Review VO – Red Hood/arsenal #1

Les points positifs : Le choix action/comédie La bromance Les points négatifs : Dessins atroces Lobdell et ses travers d’écriture Cruel manque d’enjeu et d’envie

« We used to be partners. » – Red Hood

• Scénario : Scott Lobdell Dessins : Denis Medri – Couleurs : Tanya Horie- Couverture : Howard Porter
  

• DC Comics – Red Hood/Arsenal #1– 10 juin 2015 – 32 pages – 2,99$

Cette nouvelle série succède à la miraculée de la vague 1 des new 52 : Red Hood and the Outlaws. Starfire a désormais sa propre série et c’est tant mieux. Reste que la longévité de la série originale a du mal à s’expliquer. Les ventes n’étaient pas faramineuses, les critiques vilipendaient l’écriture de Lobdell puis les dessins. Car initialement l’intérêt principal de la série passait avant tout dans les fabuleux dessins de Kenneth Rocafort qui a officié sur 15 numéros avant de tirer sa révérence. On pardonnait alors plus facilement l’écriture maladroite du scénariste. Au final le tout a tourné en rond et alors que bon nombre de très bonnes séries s’arrêtaient les Outlaws étaient toujours là.

On aura donc encore plus de mal à expliquer la présence de cette nouvelle série en duo tant elle contient toutes les tares et les maigres qualités de son ainée. Le scénario n’est guère intéressant avec un petit retournement pour introduire Red Hood très similaire en un sens à celui que nous avions eu dans Red Hood and the Outlaws #1. Hommage ou manque d’inspiration ? Toujours est-il qu’on retrouve Arsenal ou Arrow Boy qui nous raconte sa vie morne et triste et qui regrette de ne plus avoir ses amis à ses cotés.

Oui il y a un côté humoristique mais Lobdell ne peut pas s’empêcher de surcharger ses dialogues et de faire partir son intrigue dans tous les sens. Même pour une histoire aussi classique avec une mission incroyable pour Arsenal, soit un deal bien louche avec des mafieux et des politiques pas gentils, on arrive parfois à se demander où il va chercher ses péripéties. C’est un peu foutraque, ça se veut badass et drôle mais l’abus de texte (souvent inutile) rend le tout moins agréable que prévu. L’autre souci c’est qu’Arsenal est seul pendant une bonne partie du numéro et que sa caractérisation laisse à désirer.

Rien n’a donc changé mais le côté introductif et la narration poussives font de ce numéro  susceptible d’attirer de nouveaux lecteurs un potentiel répulsif tant ces derniers risques bien vite d’être lassés par une écriture qui dynamite elle même les bonnes choses qu’elle met en place. Il y avait encore un coup à jouer sur la bromance entre nos deux compères ou encore ce côté badass/action mais aussi marrant qui aurait pu faire de cette lecture un plaisir coupable pas dénué de tout intérêt.

Mais vient alors l’ultime répulsif : la patte artistique. Les dessins de Denis Medri ne sont pas au niveau. C’est trop peu détaillé, le découpage est peu engageant et manque d’audace. Les visages sont laids et souvent mal proportionnés. On dirait qu’il tente de donner un côté cartoon assez à la mode ces temps-ci à ses dessins mais c’est raté. Les scènes d’actions manquent de dynamisme, elle paraissent même figées. Un gros raté donc sur toute la ligne qui ne m’a pas convaincu.

On poursuit donc dans cette ère DC YOU les aventures des protégés de Scott Lobdell dans un numéro peu palpitant, toujours aussi bancal dans sa narration et qui arrache un demi quart de sourire parfois. Le parti pris de mettre Arsenal en avant n’est pas des plus judicieux et sa crise existentielle pas forcément passionnante. Le tout est servi par des dessins qu’on pourrait qualifier de moches, c’est ainsi, qui ne font que confirmer que ce titre prend la direction de son ainé. A savoir un titre tout à fait dispensable.