Autant le dire tout de suite, Astro City #28 n’est pas le meilleur numéro de la série. La faute certainement à un pitch de base un peu fou mais qui n’est jamais transcendé par la narration. Imaginez plutôt avec un programme comprenant un super-héros du type Ant-Man opposé à des personnages de cartoons de son enfance, devenus des super-vilains bien réels, il y avait de quoi faire. Pourtant Kurt Busiek, qui se montre si généreux en terme d’idées et d’histoires généralement, apparaît ici en petite forme. Le problème vient certainement de la formule adoptée par l’auteur sur la série. Oui, à force de nous présenter de nouveaux personnages dans des one-shots, il fallait bien que l’un d’entre eux soit moins intéressant que les autres. Ainsi il manque le petit plus indescriptible qui fait, normalement, toute la différence et l’auteur nous sert un personnage moins complet, plus unidimensionnel que d’habitude. Alors d’accord, il ne s’agit pas du meilleur de ce que peut nous offrir Astro City mais avec les standards élevés de la série, ça ne signifie pas qu’il faut tout jeter pour autant. Astro City #28 n’est finalement que correct et aurait parfaitement eu sa place à l’époque du silver age par exemple, mais c’est tout. Reste alors le guest-artist Gary Chaloner qui semble s’éclater et qui fait largement le job même si, là aussi, il manque le petit quelque chose qu’apporte normalement Brent Anderson pour faire passer le titre au niveau supérieur.

On peut commencer à se dire que 35 semaines, ça commence à faire sacrément long pour un préquel d’un jeu. Comme toujours, Scarecrow et l’Arkham Knight mettent au point leur plan pour attaquer le Chevalier Noir, avec un curieux sujet d’expérience, alors que Wayne continue de vouloir rebâtir Gotham City et pour cela doit se frotter aux officiels qui n’y mettent pas de la bonne volonté. On continue de progresser très doucement dans cette histoire, avec pour ce numéro un nombre plus appuyés de références (visuelles, et dans le texte) aux jeux développés par Rocksteady avec des dessins toujours pas vilains sans être sensationnels. Si vous trouvez que je commence à me répéter dans ces reviews, c’est normal, ça devient aussi difficile pour moi d’innover.

A Death in the Family version Arkham, c’est re-parti ! Comme je le dis depuis le départ, cette mini-série est un bon point d’entrée pour découvrir l’histoire de Jason Todd dans cette réalité, qui n’est pas si différente de la continuité officielle des comics. Là où Tomasi arrive à s’affranchir de l’histoire originale, c’est en changeant le lieu de l’action de la torture de Todd par Joker, qui apporte son lot de quelques suprises, au cours d’une très longue séquence qui est déjà aperçue dans le jeu en partie, ici fidèlement retranscrite, pour un chouette climax étouffant. Alors si vous n’avez pas fait le jeu, et jamais lu de comics Batman, le voyage sera très plaisant, d’autant que les dessins sont toujours aussi beaux, collant à la patte graphique des jeux, avec des super-vilains véritablement effrayants. Pour les autres, si vous avez des thunes à claquer, pourquoi pas, mais vous avez peut-être d’autres singles à vous procurer à ce prix là.

En premier lieu, il convient de noter que le style assez reconnaissable de Ming Doyle sied tout à fait à cette série. Son trait à la fois précis et un peu abimé ne dénature en rien la fémininité de ses personnages et c’est avec joie que nous rencontrons de nouveaux personnages connus, présentés ici dans ce contexte de seconde guerre mondiale. Les auteurs ont réussi à transformer cette gamme de (superbes) statuettes de collection en de véritables personnages pris au sein d’une intrigue assez bien ficelée. Du retour du côté de Batwoman, ici infiltrée, on retrouve le côté sombre et fantastique lié à Tenebrus et ses projets d’une armée de combattants nazis invincibles. Une idée assez classique en soi, mais qui fonctionne plutôt bien. Et puis avec les dessins de cette qualité, de toute façon, on ne peut que passer un bon moment sur ce titre Digital First.

Le combat se poursuit dans les pages de ce numéro de Fables : TWAU. Bigby défie Bloody Mary dans ce qui semble être un deathmatch bien viscéral. Le numéro est plutôt bien rythmé et l’affrontement est joliment représenté. On peut regretter la quasi-absence de dialogues dans la première partie du comic-book, mais tout cela est compensé par un flashback bien consistant, qui revient une fois de plus sur des événements occultes. Comme toujours, la série est à conseiller à ceux qui apprécient la série d’origine, et même à ceux qui ont fait le jeu vidéo, puisqu’on y apprend des choses qui n’étaient que vaguement présentées. C’est donc une lecture fort recommandable que cet épisode, qui ne repose cependant que sur une grande séquence d’action menée tambour battant, mais il est bon de voir un peu la bête (ou plutôt le loup, ne confondons pas les personnages) se réveiller.

L’épopée entre Wonder Woman, Cheetah et les animaux fantastique de l’île sur laquelle les demoiselles se sont crashées continue. Ici, on en apprend beaucoup plus sur ces dits animaux, sur leur savant fou, et c’est pas joli joli. Oui, je déteste l’expérimentation animale donc il y a des petites parties de ce numéro qui m’ont fortement déplues, mais au final, même si cela est irréel on peut y trouver un écho à notre monde à nous et aux tests sur les animaux pour servir l’homme au nom de richissimes hommes d’affaires qui ne pensent qu’au profit. Cependant, Wonder Woman est une héroïne d’une grande bonté, et heureusement.

Après cela reste assez sympa comme numéro, et on verra au prochain numéro comment l’histoire se terminera. Les planches ont toujours ce style un peu cartoon qui colle bien à l’histoire, et d’ailleurs j’imaginerais assez bien ces quelques pages en petit animé sur petit écran. Bah ouais, des animaux qui parlent, ça fait toujours son effet non ?

C’est assez incroyable arrivé déjà à ce 3ème numéro de voir réellement la différence qualitative entre ce Batman & Robin Eternal et la précédente saison de la série hebdomadaire. Le travail a dû être mieux préparé en amont car la série accroche et est déjà un plaisir à suivre ; cela dû notamment aux interactions entre les différents Robins, entre joutes verbales et dialogues fraternels, non sans pincée d’humour, malgré une situation qui reste toujours aussi mystérieuse, et de plus en plus oppressante. Le personnage de Cassandra Cain intrigue, de multiples liens avec d’autres évènements du DCU sont faits (c’est d’ailleurs là que je regrette de ne pas suivre Grayson régulièrement), et Bruce Wayne commence enfin à être intégré à tout ça. Graphiquement, on reste dans un ton mainstream agréable et correct, qui parachève de rendre la lecture vraiment agréable. Vivement mercredi prochain !

Le vent de fraîcheur du mois est enfin là. Dans Bizarro #5, on fait suite au dernier chapitre, ainsi Bizarro et Jimmy sont envoyé en mission par Mulder et Scully. Pour la faire courte, la gouvernement a fait de la zone 51 une prison illégale pour aliens, sauf que ce n’est pas bien non non. Pour faire le sale travail, autant envoyer deux gars bizarres que l’on rencontre dans la rue. Avec la promesse d’un voyage à Vegas et d’un budget illimité, Jimmy et Bizarro sautent sur l’occasion et à notre plus grand plaisir. Ce numéro regorge de références diverses, entre clin d’oeil à Rain man ou le cousin de Kilowog. On peut vraiment dire que le soucis du détail est présent dans ce numéro. C’est vraiment marrant. Ce n’est par contre, pas un anglais très facile à lire, les débutants seront vite découragés devant la série. Je vais vous laisser découvrir ce numéro, sachez juste qu’il y a un changement dans le statu quo de base à la fin du chapitre.

Personnellement la vanne de l’omniprésence financière de Lex Luthor est excellente, il a tout, l’hôtel, le starbuck ! Malheureusement, plus qu’un numéro avant la fin, cette série ne changera pas grand chose à l’univers DC. Mais la continuer plus encore aurait été bien agréable car ça change énormément en comparaison aux autres séries DC. C’est une série qui fait du bien.

Mais mais mais naaaaaaaan ! Pourquoi nous faire changer d’artistes comme ça ? Pourquoi ? Le style d’Annie Wu correspondait vraiment bien à l’ambiance ré-imaginée par la nouvelle équipe du titre Black Canary. Et ici, malheureusement on oscille avec Pia Guerra et Sandy Jarrell. C’est un peu moins bien du coup, et en plus, on a juste droit à une histoire assez plate concernant une étape de la tournée du groupe de Black Canary. Alors, par déduction l’intrigue avance, mais cela reste assez maladroit, et ce numéro semble dispensable comparé au dernier. Je m’attendais à beaucoup plus. Des révélations, de l’action, ici, on en manque plutôt cruellement et c’est bien dommage. C’est comme si ce numéro servait de transition parce que la suite ne rentre pas dans un seul numéro, mais en attendant bah on a du blabla sur le groupe, et franchement, bah, on apprend rien de nouveau.

Honnêtement, moi ça m’agace plutôt beaucoup. Ce titre est habituellement plaisant à lire, mais là, il manque trop de choses pour captiver mon intérêt. Même le cliffhanger n’a pas su m’appâter pour la suite.

Tiens ! Il se passe quelque chose dans Doctor Fate #5, voilà qui rend ce numéro automatiquement plus intéressant que les deux précédents. C’est finalement agréable de voir que la longue mise en place de l’intrigue finit par payer. Il ne faut pas s’enflammer pour autant puisque le héros de la série apparait encore beaucoup trop lisse et transparent mais, au moins, il agit enfin comme un héros. Le chapitre offre, en plus, quelques moments plutôt iconiques avec, par exemple, une confrontation finale agréable et bien rythmée. Sachant que c’est bien le rythme qui faisait défaut à la série jusqu’ici, c’est une bonne surprise. Encore une fois, ce sont tout de même les artistes qui volent la vedette à Levitz. Sonny Liew nous fait profiter de deux ou trois jolies trouvailles visuelles, tout en faisant preuve d’une vraie maitrise dans son découpage alors que Lee Loughridge assure, quant à lui, avec des couleurs qui donnent discrètement le ton du titre. Après quatre numéros bien trop sages pour convaincre, il était plus que temps d’appuyer sur l’accélérateur. Certes, il n’y a toujours pas de quoi sauter au plafond mais au moins, on termine cet épisode avec l’impression que la série va enfin quelque part. Espérons seulement qu’il ne soit pas déjà trop tard.

Il est venu le moment de l’action et du camé dans Doomed ! Avec cet avant-dernier numéro les choses s’accélèrent véritablement, et on perd le ton parodique humoristique pour virer dans le sérieux, avec Superman (sans pouvoirs) qui intervient pour venir au secours de Reiser alors que de l’autre côté, son meilleur ami endosse malgré lui le costume de l’Alpha Centurion un peu contre son gré, le tout pour une grosse dose de « il faut te faire soigner » et de baston, avec notre pauvre héros qui tape et se fait taper dessus sans rien vraiment comprendre à la situation. C’est plutôt fun, et ça ne va pas chercher bien loin, et au vu des enjeux de toute façon, on s’en fiche un peu que Scott Lobdell change de ton, le pauvre n’a pas eu vraiment le temps de s’exprimer. Je suis un peu plus peiné pour Javier Fernandez qui arrive malgré tout à rendre des planches de qualité, avec quelques jolies trouvailles dans le découpage, malgré le design du monstre Doomed que je trouve toujours passable.

Pour ce numéro on s’éloigne du lieu de la Gotham Academy pour rentrer vraiment dans Gotham City au cours d’une excursion pour suivre un match professionnel de Kyle. L’occasion pour notre Club des 5 (qui ne sont pas vraiment cinq) de faire une escapade pour en savoir plus sur Calamity, la mère d’Oliver Silverlock, ses capacités, son histoire, et savoir si elle est vraiment vivante. Entre révélations et explications, on ne s’ennuie pas d’une traite, alors que Red Robin fait également une apparition remarquée (le personnage reprend vraiment du poids en ce moment dans le DCU, ça fait du bien), avec des liens qui nous ramènent au titre We Are Robin, pour lequel d’ailleurs Maps serait tout à fait à l’aise dans le rôle. Sa fraîcheur et son dynamisme apportent une jolie bouffée d’air frais au titre, et les dessins dans le plus pur style de dessin animé est toujours réussi, avec des changements d’artistes qui ont leur logique narrative, et dans le cas contraire qui réussissent à garder une bonne unité pour tout le numéro. Puis là l’histoire avance vraiment pour Olive, on se plaît à suivre ce qu’il se passe : j’en redemande volontiers.

C’est bientôt la fin pour Green Lantern : The lost army, on peut déjà dire avec ce numéro #5, que la série ne marquera pas les esprits. Ce mois-ci, on reprend au moment où nos Lanterns décident enfin de se réveiller et se s’évader de leur prison. Le dessin est très simple, il manque cruellement d’audace, de folie. C’est très plat. Certes Jesus Saiz fait un bon travail car oui on a vu plus dégueulasse. Mais ce n’est pas le travail qui te fait dire « Wouah c’est beau ». La promesse d’une évasion dans le précédent chapitre est devenue simplement un écureuil qui se faufile et ramène des anneaux. On aurai voulu voir des Green Lanterns se débrouiller justement sans anneaux. C’est ce principe que John semble avoir en tête « Ce n’est pas l’anneau qui fait de toi un Green Lantern ». Ainsi pourquoi ne pas avoir fait une évasion plus travaillée et sans anneaux ? D’accord le combat peut se faire avec, mais juste sur le principe, les anneaux sont trouvés trop rapidement. C’est le problème du chapitre, trop rapide. Certes il faut finir la série avec ces 6 numéros. Mais à quoi bon faire une mini-série si c’est pour la bâcler ?! Aucune réelle surprise dans ce chapitre, rien de transcendant. Le dernier chapitre sera ce qu’il sera, mais cette série est plus dans le genre « Ah oui j’ai ça à lire ». Elle ne marque pas et sera vite oubliée. Dommage …

Le dernier Justice League aura vraiment laissé sur les fesses. Il était évident que ce Justice League #45 ne pouvait égaler le précédent et qu’une transition allait devoir se jouer. C’est ainsi que l’on enchaîne cette semaine, après la mort de Darkseid (si vous lisez ceci je ne pense pas spoiler depuis le temps), le temps du questionnement est venu. En soi on ne pleure pas tellement Darkseid, on se questionne plutôt. Si un Dieu peut mourir alors où est la limite ? Où est la limite de la Justice League ? Qu’est ce qu’elle peut faire en sachant que durant la bataille, certes rapide, elle s’est trouvée un peu dépassée.

Le style graphique change et c’est normal avec l’événement qui a terminé le dernier chapitre. Ce style peu perturber par son manque de netteté par rapport au précédent mais il est excellent dans la situation. C’est comme si la pluie avait mouillé les planches. Une excellente idée. Une réelle maîtrise de Francis Manapul. On assiste également à la présentation de nouveaux Dieux, Superman dieu de la force, Flash dieu de la mort, Batman dieu du savoir. En soi c’est du neuf et ça fait plaisir. Mais on se demande où ils veulent en venir. Ce principe de power uper les héros pour les rendre à la hauteur de la menace est tellement classique. Je préfère l’idée de rassemblement contre une menace mais pas de rendre certains plus important que d’autres.

Concrètement on a des réponses, pas très claires quant il s’agit de la possession de Flash mais c’est quand même là. On en veut plus, c’est le problème, approfondir un peu plus de scénario et aller moins vite serait très souhaitable de la part de Geoff Johns. Il fait un excellent travail mais qui peut être perfectionné. J’aime beaucoup la place qui est faite à Luthor depuis Forever Evil. Ce personnage est très important et a marqué son empreinte dans l’histoire de DC. Lui donner une vraie place que ça soit dans la Justice League ou dans les événements de la Darkseid War c’est très agréable.

Déjà cinq numéros pour Martian Manhunter et l’écriture de Rob Williams ne faiblit pas, bien au contraire. L’auteur semble de plus en plus à l’aise dans son rôle et le prouve avec ce nouveau chapitre. Même si la série est maintenant bien entrée dans son récit, l’auteur parvient à surprendre son monde en osant des ruptures de tons et des changements de rythme. On passe alors de moments empruntant purement à de la science fiction paranoïaque à des scènes de comédie, que ça soit dans les dialogues ou avec du comique de situation. C’est bien là qu’est la force de l’histoire qui trouve un équilibre entre tout ça, en parvenant à maintenir ses enjeux en son centre. Le seul petit défaut vient alors des dessins de Diogenes Neves. Ce dernier ne fait qu’illustrer l’histoire sans y apporter un supplément d’âme. Certes, il le fait plutôt bien mais l’absence du duo Barrows / Ferreira se fait quand même sentir. Il serait, malgré tout, bien dommage de rater ce numéro uniquement pour cette raison, tant le reste apparaît fun et maîtrisé. Finalement, après cinq épisodes, Martian Manhunter fait partie des meilleures nouveautés de l’année chez DC, voilà c’est dit !

Secret Six avait tout le potentiel pour retrouver son éclat d’antan et figurer parmi les petites séries secondaires bien agréables, que l’on aime connaître pour faire le malin devant les autres lecteurs de comics. Cependant, on remarque depuis quelques numéros une tendance à s’embourber dans un scénario fort peu inspiré, ne servant qu’à présenter de façon plus ou moins efficace une pléthore de personnages. Cette fois, on a droit à notre équipe éponyme en civil, qui va croiser une bonne partie de la Justice League Dark. Faire venir les héros d’un titre médiocre dans un comic-book déjà en peine n’est pas une idée géniale, et, le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est plutôt raté. Les personnages sont plats et inintéressants et le tout fait assez brouillon. On saluera simplement la volonté de ramener plus ou moins sur le devant de la scène la version New 52 d’Etrigan, que l’on avait laissée dans son coins depuis l’arrêt du titre Demon Knights. C’est donc une déception que ce septième numéro de Secret Six, qui n’apporte rien à l’univers DC, et ne sert que de vitrine pour les B et C-listers, dont le potentiel n’est clairement pas révélé ici…

Quand les événements inter-séries se développent, il peut y avoir du bon et du moins bon. Doomed, pour tout ce que le pitch avait de simpliste et de caricatural, fonctionnait assez bien, et s’arrangeait somme toute avec justesse de cette logique (en perdition dans les comics modernes) d’univers partagé, où chaque série d’un héros n’est qu’un chapitre d’un arc étalé sur plusieurs parutions. Le problème se pose, cependant, quand le lecteur n’a pas envie de participer à la série en cours. Truth, Justice, ou tout autre projet ronflant porté par une énième tentative de moderniser l’Homme d’Acier, à titre personnel, je ne souscris pas. Aussi, j’ai du mal avec ce numéro de Superman/Wonder Woman. Malgré des dialogues convaincants (et qui évitent avec adresse le piège de la niaiserie des comics qui parlent de couple) et une splash-page lourde de sens, ce numéro n’a de Superman/Wonder Woman que le nom, et n’est qu’une avancée de plus dans la trame qui occupe actuellement le kryptonien. Problème : le procédé rend inintéressant ceux qui aiment cette série, et cette série en particulier. Le scénario n’est pas le fruit de son auteur, qui exécute les plans d’un autre, celui en charge du Superman “canon” ou “principal”. La caractérisation lui échappe, et à peine peut-il glisser de ce qu’il a à dire sur le super-couple, en précisant au sein de sa narration que ce n’est qu’une porte ouverte pour l’après, quand on lui aura rendu les rênes. On ne reconnaît pas les héros mis en place par Tomasi en son début de run. On a même l’impression que celui ci plie son histoire et son développement à l’état d’esprit du moment de Clark et Diana, comme si ce que lui avait prévu était moins important au regard de la continuité. Un comportement louable de la part de Tomasi, mais qui ne profite pas à l’ensemble de DC Comics, étant donné la pauvreté du Superman actuel. De même, pas sur que les amoureux du héros en bleu partagent cette caractérisation besogneuse d’un Clark méconnaissable à tous les niveaux. Sorti de là, le numéro n’est pas mal écrit, ni mal dessiné, on aurait juste aimé qu’il soit autre chose qu’un mouvement sur le grand échiquier d’un arc qui divise pas mal les lecteurs et tend à durer un peu.

On connaissait Teen Titans par Scott Lobdell, on connaissait Teen Titans par Will Pfeifer, voilà maintenant Teen Titans par Scott Lobdell et Will Pfeifer. Je sais, ça peut faire peur dit comme ça et, autant l’annoncer tout de suite, le résultat n’est pas fameux et vient même parfois nous rappeler les pages les plus sombres des Titans version New 52. Du coup, rien ne sert de trop s’attarder sur le script de cet épisode car je pense qu’au milieu de tout ça, il y a quelque chose de vraiment intéressant dans ces vingt petites pages. Avec son aspect « best of » ou plutôt « worst of » en l’occurence, le numéro présente une sorte de résumé de la situation nous montrant où en sont les personnages. A partir de là, et peut-être le font-ils inconsciemment, on a vraiment l’impression que les auteurs essaient d’exorciser toutes les horreurs qu’ils ont fait subir à ces personnages. C’est peut-être moi qui projette quelques obsessions sur le titre, vous me direz, mais en l’état ce Teen Titans #12 sonne à la fois comme une lettre d’excuse pour tout le mal fait à cet univers au cours des dernières années mais aussi, et c’est là le plus triste, comme un véritable aveu d’impuissance de la part d’auteurs incapables de faire mieux.

Il y a des semaines je vous jure, on en oublierai pourquoi on aime les comics. Il faut dire que l’enchaînement Teen Titans – Wonder Woman dans les lectures, ça laisse des traces. Le couple Finch est donc de retour aux affaires et pendant que David continue de vivre dans les années 90 avec ses dessins, Meredith, elle, poursuit le non-sens qu’est son run. Malgré tout, du côté artistique, si les personnages masculins tout en muscles et les attitudes de poseurs des personnages ne vous dérangent pas plus que ça, l’ensemble demeure finalement assez regardable. Pour le reste, je dois avouer que je suis confus. Londres semble, en tout cas, être une petite ville car tout le monde retrouve la trace de tout le monde en moins de temps qu’il n’en faut pour tourner une page. Ainsi ce numéro se révèle, encore une fois, être la foire aux raccourcis faciles et à la caractérisation en roue libre. Les personnages changent d’humeur et d’avis au milieu d’une phrase, ce qui nous laisse avec un joli bordel en guise de scénario. Au moins, Wonder Woman a évolué sous la plume de Meredith Finch. Elle, qui tabassait tout le monde sans chercher à discuter au début du run, se laisse maintenant frapper par tous ses ennemis sans réagir, parce qu’elle n’est qu’amour vous savez. D’accord, ça ne fait pas plus de sens mais que vous voulez que je vous dise, voilà où on en est arrivé…