- Développeur : Telltale Games – Editeur : Telltale Games
- PC/PS3/PS4/360/One/IOS/Android – 12 décembre 2016 – 4,99 euros (prix conseillé) – dématérialisé
C’est la fin de la première saison de Batman. Sorti en temps et en heure comme tous les autres épisodes. L’heure de faire une critique et un bilan. A noter que déçu par les sous titres français qui, si ils sont présents, sont à la ramasse j’ai fait le jeu en Vosta donc je ne peux m’exprimer sur la qualité de ceux-ci.
Attention : même si je vais spoiler au minimum sur le contenu de l’épisode l’intrigue des chapitres précédents sera révélée.
T’as changé frère !
Avant de partir pour le tout dernier acte du jeu il reste donc suivant votre choix cornélien de l’épisode précédent à régler vos comptes avec certaines personnes. Dans les deux cas un ami et pourquoi pas aussi une amante. J’avais fait le choix d’aller sauver Alfred lors de l’épisode précédent et je suis plutôt content de ce dernier. Même si cela donne à notre cher majordome, et j’y reviendrai, un côté demoiselle en détresse un peu trop prononcé. Bien qu’il soit assez badass comme à son habitude ne vous méprenez pas sur mon propos.
Ainsi le jeu m’a proposé de régler mon compte avec un mec avec un demi oculus rift… ahem je veux dire Oswald dans une scène intéressante sur une dynamique pas traitée si souvent que cela (Bruce/Jim). Oui j’ai choisi d’y aller en Bruce Wayne car c’est peut être la force du jeu depuis ses débuts à savoir choisir son approche. En ce sens c’est réussi et le lieu de conclusion n’est pas anodin évidemment. La boucle est bouclée.
Un passage vraiment trop expéditif avec Sélina dont je n’apprécie pas la caractérisation finalement. Un dialogue qui sonne un peu comme ça :
– Je suis trop une méchante toi même tu sais et je te manipule et j’ai pas de cœur et en plus !
– Mais on a fait du sexe quand même et je t’aime ma poule !
– Lol je suis incapable d’aimer autre chose que moi même je suis trop dark tu sais. J’ai deux vices, la cleptomanie et écouter My Chemical Romance. Je suis trop inaccessible.
– Prends soin de toi alors je reste dans la friendzone mais je suis certain qu’on se verra dans la saison 2 bye !
C’est triste c’est ainsi.
Origin Story cliché de méchant/20
Après quelques péripéties et de l’enquête parce qu’il faut bien faire croire qu’on joue les choses sérieuses arrivent avec un combat final interminable mais étrangement réussi dans son exécution. La encore des soucis d’écriture sur un personnage potentiellement génial se font sentir. Tout va de toute façon tellement trop vite dans les intrigues de ce jeu qu’on a pas de temps pour la finesse.
Top. J’ai eu une enfance malheureuse. Mes parents adoptifs étaient de méchants tortionnaires avec moi. Mes parents étaient au centre d’un terrible complot qui ont menés à leur mort. Je me suis sentie seule et je me suis mis à haïr l’humanité. J’ai une technologie qui sort un peu de nulle part et la ville dans laquelle je vis et son protecteur sont un peu la cause de ma présence je suis je suis ?
- un méchant de comic book lambda balancé par des scénaristes qui ont encore fait le coup de l’enfance malheureuse ?
Ah oui oui oui oui oui !
Ce combat reste sympa, il y a une vraie dynamique et dans tous les cas l’épisode clôt toutes ses intrigues tout en laissant de la place avec un beau teaser bien baveux qui brille par son absence totale de subtilité.
Bilan plutôt positif mais à l’ arrière goût amer
Qu’on ne se méprenne pas, j’ai aimé le jeu mais je ne suis pas qu’un fan de Batman mais aussi un amateur de la question vidéo-ludique en général. Ainsi pour un jeu qui coûte surtout cher en licence l’expérience proposée n’est sauvée que par son scénario. Jusqu’à l’épisode 3 et son cliffhanger surprenant le jeu n’a eu de cesse de déconstruire des fondamentaux de l’univers du chevalier noir pour mieux surprendre le fan et le joueur. En ce sens le scénario tient son pari. Il parvient à raconter une histoire plutôt cohérente, à donner des choix ayant un certain impact. L’aspect role play en mode : mais qu’est-ce que Bruce ferait à ma place fonctionne parfaitement.
Ce qui plombe l’expérience c’est à mon avis un certain rush qui se voit sur la durée des épisodes avec de su-croit de véritables différences flagrantes sur la qualité des animations ou du rendu suivant les chapitres. Ainsi on remarquera un soin tout particulier accordé au combat de fin quand des pans entiers peuvent être ratés. Des soucis de finition qui se voient même dans des scènes narratives expédiées un peu vite quand on aurait voulu approfondir un peu la personnalité de personnages plutôt que de les survoler. Exemple parmi tant d’autres la transformation psychologique d’Harvey Dent amenée à la truelle et sans aucune nuance.
Et c’est vraiment dommage quand en plus on sent juste la volonté d’un développeur d’acheter depuis des années des licences bien juteuses. Pourtant on ressent ici un véritable amour du comics mais on est loin de la finesse et de l’impression laissée par un The Wolf Among Us en son temps qui reste pour moi leur plus grande réussite.
Il serait donc temps de passer à la vitesse supérieure. C’est bien d’avoir son petit moteur qu’on peut adapter sur de multiples supports pour maximiser les rentrées de cash. Mais quand on voit les soucis de finition, la traduction française digne d’un Duwang à l’époque de la traduction américaine de la partie 4 de JoJo’s Bizarre Adventure, le framerate… il n’est pas insensé de dire que les joueurs qui n’ont pas encore décroché méritent mieux que ce qui leur est proposé. Le fond et la forme en somme.
Avec un peu de recul le titre reste solide grâce à des moments magiques et une narration qui a su trouver des angles pour surprendre les fans. Les deux derniers épisodes sont toutefois trop expéditifs comme ce dernier qui balance certains personnages hors de l’intrigue ou qui a même du mal à développer intelligemment les principaux. Un récit efficace et qui tient en haleine mais qui cumule tellement de tares que la fête est un peu ternie. Allez c’était quand même pas si mal. Mention assez bien avec réserve.
SPOILERS
Si on a fait le choix d’arrêter Oswald dans l’épisode précédent, la résolution de l’intrigue avec Harvey Dent est excellente, elle profite d’une mise en scène très inspirée dans ses plan et dans ses musiques. Les 2 fins possibles que j’ai pu voir offrent de superbes scènes avec un Dent qui se montre réellement vulnérable et tragique en prisonnier de sa maladie et de sa pièce. Cet épisode nous offre la meilleure interprétation de Double Face (hors comics) depuis Batman TAS.
5ème et dernier tome fini :
– points positifs :
Un combat final dynamique
Des révélations bien amenées
Une suite qui promet
Alfred
– points négatifs :
Une première partie assez bâclée
Les traducteurs VF étaient en grève pour une bonne partie du jeu
Pas l’impression que mes choix n’aient eu un grand impact sur la partie finale
Malgré des défauts importants, ce jeu fut quand même une sacrée expérience pour moi (je ne connaissais pas les jeux Telltale), et avec des moments de tension assez importants. Une relecture de la légende du DK qui m’a laissée perplexe au début mais le scénario, solide, a vite fait de rattraper cette appréhension initiale (avec un petit côté TDKR Nolanien quand même), tout en me frustrant à cause de gros problèmes techniques ici et là. Bref, mon Bruce a trouvé sa voie, celle de la rédemption, en espérant que le vôtre a trouvé la sienne. Enjoy