas les ellipses à répétition, 2 : je ne vois pas l’intérêt réel de ce numéro hormis nous présenter le nouveau dynamic duo rapidement, genre en petite piqûre de rappel.

Et si j’aime beaucoup le personnage de Duke Thomas déjà croisé à mainte reprises, j’aurais aimé une meilleure présentation, qui nous est offerte par la suite par Tom King dans son arc. Bon, au moins, il y a un très bon point pour les planches magnifiques, mais le reste… Je préfèrerai que Snyder arrête de taper sur Batman pour se concentrer sur American Vampire.

Tom King, nouveau roi de Batman ?

Puis vient le tour de Tom King et de son arc comprenant Batman #1-6. Et là, j’ai pris un très grand plaisir à lire. La lecture de ces numéros est bien plus fluide que celle du numéro précédent et ça c’est déjà un grand plus. Le travail sur Duke Thomas est aussi de qualité, ce n’est pas juste un débutant, ni juste un Robin, mais un réel atout et un réel équilibre pour Monsieur Batman (que j’aime ce nom là). Même s’il est absent du terrain, il a toute son importance dans la mission de notre chevalier solitaire noir et dépressif. Enfin non, j’ai l’impression qu’ici nous avons un Batman qui fait un peu plus confiance, qui se repose vraiment sur Alfred et Duke, quitte à ce que l’un des deux en fasse presque les frais.

J’ai beaucoup aimé le fait que cette histoire soit à la fois riche et à la fois une simple introduction pour une histoire qui prend une ampleur bien plus importante lorsqu’on arrive en fin de tome. Tom King nous présente deux nouveaux personnages dont le suspens est un peu gâché par la traduction en VF de « I am Gotham ». On a vraiment une idée de nouveauté, de nouveau souffle. C’est rythmé, non grumpy du début à la fin, un Batman qui teste et se repose sur autrui tout en gardant un oeil dessus, ce qui me fait penser à une certaine mesure à Justice League : La tour de Babel. Toujours garder un oeil pour se prévenir du danger. Mais bien entendu il faut un méchant. Et au lieu de trouver un ennemi bien vu et revu dans les récits précédents, ici nous avons un vilain pas si vilain qui contrôle un vilain connu qui contrôle un vilain moins connu mais qui livre une histoire et une tournure tout à fait intéressante. Compliqué ? Dit comme ça, oui, mais pourtant, tout trouve sa place. Tous les personnages ont leur importance, il n’y en a aucun présent juste pour servir de décor.

Cette histoire promet d’ailleurs une suite bien embarquée si elle suit la construction de ce premier arc. Dès le début de l’histoire, j’avais quelques réserves sur le duo présenté, sur le vilain, mais au final, je l’avoue je suis agréablement surprise. Ce n’est pas un récit de haute volée qui ne présente aucun défaut loin de là, mais qui possède la bonne qualité de me réconcilier avec la lecture de Batman.

Mon point négatif viendrait peut-être des planches. Vous pouvez me jeter des cailloux je suis prête. Je trouve que le récit aurait gagné à être plus brillant accompagné par des planches de David Finch. Il met beaucoup de coeur à l’ouvrage et s’applique plus que sur certains de ces travaux passés. Mais pour une fois, j’aurais préféré un artiste aux planches plus lisses, allez comprendre pourquoi. Je regrette aussi certaines facilités dans le scénario. Je suis vraiment séduite, mais certaines scènes sont un peu trop évidente et l’on devine trop facilement le dénouement.

Ah, cette manie de mettre un masque pour combattre le crime… Moi je trouve que ça gratte.

Dans l’ensemble, je suis très satisfaite par ce premier tome qui m’a remis dans les bottes de lectrice de Batman, et surtout d’y prendre plaisir. L’histoire est plaisante, fluide, rythmée, et promet de belles choses pour la suite. Alors pourquoi s’en passer ?