Review VF – Flash Tome 6 : Dérapage

Compte-tenu de l’arrivée imminente des publications estampillées Rebirth, prévue pour juin prochain, l’éditeur Urban Comics décide de boucler au plus vite sa collection « renaissance », dédiée aux titres New 52 et DC You. C’est ainsi que l’on se retrouve avec un gros volume consacré à Flash, qui vient préparer la fin des aventures pré-Rebirth. Faut-il s’attarder sur ce volume  ?  Est-il  réellement intéressant ou ne sert-il qu’à contenter les complétistes ?  Nous allons tenter de répondre à ces questions dans cette petite review.

« Je n’arrêterai jamais de chercher la vérité. » – Barry Allen/ Flash

Après un run New 52 plutôt réussi (mais pas unanimement acclamé) Flash avait connu un changement de style radical  avec l’arrivée de Robert Venditti au scénario. C’est d’ailleurs à ce scénariste, accompagné de Van Jensen sur la plupart des numéros, que l’on doit ce volume, au ton résolument dark, à l’échelle des aventures du bolide écarlate. L’approche est beaucoup moins « feel good » et l’on sent une volonté de rupture avec le style plus naïf et cartoony du run précédent. C’est plus edgy et les méchants semblent bien plus radicaux et prêts à tout mettre à feu et à sang, et Barry semble, lui aussi, mis à rude épreuve.

Ce changement de style se remarque aussi dans le dessin, qui est majoritairement pris en charge par Brett Booth. Si vous êtres familiers du trait de ce dessinateur, vous ne serez pas surpris, mais c’est assez différent de ce qui nous est proposé par l’équipe créative précédente. On se retrouve avec des planches qui rappellent les années 90, et ce n’est pas glorieux. Les personnages sont musculeux et le tout manque pas mal de finesse, et on peut regretter le manque de dynamisme de l’ensemble. C’est très statique, et ce n’est pas l’ajout de quelques éclairs sur Flash ou sur son nouvel « ennemi » qui porte le même genre de costume que lui (mais en bleu) qui viennent changer la donne. Certes, c’est loin d’être dégueulasse, mais ça reste très loin du niveau atteint par la série à ses débuts.

De même, il est évident que le scénario que couvre ce tome est constitué d’un arc beaucoup trop long, qui manque de diversité et ne repose que sur une seule idée, que je ne peux pas vous dévoiler sous peine de spoiler toute l’histoire. Sachez que, même si l’idée peut sembler intéressante, l’exécution est plus que laborieuse, et l’on a du mal à suivre Barry dans cet arc qui tourne bien vite en rond.

C’est dommage de voir un titre au potentiel aussi fort s’embourber dans un récit d’une effarante banalité, qui ferait presque passer l’arc Black Goku de Dragon Ball Super pour du Shakespeare (j’exagère un peu). On sent que Robert Venditti a voulu donner un côté un peu plus sombre à son personnage, mais ça ne colle absolument pas, et il est sûrement difficile d’accepter l’orientation de la série si l’on est fan du Scarlet Speedster. Si l’on veut rester bienveillant, on reconnaitra que le récit peut se laisser lire, et qu’il véhicule finalement les valeurs habituelles du héros quand on le termine, mais on est bien loin d’être en face d’une bonne histoire de Flash.

Très évitable, ce tome de Flash a tout de même le mérite de compiler les épisodes mettant en scène un arc complet, qui repose sur une idée assez intéressante. Cependant, l’exécution est loin d’être efficace et l’on se retrouve à découvrir un récit confus et répétitif, qui porte parfois un regard assez étrange sur son protagoniste. Ajoutez à cela un style graphique assez peu adapté au héros, qui contraste avec le charme qu’avait le titre à ses débuts. A ne lire qu’en connaissance de cause.