Review VO – Justice League Beyond : In Gods We Trust

Les points positifs : Les différents styles artistiques adoptés Liaison toujours forte avec l’univers animé L’adaptation constante de personnages de l’univers DC dans l’univers « Beyond » Les points négatifs : Système des histoires brèves Pas de Justice League à proprement parler

« Old Wounds Are Hard To Forget. » – Starfire

• Scénario : Derek Fidolfs, J.T. Krul, Dustin Nguyen  – Dessin : Howard Porter, Dustin Nguyen, Ben Caldwell, Fiona Staples – Couleur : Carrie Strachan, Randy Mayor, Nick Filardi, John Kalisz, Ian Herring

• DC Comics – Justice League Beyond : In Gods We Trust – 19 Mars 2014 – 208 pages – 17.99 $ – TP – Collectionne: Batman Beyond Universe #10-17 « Justice League Beyond »

On continue l’aventure de l’univers Beyond et ce recueil fait office de second tome. Il ne s’agit pas, comme l’on aurait pu s’y attendre, à une suite à proprement parler mais seulement les numéros suivants. Pour vous donner une idée du contenu de ce volume, dites vous simplement qu’il s’agit d’un recueil de différentes histoires plus ou moins longues. Pas de récit majeur, juste des histoires brèves, entrecoupées d' »Origins Stories » sur les membres de la ligue, comme l’on a déjà pu le voir dans le volume Konstriction. Pas de surprise, on est aussi, très loin des menaces de grande ampleur du premier volume, au contraire tout est même très calme et très classique dans l’intrigue. C’est vrai, pour le moment, je ne suis clairement pas optimiste. Mais je n’ai pas dit qu’il n’était pas sans surprise.

Dans la catégorie surprise, j’ai été l’un des premiers étonnés en reconnaissant le style unique de Fiona Staples dans une histoire traitant des origines de Micron. Déjà par la popularité de Micron, qui est l’un des personnages les plus secondaires de l’équipe. Par ailleurs, on ne le verra que dans ces quelques pages lui étant consacrées. Mais en plus, il faut savoir que Fiona Staples a travaillé sur cet univers. Pourquoi cet engouement ? La réponse est des plus simples. Son style est absolument parfait pour cette série, et en particulier pour dessiner Batman. C’est à la fois une référence constante à l’animé, sans pour autant cette sensation d’obligation, puisque la référence se fait d’elle même par le style de Staples. Elle n’est pas au meilleur de sa forme, et l’on pourra remarquer qu’entre cette histoire et Saga, la mise en page joue beaucoup. Mais qui peut lui en tenir rigueur? Elle dessine les femmes comme personne. Que voulez-vous, je ne suis qu’un homme. Pour ce qui est de l’histoire, elle n’a rien de particulier, il s’agit des origines classiques d’un super-héros à la personnalité classique. Toujours ces quelques références à la série animée qui font toujours plaisir à voir sur papier.

Après cela, une histoire mettant en scène Terry qui découvre une nouvelle partie de la cave, après que Bruce lui a raconté l’histoire de Tim Drake dans « Le Retour du Joker« . Un épisode particulièrement verbeux, très long, très lent pour ces quelques pages mais rempli de bonnes idées. On retrouvera une Harley Quinn grabataire, et une loi imposée par un certain Harvey Dent quand au destin des plus grands criminels. Peu de choses à dire sur cette histoire qui a particulièrement bien développé l’impact de certains personnages qui entourent Bruce Wayne dans les séries animés durant la période où il incarnait Batman dans le futur. Suivra Marcus To, qui est un artiste à la réputation de second couteau, mais que j’affectionne particulièrement. Il est aidé de Ian Herring à la colorisation, et il n’y a rien à dire. La partie artistique est juste parfaite. À côté de ça, Manapul peut se rhabiller, Marcus To a un style plus frais, et la colorisation de Ian Herring lui donne l’aspect pastel que l’on chéri tant chez Manapul. Une Origin Story centré sur la nouvelle Flash, avec une colorisation aux nuances chaudes et un effet pastel, aux alentours de 2012, c’est difficile de se dire que ce n’est pas une référence désirée à l’équipe créative de l’époque sur le titre Flash. Et pour le coup, cette histoire est simplement écrite avec brio. Des références non seulement à la série mais à l’univers entier de Flash qui a été réduit à la personnalité délirante ( parfois lourde) et à un musée dans sa ville.

Un autre épisode met entièrement à l’honneur le Green Lantern du futur, Kai-Ro, qui aura le malheur de subir le plus mauvais épisode de l’album. Brièvement, l’histoire aurait été sympathique à regarder en tant qu’épisode à part d’une série animée centrée sur la Justice League Beyond, mais je n’ai eu que l’impression de lire un comics jeunesse. Aucune idée intéressante, pas de référence amusante, une partie artistique qui ne fait qu’appuyer le sentiment de lire du comics jeunesse, seul l’apparition de Shazam dans les dernières pages fait sourire. Le numéro ne se meurt pas ainsi, puisque l’Origin Story est également consacré à Kai-Ro. Et comme s’il avait prévu que le lecteur allait s’ennuyer le long de ces vingts pages, Dustin Nguyen est revenu écrire et dessiner cette brève histoire poignante. Son style à l’encrage épais et aux ombres dominantes est contrasté par des couleurs plus claires tout en restant sobre. Une histoire qui fait office de double origine, et donne une caractérisation bien plus profonde au personnage en ces quelques pages que dans toute son histoire, que ce soit dans les comics, comme dans l’univers animé. Le talent de Nguyen réside autant dans son écriture que dans son dessin.

La plus grande et dernière partie de cette album est consacré à Superman, dans une seule histoire, puisqu’un album a été consacré au personnage. Ici, pas de référence à l’animé, l’univers Beyond devient indépendant et se suffit à lui-même. On se plaira à voir ce qu’est devenu Clark Kent. Ainsi que les relations et réactions éternelles entre lui et ses équipiers de la ligue. De Martian Manhunter et son sentiment d’être exclu de ce monde à Starfire et son passé toujours aussi pesant, une action passée de Superman fait qu’il est recherché par une race extraterrestre qui a fait appelle à un chasseur de prime. Devinez. C’est vraiment pas compliqué. Lobo ! Le vrai, Lobo ! L’extraterrestre au cigare toujours allumé, même dans l’espace, et aux dreadlocks noires sur sa moto, tout en faisant tournoyer sa chaîne bas de gamme. Un plaisir incroyable de le retrouver même dans cet univers où je ne l’attendais pas. Je ne vais pas tout vous raconter, mais sans en être le récit de l’année, il reste une bonne aventure de Superman, qui laisse à réfléchir quand aux agissements des super-héros en dehors du système solaire. Est-ce que je dois vraiment parler de la partie graphique, prise en charge par un certain Howard Porter ? Un grand nom dans cet univers trop peu connu. On l’a déjà remarqué sur Superman Beyond, et il semble avoir apprécié de retrouver l’homme d’acier, et ce n’est pas moi qui refuserait de le voir signer l’un des titres Superman actuel.

Justice League : In Gods We Trust, est un album que l’on pourrait qualifier de dispensable pour ce qui est du contenu. Mais un détour appréciable pour les fans de l’univers animé ou de l’univers Beyond. Un bon album pour ce qui est de la caractérisation des personnages. Et pour une fois que de bonnes origines sont racontées, on ne peut pas cracher dessus. Cet album est une sorte de gros Annual, et si l’on aborde le recueil de ce point de vue, on ne peut que l’apprécier d’avantage.