N’y allons pas par quatre chemins : c’est de la merde. Alors que la semaine dernière j’avais espéré une petite remontée qualitative, Gotham se reprend un bon coup de poudre blanche dans les narines et se vautre allègrement dans ce qui pourrait se faire de pire en matière de caractérisation, d’histoire et de personnages. Balançons au hasard : Bruce Wayne fait assassiner la Cour des Hiboux, Leslie Thompkins s’injecte du virus qui rend fou et… se transforme en gotho-pouffe, Gordon a autant de valeurs et d’intégrité qu’un Nicolas Dupont-Aignan à jeun et balance des flics en l’air, gratuitement, les scénaristes décident d’un coup que Ivy Pepper est une grosse conne « oups j’ai gaffé hihi », Alfred est à deux doigts de balancer Hugo Strange par dessus le toit d’un immeuble, le climax de l’affrontement entre Penguin et Riddler se situe dans un « je veux que tu m’appelles par mon pseudo, crottezut » et Bruce Wayne, toujours, veut faire tomber Gotham pour en renaître comme un « Dark Hero » – ou comment le mythe de Batman et la construction de l’alter-égo du jeune gamin traumatisé par la mort de ses parents devient une instrumentalisation complètement cheatée par un vieux type rabougri – qui se fait buter d’ailleurs par Alfred. Quelqu’un a encore envie de me dire que « ça va, c’est un Elseworld ? ». Oui, on peut dire que la photo n’est pas dégueulasse, mais Danny Cannon, Bruno Heller et toute leur petite bande, comme ils l’ont montré depuis de longues semaines, n’en ont visiblement plus rien à foutre de respecter un tant soit peu leur matériel de base. Au niveau où en sont les personnages, il n’y a RIEN qui pourrait les ramener dans un « droit chemin », à quelque chose d’un tant soit peu crédible par rapport aux travaux que des dizaines de scénaristes se sont évertués à brosser pendant 75 ans. Gotham c’est pire que du hardcore reboot au caca, c’est la quintessence de l’exploitation d’une licence et d’un univers juste pour l’exploiter, parce qu’il reste encore quelque part aux US quelques 3 millions de personnes décérébrées qui arrivent à se vautrer devant la FOX un lundi soir. J’ai juste l’impression de voir Batman tenu en laisse par un Bruno Heller gras et poisseux, au côté d’une camionnette cradingue sur les bords d’une route abandonnée. Arrivent alors les actionnaires de la FOX, et je vous laisse imaginer la suite. Je n’ai même plus envie de la raconter.