Review TV – DC’s Legends of Tomorrow S01E10 « Progeny »

« It’s your life against the life of my son. » – Rip Hunter
à Per Degaton

• DC’s Legends of Tomorrow Saison 1 – Épisode 10 – Titre : Progeny – 7 mars 2016

• Réalisation : David Geddes – Scénario : Phil Klemmer & Marc Guggenheim

C’est le week-end : couverture, check ; mug Batman rempli de café brûlant, check ; écouteurs, check… me voilà prête à survivre à un nouvel épisode de Legends of Tomorrow. Notez que, pour rattraper mon retard, j’en ai même regardé trois cette semaine. Les deux derniers épisodes m’ont presque donné envie de regarder le 10ème et je commençais à me dire que cette série décollait un peu du niveau ras-les-paquerettes auquel elle nous avait habitué. Et puis, il y a eu l’épisode 10 et je suis retombée tête la première dans une abîme de désespoir. Analysons ensemble pourquoi j’ai été autant déçue, comme pas mal d’autres spectateurs, si on en croit les interwebs.

Pour commencer, remémorons-nous l’intrigue: on se souvient que, la semaine passée, les passagers du Waverider ont retrouvé Sara, Kendra et Ray qui étaient resté « coincés » en 1958 (j’aurai tellement kiffé… surtout si c’est avec Brandon Routh) et ont capturé Chronos qui se révèle être en réalité n’être autre que Heatwave/Mick Rory (oh, un plot-twist sauvage en liberté). Pour ce dixième épisode, on retrouve nos voyageurs temporels à bord de leur vaisseau. Ils méditent sur le meilleur moyen d’empêcher Savage de dominer le monde… ce qu’ils tentent de faire depuis 10 épisodes, rappelez-vous, et pour l’instant ils n’ont réussi qu’à empirer les choses. Quels héros… S’ils sont une légende dans le futur, ce sera bien celle de la pire équipe de losers… bref.

Rip Hunter propose d’emmener son équipe en 2147 pour tenter d’empêcher Per Degaton de devenir le dictateur cruel et meurtrier qu’il deviendra cinq ans plus tard. Le règne de terreur que le despote imposera à la Terre préparera le terrain pour l’accession au pouvoir de Savage. Une fois sur place et après avoir fait un peu d’observation, le débat suivant est lancé : « faut-il tuer Per Degaton puisqu’il va devenir le pire tyran que la Terre ait connu avec Hitler ? » Deux camps se forment, sans grande surprise. Stein, Palmer et Kendra sont contre. Hunter, Captain Frost et Sara sont pour. En attendant de se décider pour de bon, ils kidnappent le psychopathe miniature et le séquestrent dans leur vaisseau, sous anesthésie (oui parce que passer sa vie dans un coma artificiel, c’est bien mieux que la mort). Ils trouvent aussi Savage qui est membre du corps dirigeant de cette époque. Pour pallier à la sur-population qui menace de perturber l’équilibre du Conglomérat, société idyllique (en apparence) dans lequel les « lucky few » habitent, Savage propose de relâcher un virus qui décimera une partie de la population mondiale. Le père de Per Detagon s’y oppose et Savage, qui est le mentor du garçon et le manipule clairement, insinue subtilement dans son jeune esprit l’idée que son père est trop faible pour diriger.

Pour ne pas spoiler ceux qui n’ont pas encore vu l’épisode, je ne vais pas vous en dire plus mais, une fois de plus, le dénouement est décevant. Vers la fin de l’épisode, il y a une tension et un suspense intéressant et ça aurait pu être bien exploité mais, au lieu de ça, on retombe dans le schéma déjà utilisé pour quasiment tous les autres épisodes : les actions des Legends n’ont pas eu l’effet escompté, elles ont finalement avancé (!) la prise de pouvoir de Pen Degaton et ils décident de fuir vers une autre période temporelle. Cette stratégie que les scénaristes utilisent une nouvelle fois me donne clairement l’impression qu’ils veulent se dédouaner de ce qui pourrait arriver dans la série suite aux actions qu’ils ont fait entreprendre par leurs personnages. Pour moi, il y a deux explications: soit l’équipe à l’écriture est aussi mauvaise que les types qui écrivaient les dialogues de Saint Seya ou alors ils ont clairement peur de se mouiller et n’osent pas assumer leurs scénars et aller plus loin dans la caractérisation de leurs personnages. Il y a énormément de trucs « gros » dans cette série, mais avec une bonne écriture, ça passerait. Des milliers de téléspectateurs gobent bien sans broncher les non-sens scientifiques de Star Wars, de Star Trek ou de Doctor Who… ils le feraient aussi pour Legends of Tomorrow si c’était bien fait et assumé. Même les films de science-fiction série Z de la chaîne Sy-Fy s’assument plus que cette série. Et c’est triste à dire !

Côté relation inter-personnages, en dehors de la romance à deux balles entre notre bogoss Ray et la demi-déesse Kendra sur laquelle on insiste bien depuis un moment, un lien entre Snart et Sara se renforce. Et cela promet d’être intéressant… D’accord, on reste dans le cliché ici : deux abîmés de la vie qui se sentent attirés l’un par l’autre mais qui ont peur de s’engager car ils ne veulent pas faire de mal à l’autre. Je vois ça d’ici. Mais peut-être que ça sera bien fait, peut-être que non. Comme dirait l’irrésistible Tom Hardy dans Mad Max : « You know, hope is a mistake. » Mais, je continue d’espérer. Une chose qui serait chouette aussi : parler un peu plus de Jacks… Stein pérore un max mais on n’apprend pas grand chose de la deuxième moitié de Firestorm et c’est bien dommage.

Vous me direz que je suis bien catégorique, mais c’est que je suis vraiment déçue. Chaque fois que j’ai l’impression que le niveau remonte lentement, l’épisode qui suit est pire que tout. Je continue d’espérer car malgré tout, il y a des bons éléments, on tente d’impliquer le téléspectateur avec des débats sur la tolérance comme dans l’épisode 8 ou sur la légitimité (ou non) de prendre une vie si cela en sauve des centaines d’autres et sur la responsabilité scientifique (avec Ray et l’utilisation de la technologie de Palmer Tech) dans le 10. Si c’était favorisé, contrairement aux triangles amoureux dégoulinants et si c’était surtout assumé par l’équipe créative du show, ça pourrait clairement relever le niveau. Mais au lieu de cela, on veut ratisser large au niveau audience, on tente de plaire à tout le monde. Ce qui a pour résultat, je le crains, de ne plaire à personne.

En résumé, ce dixième épisode (on se rappelle qu’il en reste encore six avant la fin) ne prend, comme d’habitude que très peu de risques. Le pitch est passable, il y a une tentative de lancer un débat, de faire avancer l’histoire. Mais à la fin, on réalise une fois de plus que les action entreprises par les Legends pour stopper Savage ne font qu’augmenter ses chances d’étendre son règne de terreur. On se demande pour qui ils bossent finalement. Niveau caractérisation on nage une fois de plus dans les clichés et la guimauve. Si je peux vous donner un conseil : épargnez-vous cet épisode, lisez le résumé sur le net et regardez celui de la semaine prochaine car il contiendra une apparition de Jona Hex !